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Les comités d’éthique dans les textes normatifs internationau

§1. Les sources normatives des instances professionnelles

A. L’introduction des comités d’éthique par la Déclaration d’Helsinki

Adoptée par l’Association médicale mondiale (AMM) en 1964, la Déclaration d’Helsinki217 constitue le document international fondamental en matière d’éthique de

215

BEAUCHAMP (T.L.), CHILDRESS (J.F.), Les principes de l’éthique médicale, Traduction française de la 5eme édition Américaine par FISBACH Martine, Paris : Les Belles Lettres, Coll. Médecine & Sciences humaines, 2008, 645 p.

216

ATIENZA RODRIGUEZ (M.), Juridificar la Bioética: Bioética, derecho y razón práctica, in Claves de Razón Práctica, Madrid, 1996, n° 61, p. 2-15. « ... l’ouvrage ne contient une formulation précise des principes en question. En contrepartie il s’appuie sur les diverses interprétations de chaque principe et sur les problèmes qui surgissent au moment de les mettre en interrelation les uns avec les autres ».

la recherche biomédicale. Cette déclaration développe les principes éthiques établis par le Code de Nuremberg et introduit la notion de risque-bénéfice pour les sujets et la validation des recherches par un comité d’éthique indépendant des chercheurs.

Elle est le résultat d’un travail de dix ans. En 1954, l’AMM adopte dans sa 8ème assemblée générale, la Résolution sur l’expérimentation humaine. En 1961 le comité d’éthique de l’Association produit un premier projet du code d’éthique sur l’expérimentation humaine intitulé Principles for those in Research and Experimentation, qui sera publié l’année suivante par le British Medical Journal. La version finale du code est adoptée lors de la 18ème assemblée de l’AMM qui aura lieu à Helsinki en 1964. La Déclaration d’Helsinki devient alors la norme internationale sur l’éthique de la recherche biomédicale et, tout au long de ses modifications, la pierre angulaire en matière d’éthique de recherche. En 1966 l’Assemblée générale des Nations-Unies adopte le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui ratifie dans son article 7 l’interdiction de soumettre l’être humain, sans son libre consentement, à une expérience médicale ou scientifique. Il faut citer également le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui établit le compromis des États pour respecter l’indispensable liberté de la recherche scientifique et de l’activité créatrice, en à cherchant préserver l’initiative scientifique.

Révisée en six occasions, la dernière en octobre 2008218, la Déclaration d’Helsinki témoigne de la difficulté à trouver un accord entre les acteurs de la recherche.

217 Voir Déclaration d’Helsinki [en ligne], http://www.wma.net/fr/30publications/10policies/b3/ ;

MANZINI Jorge Luis. Declaración de Helsinki: principios para la investigación médica sobre sujetos humanos, Acta bioethica [en ligne]. Déc. 2000, vol. 6, n° 2, p. 321-334. Disponible sur:

http://www.scielo.cl/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S1726-569X2000000200010 [consulté le 23 mars 2013].

218 - 29e Assemblée générale de l'AMM, Tokyo, Octobre 1975

- 35e Assemblée générale de l'AMM, Venise, Octobre 1983 - 41e Assemblée générale de l'AMM, Hong Kong, Septembre 1989

- 48e Assemblée générale de l'AMM, Somerset West (Afrique du Sud), Octobre 1996 - 52e Assemblée générale de l'AMM, Édimbourg, Écosse, Octobre 2000

- 53e Assemblée générale de l'AMM, Washington, États Unis, 2002 (ajout d'une note de clarification pour le

paragraphe 29)

- 55e Assemblée générale de l'AMM, Tokyo, Japon 2004 (ajout d'une note de clarification concernant le paragraphe 30)

La version originale de la Déclaration n'a pas été modifiée jusqu'en 1975, moment où le Conseil nomme un sous-comité spécial composé de trois médecins scandinaves : Clarence Blomquist (Suède), Erik Enger (Norvège) et Povl Riis (Danemark), afin de procéder à une révision qui mettra davantage l'accent sur les idées tout en donnant des directives plus précises. Les recommandations de ce comité ont été acceptées par la 29ème Assemblée générale à Tokyo au Japon en 1975. L’axe central reste le même, néanmoins les révisions sont importantes : par exemple, le changement complet de terminologie, l’ajout de 17 nouveaux paragraphes, l’amendement de plusieurs points déjà existants et la restructuration du document. Un des plus importants apports de cette assemblée est l’évaluation des comités indépendants, qui deviendra une référence éthique dans la pratique biomédicale et sera introduite par les législations nationales.

La modification la plus importante aura lieu en 2000, en réponse à de nouveaux défis éthiques découlantde la recherche sur le virus du sida réalisée dans des pays très pauvres. Elle comprend une nouvelle déclaration (paragraphe 30), selon laquelle,à la fin d'une étude clinique, les participantsdevraient bénéficier des moyens diagnostiques,thérapeutiques et de prévention dont l'étudeaura montré la supériorité.

En ce qui concerne les comités d’éthiques, l’article 15 de la Déclaration d’Helsinki prévoit la soumission des protocoles de recherche à un comité d’éthique de la recherche, pour qu’il soit évalué et reçoive les commentaires, les conseils et l’approbation préalables pour le commencement de l’étude. Le comité devra être indépendant du chercheur, du promoteur ou de toute autre influence.

S’agissant supports légaux, le comité devra « prendre en considération les lois et réglementations du où des pays où se déroule la recherche, ainsi que les normes des standards internationaux, mais ceux-ci ne doivent pas permettre de restreindre ou d’exclure l’une des protections garanties par la présente Déclaration aux personnes impliquées dans la recherche… ». Une fois le protocole autorisé et commencé, aucune modification ne pourra lui être apportée « sans évaluation et approbation du comité »219.

219

L’Art. 15 de la Déclaration d’Helsinki dispose « Le protocole de recherche doit être soumis à un comité de la recherche pour évaluation, commentaires, conseils et approbation avant que l’étude ne commence. Ce comité doit être indépendant du chercheur, du promoteur et de toute autre influence indue. Il doit prendre en considération les lois et réglementations du ou des pays où se déroule la recherche, ainsi que les normes et standards internationaux, mais ceux-ci ne doivent pas permettre de

B. Les comités d’éthique dans la Déclaration de Manille

Le Conseil des organisations internationales des sciences médicales (CIOMS) est une organisation non gouvernementale internationale qui entretient des relations officielles avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Fondée en 1949 sous les auspices de l'OMS et de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), il facilite et coordonne les activités des membres des associations internationales ; il agit comme centre de coordination parmi les associations internationales membres et les institutions nationales ; le CIOMS maintient les relations de collaboration avec les Nations Unis et ses agences spécialisées, en particulière avec l’UNESCO et l’OMS. Enfin, ce conseil favorise des activités dans les domaines des sciences biomédicales, chaque fois que la participation de plusieurs associations internationales est jugée nécessaire.

La Déclaration de Manille incite à la création, déjà proposée par la Déclaration d’Helsinki, de comités autonomes d’éthique220. C’est ainsi que, dans son article 20, la Déclaration fait mention des comités d’appréciation éthique capables de prendre en considération tant les aspects scientifiques que les aspects éthiques d’une recherche. Ils auront la charge de dire si le risque connu ou possible pour le sujet est justifié par l’avantage escompté et, dans l’affirmative, si la procédure proposée pour obtenir le consentement éclairé du sujet est satisfaisante. L’article 21 prévoit l’hypothèse selon laquelle, en présence d’une administration fortement centralisée puisse être constitué un comité national chargé d’étudier les protocoles de recherche du point de vue scientifique et éthique. En revanche, et s’agissant des administrations non centralisée, les protocoles devront être de préférence examinés du point de vue éthique au niveau local ou régional.

restreindre ou exclure l’une des protections garanties par la présente Déclaration aux personnes impliquées dans la recherche. Le comité doit avoir un droit de suivi sur les études en cours. Le chercheur doit fournir au comité des informations sur le suivi, notamment concernant tout évènement indésirable grave. Aucune modification ne peut être apportée au protocole sans évaluation et approbation par le comité ».

220 Déclaration de Manille de 1981. [En ligne]

http://www.ethique.inserm.fr/inserm/ethique.nsf/0f4d0071608efcebc125709d00532b6f/019a3730cf53 3145c12570a5005152b8?OpenDocument [consulté le 28 mai 2012]

En ce qui concerne la typologie des comités, l’article 22 dispose que « Les comités d’appréciation peuvent être créés sous l’égide d’administrations de la santé, nationales ou locales, des conseils nationaux de la recherche médicale ou d’autres organismes médicaux à représentation nationale. La compétence des comités locaux peut être limitée à un établissement de recherche déterminé ou s’étendre à toute la recherche biomédicale portant sur des sujets humains entreprise dans une zone géographique donnée ».

Il est important de signaler l’insertion, que la déclaration effectue, à travers de son article 23 des pairs du chercheur afin de représenter les valeurs culturelles et morales de la communauté. Également est mise en valeur la nécessité de préserver l’indépendance de ces organes, et la protection particulière en cas de recherche biomédicale sur des enfants, femmes enceintes, malades mentaux ou des membres des communautés en développement peu familiarisés avec les concepts cliniques modernes ou lorsque la recherche n’a pas de finalité thérapeutique (Art. 24).

C. Les comités d’éthique dans les Lignes directrices opérationnelles pour les comités d’éthique chargés de la recherche biomédicale

Cette réglementation est le résultat de l’intérêt des participants à promouvoir une orientation internationale sur la constitution et le fonctionnement des comités d’éthique. Tout au long de ses dix articles elle vise à compléter les lois, réglementations et pratiques existantes, et à servir de base aux comités d’éthique afin qu’ils développent leurs propres procédures écrites dans le cadre de la recherche biomédicale. (art.1)221 La réglementation met en relief le rôle des comités d’éthique : à cet égard, elle pose comme principe cardinal de la recherche impliquant des sujets humains « le respect de la dignité de la personne» (art. 2).

Afin d’assurer la protection la plus large possible des participants potentiels à la recherche et de contribuer au plus haut niveau possible à la qualité scientifique et éthique de la recherche biomédicale, les lignes directrices plaident pour que les pays, les institutions et les communautés convergent pour développer et constituer des comités d’éthique et des systèmes d’évaluation éthique (art. 3).

221

En ce qui concerne la composition et le fonctionnement des comités d’éthique, les lignes directrices opérationnelles déterminent les exigences relatives aux membres de ces comités (art. 4.1), les modalités de nomination (art. 4.2), les conditions de nomination (art. 4.3), les fonctions (art. 4.4), les exigences relatives au quorum (art. 4.5), les exigences relatives aux consultants indépendants (art. 4.6) et la formation des membres des Comités d’Éthique (art. 4.7).

La soumission du dossier au comité d’éthique repose sur la demande d’évaluation éthique d’un projet de recherche biomédicale, qui devra être déposée par un chercheur qualifié, responsable de la conduite éthique et scientifique de la recherche (art. 5.1) ; ensuite sont dressées les exigences relatives a la dite demande d’examen (art. 5. 2) et la documentation requise (art. 5.3).

S’agissant du délai de révision des demandes d’évaluation, il est prescrit que toutes les demandes régulièrement déposées devront être examinées dans un délai raisonnable et selon une procédure d’évaluation préétablie (art. 6). Sont ensuite exposées les exigences relatives à la tenue des réunions (art. 6.1), aux éléments à examiner (art. 6.2) et à l’examen accéléré. Enfin, sont considérés les points qui devront être pris en compte dans la prise de décision (art. 7), la communication de la décision (art. 8), son suivi (art. 9), la documentation et l’archivage (art. 10).

D. Les comités d’éthique dans les Lignes directrices internationales pour la recherche biomédicale impliquant des sujets humains

En 1982 le CIOMS, en coopération avec l’OMS, ont elaboré Les lignes directrices internationales proposés pour la recherche biomédicale impliquant des sujets humains afin d’adapter et de faciliter l’application de la Déclaration d’Helsinki dans les pays en développement. Elles complètent et élargissent les principes de la Déclaration applicables à la recherche biomédicale sur des sujets humains dans le contexte de la recherche transnationale, spécialement celle qui est désignée et exécutée dans les pays en développement compte tenu de leurs cultures ainsi que des conditions socio-économiques, des législations nationales et des modalités d'administration et de gestion de ces pays.

Mais la pandémie du VIH, le développement rapide de la médecine et de la biotechnologie, l’évolution des pratiques en matière de recherche et l’évolution de l’opinion dans les pays riches comme dans les pays pauvres ont fait apparaître de nouveaux questionnements éthiques. Afin d’y apporter une réponse, les lignes directrices seront révisées et actualisées avec la coopération de l’OMS et de son programme mondial sur le SIDA. Il en résultera deux séries de lignes directrices : les Lignes directrices internationales pour l'examen éthique des études épidémiologiques en 1991 et les Lignes directrices internationales d'éthique pour la recherche biomédicale impliquant des sujets humains en 1993222.

Une troisième révision des lignes directrices en 2002 est le résultat du nouveau défi posé à l'éthique de la recherche au plan international : la nécessité de consacrer un certain nombre de principes universels de la recherche biomédicale, dans un monde multiculturel où coexistent une multitude de systèmes de santé, et où les normes en matière de soins de santé varient considérablement d'un pays à l’autre. Comme en 1982 et 1993 l’axe central des lignes directrices est constitué par la définition des politiques nationales sur l'éthique de la recherche biomédicale, l'adaptation de standards éthiques au contexte local, et l'établissement ou la redéfinition de mécanismes adaptés d'évaluation éthique des recherches impliquant des sujets humains223. La nouveauté demeure dans la nécessité de prendre en compte des spécificités culturelles au moment de l’application des principes éthiques, par exemple en ce qui concerne l’autonomie individuelle ou le consentement éclairé, tout en respectant dans l'absolu les normes éthiques.224

222 Lignes directrices internationales d’éthique pour la recherche biomédicale impliquant des êtres

humains CIOMS/OMS de 2003 p. 5.

223 « Depuis la publication des Lignes directrices du CIOMS dans la version de 1993, plusieurs

organisations internationales ont adopté des textes d'éthique sur les essais cliniques. On citera en particulier, les Lignes directrices relatives aux bonnes pratiques cliniques pour l'essai des médicaments, adoptées en 1995 par l'Organisation mondiale de la Santé, et la Ligne directrice Guideline on Good Clinical Practice élaborée en 1996 par la Conférence internationale sur l'harmonisation des exigences techniques relatives à l'homologation des produits pharmaceutiques à usage humain (CIH), qui vise à ce que les données issues d'essais cliniques soient mutuellement acceptables par les autorités responsables de réglementation pharmaceutique de l'Union européenne, du Japon et des États-Unis d'Amérique. Enfin, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA a publié en 2000 un document d'orientation intitulé Considérations éthiques dans la recherche de vaccins préventifs contre le VIH ». Lignes directrices internationales d'éthique pour la recherche biomédicale impliquant des sujets humains. Élaborées par le Conseil des Organisations internationales des Sciences médicales (CIOMS) avec la collaboration de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) CIOMS Genève 2003 p. 10.

224 Ibid. p. 9. « Au jour d’aujourd’hui une chose peut être constaté : malgré une insuffisance des

La ligne directrice n° 2 fixe les principes qui doivent encadrer la structure et le fonctionnement des comités d’éthique de la recherche :

« Toute proposition de recherche impliquant des sujets humains doit être soumise pour évaluation de sa validité scientifique et de son acceptabilité éthique à au moins un comité scientifique et un comité d'éthique. Ces comités doivent être indépendants de l'équipe de recherche et tout avantage financier direct ou autre avantage matériel qu'ils pourraient retirer de la recherche ne doit pas dépendre du résultat de leur évaluation. L'investigateur doit obtenir leur assentiment ou autorisation avant d'entreprendre la recherche. Le comité d'éthique procèdera aux évaluations qui lui semblent nécessaires au cours de la recherche, y compris le suivi du déroulement de l`étude ».

Comme les lignes directrices opérationnelles pour les comités d’éthique chargés de la recherche biomédicale impliquant des êtres humains de l’OMS de 2000, cette réglementation conçoit le comité d’éthique comme un organe responsable de la protection des droits des sujets de recherche, de leur sécurité et de leur bien-être (Évaluation éthique). À cet égard, les comités d’éthique de la recherche devront entreprendre eux-mêmes une évaluation scientifique appropriée, ou confier ce devoir à une autre instance et s’assurer qu’un organe expert compétent a bien déterminé que la recherche est scientifiquement solide.

À titre exceptionnel, un médecin peut faire un usage compassionnel d’une thérapie expérimentale avant même d’avoir obtenu l’accord d’un comité d’éthique, sous réserve que trois critères soient satisfaits : a) le patient doit recevoir un traitement d’urgence ; b) il n’existe pas d’autres traitements envisageables qui soient aussi efficaces ou supérieurs ; et c) le consentement éclairé doit être obtenu conformément aux exigences légales et aux normes culturelles de la communauté où l’intervention est conduite.

d'appeler l'attention des promoteurs, des investigateurs et des comités d'éthique sur la nécessité de peser soigneusement les conséquences éthiques des protocoles de recherche et de leurs mise en œuvre, et d'encourager ainsi l'adhésion à des standards éthiques et scientifiques de haut niveau dans la recherche biomédicale ».

En ce qui concerne l’origine ou l’établissement des comités d’éthique de la recherche, les lignes directrices révèlent que ces structures peuvent être créées « sous l’égide des autorités sanitaires nationales ou locales, des conseils nationaux (ou centralisés) de la recherche médicale ou autres instances représentatives au plan national ». La réglementation considère également que « dans une administration fortement centralisée, il est possible de constituer un comité d’éthique national ou centralisé, tant pour l’évaluation scientifique que pour l’évaluation éthique des protocoles de recherche », tandis que « dans les pays où la recherche médicale n’est pas administrée de manière centrale, il est plus utile et plus pratique d’effectuer l’évaluation éthique au niveau régional ou local ».

Subséquemment la ligne directrice n° 2 analyse la composition des comités d’éthique de la recherche, de la recherche multicentrique, des sanctions envers les comités et des conflits d’intérêts potentiels liés au financement d’un projet.

E. Les comités d’éthique dans les Lignes internationales pour les études épidémiologiques

Les Lignes internationales pour les études épidémiologiques disposent dans leur article 2 que « Toutes les projets des recherches épidémiologiques sur des sujets humains devront être soumis à examen d’un comité d’évaluation une ou plusieurs fois afin d’être accepté éthiquement et scientifiquement. Les comités d’évaluation devront être indépendants de l’équipe de recherche et de tout lien financier ou autre forme d’avantage matérielle. Le chercheur devra obtenir leur approbation avant d’entreprendre la recherche. Le comité d’évaluation devra réaliser les examens nécessaires au cours de la recherche, et devra veiller au progrès de l’étude ».

§2. Les sources normatives internationales : l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

On le sait, l’UNESCO a puissamment contribué à l’évolution des institutions concernées par la bioéthique et à la diffusion de cette préoccupation à travers le monde. « À l’aube du XXIème siècle, l’état de nos connaissances scientifiques et les pouvoirs que

nous procurent nos technologies nous mettent plus que jamais face à nos responsabilités à l’égard de nous-mêmes, de nos communautés et de l’humanité toute entière », voici les mots prononcés par Federico Mayor, ancien Directeur Gènèral de l’UNESCO, lors de la clôture de la troisième session du Comité international de bioéthique CIB en septembre 1995.

Celle-ci a été l’idée qui a encouragé son directeur à créer le Comité international de bioéthique en 1993.225 Aujourd’hui, le programme de bioéthique de l’UNESCO qui fait partie du programme sur l’éthique des sciences et des technologies développe un cadre normatif très important dans ce domaine et joue le rôle de forum intellectuel, multiculturel et multidisciplinaire unique 226.

Au-delà de la réflexion éthique sur les sciences de la vie, la création par le Directeur Général de l’UNESCO en 1998 de la Commission mondiale d’éthique et de connaissances scientifiques et de technologiques (COMEST), a permis d’étendre cette réflexion à de nombreux domaines scientifiques et sociaux.

A. Les comités d’éthique dans la Déclaration sur le génome