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INDEX DES SIGLES

LES ATELIERS DE PROJET (MASTER 2)

École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille (ENSAPL)

Enseignant responsable : Philippe LOUGUET Nombre d’étudiants : 45 répartis en 3 ateliers (dont 2 associés)

Calendrier : 27.09.07 au 24.01.08 (15 semaines)

Atelier Philippe LOUGUET

La méthode proposée aux étudiants passe par des étapes qui articulent l'analyse, le projet de territoire et le projet d'architecture. Cette méthode vise à envisager un territoire dans sa globalité à travers ses différents niveaux de contenus (historiques, géographiques, anthropologiques, politiques, etc…). Le projet est vu comme lieu de la mise à jour de la complexité en confrontant la dimension analytique (par la construction de couches homogènes, représentant chacune un contenu) et une couche utopique construite par chaque étudiant en fonction d'une posture fondée par la recherche d'un paradigme contemporain en rapport avec la question du territoire concerné. Dans cette posture, le projet fonctionne comme une simulation qui enrichit la complexité mise à jour au cours de l'analyse.

I. ANALYSE

Pour alimenter ce travail, l'analyse comprend deux séquences : 1. Séquence cartographique : représenter la complexité:

Les étudiants construisent collectivement une matrice à partir du recueil des données cartographiques

disponibles. Le support principal est le SIG de LMCU, accessible par Géoportail. Le principe est l'organisation des contenus par couches homogènes; la complexité étant lisible dans la superposition des couches. La matrice, construite sur autocad, vise la précision. Il s'agit d'appréhender dans un document global toutes les échelles, de l'échelle territoriale jusqu'à l'échelle parcellaire, en évitant autant que possible toute interprétation.

2. Séquence interprétative : comprendre la métropole transfrontalière dans ses dimensions politique, sociale, économique, etc…

Le but est de donner une compréhension de la différence entre métropole transfrontalière (comme projet politique) et métropolisation (en tant que processus constaté). Il s'agit de mettre à jour les critères de définition auxquels renvoient les processus de métropolisation, au regard des délimitations arbitraires qui fondent les différentes échelles du projet politique de métropole transfrontalière, à partir de l'ensemble des documents des chercheurs en sciences humaines et des études visant à définir ces échelles. Les sources de ce travail sont les études et bilans de l'ADU de Lille Métropole et de la COPIT, ainsi que le séminaire mis en place à l'occasion d'AGE. Cette séquence, qui ne fait pas l'objet d'interprétation de la part des étudiants (la neutralité reste une exigence essentielle à cette étape), alimente pour partie la couche utopique.

II. PROJET DE TERRITOIRE

1. Construction d'une couche utopique:

Suite aux séquences analytiques, les étudiants projettent un devenir du territoire :

Il s'agit d'une projection utopique qui produit une nouvelle dimension du territoire (une couche spécifique). La notion de projet est envisagée à partir de cette étape. Cette étape est l'occasion d'une réflexion sur les paradigmes contemporains. L'imagination d'un devenir du site réinterprète la dimension politique du projet de métropole transfrontalière, ainsi que les paradigmes mis à jour (essentiellement à partir des sources bibliographiques, dont font partie l'ensemble des écrits sur le territoire, issus du champ de l'architecture. On citera: écologie, développement durable, mixité fonctionnelle et sociale, paysage urbain, statut du patrimoine, etc…).

2. Scénarisation des devenirs du site à partir de la prise en compte de la complexité.

Les scénarios naissent de la confrontation de la couche utopique et des couches analytiques. Chaque scénario correspond à une hiérarchisation différente des couches. A partir de cette étape, la question de la forme est envisagée (c'est l'intérêt de la matrice, qui permet de mettre en jeu les dimensions concrètes du territoire, et non de simples schémas). Le choix du scénario retenu (qui peut parfois être la fusion de plusieurs scénarios) fait l'objet d'un débat collectif avec pour critère la pertinence (la relativité de la pertinence n'est pas escamotée, c'est là l'intérêt du débat collectif).

3. Projet développé

Le scénario choisi est développé en projet de territoire, dans toutes ses dimensions. Ainsi, à cette étape, la temporalité est envisagée par la mesure des conséquences des étapes du projet de territoire, afin de proposer un phasage du projet. La hiérarchisation des actions est ainsi envisagée au sein du phasage.

III. PROJET D'ARCHITECTURE

Le projet d'architecture est une étape indispensable de validation de la démarche. Il s'agit de continuer à faire fonctionner l'interaction entre les couches analytiques et la couche utopique, à l'échelle de l'architecture, afin de vérifier que la complexité peut être maintenue à cette échelle. C'est en effet cette étape qui permet de valider la position syncrétique concernant les positions des architectes à l'échelle du territoire (Kevin Lynch, Norberg Schultz, Gregotti, etc…). Au delà de l'intérêt des méthodes propres à l'architecte (et de leurs spécificités dans le jeu interdisciplinaire), la légitimité de l'architecture à la grande échelle passe par l'échelle de l'architecture.

Ateliers associés Emmanuel DOUTRIAUX – Cédric MICHEL I – MUTATIONS / SITUATIONS

Sont repérées deux entrées principales, qu’on pourrait englober sous une dialectique principale, dénommée « Mutations / Situations ».

« Situations » interpelle le « projet d’architecture en paysage post-industriel » et se rapporte à la problématique du lieu envisagée de manière globale et aux programmes en tant qu’ils participent de cet état premier de la - des

situations ; en mettant en quelque sorte au premier plan une entrée tant contextuelle que programmatique pour

aborder le projet.

Un site de paysage post-industriel, sur lequel sera identifiée en « urgence » la saisie de quelques sites possibles d’ampleur plus limitée (pas plus de 10 Ha chacun ?), donnant lieu à des saisies documentaires préliminaires collectives – et à des lectures collectives – à des interventions sur les doctrines ms aussi sur la méthodologie et les outils de travail

Une (ou des) entrée(s) programmatique(s) donnant lieu à des exercices préliminaires de manipulation individuelle à l’échelle architecturale, des études de cas et à l’invitation d’experts.

« Mutations » - c’est l’espace du dépassement, par la mobilité - engage un rapport critique (de projet), à l’égard : - de l’ensemble des mutations sociétales que connaît notre monde,

o ainsi y aura-t-il lieu de relativiser les enjeux de la maîtrise d’ouvrage et de s’adresser plus globalement à des grandes questions de société, comme sur le sens à donner à notion d’équipement, l’espace public a-t-il toujours un sens ?, qu’est ce que le collectif ?

o L’anthropologie relayant ce que la sociologie avait précédemment à nous dire du « facteur humain », elle nous permet de comprendre le monde (cf Augé, Bensa).

- de la révolution que connaissent les nouveaux modes et médias de la production.

o Le paradigme numérique : comment concevoir le projet dans le réseau des interfaces programmes ? quel est le déterminant principal de la recherche architecturale ? (par quoi doit- on commencer ?) quelle sont les esthétiques véhiculées par ce changement de paradigme (Herzog & de Meuron à Rotterdam, Non Standard, l’enjeu de la plasticité chez Nouvel…) - des innovations structurelles et matérielles conduites par les recherches en cours dans le monde de

l’ingénierie et des techniques.

o Le paradoxe de Semper (structure/espace > enveloppe), l’ambiantiel (depuis Fuller et les radicaux italiens jusqu’à aujourd’hui, pe Ferrier ou Michelin), le renouvellement d’une pensée structurelle (Balmond)

Il y a donc ceci qui est du ressort du contexte – si élargi et mouvant soit-il – et puis il y a autre chose, qui interroge peut-être plus fondamentalement les raisons du projet – en 70’s la sociologie était reine, en 80’s ce fut la sémiologie, en 90’s l’histoire – serait-ce désormais au tour de l’esthétique (de la philosophie de l’esthétique) de gouverner les débats ? Comment engager ce débat tout en assumant nos obligations de transmission de savoirs, d’achever un cycle d’apprentissage, de souscrire à une obligation de résultat ? Là est la question.