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Les approches par référentiels et labellisations

CHAPITRE 2- LES APPROCHES, METHODES ET OUTILS D’ASSISTANCE AU PROCESSUS DE CONCEPTION

2.3. Les approches d’aide à la conception par l’évaluation

2.3.2. Les approches par référentiels et labellisations

2.3.2.1. LEED

TM19

L’approche LEED

TM

, basée sur un système d’indicateurs à l’échelle globale [Malmqvist,

2008], aide à l’évaluation des bâtiments et produit une certification. LEED

TM

qui évalue les

impacts environnementaux au cours du cycle de vie des bâtiments neufs et existants,

commerciaux, institutionnels et les gratte-ciels résidentiels [Chandra, 2006].

Cette démarche volontaire est de plus en plus appliquée en Amérique du Nord. Les

encouragements politiques jouent un rôle important dans son succès. Par exemple, dans

certains états de l’Amérique, l’évaluation par les référentiels de LEED

TM

conduit à une

réduction de taxes [ODE, 2008].

Dans un premier temps, les utilisateurs doivent satisfaire certaines performances objectives,

telles que la qualité de l’air, le confort thermique, la qualité de la lumière naturelle,

l’illumination, la gestion de déchets, les composants et matériaux. Tous les indicateurs

possèdent les mêmes poids d’importance.

Chaque indicateur se voit attribuer un point sous la forme d’une check-list à satisfaire. Au

total, un bâtiment parfait peut acquérir 64 points selon l’évaluation de LEED [Soebarto et

18 Non renouvelables

19 US Green Building Council: LEED (LeaderShip in Energy and Environmental Design), Green Building Rating System, Draft edition, 1998.

Williamson, 2001 ; Chandra, 2006]. La certification d’un bâtiment se réalise par rapport à la

somme des points donnés aux indicateurs (Figure 27).

Figure 27 - Les quatre niveaux de certification de LEED TM - à partir des données de [Soebarto et Williamson,

2001]

Mis à part la dimension environnementale, il apparaît que LEED

TM

peut aussi conférer des

avantages économiques aux bâtiments. Selon deux études américaines [Eichholtz et al., 2008 ;

Kats, 2003], un bâtiment certifié par LEED

TM

- avec un surcout maximum de 2 % dans

l’investissement initial par rapport aux autres bâtiments - peut conduire à une économie de

20 % du coût global

20

de la construction.

Pour atteindre plus facilement ses exigences, LEED

TM

propose aussi un guide de référence

qui suggère des stratégies [Todd et al., 2001].

LEED

TM

possède un potentiel certain pour conduire à une conception intégrale de bâtiment

[Chandra, 2006] car pour être efficace il nécessite la mobilisation et un travail collectif de

tous les acteurs à la majeure partie des étapes telles que la programmation, l’exécution, la

documentation, etc. [Baxter et al., 2003].

De plus, la notation par le système de point pour chaque indicateur semble aider les

utilisateurs dans leurs prises de décision [Hult, 2008]. [Chandra, 2006] pense que le format de

check-list rend l’utilisation de cette approche plus simple et transparente.

Cette approche est destinée aux architectes, investisseurs de bâtiment, ingénieurs, décorateurs,

paysagistes, chefs de construction et les décideurs gouvernementaux [USGBC, 2002].

2.3.2.2. Certification démarche HQE

®

La démarche HQE

®

, associée à une certification, est proposée et dirigée par l’association

HQE

®

qui réunit des acteurs du bâtiment - maîtres d’ouvrage, concepteurs, industriels, etc.

Cette démarche a pour objectif de qualifier le projet de bâtiment - neuf ou existant - par

rapport à ses impacts sur les environnements extérieurs intérieurs du bâtiment. Il s’agit d’une

démarche volontaire, proposée principalement à la maîtrise d’ouvrage mais pouvant aussi

aider les autres acteurs dans la conduite de projet.

« C’est une démarche d’optimisation multicritère qui s’appuie sur une donnée

fondamentale : un bâtiment doit avant tout répondre à un usage et assurer un

cadre de vie adéquat à ses utilisateurs. » [AssoHQE

®

].

Figure 28 - Les 14 cibles environnementales de la démarche HQE® - à partir des données de [AssoHQE®]

Elle se structure selon 14 cibles qui permettent au maître d’ouvrage de fixer ses objectifs dans

le cadre de son programme et aux acteurs de conception et de construction de conduire,

vérifier et évaluer les réponses techniques, architecturales et économiques par rapport aux

objectifs du maître d’ouvrage (Figure 28).

Cette démarche nécessite un système de management pour mobiliser l’ensemble des acteurs

[AssoHQE

®

]. Cette mobilisation est nécessaire pour atteindre les objectifs exprimés par les

cibles. Afin d’aider à l’intégration de la démarche dans le projet, elle propose aussi les

grandes lignes à suivre pour faire le choix des solutions. Cependant, le choix, la justification

du choix et son adaptation au contexte du projet sont fait par les concepteurs :

« Aucune solution architecturale et technique n’est imposée. » [AssoHQE

®

]

Pourtant, l’utilisation principale de cette démarche est dans l’évaluation des performances et

la certification. Pour faire la démarche de certification sur la base des 14 cibles, les projets

font majoritairement appel aux référentiels développés par le CTSB

21

: NF MI-Démarche

HQE

®

pour les maisons individuelles et NF Logement- Démarche HQE

®

pour les logements

collectifs.

«Des audits sont effectués par des experts indépendants, sélectionnés et

qualifiés par le CSTB. » [Weissenstein 2009].

Les notations des cibles se font selon trois niveaux : de Base (performance minimum

acceptable), Performant (une bonne pratique) et Très performant (performance maximale).

Un bâtiment certifié doit posséder au minimum trois cibles très performantes, quatre cibles

performantes et les autres au moins au niveau de base.

Cette certification peut être effectuée en fin des phases de pré-conception, conception et

post-conception. L’intervention de cette démarche par évaluation des cibles, en fin de

programmation, aide à corriger les objectifs de maîtrise d’ouvrage. Alors qu’une intervention

en fin de conception aide à la vérification de l’achèvement des objectifs et à la correction des

défauts. Une évaluation après la conception sert généralement à la labellisation du bâtiment.

Toutefois, certains concepteurs - ou architectes - se référent à cette démarche pas seulement

pour les vérifications, mais aussi pour structurer leurs choix environnementaux. Dans ce cas,

la démarche prend un rôle d’aide à la conception et ouvre des voies de développement vers

des solutions architecturales et techniques.

21 Le centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) est un établissement Public à Caractère Industriel et Commercial qui vise à améliorer le bien-être et la sécurité dans les bâtiments