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1. P RÉSENTATION DES RÉSULTATS SELON LES TYPES D ’ ANIMAUX

1.1. Les animaux de compagnie

1.1.3. Les animaux de compagnie au troisième cycle

À l’instar du premier et du deuxième cycles, les animaux de compagnie sont les plus présents dans les pages des manuels d’ÉCR au troisième cycle. Sur 8 unités compilées et retenues, 5 portent sur des animaux de compagnie. Le chien est l’animal de 4 de ces unités, et une met en scène un hamster.

On fait allusion aux intérêts de ces animaux dans une minorité d’unités, soit 2 unités sur 5. Dans les trois autres cas, on parle plutôt des intérêts des humains qui sont comblés par la présence ou l’absence des animaux de compagnie. On rencontre, dans une unité qui porte sur les préjugés (3-1A1), un homme aveugle qui a besoin de son chien. Cet homme fait peur aux enfants du quartier puisqu’il porte toujours des lunettes noires et a un chien qui aboie. Lorsque les enfants apprennent qu’il est aveugle, et en réalité très gentil, ils comprennent pourquoi il porte des lunettes noires et a un chien protecteur. Dans une autre unité qui porte sur les différents types de jugements (3-2C1), les personnages expriment leur accord ou désaccord avec une pétition demandant à ce que les chiens soient interdits au marché. On parle de propreté des lieux, des gens qui ont peur des chiens et des gens qui ont besoin de leur chien pour se sentir en sécurité ou moins seuls pour mettre en tension les différentes valeurs et préférences ainsi que les façons de les exprimer. Bien que les chiens soient le sujet central, leur besoin d’exprimer leurs comportements naturels tels qu’avoir de la compagnie, être stimulé et faire de l’exercice n’est pas soulevé dans les différents points de vue. À un autre endroit, les intérêts des animaux de compagnie sont sous-entendus dans une unité portant sur les responsabilités à la maison où on mentionne brièvement les tâches qui peuvent être assignées aux enfants, telles que laver la vaisselle ou s’occuper du chien (par conséquent, combler ses intérêts ou du moins certains de ses intérêts). Enfin, une unité traite de manière très différente les intérêts d’un animal de compagnie (3-1D2). Cette unité se distingue car on traite des intérêts des animaux en exposant une situation où les intérêts sont bafoués et où l’animal

est victime de violence. On y résume l’histoire du chien Buck, le personnage principal d’un roman célèbre. Dans cette histoire fictive, Buck a d’abord connu une vie de luxe comme chien de compagnie, puis a enduré la violence physique et psychologique après avoir été capturé pour être vendu comme chien de travail. Cette unité décrit une scène violente où le chien est « cassé » afin qu’il craigne son maitre et lui obéisse servilement. À la fin, il est demandé à l’élève de se questionner sur les façons acceptables et inacceptables de traiter les chiens, faisant ainsi allusion à leurs intérêts qui sont soit bafoués, soit comblés.

On présente l’animal de compagnie comme étant un individu dans la totalité des unités. Le codage est peu ambigu, car tous les animaux portent un nom et on les décrit comme des individus « Mon hamster est très intelligent » (3-1C1) « Ma chienne Moka est ma fidèle compagne » (3-2C1).

On distingue tout de même les animaux de compagnie des humains dans toutes ces unités, car aucune mention ne laisse à penser qu’il existe une différence de degré et non de nature entre l’humain et l’animal. Une unité est un peu ambigüe, soit celle qui présente le hamster Fortissimo comme un membre de la famille de l’enfant. Cette façon de présenter l’animal est par ailleurs rencontrée dans les autres cycles et a déjà été discutée.

L’utilité de l’animal de compagnie est presque toujours soulevée. Ainsi, qu’on parle du chien de l’homme aveugle, du hamster qui fait des tours pour amuser, de la chienne Moka qui tient compagnie à un homme vivant seul ou alors de Buck le chien utilisé pour le travail, l’utilité de l’animal de compagnie semble être un aspect central de la relation humain-animal. Le guide d’enseignement accompagnant l’unité portant sur les différentes opinions quant à la présence des chiens au marché suggère de demander aux élèves dans quelles circonstances les chiens sont admis dans les endroits publics (chiens pour aveugles, chiens détecteurs), avec le présupposé qu’il y a des endroits où les chiens devraient avoir leur place. On souhaite ainsi engager les élèves dans un processus visant à établir des jugements de fait. Cependant, aucune information dans le guide n’encourage

une réflexion quant aux effets de l’interdiction ou la permission de la présence des chiens sur le bien-être de ces derniers.

On fait peu allusion à la notion de responsabilité des humains envers les animaux de compagnie. La captivité, nous le verrons, est très rarement commentée ou critiquée dans les manuels d’ÉCR au primaire. Cependant, l’animal de compagnie au 3e cycle fait exception par la présence de l’unité portant sur la violence envers les animaux. La capture de Buck par des voleurs de chiens et la vie violente qui l’attend ensuite sont implicitement considérées comme étant inacceptables.

Les relations entre humains sont l’objet final de 3 unités et la relation humain- animal est l’objet de 4 unités. Certaines ont reçu un codage positif pour les deux types de relations, par exemple celle qui porte sur les opinions des gens envers la présence de chiens au marché, car cette unité traite de la divergence des opinions, valeurs et jugements des membres de la société sur un même sujet, mais porte aussi sur des sentiments des gens envers les animaux (tels que la peur, l’amour et le dédain). Ceci rappelle l’unité portant sur Indy, le hamster de la classe, au deuxième cycle.

Pour terminer, on parle de coutumes dans une seule unité, celle qui soutient que « la façon de traiter les animaux a évolué selon les époques et le milieu », affirmation appuyée par l’histoire de Buck. Les autres unités portent sur des situations actuelles, sans référence aux coutumes ou normes passées.

En résumé, les animaux de compagnie au troisième cycle sont moins présentés comme étant une fin en soi que dans les premiers cycles. On parle de leur utilité plus souvent, et on traite moins de la responsabilité des humains à leur égard. Ils sont par contre perçus comme étant des individus et, dans un cas, on dépeint de manière frappante la violence dont ils peuvent être victime.