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1. P RÉSENTATION DES RÉSULTATS SELON LES TYPES D ’ ANIMAUX

1.1. Les animaux de compagnie

1.1.1. Les animaux de compagnie au premier cycle

Parmi les 37 unités relevées au premier cycle du primaire, 22 présentaient des animaux de compagnie. Ces derniers sont les plus représentés dans les manuels en éthique au premier cycle du primaire. On les retrouve dans toutes les collections et dans tous les manuels. Dans certains manuels, ils représentent même la totalité des unités de sens repérées portant sur les animaux. La façon dont ils sont présentés aux élèves du premier cycle est semblable d’une unité à l’autre et d’une collection à l’autre, mais des nuances sont remarquées.

Pour débuter, les intérêts des animaux de compagnie sont mentionnés fréquemment, soit dans 14 unités sur 22. L’intérêt de ne pas avoir faim ou soif est mentionné dans 6 unités. L’intérêt du confort dans 5 unités, celui d’être protégé de la douleur dans 1 unité, d’exprimer des comportements naturels dans 8 unités, et enfin, l’intérêt d’être protégé de la peur et de la détresse n’est pas mentionné. Voyons un exemple afin de comprendre comment ces intérêts sont abordés. Dans l’unité 1-2A1, le personnage principal présente les besoins de sa petite sœur comparativement à ceux de son petit chien. Ceux-ci sont presqu’identiques : tous deux ont besoin d’eau, de nourriture, de chaleur, d’espace et de liberté. L’unique distinction entre leurs besoins, dans cette unité, est que la petite sœur a besoin « d’aimer et être aimée », tandis que le petit chien a pour sa part besoin « d’affection ». Les intérêts des animaux de compagnie sont donc, à première vue, nombreux et semblables à ceux des êtres humains.

Les animaux de compagnie sont fréquemment présentés comme étant des individus, du moins dans la manière dont on fait référence à eux. Dans la majorité des cas, ce codage a été possible car on fait référence à eux par leur nom, et car ils sont membres d’une famille décrite dans l’unité. Leur identité, ou leur caractère individuel, semble donc être directement liés au rôle qu’ils tiennent au sein d’une famille, et plus particulièrement pour l’enfant. À titre d’exception, l’unité 2A2 et l’unité 5A1 traitent des différences

individuelles chez des animaux de compagnie. Dans la première, on y décrit les différents chatons d’une même portée comme étant tous des individus avec des particularités : Un des chatons est celui qui bouge tout le temps, un autre miaule et ronronne tellement qu’on a l’impression qu’il raconte quelque chose, un autre est le plus paresseux et on prédit qu’il aimera faire des siestes sur les genoux des membres de sa famille. Enfin, l’un est même décrit comme étant « coquette ». L’unité a comme thème central la diversité des types de familles humaines (telles que familles reconstituées, élargies ou nucléaires). Les différents chatons sont, selon le vocabulaire de l’unité, un animal parfait pour s’agencer aux particularités des familles, toutes différentes mais étant toutes des familles à part entière. Dans la deuxième unité qui porte au final sur le partage, différents chiens ont tous les mêmes goûts (le même bol rouge et le même toutou). Bien que ces chiens ont les mêmes goûts, on admet dans cette unité qu’un chien peut avoir une préférence (pour un jouet plutôt qu’un autre, par exemple). Ces données seront discutées et interprétées dans le prochain chapitre.

La dimension de la distinction entre humains et autres animaux s’avère moins éclairante par un codage binaire. En effet, les animaux de compagnie semblent être considérés au même titre que les humains dans 6 unités, mais des précisions sont à apporter dans chacun des cas afin de nuancer ce codage. Par exemple, dans l’unité 4D1, on sépare ce qui nous entoure en deux catégories : les humains et les animaux (catégorie représentée par un bébé humain et un bébé chat) d’un côté, et les objets inanimés de l’autre. Cependant, à la page suivante (hors unité), on précise que les humains constituent en fait une catégorie distincte des animaux. Dans plusieurs autres unités, il a été codé que l’animal de compagnie est un membre de la famille à part entière, insinué par sa place centrale dans plus d’une illustration et sa présence fréquente lors des situations familiales. Par contre, aucun texte explicite ne précise l’importance de l’animal au sein de la famille permettant de savoir si l’animal est un accessoire de la famille ou un membre de la famille.

De manière plus claire, on décrit dans l’unité 7C2 les différents types d’animaux, et y précise que les animaux domestiques « vivent en étroite amitié avec les êtres humains »

et que ceux-ci sont liés d’une « affection mutuelle ». Donc, tout en établissant une distinction claire entre humains et animaux, l’unité présente l’animal domestique comme étant capable de sentiments tels que l’amitié et l’affection. Cette unité appelle à une prise de conscience de l’importance de l’animal de compagnie pour certaines personnes. Enfin, similairement, l’unité 3C2 offre à l’élève l’espace pour penser à la peine que cause la mort d’un animal de compagnie.

En résumé, les animaux de compagnie jouissent d’une grande visibilité dans les manuels scolaires en éthique au premier cycle du primaire. Ils sont surtout représentés afin d’amener l’élève à réfléchir à ses propres besoins (en les comparant à ceux d’un animal de compagnie), à penser aux membres de sa famille et à prendre conscience des besoins des êtres vivants (une exigence du programme) et, dans certains cas, de réfléchir à la relation humain-animal de compagnie. On compare l’humain et l’animal de compagnie comme ayant une différence de degré, et non de nature, à plusieurs endroits dans les manuels, quoique ce ne soit pas explicite.