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1. P RÉSENTATION DES RÉSULTATS SELON LES TYPES D ’ ANIMAUX

1.5. Les animaux en général

Comme certaines unités abordaient les animaux, mais sans préciser le type d’animal ou l’utilisation humaine des animaux dont il était question, il s’est avéré nécessaire d’utiliser la catégorie « animaux en général ».

Précisons que les unités qui ont été catégorisées comme traitant des animaux en général le sont soit car le texte mentionnait simplement « les animaux » ou alors car un manque de contexte exigeait ce classement (par exemple, un animal sauvage n’étant ni clairement en liberté ni en captivité). Voyons les résultats du codage pour les unités classées dans cette catégorie.

1.5.1. Les animaux en général au premier cycle

Sept unités traitant des animaux en général ont été repérées au premier cycle du primaire. Deux unités traitent explicitement des besoins des animaux, 3 unités portent sur les différences entre les humains et les animaux, et une traite de la nécessité des animaux pour la survie des humains.

Les intérêts des animaux sont présents dans 5 unités, mais précisés dans 3 de ces unités (1-1A1, 1-3A1, 1-4A1). Les besoins reconnus sont l’absence de faim ou de soif dans ces trois unités, et l’absence d’inconfort et la possibilité d’exprimer ses comportements naturels dans deux de ces mêmes unités (1-3A1, 1-4A1).

Ces deux unités où des besoins plus complexes que la faim et la soif sont reconnus se retrouvent dans la même collection. À noter que l’unité 1-3A1 présente un animal fictif nommé « Bestiole » dont l’enfant prend soin après avoir trouvé un œuf prêt à éclore dans un carré de sable, pour se rendre compte à la fin que de le garder captif n’est pas

optimal pour son bonheur61. Cette unité aurait été éliminée, ne traitant pas d’un réel animal, si elle ne se terminait pas par la question « Dans quelles situations les animaux sont-ils satisfaits? » (sic). On utilise donc un animal fictif pour amener les enfants à discuter des animaux réels. L’autre unité présentant des besoins au-delà de la faim et la soif traite des besoins des nouveau-nés, humains et animaux. On précise que certains animaux n’ont pas besoin de leur mère pour survivre, comme les tortues, et que d’autres sont complètement dépendants de leur mère, comme les kangourous, les pingouins ou les pandas. On mentionne ensuite que « les bébés humains sont semblables à ces animaux ». On demande, à la fin de l’unité, de comparer les besoins des bébés animaux à ceux des bébés humains et d’identifier deux besoins qui sont propres aux êtres humains.

Toujours au sujet des besoins, dans l’unité 1-1D2, on présente visuellement différents animaux : un ours en liberté, un chaton dans les bras d’un enfant, une girafe en liberté et des vaches dans un pâturage, et on demande à l’élève de nommer des besoins de chacun. Comme il n’existe pas de guide pour l’enseignement, il est difficile de déterminer si les élèves sont incités à énumérer des besoins semblables ou alors différenciés selon les animaux. Par exemple, s’attend-t-on à ce que l’élève énumère des besoins plus simples pour les vaches (être nourries et abritées) et plus complexes pour le chaton (jouer et recevoir de l’affection) ou des besoins semblables pour tous les animaux (boire du lait, s’occuper de ses petits, jouer, apprendre, bouger) ?

La seule unité présentant un animal comme possédant une individualité est celle de Bestiole. Dans tous les autres cas, les animaux sont représentés comme un groupe homogène.

Selon la prochaine catégorie d’analyse, trois unités présentent les humains comme étant un animal lui aussi, mais on termine toujours en précisant que l’humain est différent de tous les animaux, dénotant une différence de degré considérable. Par exemple, dans

61 Dans cette unité, un enfant trouve un œuf dans un carré de sable. Il éclot une petite bestiole fictive bleue

dont il prend soin pendant quelques temps, lui construit une maison, le nourrit d’aliments délicieux, joue avec lui et lui donne des câlins. Il se rend compte plus tard que bestiole s’ennuie de la liberté et du contact avec les siens. L’enfant décide à la toute fin de le libérer et voit que ceci apporte bonheur à Bestiole.

l’unité 1-5D2, intitulée « La place de l’être humain dans le vivant », on précise que l’humain fait partie du règne animal, mais qu’il a le cerveau le plus développé. Dans l’unité 1-2C2, on énonce qu’il y a une distinction claire entre l’humain et les autres animaux. L’unité porte d’ailleurs le titre « L’humain, vivant mais différent ». On y lit : « Contrairement aux autres êtres vivants, l’être humain a une particularité bien à lui. Entre la naissance et la fin de sa vie, l’humain recherche le bonheur ». Dans ce cas-ci, il est difficile d’interpréter si cette différence en est une de degré (l’humain recherche une belle vie comme les animaux mais d’une manière plus élaborée) ou de nature (la recherche de plaisir est chose complètement différente de la recherche de bonheur).

L’utilité des animaux est claire dans l’unité 1-9A1. Dans cette unité d’enseignement intitulée « Des petits gestes pour la planète », on peut lire : « Comme tu as pu le constater, les plantes et les animaux sont indispensables à la survie des êtres humains ». Les animaux sont donc, comme les plantes, une ressource à la disposition de l’humain pour sa survie. Ensuite, dans les deux unités présentant des intérêts des animaux, il a été codé que les animaux sont vus comme étant une fin en soi, soit d’avoir une belle vie.

Dans la plupart des cas, les humains ne sont pas responsables des animaux, à l’exception de l’unité présentant un animal fictif, Bestiole. Il est pertinent de relever que cette unité est aussi la seule dans le corpus entier (tous les animaux et tous les cycles) où la captivité est condamnée62. Enfin, la notion de coutume ou de tradition n’est pas présente lorsqu’on parle des animaux en général au premier cycle.

En résumé, on parle des animaux en général au premier cycle surtout pour souligner le caractère unique ou plus développé de l’humain et pour aborder les besoins des humains, en les comparant à ceux des animaux. Dans quelques cas, on traite explicitement de la relation humain-animaux en soulignant le rôle bienveillant de

62 Rappelons que dans cette unité, le personnage principal avait trouvé un œuf d’un petit mammifère, le

garde en captivité mais en lui donnant une excellente qualité de vie, jusqu’à ce qu’il se rende compte que Bestiole s’ennuie de ses compagnons et le libère en nature.

l’humain envers les animaux, mais des repères sont manquants pour une mise en pratique dans la vie de l’élève.

1.5.2. Les animaux en général au deuxième cycle

Trois unités de sens portant sur les animaux en général ont été relevées au deuxième cycle. Elles sont très différentes les unes des autres.

Dans l’unité 2-1A2, les animaux sont un champ d’intérêt, dans 2-1B1 les groupes de protection des animaux sont énumérés au même titre que d’autres organismes s’impliquant pour une cause et, enfin, l’unité 2-5D1 porte sur la complexité du langage humain en comparant les aptitudes humaines aux capacités limitées du cerveau animal.

Les intérêts des animaux sont sous-entendus dans la deuxième unité, car on nomme la protection (des intérêts) des animaux comme étant une cause. Aucune précision n’est par contre apportée quant à ce que ceci implique (ni pour les autres causes d’ailleurs, comme l’aide aux démunis ou la préservation de l’environnement). Dans les autres unités, aucun intérêt ou besoin des animaux n’est mentionné.

Dans toutes les unités, les animaux sont présentés comme un groupe homogène. Pour déterminer si les unités présentaient les animaux comme étant fondamentalement différents des humains, notons que la troisième unité dépeint tous les animaux comme ayant des capacités cognitives semblables et limitées. On y lit que « contrairement aux êtres humains, les animaux ne savent pas mentir […] Le cerveau de l’animal ne lui permet pas de faire cette nuance. Chez l’être humain, la conscience est une faculté qui lui permet de connaitre la réalité et de la juger. ». Les autres unités présentent les animaux comme étant un groupe homogène dont les humains ne font pas partie. Aucune utilité de l’animal n’a été repérée dans les unités. L’humain est responsable des animaux dans l’unité 2-1B1, du fait que la protection des animaux est présentée comme une cause parmi d’autres qui sont généralement reconnues comme étant importantes. Enfin, il semble que les trois unités traitent au final des relations entre humains.

En résumé, lorsqu’on parle des animaux en général au deuxième cycle, on les place tous dans une même grande catégorie. Ils sont un champ d’intérêt, un groupe vulnérable ou alors un groupe d’être vivants grandement moins complexes que les humains.

1.5.3. Les animaux en général au troisième cycle

Bien que cette catégorie puisse sembler large, aucune unité traitant des animaux en général n’apparait dans les manuels d’ÉCR au troisième cycle. Nous avons vu, par ailleurs, que le troisième cycle compte un petit nombre d’unités repérées, tous types d’animaux confondus, comparativement aux deux premiers cycles du primaire.

Dans la seconde partie de ce chapitre, une synthèse des principaux résultats est présentée.