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Les agents virtuels et l’expression d’attitudes

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3 État de l’art

3.1 L ES MODÈLES D ’ EXPRESSION D ’ ATTITUDES POUR AGENTS VIRTUELS

3.1.2 Les agents virtuels et l’expression d’attitudes

Dans la section suivante, nous verrons des travaux qui se sont int´eress´es `a cette expression d’attitudes dans le comportement non-verbal d’agents conversationnels.

3.1.2 Les agents virtuels et l’expression d’attitudes

Le projet Demeanour est un des premiers travaux qui a cherch´e `a mod´eliser l’expression d’attitudes entre les personnages d’une application, `a travers leurs com-portements non-verbaux [Gillies et al., 2004]. Dans cette application, il est possible de configurer les relations (utilisant la repr´esentation `a deux dimensions de Statut et d’Affiliation d’Argyle [Argyle, 1988]) entre un petit groupe d’agents et d’observer le changement dans leur comportement non-verbal (regard, gestes et postures). Cet outil a notamment ´et´e utilis´e pour de l’improvisation th´eˆatrale [Ballin et al., 2004]

o`u les utilisateurs r´eunis dans une mˆeme sc`ene configuraient non pas directement le comportement de leur avatar mais les relations de celui-ci avec les autres. Le syst`eme se base sur ce que les auteurs appellent un r´eseau de comportements. Il s’agit en r´ealit´e d’un ensemble de r`egles qui permettent de d´eterminer une attitude `a exprimer en fonction de la personnalit´e de l’agent et de ses relations voulues avec les autres.

D`es lors qu’une attitude est d´etermin´ee, le syst`eme choisit au hasard, parmi une s´election correspondante `a l’attitude voulue, le comportement non-verbal. La limite principale de ce mod`ele est que les liens entre relations et comportements sont d´efinis

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a partir d’observations informelles. De plus, le syst`eme int`egre un nombre restreint de modalit´es.

Les travaux pr´esent´es dans [Bee et al., 2009] et [Bee et al., 2010] se sont int´ e-ress´ees `a la perception de la dominance chez un agent exprimant diff´erents types de comportements. Dans [Bee et al., 2009], leur agent ´etait capable d’avoir diff´erentes positions de tˆete, diff´erentes directions de regard et d’exprimer plusieurs ´emotions. Ils ont r´ealis´e une ´etude afin d’identifier les valeurs de dominance pour tous ces com-portements. Ils ont trouv´e, par exemple, qu’une tˆete pench´ee vers le bas exprime moins de dominance et que les expressions faciales des ´emotions de joie, d´egout co-l`ere et l’expression faciale neutre augmentaient la perception de la dominance. Les mˆemes auteurs dans [Bee et al., 2010] ont r´ealis´e une seconde ´etude similaire mais en incorporant du comportement verbal g´en´er´e par un moteur de dialogue capable de g´en´erer diff´erentes phrases en fonction des valeurs des param`etres “extraverti” et

“agr´eable”. Ils ont trouv´e que les diff´erentes attitudes, la dominance exprim´ee par

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le comportement non-verbal et les attitudes extraverti et agr´eable par le comporte-ment verbal, ont ´et´e bien reconnues. Cependant, les auteurs ont utilis´e un agent avec une apparence unique (un majordome). Il serait n´ecessaire d’´etendre leur travail `a diff´erentes apparences d’agents.

Dans [Lee and Marsella, 2011], les auteurs ont cherch´e `a mod´eliser le comporte-ment non-verbal non plus juste du locuteur mais ´egalement des personnages audi-teurs, simples spectateurs d’une conversation, en fonction des relations les uns avec les autres. Les relations ´etaient encore une fois repr´esent´ees par les deux dimensions de Statut et d’Affiliation. Pour cela, ils ont demand´e `a des acteurs de jouer leur sc´enario afin de construire une table de correspondance entre les actes du langage et les rˆoles conversationnels de chaque personnage et le comportement non-verbal jou´e par les acteurs. Cette table a ensuite ´et´e impl´ement´ee sous la forme de r`egles.

Par exemple, un personnage dominant avec un autre va lui poser une question en se tenant droit et en regardant l’autre droit dans les yeux. Ce travail est int´eressant car il int`egre les autres rˆoles conversationnels que celui du locuteur. Les auteurs ont cherch´e `a mod´eliser ´egalement le comportement correspondant aux rˆoles d’auditeurs et de spectateurs d’une conversation. Cependant, leur mod`ele est bas´e sur un unique sc´enario et sa m´ethode de conception ne permet pas de l’´etendre.

Dans [Cafaro et al., 2012], les auteurs ont ´etudi´e la perception qu’ont des utilisa-teurs d’un agent capable de produire diff´erents comportements de salutations. Dans leur ´etude, les participants repr´esent´e par un avatar avan¸caient (`a la premi`ere ou `a la troisi`eme personne) vers l’agent et s’arrˆetaient en arrivant dans sa zone person-nelle (selon les Proxemics de Hall [Hall, 1969]). Cette phase d’approche durait12,5 secondes. Les auteurs manipulaient la capacit´e de l’agent de produire des regards, des sourires et de faire un pas vers le participant pendant cette phase d’approche, afin d’identifier quand l’agent est per¸cu comme extraverti et agr´eable. Les diff´erents comportements ont ´et´e con¸cus `a partir des travaux de Kendon [Kendon, 1990]. Leurs r´esultats ont montr´e qu’un agent produisant plus de sourire et de regard est per¸cu comme plus amical et qu’un agent qui se rapproche est per¸cu comme plus extraverti.

Dans [Chollet et al., 2014], les auteurs ont r´ealis´e l’annotation d’un corpus de vid´eos de simulation d’entretiens d’embauches entre un recruteur et un jeune afin de construire un mod`ele computationnel de g´en´eration de comportements non-verbaux exprimant des attitudes repr´esent´ees par le mod`ele `a deux dimensions de Statut

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Figure 3.3 : Sch´ema du syst`eme dans le travail sur les premi`eres impressions de [Cafaro et al., 2012]

et d’Affiliation. Le mod`ele propos´e g´en`ere des s´equences de comportements non-verbaux exprimant les intentions communicatives de l’agent, puis, grˆace `a un r´eseau Bay´esien dynamique construit `a partir des annotations du corpus, le mod`ele ins`ere des signaux suppl´ementaires afin d’exprimer les attitudes. Une ´etude a ´et´e men´ee qui a montr´e la capacit´e du syst`eme `a exprimer l’amicalit´e, l’hostilit´e et la dominance mais pas la soumission (voir figure 3.4).

Certains de ces travaux ont cherch´e `a ´etudier l’expression d’attitudes dans le comportement non-verbal et d’autres ont cherch´e `a proposer un mod`ele pour g´en´erer le comportement non-verbal en fonction de ces attitudes. Nous identifions certaines limites que nous souhaitons adresser dans notre travail. Dans les travaux de Bee et ses coll`egues [Bee et al., 2009][Bee et al., 2010], les auteurs ont ´etudi´e la perception de l’attitude dominante seulement et se sont limit´es, pour le comportement non-verbal, au buste d’un agent avec une apparence sp´ecifique. Dans [Cafaro et al., 2012], les auteurs ont ´etudi´e la perception d’attitudes agr´eables et extraverties dans les premi`eres secondes d’une interaction seulement. Dans [Lee and Marsella, 2011], le mod`ele de comportement n’a ´et´e con¸cu que pour un sc´enario unique et avec un

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