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L ES ATTITUDES SOCIALES .1 Définition

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2 Fondements Théoriques

2.1 L ES ATTITUDES SOCIALES .1 Définition

prises de parole dans une conversation peuvent exprimer diff´erentes attitudes. Dans la quatri`eme section, nous d´ecrivons les m´ecanismes de la formation de groupe et comment diff´erentes attitudes m`enent `a diff´erentes formations.

2.1 L

ES ATTITUDES SOCIALES

2.1.1 Définition

La premi`ere ´etape dans ce travail de th`ese est de d´efinir et d’expliquer ce que sont les attitudes sociales. Il est rapport´e par Hogg [Hogg, 2000] que les chercheurs qui se sont int´eress´es `a ce sujet convergeaient vers une d´efinition commune qui ´etait qu’une attitude est un ensemble de croyances envers un objet, un concept ou une personne pouvant ˆetre positives ou n´egatives. Dans [Chindamo et al., 2012], les auteurs pr´ecisent diff´erents termes qui ont mˆeme ´et´e utilis´e par les chercheurs pour repr´esenter ce mˆeme concept (par exemple attitude, ´evaluation ou positionnement).

Dans notre travail, l’objectif est de faire reproduire par des agents des attitudes telles que celles exprim´ees envers d’autres personnes, qui peuvent ˆetre qualifi´ees dans ce cas d’interpersonnelles.

Scherer [Scherer, 2005] propose d’ailleurs une d´efinition de ces attitudes sociales sous l’appellationinterpersonal stance. Scherer explique qu’une attitude est “un style affectif utilis´e de mani`ere strat´egique ou naturelle dans une interaction avec une personne ou un groupe de personnes”. On retrouve dans sa d´efinition l’implication qu’une attitude exprim´ee par une personne l’est envers autre chose, ici une per-sonne ou un groupe de perper-sonnes. De plus, Chindamo explique que ces attitudes (ou stances) peuvent s’exprimer `a l’aide du comportement verbal (ex. le contenu des phrases) et du comportement non-verbal (ex. les gestes et expressions faciales) [Chindamo et al., 2012]. En d’autres termes, lors d’une interaction, une personne produit des comportements, verbaux ou non-verbaux, sp´ecifiques en fonction de ce qu’elle souhaite exprimer et de ses diff´erents interlocuteurs. Par exemple elle peut ˆetre amicale avec un ami ou agir de fa¸con autoritaire avec son employ´e. Cela signifie qu’une attitude ne remplace pas l’intention communicative, mais vient la compl´ e-ter. Par exemple, l’intention de saluer une autre personne peut se traduire par des comportements tr`es diff´erents en fonction de l’interlocuteur : une personne peut dire

“Salut” en faisant un hochement de tˆete ou alors elle peut aussi dire “Bonjour” en

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agitant bien haut la main. Ces diff´erents comportements sont donc bien choisis par la personne, d’une fa¸con consciente ou inconsciente [Scherer, 2005], suivant le contexte (ex. interlocuteur et lieu). C’est cette capacit´e de variation dans le comportement non-verbal que nous voulons donner `a un agent, afin qu’il puisse adapter naturelle-ment son comportenaturelle-ment en fonction de ses interlocuteurs (agents et utilisateurs) et en particulier en fonction de l’attitude qu’il adopte face `a ces derniers.

2.1.2 Représentation

Afin de donner aux agents virtuels la capacit´e d’exprimer de telles attitudes, il est n´ecessaire de commencer par choisir une repr´esentation `a manipuler. Encore une fois, diff´erentes repr´esentations ont ´et´e propos´ees par les chercheurs qui se sont int´eress´ees `a la dimension interpersonnelle des interactions.

Schutz [Schutz, 1958] propose une repr´esentation, qu’il appelleFIRO (pour “Fun-damental Interpersonal Relations Orientation”). Dans cette repr´esentation, les atti-tudes d’une personne sont repr´esent´ees sous la forme de trois besoins `a satisfaire qui sont l’inclusion, le contrˆole et l’appr´eciation. L’inclusion correspond au besoin de participer aux interactions du groupe, Le contrˆole correspond au besoin de contrˆ o-ler les interactions et l’appr´eciation correspond au besoin d’ˆetre proches et familier avec les autres. Par exemple, une personne peut avoir un besoin ´elev´e en inclusion et appr´eciation et faible voire inexistant en contrˆole.

Burgoon et Hale [Burgoon et al., 1984] propos`erent 12 crit`eres pour d´ecrire une attitude envers une autre personne. Ces crit`eres sont ladominance et lasoumission, l’´emotivit´e, le calme, la similarit´e avec l’autre, le caract`ere formel de l’interaction avec l’autre, la r´eactivit´e, la confiance, la superficialit´e de la relation, l’appr´eciation et l’hostilit´e, l’engagement et l’inclusion.

Mais la repr´esentation qui reste la plus utilis´ee aussi bien dans la communaut´e des Sciences Humaines et Sociales que dans la communaut´e des ACA est la repr´ e-sentation `a deux dimensions d’Argyle [Argyle, 1988]. Dans cette repr´esentation, la premi`ere dimension est la dimension deStatutou deDominancequi repr´esente la dif-f´erence de statut social. Plus la valeur est ´elev´ee, plus l’attitude exprim´ee correspond

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a une attitude dominante et plus la valeur est faible, plus l’attitude exprim´ee cor-respond `a une attitude soumise. La seconde dimension est la dimension d’Affiliation ou d’Appr´eciation qui correspond `a la proximit´e avec l’autre. Plus la valeur est ´

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Figure 2.1 : L’Interpersonal Circumplex de Wiggins

v´ee, plus l’attitude exprim´ee correspond `a une attitude amicale et plus la valeur est faible, plus l’attitude exprim´ee correspond `a une attitude hostile. Ces deux di-mensions correspondent `a celles utilis´ees dans le mod`ele Interpersonal Circumplex d´ecrit par Leary [Leary, 1958] et Wiggins [Wiggins, 2003]. Dans cette repr´esentation, les attitudes sont repr´esent´ees sur un continuum circulaire construit par ces deux dimensions (voir figure 2.1).

Utiliser la repr´esentation `a deux dimensions d’Argyle offre l’avantage d’ˆetre plus simple `a manipuler que les autres tout en gardant une grande efficacit´e dans la description d’attitude. Les deux dimensions de Statut et d’Affiliation sont ais´ement compr´ehensibles et elles peuvent ˆetre de ce fait facilement utilis´ees pour repr´ esen-ter diff´erentes attitudes. C’est un point important dans notre travail car dans la construction et la validation de notre mod`ele, nous faisons appel `a des participants qui doivent pouvoir comprendre les concepts que nous leur faisons manipuler sans n´ecessairement ˆetre des experts du sujet. Par ailleurs, Gurtman [Gurtman, 2009] sou-ligne l’efficacit´e de cette repr´esentation pour d´ecrire la personnalit´e dans le contexte des interactions. C’est pourquoi nous avons choisi d’utiliser ´egalement cette repr´ e-sentation. De plus, de nombreux travaux en sciences humaines et sociales sur l’´etude de comportement [Burgoon et al., 1984, Burgoon and Le Poire, 1999, Mehrabian, 1969, Carney et al., 2005] ainsi que dans le domaine des ACAs [Gillies and Ballin, 2003][Chollet et al., 2014] se sont bas´es sur ces dimensions pour leurs ´etudes. Ces travaux nous seront utiles pour la construction de notre mod`ele.

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