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Chapitre 2 : Cadre théorique

2.9. Les études surveillées

Il est intéressant de percevoir que les études surveillées ne sont pas mentionnées dans toutes les directives citées dans le point 2.8. Cependant, les études surveillées sont évoquées dans les directives de 1997 et de 2008 (Enseignement 2.13 et D-DGEP-01A-16). Leurs présences dans ces deux directives prouvent les liens établis entre les devoirs à domicile et les ES.

Pour mieux comprendre le fonctionnement actuel des ES, il est intéressant de faire un détour historique en passant par certaines directives internes émises par la DGEP et le règlement de l’enseignement primaire.

Intitulé

Avant d’aborder la structure des études surveillées, il est important de savoir que ces dernières n’ont pas toujours été démarquées des activités parascolaires. En effet, selon Magnin et Marcacci (1987), la prise en charge des élèves après les heures scolaires a débuté par « la nécessité de surveiller et d’encadrer certains élèves au-delà des heures de classes habituelles » étant « un moyen de prévenir les risques de dépravation précités et comme un devoir de la communauté envers les familles les plus indigentes » (p. 103). Ainsi vit-on apparaître un dispositif : la classe gardienne.

Cependant, les « classes gardiennes ne signifient pas études surveillées » (Palandella 2006).

En effet, le Département de l’instruction publique (DIP) ne veut pas ouvrir des classes

« simplement pour permettre aux enfants de faire leurs devoirs sous la surveillance d’un instituteur ». Cette distinction entre classes gardiennes et études surveillées reste difficile à percevoir. En 1961, Alfred Borel clarifie les rôles de ces deux dispositifs : « les classes gardiennes ne sont pas faites pour faire les tâches. Le personnel de ces classes n’est ni équipé ni instruit pour organiser des devoirs surveillés, le but des classes gardiennes est différent » (Palandella, 2006 p. 131).

En 1962, une meilleure répartition des élèves dans les classes gardiennes va permettre au DIP de créer des études surveillées.

Depuis cette année-là, les études surveillées sont toujours nommées ainsi, que ce soit dans les règlements de l’enseignement primaire de 1992 et 1998 (C 1 10.21) ou dans les directives internes publiées par la DGEP.

Principes

Selon le Règlement de l’enseignement primaire daté de 1992, « les études surveillées sont réservées aux élèves des 3 derniers degrés de l’école primaire, dont les parents désirent qu’ils soient encadrés après les heures de classe. Elles sont ouvertes chaque après-midi d’école jusqu’à 18 heures dans tous les bâtiments dans lesquels le nombre des demandes d’inscription le justifie » (p. 32). Les études surveillées sont alors un moment lors duquel les élèves sont encadrés jusqu’à 18 heures, ce qui permet aux parents de s’organiser afin de pouvoir travailler toute la journée.

En 1998, le Règlement de l’enseignement primaire apporte de nouvelles teneurs : « les études surveillées sont réservées aux élèves des 3 derniers degrés de l’enseignement primaire.

Ouvertes chaque après-midi d’école et un vendredi sur deux, durant une heure, elles permettent aux élèves d’exécuter leurs travaux sous le contrôle d’un enseignant » (p. 17). Les études surveillées ne sont donc plus un moment lors duquel les enfants sont surveillés, mais un moment qui leur permet de faire leurs devoirs. De plus, les études surveillées ont lieu le vendredi après-midi.

D’après la directive interne émise par la DGEP datant de 2006 (Informations générales 1.39b), « les séances d’études surveillées s’adressent aux élèves de 4P, 5P et 6P ; elles peuvent aussi être mises sur pied pour des élèves de 1P, 2P et 3P (voir conditions point 5.).

Elles participent au développement de l’autonomie des élèves par la discrimination positive ».

Les ES sont comme dans les deux règlements ci-dessus proposées aux élèves des trois derniers degrés de l’enseignement primaire. Mais nouveauté, les élèves de 1P, 2P et 3P peuvent également y participer.

De plus, nous retrouvons ici le lien avec un point traité précédemment : la discrimination positive. Les études surveillées font parties des pistes participant à la lutte contre l’échec scolaire. Les directives de 2007 (D – Corps enseignant – 1.15) et 2008 (D-DGEP-01A-16) ont les mêmes principes que ceux cités ci-dessus, cependant, la discrimination positive ne sera pas reprise.

En ce qui concerne la gestion des ES, en 2006, ce sont exclusivement les enseignants nommés qui ont la charge de ces moments d’appui. Depuis 2007, proposant deux types d’ES, les enseignants de l’établissement assument les séances de type « aide et appui ».

En ce qui concerne les ES de type « lieu d’études surveillées », si l’établissement ne trouve pas assez d’enseignants disponibles pour assumer les ES, l’établissement peut proposer un/une remplacent/e inscrit/e au Service des remplacements de l'enseignement primaire (SEREP) et l’inscrira dans le projet « études surveillées ». Depuis 2006, les enseignants choisissent les élèves qui participeront aux ES et gèrent les groupes.

Les types d’études surveillées

Les différents types d’ES ne sont apparus dans les directives internes qu’à partir de 2007. En effet, la directive D – Corps enseignant-1.15 mentionne que deux types d’ES peuvent être proposées aux élèves : « aide et appui » ou « lieu d’études surveillées ». Cette différenciation permet à l’enseignant de pouvoir apporter une aide plus ou moins soutenue, dans une ou plusieurs disciplines.

Les ES sont de type « aide et appui » dans les apprentissages et au développement de l’autonomie. Elles sont proposées à partir de la 1P et ce jusqu’en 6P. Les ES proposées aux élèves de 1P, 2P et 3P sont principalement consacrées à la lecture et remplacent l’ensemble des activités TTM. Pour les élèves de 4P, 5P et 6P elles sont réservées aux élèves ayant besoin d’un accompagnement soutenu pour effectuer leurs TTM. Par ailleurs, la participation d’un élève aux ES de type « aide et appui » est réévaluée tous les 3 mois. Les groupes d’ES comprennent 5 élèves au minimum en 1P, 2P et 3P auxquels, il est précisé dans la directive D-DGEP-01A-16 (2008) : « peuvent se joindre ceux qui vont au parascolaire et qui ont besoin d’un lieu pour effectuer leur TTM de la semaine ». En 4P, 5P et 6P les groupes comprennent au minimum 10 élèves.

Les ES de type « lieu d’études surveillées » ne sont proposées qu’aux élèves de 4P, 5P et 6P ayant « besoin d’un lieu calme pour effectuer les TTM ». Le nombre d’élèves par groupe est de 15 au minimum. En effet, selon la directive de 2008 (D-DGEP-01A-16), les groupes peuvent être plus importants.

Dans les directives de 2007 (D – Corps enseignant – 1.15) et de 2008 (D-DGEP-01A-16), le nombre de séances d’ES pour un groupe d’élèves, qu’elles soient de types « aide et appui » ou

« lieu d’études surveillées », est de deux par semaine au maximum.

Durée

La durée des études surveillées n’a pas changé depuis 2006. En effet, les ES ont lieu selon l’établissement, soit le lundi, le mardi ou le jeudi. De plus, l’horaire est fixe puisque chaque séance d’études surveillées dure une heure (de 16h00 à 17h00). Les élèves se rendent directement dans la classe où se tiennent les études surveillées et ne peuvent pas sortir du périmètre de l’établissement. Il est également mentionné que les enseignants en charge des ES peuvent laisser 10 minutes de battement pour que les élèves puissent se détendre.

Rôle des parents

Comme nous pouvons le lire à la page 20, selon le Règlement de l’enseignement primaire de 1992, c’est suite à la demande des parents que les élèves suivent les études surveillées. Par conséquent, c’est en fonction de leurs besoins.

La directive de 2008 (D-DGEP-01A-16) mentionne également cette demande : « les élèves sont désignés par les enseignants/es en fonction […] d’une demande des parents exprimée lors d’un entretien préalable ».

CE QU’IL FAUT RETENIR

La classe gardienne fit son apparition afin de surveiller et d’encadrer les élèves après les heures scolaires. En 1962, les études surveillées furent créées.

Les ES font partie des pistes participant à la lutte contre l’échec scolaire. En 2007, la directive propose deux types d’études surveillées : « aide et appui » et « lieu d’études surveillées ».

Lors des ES, les élèves peuvent faire leurs TTM ou pour les élèves de 1P, 2P et 3P des activités plus ciblées sur la lecture. Les parents doivent demander aux enseignants d’accepter leur enfant aux ES.