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1. Système éducatif algérien

1.1. Le secteur public

Il nous semble pertinent de faire un survol du système éducatif algérien, ceci avant d’évoquer la privatisation dans ce même système. Trois ministères correspondant à trois secteurs d’enseignement se chargent du processus d’enseignement/apprentissage. Il s’agit du :

- Ministère de l’éducation nationale ;

- Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ; - Ministère de la formation professionnelle.

La constitution algérienne garantie l’instruction pour tous les citoyens. L’article 53 le précise avec plus de détails.

« Le droit à l'enseignement est garanti.

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L'enseignement fondamental est obligatoire. L'État organise le système d'enseignement.

L'État veille à l'égal accès à l'enseignement et à la formation professionnelle. »1

Pour revenir aux trois secteurs constituant le système éducatif, nous n’allons-nous intéresser qu’au premier, c'est-à-dire celui de l’éducation nationale parce que c’est à ce niveau qu’il existe en parallèle des écoles privées. Ce secteur compte trois paliers et ceci d’après la loi d’orientation sur l’éducation nationale n° 08-04 du 15 Moharram 1429 correspondant au 23 janvier 2008 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale et qui « a pour objet de fixer les dispositions fondamentales régissant le système éducatif national.»2 Dans son titre premier qui porte sur les fondements de l’école algérienne, et dans son chapitre premier qui porte sur les finalités de l’éducation, il est question de la vocation de l’école algérienne qui consiste à «former un citoyen doté de repères nationaux incontestables, profondément attaché aux valeurs du peuple algérien, capable de comprendre le monde qui l'entoure, de s'y adapter et d'agir sur lui et en mesure de s'ouvrir sur la civilisation universelle. »3 Selon la même loi les paliers de ce secteur sont :

1.1.1. L’éducation préparatoire

Fait partie de l’éducation préscolaire qui est «(…) un enseignement de compensation qui prépare les enfants à l’entrée à l’école de base. »4. L’éducation préparatoire constitue la première phase de l’enseignement fondamental destiné aux enfants âgés de 3 à 6 ans. Elle représente le dernier stade de l’éducation préscolaire. Elle prépare les enfants à entrer à l’école primaire. Le but de ce palier est de contribuer à l’épanouissement de l’enfant à travers des activités ludiques, les aider à développer leur pratique langagière et les initier à la lecture, l’écriture et le calcul. « L’enseignement préparatoire est dispensé exclusivement en langue arabe. »5

1Constitution de la république algérienne démocratique et populaire.

JORADP N°76 du 8 décembre 1996, modifiée par : Loi n°02-03 du 10 avril 2002 JORADP N°25 du 14 avril 2002

Loi n°08-19 du 15 novembre 2008 JORADP N°63 du 16 novembre 2008.

2Loi d’orientation sur l’éducation nationale n° 08-04 du 15 Moharram 1429 correspondant au 23 janvier 2008 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale.

3Ibid.

4Rapport national sur le développement de l’éducation. 47è session de la Conférence internationale de l’éducation. Genève , 8-11 septembre 2004, p.3.

5Ordonnance 76-35 de 1976 portant organisation de l’éducation et de la formation, aujourd'hui abrogée, par la loi du 23 janvier 2008 n° 08-04 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale. Elle constituait à l'époque l'un des textes les plus importants du gouvernement algérien en matière d'éducation.

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Signalons qu’il existe des jardins d’enfants où sont dispensés des cours de langue française. L’éducation préparatoire a lieu dans les classes préparatoires au sein des écoles primaires et dans les jardins d’enfants. Certes ce palier n’est pas obligatoire mais il semble indispensable vu la complexité du programme très chargé du primaire et dont se plaignent surtout les parents.

1.1.2. L’enseignement fondamental

Regroupe l'enseignement primaire et l'enseignement moyen. « L'enseignement fondamental assure un enseignement commun à tous les élèves, leur permettant d'acquérir les savoirs fondamentaux nécessaires et les compétences essentielles (..) »6 En terme d’objectifs, l’enseignement fondamental vise à apprendre aux élèves la lecture, l’écriture et le calcul. Leur inculquer, à travers les contenus éducatifs, les savoirs et savoir-faire qui leur faciliteront l’opération d’apprentissage et aussi leur permettront-ils « (…) d'acquérir des compétences, (…) de renforcer leur identité en harmonie avec les valeurs et traditions sociales, (…) d'apprendre à observer, analyser, raisonner, résoudre des problèmes, (…) d'avoir une ouverture sur les civilisations et les cultures étrangères… »7

L’enseignement dans ce cycle se déroule sur neuf ans, « Les cycles primaires et moyens (…) ne forment plus qu’un seul enseignement appelé « fondamental » dont la durée est de neuf années. Il est constitué de trois cycles de trois années chacun. »(Kateb, 2006 : 59)

1.1.2.1. Le cycle de base

S’étale de la première à la troisième année. Les cours sont dispensés en arabe, nous noterons le nombre des matières, qui est élevé par rapport à l’âge des élèves, neuf matières en tout, un volume horaire de 27 heures par semaine. Les matières en question sont : la langue arabe, éducation islamique, éducation civique, mathématique, éducation scientifique et technologique, éducation musicale, éducation plastique et éducation physique.

1.1.2.2. Le cycle d’éveil

S’étale de la quatrième année à la sixième année. Y sont dispensées les mêmes matières du premier cycle en plus de l’histoire et de la géographie ainsi que du français comme langue étrangère, ce qui fait onze matières.

6Loi d’orientation sur l’éducation, op.cit.

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1.1.2.3. Le cycle d’observation et d’orientation

S’étale de la septième à la neuvième année. Il est question pendant ce cycle d’approfondir les connaissances acquises des élèves et de les concrétiser à travers des travaux dirigés. À noter aussi l’introduction de la deuxième langue étrangère, l’anglais.

Vers la fin de ce cycle les élèves passent les épreuves du BEF (le Brevet d’Enseignement Fondamental). « À noter que plus de 64% des élèves quitteront l’école fondamentale sans ce diplôme. »8 S’en est là la conséquence inévitable de la surcharge au niveau des programmes. Et la cause directe de la vague de réformes qui a touché le système éducatif algérien. Constat évoqué à maintes reprises dans la presse algérienne, « (…) on note que le 1/3 des élèves qui entrent en 1ère année de l’enseignement fondamental sera amené à abandonner ses études avant de parvenir en 9ème AF. »9

1.1.3. L’enseignement secondaire général et technologique

Le cycle secondaire dure trois ans, il se fixe comme objectifs, entre autres, de « (...) consolider et d'approfondir les connaissances acquises dans les différents champs disciplinaires. (…) de développer les méthodes et les capacités de travail personnel et de travail en équipe et de cultiver les facultés d'analyse. »10 De même, ce cycle offre aux élèves plusieurs options, à savoir une orientation littéraire, scientifique, mathématique ou technique. En somme le cycle secondaire prépare les élèves aux études supérieures. Il est couronné par l’épreuve du baccalauréat.

8 http://www.ac-nancy-metz.fr/casnav/primo/primo_sysalg.htmwww.ac-nancy-metz.fr/casnav/primo/primo_sysalg.htm

9http://www.reflexiondz.net/L-echec-scolaire-en-Algerie-La-faute-a-qui-_a15682.html

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