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Le besoin des Guidelines

La mise en valeur des centres historiques en Algérie

C. Phase III : Rédaction finale du plan Permanent de Sauvegarde et de Mise en Valeur du Secteur Sauvegardé :

1. Résultats et Constatations

1.2. Le besoin des Guidelines

La facilité de communication par les chiffres, la popularisation du PIB6 et du PNB7

En effet le développement durable fixe des objectifs ambitieux mais ne donne pas les outils de leurs mesures. Comment savoir si tel ou tel projet est réellement durable ou non ? La recherche, à travers ses démarches propres, devra contribuer à donner un contenu précis à la notion de développement durable.

comme indicateur de bienêtre général d'un Etat, ont habitué l’homme, depuis un certain temps, à tout mesurer dans son environnement. Ces mesures d’évaluation existent quasiment dans presque tous les secteurs de développements à l’exception de celui du développement durable.

La mise en place de ce que pourrait être une façon largement acceptée de mesures d'évaluation du développement durable, doit être encouragée. Ces mesures devraient faciliter l’interprétation des données et aider à la prise de décision. La principale préoccupation est de pouvoir communiquer efficacement les résultats aux décideurs, au grand public et aux bailleurs de fond.

Élaborer et utiliser un cadre conceptuel pour guider le processus d'évaluation des projets dits « durables » est essentiel, car c’est avec la mise en place d’un cadre conceptuel, claire et définie que les indicateurs de développement durable apparaissent plus naturellement, et peuvent donc être adaptés aux besoins d’un endroit où d’une situation donnée.

Ce cadre conceptuel devrait interagir dans toutes les étapes du processus d'évaluation depuis : la sélection, la conception, jusqu'à la communication des résultats. Facilitant ainsi la réalisation et l'amélioration des activités d'évaluation des groupes locaux, organisations non gouvernementales, grandes sociétés, gouvernements nationaux et institutions internationales.

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PIB : Produit intérieur brute.

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122 1.3. La durabilité dans la sauvegarde et mise en valeur patrimoniale

Depuis la restauration stylistique de l’œuvre monumentale jusqu’à la conservation intégrée des ensembles urbains, la notion de la mise en valeur dans le patrimoine architectural n’a cessé d’évoluer. Chaque génération l’interprète différemment de la précédente et cherche à apporter de nouvelles définitions en ordre avec sa vision du monde.

L’incidence écologique et environnemental dans tout nouveau projet, et la monté en force du développement durable dans notre société contemporaine nous poussent à revoir notre manière d’intervenir sur le patrimoine et sur sa mise en valeur. La compréhension du patrimoine en tant que témoignage du passé est en train de changer ; désormais la société, l’économie et l’environnement s’y imbriquent dans une interaction qui impose une nouvelle manière d’appréhender la ville, son patrimoine et son architecture.

La durabilité dans l’intervention sur le patrimoine architectural, une question qu’on a cherché à définir à travers la réglementation internationale existante. Le terme « développement durable » à proprement dit, ne figure pas dans les chartes et les conventions de sauvegarde du patrimoine architectural vue que la majorité de ces documents sont antérieurs à la définition de ce dernier. Malgré cela la réflexion durable dans le projet de sauvegarde a été prise en compte dès les débuts des chartes et des conventions traitant de la sauvegarde et mise en valeur du patrimoine architectural.

En effet, la durabilité dans la mise en valeur patrimoniale peut être exprimée sous différentes formes. On parle dans la Charte d’Athènes du maintien de l’occupation des lieux comme meilleur garant de la continuité de la vie des édifices patrimoniaux ; mais aussi de l’importance de l’entretien régulier des édifices comme meilleure garantie de toute restauration et de toute mise en valeur.

La durabilité passe aussi par l’éducation et la sensibilisation des générations futures à leur patrimoine, à prendre soin et à ne pas dégrader les édifices patrimoniaux quels qu'ils soient et ceci en les faisant participer au processus de sauvegarde et en les intéressant à l’histoire de l’art et l’histoire locale.

Non seulement les jeunes mais aussi les citoyens de tout âge qui doivent être pris en compte dans les projets de sauvegarde et mise en valeur patrimoniale. Ces derniers doivent être intégrés au processus de décision du projet de sauvegarde tout en favorisant l’instauration

123 d’une gouvernance citoyenne, afin de garantir la pérennité des actions de sauvegardes menées.

Le citoyen reste le premier objectif de toute opération de sauvegarde et de mise en valeur. La durabilité des projets de sauvegarde dépendra directement de la bonne prise en charge de la dimension sociale en particulier dans les projets de sauvegarde des ensembles urbains qui sont dans la plus part des cas toujours habités. En s’intéressant à la société, à son rapport à son cadre bâti, c’est un travail qui est effectué sur l’homme, principal vecteur de la durabilité des actions à mener. Ainsi, la durabilité doit s’effectuer par la mixité sociale ; autrement dit, la réhabilitation des quartiers anciens doit être conçue et réalisée, autant que possible, sans modification importante de la composition sociale des résidents, d'une manière telle que toutes les couches de la société soient présentes sur les lieux afin d’assurer la continuité de la vie et de l’animation populaire.

Cette animation populaire passe aussi par l’animation économique des lieux. La raison pour la quelle un projet de sauvegarde durable doit être réfléchi dans une logique de développement socio-économique, une conservation intégrée qui prône la conservation dans tous ses aspects : social, économique, juridique et administratif.

Une telle conservation intégrée ne peut être efficace que par des équipes pluridisciplinaires, composées de spécialistes de la conservation et de la restauration y compris d’historiens d'art, d'architectes et d'urbanistes, de sociologues et de planificateurs, d'écologistes et d'architectes-paysagistes, de spécialistes de la santé publique et de l'assistance sociale, et plus spécialement de tous les experts des disciplines utiles à l’élaboration et la mise en œuvre des projets de sauvegarde des ensembles historiques et traditionnels.

Ainsi, la durabilité dans la sauvegarde patrimoniale dépasse le discours traditionnel de l’équité sociale, la rentabilité économique et la préservation de l’environnement naturel (déclaration de Rio). En effet elle est plus complexe. Sa principale caractéristique est la variable du temps : un projet de sauvegarde durable d’aujourd’hui doit permettre la continuité de la vie du patrimoine et son autogenèse. Ce qui implique une recherche d’objectifs qualitatifs associant le bien être social au développement économique et environnemental.

Dans notre recherche sur la durabilité dans la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine architectural, et à travers les cas et exemples étudiés dans ce mémoire ; la

124 difficulté était de cerner la prise en charge de la dimension environnementale et comment associer la protection du patrimoine architecturale à celui de la préservation de l’environnement naturel. Cette question n’est pas abordé ni dans les chartes ni dans les conventions internationales traitant de la sauvegarde du patrimoine bâtie.

En effet, dans une réflexion de développement durable, la protection de l’environnement naturel s’impose lorsqu’on opère sur des projets qui, par tradition sont réalisés au détriment de l’environnement naturel. Hors, un projet de sauvegarde patrimonial n’a jamais compromis l’équilibre d’un écosystème ni détruit un environnement naturel ; bien au contraire, la sauvegarde du patrimoine architectural et sa réutilisation contemporaine constitue en elle-même un recyclage urbain qui s’avère très positif pour l’environnement naturel. Le fait de ne pas détruire pour reconstruire du neuf permet d’économiser de l’énergie, de réduire les déchets associés à la démolition et aussi de limiter l’étalement urbain, ce qui permet de préserver les espaces verts et de réduire l’impact humain sur l’environnement naturel.

Ceci confirme donc notre première hypothèse à savoir que la prise en charge patrimoniale s’inscrit dans le processus de développement durable.