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L’Aménagement par éclaircissage

Concepts et définitions de la thématique de la recherche : la mise en valeur patrimoniale et le développement

Le 16 Juin 1972, une conférence des Nations Unis sur l’environnement humain à Stockholm exposa pour la première fois la question de l’écodéveloppement : un nouveau

1.2.1. Rétrospective sur la notion de mise en valeur en patrimoine architectural

1.2.1.4. L’Aménagement par éclaircissage

Cette théorie a été développée en Italie par Gustavo Giovannoni26

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Camillo Boito (1836-1914)

, architecte et théoricien de l'urbanisme, dans ses recherches il traite de la relation entre le nouveau et l’ancien, entre l’historicité et la contemporanéité des bâtiments anciens ; dans la pratique il

écrivain et architecte italien, il est l’auteur de : Conserver ou Restaurer : Les Dilemmes du patrimoine (1893).

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Gustavo Giovannoni (1873 - 1947) est un architecte italien aussi, ingénieur, urbaniste, historien, critique de l’architecture et théoricien de l'urbanisme.

22 prône l’utilisation des techniques modernes dans la restauration et la mise en valeur du patrimoine bâti, il utilise le mot de la « restauration scientifique » tout en se rendant compte qu’il est impossible de fixer des critères uniques pour la restauration.

En résumé, il est entre le courant archéologique, en faveur du maintien de l'état du monument, et la restauration stylistique, qui appuie le rétablissement d'un État originel. Giovannoni favorise les travaux de consolidation et d'entretien, réalisables par l'utilisation de techniques modernes, sans pour autant perdre de vue le respect de toutes les périodes.

En ce qui concerne l’aménagement par éclaircissage, c’est un concept appliqué exclusivement aux mises en valeur des quartiers et centres historiques. Le terme a été emprunté à l’arboriculture qui consiste à « enlever des plants, des branches à fruits pour donner à la végétation de la place et de l'air. »27

Une mise en valeur d’un quartier historique vise en générale à résoudre les problèmes posés par l’amélioration des différents champs : circulation, hygiène, social, esthétique et économique. Ainsi pour l’assainissement hygiénique, on fait rentrer de l’air et de la lumière dans les quartiers qui en sont privés. Pour l’amélioration des conditions sociales, on améliore la sécurité des quartiers en supprimant les taudis

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, les lupanars29, les tavernes30 et les hôtels borgnes31

La solution pour atteindre cet objectif en résolvant les problèmes de la circulation, l’aspect artistique et les exigences de l’hygiène est par défaut un aménagement par éclaircissage.

. Pour la mise en valeur économique et esthétique, on dégage les éléments artistiques cachés, on restaure certains et on supprime d’autres, on dégage des perspectives et on fait pénétrer de l’air et de la végétation fraiche dans l’agglomération.

Cet aménagement se caractérise non par l’uniformité et la régularité des voies nouvelles, mais au contraire par leur irrégularité : on démolit ici ou là un bâtiment ou un groupe de maisons en créant à la place une placette pourvue d’un jardin, petit poumon dans le quartier ancien, puis la voie se rétrécit pour s’élargir bientôt de nouveau, introduisant de la variété dans le mouvement et associant des effets de contraste au type urbain originel, qui conservera ainsi intégralement son caractère

27

Dictionnaire des trésors de la langue française TLF

28

Logement misérable, sale ou mal tenu. Définition Larousse.fr

29

Maison de prostitution. Définition Larousse.fr

30

Vieux. Cabaret, lieu où l'on servait à boire. Définition Larousse.fr

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23 artistique et contextuel. On y aura seulement introduit un rayon de soleil, ouvert quelques nouvelles perspectives et fait respirer les vieilles maisons trop rapprochées.32

Pour Giovannoni, la restauration applicable à ce modèle d’aménagement relève aux deux critères, hygiénique et artistique.

En ce qui concerne le premier, l’air et la lumière seront introduits dans les maisons enclavés par des aménagements dans les ilots ; des micros interventions telle que : la démolition partielle des étages surajoutés et de certaines constructions délabrées pour désasphyxier les ilots [Ill.2], la rénovation de l’assainissement et de l’étanchéité pour éliminer l’humidité et le salpêtre33

, la construction des latrines, la réfection des escaliers, etc.

[Ill. 2] 34 : Exemple de la via Emauele Filiberto

Le schéma ci-dessus, montre un aménagement interne d’un groupe d’édifices de la Via Emauele Filiberto à Rome, obtenu en démolissant des corps de bâtiments intérieures et en réunissant des courettes pour former des grands jardins. Le plan représente la disposition des lieux avant et après l’aménagement.

L’esthétique dans ce genre d’intervention passe avant tout par la restauration des immeubles à grande valeur esthétique et historique qui vont constituer les repères identitaires de la société. Elle passe aussi par les travaux de dégagement, partiel ou total, des monuments

32

Giovannoni, Gustavo. L'urbanisme face aux villes anciennes. Paris: Du Seuil, 1998, p. 286.

33

Nitrate de potassium qui se forme sur les murs humides.

34

Giovannoni, Gustavo. L'urbanisme face aux villes anciennes. Paris: Du Seuil, 1998, p. 293. Avant

24 cachés ou travestis, sans altérer les abords et le contexte dont ils font partie intégrante. Mais aussi par l’embellissement des rues et l’aménagement urbain par du mobilier des places et particulièrement les placettes nouvellement crées. « Là où c’est possible, il faudra y insérer des jardins, même réduits à quelques arbres, des parterres de fleurs et des fontaines. »35

Toujours dans la mise en valeur esthétique des quartiers anciens, Giovannoni propose de réexporter les éléments rescapés des démolitions et des fouilles qui dorment dans les entrepôts telles que les fontaines, les inscriptions, les fragments d’architecture et les réutiliser dans ce qu’il appelle l’ornamentum urbis (l’ornementation urbaine) c'est-à-dire dans l’aménagement et l’embellissement des quartiers historiques en laissant une petite inscription devant chaque élément pour indiquer leurs provenances.

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1.2.1.5. L’ère des chartes et des conventions : du monument au paysage