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PROJET DE PROMOTION DU BIEN-ETRE AU TRAVAIL SUR UN SITE PILOTE

Stratégie 4 les lampes de poches

Les équipes de soins pendant les transmissions sur le site pilote.

70 Adapté de Journé, B. (2005). Etudier le management de l'imprévu: méthode dynamique d'observation in situ.

Finance, Contrôle, Stratégie, 8(4), 63-91.

78 COMMENT OUTILLER L’OBSERVATION : LE RECOURS AU JOURNAL DE BORD ? Nous avons décrit la richesse de l’observation : elle permet de recueillir une somme considérable de données qui devront se révéler utiles au moment de l’analyse. Nous n’avons pas eu l’occasion d’utiliser l’enregistrement audio ou vidéo qui aurait pu s’avérer utile lors des entretiens collectifs. En revanche nous avons utilisé de façon rigoureuse le principe de prise de notes selon trois catégories (Groleau, 2003, p. 230) : les notes de terrain, les notes méthodologiques et les notes d’analyse. Les notes de terrain correspondent aux retranscriptions des comportements observés chez les acteurs, leurs propos et la description d’évènements. Les notes méthodologiques servent à retranscrire le travail de réflexivité permanente du chercheur (Allard-Poesi, 200571). Enfin les notes d’analyse correspondent aux premières interprétations émergentes chez le chercheur et qu’il peut éventuellement soumettre aux acteurs de terrain.

De façon très concrète nous avons inscrits ces notes dans des journaux de bord que nous avons suivis tout au long de notre recherche CIFRE. Ce type de support « enregistre chronologiquement les investigations réalisées, sous la plume du chercheur » (Wacheux, 1996, p.232). Nous avons tenu un journal « numérique » pour chaque établissement plus un journal spécifique au site pilote à l’occasion du projet de promotion du bien-être (toujours en format numérique). Nous l’avons complété systématiquement après avoir rédigé les comptes rendus de réunions (pour tous les entretiens collectifs quelle que soit leur visée stratégique). Ainsi en plus des éléments objectifs rapportés dans ces comptes rendus (décisions prises, avis donnés par les participants, chiffres des tableaux de bord sur le taux de turn-over…) nous avons retranscrit des données élargies puisqu’un journal de bord : « est constitué de traces écrites, laissées par un chercheur, dont le contenu concerne la narration d’évènements (au sens large ; les évènements peuvent concernés des idées, des émotions, des pensées, des décisions, des faits, des citations ou des extraits de lecture, des descriptions de choses vues ou des paroles entendues) contextualisés (le temps, les personnes, les lieux, l’argumentation) dont le but est de se souvenir des évènements, d’établir un dialogue entre les données et le chercheur à la fois comme observateur et comme analyste, de se regarder soi-même comme un autre » (Baribeau, 200572). En effet nous avons plusieurs fois fait le constat que la rédaction des comptes rendus ou de synthèses nous amenait à faire des analyses simultanées alimentant la réflexion voire la comparaison entre les établissements ou les unités. Ces journaux de bord sont complétés par

71 Allard-Poesi, F. (2005). The paradox of sensemaking in organizational analysis. Organization, 12(2), 169-196.

72 Baribeau, C. (2005). Le journal de bord du chercheur. Recherches qualitatives, 98-114.

79 nos « cahiers » de travail de chaque établissement (3 pour l’hôpital 1 et 2 pour l’hôpital 2) qui retracent plutôt notre activité de professionnel que de chercheur mais qui permet toutefois de retracer les étapes de nos questionnements avec les différents acteurs de terrain. Nous avons aussi conservé nos agendas. Ils ont été utiles pour redéfinir les grandes étapes chronologiques des projets.

En complément des journaux de bord « établissements », nous avions un journal de bord papier, chronologique lui aussi, dans lequel nous avons inscrit des éléments d’ordre méthodologique : des auteurs et des références d’ouvrages, des phrases clés de la revue de littérature, des formulations de question de recherche. A la lecture de ce journal de bord nous retrouvons très nettement la distinction entre les deux périodes de recherche avec une première partie qui questionne l’intention de départ des infirmiers alors que la deuxième traite du changement puis de la sociologie de la traduction. Enfin les dernières pages sont couvertes de questions concernant les pistes d’analyses (entre un parallèle entre les services de soins et les services RH et la distinction cure/care par exemple).

Nous avons aussi considéré les mails comme une source de données. Dans les deux établissements nous avions une adresse professionnelle. La consultation de ces mails révèle le temps nécessaire avant d’obtenir une réponse à une demande de participation à un groupe projet ou pour un entretien. Certains contiennent aussi des propos qui révèlent l’agacement : la DS de l’hôpital 2 a exprimé sa colère en voyant que certains axes de travail du GT manquaient d’innovation à ses yeux. Un cadre de santé de l’hôpital 1 a exprimé sa déception de ne pas voir le projet 2 débuter alors qu’il avait fait la démarche de s’inscrire volontairement.

LA CONSULTATION DE DOCUMENTS INTERNES COMME COMPLEMENT DE SOURCES DE DONNEES: UN ACCES FACILITE DANS LE CADRE DES OBSERVATIONS PARTICIPANTES.

Bien entendu le recours à la documentation en particulier la documentation interne n’est pas en soi un outil de l’observation participante. En revanche on peut préciser que l’accès à la documentation interne de documents officiels ou non est largement facilité par la présence au long cours du chercheur et la relation de confiance qui en découle. Il faut néanmoins garder une vigilance par rapport au risque de contamination pour ce type de collecte de données.

« Lorsqu’il s’agit de documents internes, le chercheurs doit veiller à clairement identifier les

80 émetteurs et les auteurs des sources secondaires utilisées » (Baumard et al, 2007, p.25173) Une fois de plus la triangulation permet de limiter ce biais.

Toutefois, les données recueillis par cette méthodes ont permis de mieux se saisir des éléments de contexte, y compris dans l’appréhension des modes de communication propres à chaque hôpital. Voici la liste des documents recueillis et consultés :

Tableau 10 : Liste des documents recueillis et consultés.

Hôpital 1 Hôpital 2

73 Baumard, P., Donada, C., Ibert, J., & Xuereb, J. M. (2007). La collecte de données et la gestion de leurs sources. Méthodes de recherche en management, 228-262.

81 Programme Tutorat/

parcours d’intégration.

Les évaluations des formations précédentes.

Les règles du tutorat.

Procédure de recrutement

Tableaux de bord

Le dossier de soin informatisé et autres supports de transmissions

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Ces documents nous ont servis comme outil de travail sur les projets que nous accompagnions tel que les procédures de recrutement ou les parcours d’intégration tels qu’ils existaient avant de tomber en désuétude dans l’hôpital 1.

2.4.4 Synthèse des sources de données dans chacune des deux périodes de la recherche.

Nous avons dans ce chapitre 2 eu l’occasion de montrer la richesse et la variété des sources de données à l’occasion de notre recherche. Ces données ont été recueillies et analysées par une alternance de phase d’observation, de conception et de travail en groupe. Nous en présentons une synthèse ici avant de traiter la question de la validité et de la fiabilité de notre recherche.

82 Tableau 11 : Récapitulatif des sources de données dans le cadre de notre recherche.

Hôpital 1 Hôpital 2 (semi-directifs, créatifs, récit de vie et d’orientations stratégiques)

Entretiens collectifs type table ronde (GT)

Entretiens individuels (semi-directifs, créatifs, récit de vie et d’orientations stratégiques) (encadrement site pilote), récit de vie (soignants site pilote), d’orientations frontale (équipe managériale du site) et type lampe de poche (transmissions).

Documentation interne (ancien parcours d’intégration et tutorat)

Documentation interne (les dossiers de soins informatisés)

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