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CHAPITRE 7. METHODOLOGIE D’ENQUETE

2. La réalisation du questionnaire

Le questionnaire comprend trois parties dont une a été scindée en deux comme pour servir d’introduction et de conclusion.

Cette partie « données générales » qui sera décrite la dernière reprend des renseignements qui aideront au traitement des questionnaires.

La partie sur « les pratiques et les représentations linguistiques » traite des langues et de leur usage au quotidien.

Enfin, la partie sur « la ville de Fort-de-France en mots » répond aux grandes problématiques posées par ce travail, les rapports entre espace, langues et société dans un contexte de migrations.

2.1. Les pratiques et représentations linguistiques.

6 – Que parlez-vous ? (une ou plusieurs réponses attendues) ……… 7 – Est-ce pour vous : une langue un parler un patois autre : ………… 8 – a) (Si l’enquêté en parle plusieurs) Dans quelles situations pensez-vous qu’on parle

chacune de ces ……….. (terme employé par l’enquêté) ?

……… ……… b) Et d’après vous, avec qui ?

……… c) Et vous, comment faites-vous ?

………

La question 6 a pour but de répertorier les langues en présence. C’est tout naturellement qu’elle est suivie de la question d’identification des parlers mentionnés (question 7). Il s’agit surtout de savoir comment les enquêtés qualifient le créole.

La question 8, divisée en trois, pose la problématique des situations d’emploi des langues évoquées et le type d’interlocuteurs auxquels l’enquêté s’adresse lorsqu’il utilise telle ou telle langue. La différenciation b)/c) entraîne des réponses prenant en compte les représentations des pratiques de l’Autre et celles de soi. Cependant, nombre d’enquêtés ont amalgamés ces deux questions en rendant compte de leurs propres pratiques seulement.

Les trois autres questions diffèrent, que l’interrogé se présente comme migrant ou non (nous leur laissions le choix de se caractériser.

(s’il s’agit d’un migrant)

9 – D’après vous, quel rôle joue le créole dans les relations que l’on pourrait avoir avec les Martiniquais lorsqu’on arrive en Martinique ?

10 – Pensez-vous qu’utiliser le créole peut vraiment faciliter l’installation de quelqu’un qui arrive en Martinique ?

oui non

Si oui, le fait que le créole soit parlé en Martinique, peut-il être une des raisons pour

lesquelles certains choisissent cette île, et plus particulièrement Fort-de-France (sa capitale), comme « terre d’accueil » ?

……….. Si non, le fait que le créole soit parlé en Martinique, peut-il être une des raisons pour

lesquelles certains ne choisissent pas cette île, et plus particulièrement Fort-de-France (sa capitale), comme « terre d’accueil » ?

……….. 11 – a) Et vous, pensez-vous parler créole… ?

très bien bien assez bien plutôt mal pas du tout b) Quel créole parlez-vous ?... c) Pensez-vous le parler correctement, mieux que d’autres ou moins bien que

d’autres ? ……….. Nous cherchons à savoir, dans le cas d’un migrant, quel rôle le créole jouerait dans leur intégration, tout d’abord au niveau de leurs relations avec la population autochtone (question 9), ensuite dans le choix du pays d’accueil (question 10).

La question 11 aborde les niveaux déclarés de créole et le créole parlé.

Les questions attribuées au non-migrant abordent l’utilisation du créole en Martinique (question 9), la possibilité qu’il y ait plusieurs créoles (question 10) et

éventuellement, les variantes au sein d’un même créole, celui qu’il parle (question 11).

(s’il s’agit d’un non migrant)

9 – Que pensez-vous de l’utilisation du créole lorsqu’on habite en Martinique ?……….. 10 – Selon vous, y aurait-il un ou plusieurs créoles ? ………

a) Si oui, quel créole parleriez-vous ? ……… Si non, question 11.

b) Selon vous, vous parlez ce créole correctement, mieux ou moins bien que votre entourage ?

………... 11 – Vous m’avez dit parler créole ou le créole ………. (terme de l’enquêté) ;

pensez-vous qu’il y ait différentes façons de parler ce créole, plusieurs variantes ? oui non peut-être

Si oui, quelles seraient ces différentes variantes ? (par exemple, les habitants du nord de l’île parlent-ils un créole différent de ceux du sud ? de même pour ceux de la ville et ceux de la campagne ?)………….………

Qu’il soit migrant ou non, ces trois items (9, 10 et 11) interrogent leur rapport au créole.

2.2. La ville de Fort-de-France en mots : visions internes et externes.

Visions externes.

12 – Selon vous, qu’est-ce qu’une ville ?……… 13 – a) Fort-de-France, est-ce une ville ?

de grande taille de taille moyenne de petite taille ce n’est pas une ville ; c’est donc………..

b) Y aurait-il d’autres villes en Martinique ?

tout le reste de l’île la moitié de l’île une petite partie de l’île Fort-de-France est la seule ville de l’île

De quelles villes s’agirait-il ?...

Tout d’abord, une question de transition entre la partie sur les langues et celle sur Fort-de-France (question 12). Cependant, les réponses à cette question informent

sur les définitions qu’un locuteur élabore de la ville. Ainsi peut-on établir une définition de la ville par ceux qui y vivent ou qui la vivent. Cette définition empirique, moins précise que les définitions scientifiques, a le mérite de coller aux représentations, voire à la réalité quotidienne des urbains.

Ensuite, une question (13-a)) sur la taille de Fort-de-France par les enquêtés permet de voir leurs villes de référence. Enfin, en répondant à la question 13-b) ils positionnent le caractère urbain de l’île et ainsi infirment-ils ou confirment-ils l’avis de certains spécialistes sur le fait que « l’île est une ville » (Margueritte 2005).

Visions internes.

14 – Pouvez-vous classer au moins cinq (5) quartiers de Fort-de-France du plus prestigieux au moins prestigieux?

1)……… 2)……… 3)……… 4)……… 5)……… et plus : ………. 15 – a) Comment délimiteriez-vous le centre de Fort-de-France ?………

b) Décrivez les lieux, nommez les rues, les gens qui y habitent, qui y passent… ………

Les questions 14 et 15 s’intéressent aux quartiers de Fort-de-France, en termes de prestige, et au centre-ville. Cela fait écho, non seulement aux questions suivantes, mais aussi à la notion de centralité linguistique, afin de savoir si le centre-ville est le quartier de référence, en matière de langues, comme cela arrive dans d’autres villes, notamment à Rennes (Bulot).

Les questions 16 et 17, accompagnées d’une carte, précisent le sujet en faisant le lien langue/espace.

16 – a) Dans quels quartiers, selon vous, parle-t-on le mieux français ? (soumettre la

carte ; mettre un chiffre de 1 à 5 sous les noms de quartiers – 1 : pas du tout / 2 : plutôt mal / 3 : assez bien / 4 : bien / 5 : très bien).

b) Pourquoi ? ………

17 – a) Dans quels quartiers, selon vous, parle-t-on le mieux créole ? (soumettre la carte ;

mettre un chiffre de 1 à 5 sous les noms de quartiers – 1 : pas du tout / 2 : plutôt mal / 3 : assez bien / 4 : bien / 5 : très bien).

b) Pourquoi ? ………

Ces deux questions ont pour objectif de cerner la façon dont les locuteurs interrogés répartissent (socio)linguistiquement l’espace. Nous partons de l’idée que la représentation qu’ils ont du rapport langue(s)/espace conditionne leur propre appropriation de l’espace et leur identification à celui-ci. Bauvois et Bulot (1998) précisent que « l’identification […] va davantage concerner le mouvement qui va

faire s’approprier ou faire se différencier un locuteur ou un groupe de locuteurs par rapport à un autre sur la base de la reconnaissance de marqueurs linguistiques posés comme identitaires » (Bauvois et Bulot 1998 : 63).

De plus, « Le quartier […] est une échelle signifiante […] pour ses habitants

qui, depuis l’intérieur, le vivent, se l’approprient et se construisent à travers lui »

(De Lafargues 2006 : 41).

Ces questions à partir d’un découpage de la ville par quartiers, découpage semblant simple et facilement compréhensible par migrants et non-migrants permettent d’aborder le rapport entre langues et spatialité – travail inédit à ce jour à Fort-de-France – autour de deux grands questionnements méthodologiques :

a) répartir sur la carte des quartiers de Fort-de-France les chiffres 1 à 5 pour établir les endroits où les langues (créole et français) sont le mieux parlées (1 signifiant que la langue n’est pas du tout parlée dans ce quartier ; 5 signifiant que la langue est très bien parlée dans le quartier. Les autres chiffres correspondaient à des avis intermédiaires : plutôt mal, assez bien, bien) ;

Même si nous avons conscience que la carte est une forme discursive, elle a l’avantage de lier discours et spatialité, et de notre point de vue d’approcher l’appropriation sociolangagière de l’espace.

Pour l’élaboration de la carte, nous avons procédé comme suit :

1) une pré-enquête a servi à interroger des foyalais1 sur les quartiers, en leur demandant de citer les principaux quartiers de Fort-de-France. Nous avons ensuite cherché une carte officielle des quartiers, document trouvé parmi les travaux et publications de l’INSEE.

2) l’élaboration proprement dite de la carte : à l’aide de toutes ces données, nous avons schématisé une carte simplifiée mentionnant les quartiers de Fort-de-France (Cf. carte en annexe).

Les autres questions portent sur les échanges entre migrants et non-migrants, l’accueil des premiers, l’emploi à Fort-de-France, son caractère vivant et les projets liés à l’urbanisation (questions 18, 19, 20, 21 et 22).

18 – Pensez-vous qu’il s’opère des échanges entre les migrants et la population martiniquaise ?

beaucoup assez un peu pas du tout

Pourquoi ? ………... 19 – Que pensez-vous de l’accueil des migrants à Fort-de-France ? ……….. 20 – Est-il plus facile (ou moins difficile) de trouver un emploi à Fort-de-France que dans le reste de l’île ?

très facile assez facile peu facile pas du tout A quoi cela est-il dû ? ……….. 21 – a) Concernant l’aspect culturel, Fort-de-France, diriez vous qu’elle est une ville vivante ?

très vivante assez vivante peu vivante pas du

tout

b) qu’est-ce que, pour vous, une ville vivante ? ……….. 22 – Que pensez-vous des grands projets ou travaux (d’urbanisme ou d’urbanisation ?) en cours dans la ville-capitale ? ………..

2.3. Les données générales.

Les questions de base ou générales introduisent et clôturent le questionnaire.

Ces questions seront divisées en deux pour éviter que l’enquêté ne se sente dès le premier abord, harcelé par des questions très personnelles. Elles servent à l’analyse et permettent d’établir des catégories, des sous-groupes (sexe, âge, notamment). Nous les utilisons comme attributs lors de l’utilisation du logiciel de traitement de données textuelles.

Les questions d’ouverture

1 – Année de naissance de l’enquêté : ……….. 2 – Sexe de l’enquêté : H F

3 – a) Dans quelle ville êtes-vous né ? ……….. b) Où sont nés vos parents ? ………

4 – Dans quel quartier de quelle ville habitez-vous ? ………. 5 – a) Depuis combien de temps habitez-vous là ? ……….

b) Et dans la région ? ………

Les questions de clotûre

23 – quel est votre métier : ……….. a) L’exercez vous en ce moment ?

oui non

b) Où l’exercez-vous ? ………

Cette dernière donnée nous permettra de savoir si l’emploi est un facteur de flux convergents vers la ville, dans le cas où cette dernière ne serait pas le lieu de résidence de l’enquêté. Mais cela nous permettra de savoir aussi, dans le cas où la ville serait à la fois lieu de résidence et lieu de travail, quels sont ses quartiers qui « communiquent »).