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La manifestation clinique du syndrome d ehlers-danlos

sont caractérisées par une hyperélasticité cutanée, une hyperlaxité articulaire et delà de ces caractéristiques communes, ils se distinguent les uns des autres par la présence ou l’absence de cicatrices cutanées, la variabilit

organiques et des variants génétiques différents. Il s’agit de maladies génétiques complexes,

dessous regroupent des différents SED :

âgé de 10 ans

sont caractérisées par une hyperélasticité cutanée, une hyperlaxité articulaire et delà de ces caractéristiques communes, ils se distinguent les uns des autres par la présence ou l’absence de cicatrices cutanées, la variabilité des atteintes organiques et des variants génétiques différents. Il s’agit de maladies génétiques complexes,

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Tableau 2 : Les différants types du SED

1.1.1.1. Le SED classique (types I et II)

Le SED classique regroupe les types I (gravis) et II (mitis) de l’ancienne classification de Berlin. Sa prévalence est estimée à 1/20 000 mais ce chiffre est incertain puisque ne reposant pas sur les fréquences alléliques.

Sur le plan clinique, le SED classique associe (41) :

• des critères majeurs (la présence de trois de ces critères est indispensable au diagnostic) :

hyper-extensibilité cutanée , cicatrices atrophiques étendues, hypermobilité articulaire souvent appréciée par le score de Beighton , touchant les grosses et les petites articulations, de sévérité variable, transmission familiale autosomique dominante dans l’immense majorité des cas ;

• des critères mineurs : peau douce et veloutée, pseudotumeurs molluscoïdes, sphéroïdes sous-cutanées, luxations et dislocations articulaires, complications de l’hypermobilité, hématomes cutanés, parfois retard de développement moteur chez

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l’enfant et, plus rarement, anomalies cardiovasculaires généralement non significative .

Des complications sont rares mais possibles pendant la grossesse et lors de l’accouchement, lorsque le fœtus ou la mère sont porteurs de ce SED : prématurité, présentation par le siège, complications de l’épisiotomie, prolapsus utérin ou vésical en post-partum. L’examen en microscopie électronique des biopsies cutanées montre une déformation des fibres de collagène avec un aspect « en chou-fleur » qui n’est toutefois pas spécifique du SED et en pratique peu contributif au diagnostic, lequel est essentiellement clinique. L’analyse du profil de sécrétion des collagènes par l’électrophorèse SDS-PAGE est réservée aux laboratoires de recherche. Sur le plan génétique, environ 95 % des individus affectés par le SED classique ont un déficit touchant le collagène de type V, qui est un collagène dit « mineur » sur le plan quantitatif mais présent dans un grand nombre de tissus (peau, tendons, cornée, placenta). Le collagène V est un hétérotrimère constitué soit de deux chaînes 1(V) et d’une chaîne 2(V), codées respectivement par les gènes COL5A1 (situé sur le chromosome 9q34.2-q34.3) et COL5A2 (situé sur le chromosome 2q31), soit d’une chaîne 1(I), une chaîne 2(I) et une chaîne 3(I) codée par le gène COL5A3 situé sur le chromosome 19. On connaît environ 150 mutations différentes de COL5A1 responsables de SED classique [3,6]. Aucune corrélation entre génotype et phénotype n’a pu être établie et aucune mutation du gène COL5A3 n’a pu être identifiée à ce jour.

1.1.1.2. Le SED hypermobile (type III)

Le SED hypermobile (ESD-HT) et le syndrome d’hypermobilité articulaire (SHA) sont deux affections aujourd’hui regroupées par certains auteurs en une seule entité mal définie au plan nosologique [42].

Ce syndrome apparaît comme un diagnostic d’exclusion des pathologies ne comportant pas d’élément caractéristique d’une autre maladie héréditaire du tissu conjonctif. Dans cette forme de SED, on constate une forte prépondérance féminine [3]. En dehors de l’hyperlaxité articulaire majeure (Fig. 3), des anomalies cutanées minimes (peau douce, veloutée, légèrement hyperextensible), un syndrome de fatigue chronique et des douleurs intenses, mal systématisées, à la fois quotidiennes et sous forme de crises aiguës sont fréquents.

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Des symptômes associés tels que céphalées, troubles de l’articulation temporo-mandibulaire, troubles digestifs (côlon irritable), tendinites et bursites, ainsi qu’un syndrome de tachycardie orthostatique paroxystique (paroxystical orthostatic tachycardia syndrome [POTS]), une dysautonomie et des troubles de la proprioception sont parfois rapportés, la question d’une association fortuite ou de l’appartenance authentique de tout ou partie de ces symptômes au phénotype du SED hypermobile/syndrome d’hypermobilité articulaire restant à préciser.

Aucune anomalie génomique, génétique ou moléculaire causale n’a jamais été identifiée à l’exception de très rares cas.

Ainsi, l’étude récente du génome entier d’une famille présentant un phénotype de SED hypermobile a-t-elle permis de caractériser une mutation faux-sens du gène LZTS1 (leucine zipper, putative tumor suppressor 1) au locus chromosomique 8p22-p23, d’autres mutations de ce gène ayant ensuite été détectées dans un très petit nombre de familles avec diagnostic de SED hypermobile (43).

Le gène LZTS1 est un gène suppresseur de tumeur exprimé de façon ubiquitaire dans les tissus normaux et éteint dans les métastases cancéreuses mais sans rôle connu dans la biologie du tissu conjonctif. Il a été précédemment proposé que certains patients avec SED de type III puissent avoir une haplo-insuffisance en tenascin-X (44), mais cela n’a jamais été formellement confirmé et ces cas ne représentent manifestement qu’un pourcentage très faible des personnes avec hypermobilité articulaire généralisée. La prévalence du SED hypermobile est mal connue car la frontière est floue entre hypermobilité articulaire physiologique et pathologique, notamment chez les jeunes enfants et les femmes. Le SED hypermobile/syndrome d’hypermobilité articulaire représente l’immense majorité des personnes aujourd’hui adressées en consultation. L’interrogatoire recherchera des signes systémiques associés, souvent rapportés par les patients (troubles de la proprioception, dysautonomie . . .). Il sera précisé s’il s’agit d’un cas sporadique ou s’il existe une histoire familiale évocatrice d’une transmission génétique et, dans ce dernier cas, si celle-ci semble polygénique ou bien mendélienne autosomique dominante, alors possiblement modulée par l’âge et le sexe. L’examen clinique doit être complet, pouvant amener à demander des examens complémentaires en fonction des anomalies identifiées. La proximité sémiologique

du SED hypermobile avec le syndrome d’hypermobilité articulaire (SHA), affection fréquente, mal définie sur le plan nosologique, fait que l’immense majorité des personnes adressées avec un diagnostic de syndrome d’Ehlers

d’hypermobilité articulaire. La possibilité d’un continuum phénotypique entre les deux entités est actuellement retenue

Figure 4 Hypermobilité

1.1.1.3. Le SED vasculaire