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Selon Willett, l’être humain est un être de communication : il construit et utilise des matériaux pour illustrer ses réalités et pour les échanger, les partager. Ces matériaux peuvent être de la lumière, des sons, des signes des symboles ou encore des données qui associées à des attitudes, permettent de construire l’acte de communication (Willett, 1992).

Cette approche de la communication qui est très interpersonnelle peut être complétée par une approche fonctionnaliste de la communication, c’est-à-dire une vision des praticiens de la communication inter- organisationnelle. Selon Courbet, la communication est: « l’acte de transmettre, grâce à un dispositif, des informations à des publics-cibles, dans le but d’instaurer des comportements que l’organisation juge bénéfiques. » (Courbet, 2001).

Dans le cas de la communication interpersonnelle, ou inter-organisationnelle, un parallèle peut-être fait entre ces deux approches : la volonté de faire passer des informations, par le biais d’un moyen pour provoquer une réaction vers la partie réceptrice. Au travers ce consensus, nous allons exposer certains modèles communicationnels afin de montrer les différents approches de ce concept au travers de SIC.

Le modèle de Gerbner

Ce modèle de communication a été élaboré en 1956. C’est un modèle général qui peut s’appliquer à tous les modes de communications. Il est admis dans ce modèle que la communication débute toujours par un acte de perception (de stimuli) et qu’un message est toujours constitué d’une forme et d’un contenu. La forme graphique du modèle de Gerbner est schématisée ci-dessous (figure 1-16) (Gerbner 1956, Cité par Willett 1992).

Ce modèle linéaire fonctionne selon deux axes :

 l’axe horizontal du processus de perception. Selon Gerbner, c’est la perception d’un évènement qui déclenche la communication par la perception sensorielle et cognitive de cet évènement extérieur. La perception de cet évènement provoque une réaction chez l’agent qui est fonction de la sélection (l’évènement est-il d’intérêt), l’accessibilité (l’évènement est-il perceptible), le contexte (état de l’agent récepteur) ;

 l’axe vertical qui renvoie à la production du message ainsi que son contrôle. Les moyens (canaux, médias, contrôle) sont mis en place par les agents pour faciliter d’un point de vue matériel la transmission du signal. Le choix de la combinaison entre moyens permet de transformer la réaction à l’évènement en signal. Les moyens sont utiles pour faciliter la mobilisation du message au destinataire en termes de forme et de contenu.

Figure 1-16 : Modèle communicationnel de Gerbner. D’après Willett, 1992.

Ce modèle à pour caractéristiques de relier le message à la réalité et introduit les concepts sémantiques, perceptifs et de la production. Il met également en place une alternance entre les phases de perception et la phase de transmission. Ce modèle conçoit l’acte communicationnel comme subjectif, variable, sélectif et imprévisible. Enfin ce modèle définit le système communicationnel comme un système ouvert et capable d’analyser les interactions entre les hommes et les machine.

Toutefois, ce modèle présente un certain nombre de limites : il ignore la problématique de la formation du sens, il met sur le même plan la perception d’un évènement « médiatisé » et la perception immédiate d’un évènement, et ce modèle ne traite pas des évènements antérieurs à la perception de l’évènement.

Le modèle de Berlo

Le modèle S-M-R-C (Source-Message-Canaux-Récepteur) a été élaboré en 1960, dans le cadre du développement d’un programme de communication pour les acteurs de l’agriculture aux Etats-Unis. C’est un modèle psychologique de la communication et quiporte sur les influences des relations entre une source, émettrice de messages et un récepteur. Chaque situation est considérée comme unique, tout en étant constituée des mêmes éléments fondamentaux (figure 1-17) (Willett, 1992).

Figure 1-17 : Modèle communicationnel SMCR de Berlo. D’après Willett, 1992.

En suivant le schéma ci-dessus, une situation communicationnelle est formée des éléments fondamentaux suivants : une source, un message, des canaux, un récepteur et des processus d’encodage et de décodage. Toutes les sources sont composées d’un nombre variable de caractéristiques. Le contenu du message, son but et ses intentions sont codés par cette source.

La manière d’encoder le message (langage, style, format) est orientée par les aptitudes communicationnelles d’une source, ses attitudes, ses connaissances ainsi que le contexte social et culturel dans lequel elle se trouve. Le succès ou l’échec de la communication est fortement conditionné par la manière d’encoder le message.

L’individu est considéré comme étant simultanément émetteur et récepteur des messages. La communication est considérée comme un processus dynamique et continu. L’efficacité et la réussite d’un acte de communication varient en fonction, des connaissances d’un individu, de sa capacité à communiquer et du contexte culturel dans lequel on se place.

Cependant, ce modèle met en évidence certaines limites. Sa schématisation semble linéaire alors que l’auteur définit la communication comme un modèle dynamique et continu. De plus ce modèle ne tient pas compte des "feedback" du récepteur vers l’émetteur ainsi que de la dynamique des relations entre les différents éléments qui composent le modèle.

Le modèle de Dance

Le modèle hélicoïdal de Dance (figure 1-18) a été élaboré en 1967. L’approche pluridisciplinaire et philosophique est mise en opposition au style linéaire de la communication. La communication est ainsi redéfinie par Dance : le processus de rétroaction a été introduit pour expliquer les aspects évolutifs, continus et complexes de la communication. De ce fait, la communication est représentée par une spirale,

étant la représentation graphique la plus appropriée. Cependant c’est un modèle essentiellement spéculatif, difficilement applicable à la recherche (Willet, 1992).

Figure 1-18 : Modèle communicationnel hélicoïdal de Dance. D’après Willett, 1992.

Conclusion

Par l’étude de quelques modèles de la communication, nous avons cherché à apporter des compléments à l’étude des modèles informationnels. Si l’information traite de la structuration du message par un individu ou un groupe, la communication cherche à montrer la restitution, la transmission, la perception par la cible et les rétroactions que provoque l’acte de communiquer.

Un parallèle intéressant entre les modèles provenant de l’information et de la communication est de voir une évolution d’une certaine linéarité vers une vision plus cyclique voire systémique de la communication. Afin de clarifier cette vision, nous allons à présent mettre ces modèles en parallèle avec l’évolution des théories des Sciences de l’Information et de la Communication regroupant les deux aspects de ce champ disciplinaire.