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3.3.1.2) Les typologies pour l’urbanisme

Phase 2 La faisabilité du projet

Acteurs

Pour cette deuxième phase de réaménagement des friches industrielles, trois typologies d’acteurs ont été identifiées : les aménageurs, les municipalités et des cabinets d’architectes-urbanistes.

Dans cette phase, les aménageurs connaissent une présence renforcée, excepté pour le site de Décines- Charpieu. Deux rôles ont été identifiés pour cette typologie d’acteurs. Leur mission première est celle de la maîtrise d’ouvrage : les collectivités délèguent leur pouvoir de maîtrise d’ouvrage aux aménageurs qui vont pouvoir commander les premières études d’urbanisme pour la reconversion des friches. Leur seconde mission est le démarrage de l’acquisition du foncier pour celui qui peut être acheté rapidement ou transféré depuis les collectivités.

Les municipalités sont moins présentes dans cette phase par rapport à la phase précédente. Elles ne sont retrouvées que dans quatre des sept projets. Cette participation moindre est liée au fait que la responsabilité des projets de réaménagement est progressivement transférée aux aménageurs. Cependant elles gardent un rôle de décideurs/financeurs pour les SEM.

Les cabinets d’architecture et d’urbanisme commencent à intervenir dans cette phase. Le rôle des cabinets d’urbanistes et d’architecture est celui d’assistance à la maîtrise d’ouvrage. Ils sont chargés de traduire la planification réalisée lors de la phase précédente en surfaces affectées aux usages futurs dans le cadre du règlement imposé par la commune. Le fait que ce type d’acteur n’ait pas été identifié dans le projet des Ponts Jumeaux à Toulouse peut être lié au fait que l’aménageur privé possède déjà cette compétence de planification en interne.

Données utilisées

La recherche de données s’est principalement axée sur la recherche de données réglementaires au sein des plans locaux d’urbanisme (PLU) comme il l’est préconisé dans le guide de l’aménageur. Cependant, il est à noter que les recherches ont été effectuées sur des versions actuelles des PLU et non les PLU en vigueur quand les sites étaient en friche.

Les données réglementaires trouvées lors de l’étude des différents PLU sont :

• des données de volumes : elles sont la résultante de la combinaison des données de hauteur et de surface des bâtiments à exécuter ainsi que de leur positionnement par rapport aux autres espaces à réaliser (autres bâtiments, espaces publics, voirie);

• des données nature des activités : de par son zonage le PLU dispense les autorisations d’implantation des différentes activités (résidentielles-incluant la mixité sociale-, économiques, espaces publics);

• des données de voiries et de réseaux divers : en ce qui concerne la voirie, ces données régissent la largeur des voies, des trottoirs et le nombre de places de stationnement pour les différents types de véhicules. Pour les données de réseaux divers, la réglementation de raccordement au réseau d’eau potable, d’assainissement, électrique et de gaz est décrite;

• des données de conservation du patrimoine : dans le PLU peuvent être inscrit les espaces patrimoniaux d’intérêt qu’il est nécessaire de préserver et d’intégrer dans les opérations de reconversion (comme dans le PLU de Nantes par exemple). Des données incitant à la conservation ou à la modification des formes actuellement présentes et des données de formes et d’esthétique des bâtiments –pour une bonne intégration paysagère– ont été observées dans le PLU de Marseille;

• des données de matériaux : dans le cas de Marseille, le PLU impose l’utilisation de matériaux définis.

Cet ensemble de données est relativement homogène et a une forte composante spatiale. En effet l’ensemble de ces données réglementaires s’applique dans différents zones du PLU qui sont représentés sous forme de cartes. Cependant, toutes ces dispositions ont également une dimension temporelle car elles sont amenées à changer au fur et à mesure de l’évolution des choix d’aménagement des collectivités. Ces évolutions se traduisent par des modifications de PLU. L’homogénéité des données est due au fait que l’élaboration d’un PLU est encadrée par le Code de l’urbanisme. Il est important de noter que dans tous les PLU, l’implantation de nouvelles activités industrielles de type ICPE est interdite sur les anciennes emprises industrielles (sauf si ce sont des installations d’intérêt collectif, nécessaires au bon fonctionnent du quartier).

Dans le cas particulier du site de Décines-Charpieu, des données plus qualitatives ont été acquises par l’équipe d’architectes urbanistes par la technique des entrevues. Cela est très probablement lié au fait que l’usage prévu est unique et que des entretiens réalisés avec des professionnels du secteur (ici de la santé) apporte une grande aide à la planification des équipements. Ces données n’ont pas de composante spatiotemporelle dans leur dimension.

Dans le cas de Saint-Ouen diverses études ont été mentionnées : des études d’urbanisme, paysagères, de programmation, de déplacement, de fiscalité et une étude de géomètres qui ont été réalisées par différents bureaux d’études. Cet ensemble d’études a une forte composante spatiale pour la planification du projet.

Utilisation des données

Le résultat de l’utilisation de ces différentes typologies de données permet d’aboutir à un programme incluant les surfaces affectées aux activités économiques, à la création de nouveaux espaces publics. Les

aménageurs planifient en termes de nombre de logements plutôt qu’en surface affectées aux logements lors de la réalisation des programmes.

Ces différents résultats sont le fruit de l’analyse prospective des cabinets d’urbanistes qui proposent un programme chiffré d’aménagement en fonction des attentes des maîtres d’ouvrages, de l’espace disponible, générés par l’arrêt des activités et des différentes contraintes réglementaires imposées par le PLU.