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La consommation d’alcool

Dans le document jeunes 97/98 (Page 146-151)

Fréquence de consommation pour l’ensemble des alcools

Les trois quarts des jeunes (76,4 %) décla-rent avoir déjà consommé de l’alcool au cours de leur vie, les garçons plus que les filles et le pourcentage de consommateurs augmente de façon linéaire avec l’âge (Figure 1).

Les jeunes d’origine sociale plus modeste (jeunes dont le chef de famille est ouvrier : 68,1 % vs 88,2 % pour les cadres et les professions intellectuelles supérieures) et ceux habitant dans une famille dont le chef de famille est au chômage se déclarent moins souvent consommateurs d’alcool au cours de leur vie. Il en est de même pour les adolescents vivant avec leurs parents de naissance (ou d’adoption).

A contrario, les jeunes fumant régulièrement du tabac ont une prévalence dans ce do-maine supérieure aux autres jeunes (fumeurs occasionnels et non-fumeurs) : 95,1 % vs

70,7 %. Le même constat est fait pour les jeunes ayant déjà eu des rapports sexuels et pour ceux ayant déjà consommé du can-nabis au cours de leur vie. Parmi ces der-niers, les jeunes en ayant consommé dix fois ou plus au cours de leur vie ont tous déjà bu de l’alcool au moins une fois. Tou-tes ces différences restent significatives quel que soit l’âge des sujets interrogés.

Parmi l’ensemble des adolescents, un peu moins d’un quart (23,0 %) déclarent au cours de la dernière année avoir consommé de l’alcool au moins une fois par semaine et, parmi ces derniers, une faible proportion (1,2 %) en prend tous les jours. Cette fré-quence de consommation est différente selon le sexe, les garçons étant des con-sommateurs plus réguliers que les filles (Figure 2).

La fréquence de consommation progresse aussi de façon importante selon l’âge. Ainsi, chez les 12-14 ans, ils sont 5,7 % à avoir bu au moins une fois par semaine de l’al-cool au cours des douze derniers mois, alors qu’ils sont près de la moitié (43,2 %) à 18-19 ans (et 54,5 % chez les garçons de 18-19 ans).

En revanche, les variations suivant l’origine sociale et la situation professionnelle du chef de famille sont différentes par rapport à celles retrouvées précédemment. Ainsi, les jeunes dont le chef de famille est agricul-teur ont une consommation plus régulière, avec plus d’un tiers (36,5 %) d’entre eux déclarant boire au moins une fois par se-maine de l’alcool au cours des douze der-niers mois. Les adolescents issus d’un foyer dont le chef de famille est inactif sont aussi des buveurs d’alcool plus fréquents que les autres jeunes.

Les fréquences de consommation diffèrent selon le statut tabagique du répondant. Près d’un fumeur régulier sur deux (46,9 %) dé-clare boire de l’alcool au moins une fois par semaine vs seulement un sur six (15,7 %) pour les autres adolescents. L’âge expli-que pour partie cette différence (mais pas entièrement), dans la mesure où le pour-centage de consommateurs hebdomadai-res d’alcool proghebdomadai-resse fortement avec les

Alcool

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Baromètre santé jeunes 97/98 Garçons

Une fois par jour Une fois par jour

1,9 %

Jamais au cours de la vie 21,6 %

Jamais au cours de l’année 3,9 %

Moins d’une fois par mois 24,2 %

Plus d’une fois par semaine Plus d’une fois par semaine

8,3 %

Une fois par mois

Une fois par mois

20,2 % Une fois par semaine

Une fois par semaine

19,9 %

Consommation d’alcool selon le sexe (en pourcentage)

0 1 2 3 4

12-14 ans 15-17 ans 18-19 ans 3,0

Évolution, selon le sexe et l’âge, du nombre moyen de verres d’alcool consommés la veille parmi les buveurs

années et qu’il en est de même pour le pourcentage de fumeurs réguliers. Un ef-fet « sexe » existe aussi puisque les fumeurs réguliers sont plus souvent des garçons.

Comme pour la consommation de tabac, les jeunes de 15 ans et plus ayant déjà eu des rapports sexuels et/ou ayant déjà pris du cannabis sont des consommateurs d’al-cool plus réguliers. Au total, toutes les re-lations observées entre la consommation d’alcool et certains comportements de santé persistent, quels que soient l’âge et le sexe des sujets.

Quantité consommée pour l’ensemble des alcools

Les jeunes qui déclarent avoir bu de l’al-cool la veille ont consommé en moyenne 2,4 verres. Un peu plus de la moitié des adolescents (53,8 %) n’en ont pris qu’un seul. Les garçons absorbent en moyenne un verre de plus que les filles [2,7 vs 1,7]

et la consommation moyenne des 12-19 ans augmente de façon linéaire avec l’âge, surtout chez les garçons (Figure 3).

L’origine sociale, le statut familial de l’ado-lescent ainsi que les autres variables d’ana-lyse (vie sexuelle et consommation de ta-bac et de cannabis) ne sont pas discrimi-nantes en ce qui concerne les quantités d’alcool consommées.

Fréquence de consommation selon le type d’alcool

Les différentes fréquences de

consomma-tion selon le type d’alcool sont présentées sur les Figures 4 à 7. La bière est la bois-son la plus régulièrement absorbée chez les 12-19 ans.

La Figure 8 illustre deux modes de con-sommation d’alcool. Le premier concerne

« les autres alcools » (champagne, cidre…) et le vin. Pour ces boissons, les habitudes débutent de façon assez précoce et sem-blent correspondre à une consommation plutôt « familiale ». C’est d’ailleurs pour ces deux types d’alcool que les différences filles/

garçons sont les plus faibles. En revanche, pour la bière et les alcools forts, la pro-gression selon l’âge se fait de façon un peu

Alcool

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Baromètre santé jeunes 97/98 Au moins une fois par semaine 15,4 %

Moins d’une fois par semaine 31,8 %

Jamais 52,8 % Figure 4

Fréquence de consommation de bière par les jeunes

Au moins une fois par semaine 9,6 %

Moins d’une fois par semaine 31,9 %

Jamais 58,5 % Figure 5

Fréquence de consommation de vin par les jeunes

Au moins une fois par semaine 7,1 %

Moins d’une fois par semaine 30,2 %

Jamais 62,7 % Figure 6

Fréquence de consommation d’alcools forts par les jeunes

Au moins une fois par semaine 5,1 %

Moins d’une fois par semaine 47,4 %

Jamais 47,5 % Figure 7

Fréquence de consommation d’autres alcools par les jeunes

12 ans 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans

Consommateurs « Au moins une fois au cours de l’année » selon l’âge et le type d’alcools (en pourcentage)

plus tardive, mais avec une augmentation plus forte au fil des années.

Près de la moitié (46,5 %) des garçons de 18-19 ans déclarent consommer de la bière au moins une fois par semaine (au cours des douze derniers mois), alors qu’ils ne sont que respectivement 21,1 % et 20,3 % pour les alcools forts et le vin.

Quantité d’alcool consommée selon le type de boissons

Parmi les jeunes qui ont pris de l’alcool la veille, ce sont les buveurs d’alcools forts qui en absorbent la plus grande quantité (2,2 verres) sans différence significative selon le sexe et l’âge (Figures 9 et 10). Ce sont essentiellement pour la bière et le vin que les quantités consommées augmentent de façon linéaire avec l’âge et sont plus importantes chez les garçons.

Ce sont les buveurs de bière de sexe mas-culin, âgés de 18-19 ans, qui consomment

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le plus grand nombre de verres (2,6 ver-res) (avec une différence importante entre les garçons et les filles de 18-19 ans, puisque ces dernières boivent une quantité deux fois inférieure aux garçons : 1,4 verre). Dans la population des adolescentes, la prise de

boissons alcoolisées la plus importante concerne les alcools forts. Elle est en moyenne de 2,1 verres, sans différences significatives entre les garçons et les filles, quel que soit l’âge.

Ivresse

Un peu plus d’un quart (28,1 %) des 12-19 ans ont déjà été ivres au cours de la vie, les garçons plus que les filles (34,2 % vs 21,6 %) ; ce comportement progresse for-tement avec l’âge et le différentiel selon le sexe s’accentue avec les années (Figure 11). Parmi ceux qui ont déjà bu de l’alcool au cours de leur vie, les deux tiers (63,3 %) n’ont jamais été ivres. Ce comportement de prise d’alcool sans ivresse est plus fré-quent chez les filles (70,9 % vs 56,4 %).

Le statut social de la famille d’appartenance du jeune ne semble pas être un facteur dis-criminant par rapport à la notion d’ivresse au cours de la vie.

En revanche, les jeunes habitant avec leurs parents de naissance (ou d’adoption) ont beaucoup moins souvent connu un état d’ivresse (25,0 % vs 41,9 % pour les jeu-nes vivant au sein d’un foyer recomposé).

Il existe une différence selon le statut tabagique : les jeunes fumeurs réguliers sont en plus grand nombre à avoir connu un état d’ivresse au cours de leur vie : 64,2 % vs Figure 9

Nombre moyen de verres d’alcool consommés la veille parmi

les buveurs, selon le sexe et le type de boissons

0 1 2 3

Vin Bière Alcools forts

Nombre moyen de verres d’alcool consommés la veille parmi les buveurs, selon l’âge et le type de boissons

12-14 ans* 15-17 ans 18-19 ans Bière Alcools forts

Autres alcools Vin

* effectifs faibles pour les 12-14 ans (n<15).

1,1

Ivresse au cours de la vie (au moins une fois) selon l’âge et le sexe (en pourcentage)

12-14 ans 15-17 ans 18-19 ans

Garçons Filles

Alcool

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17,0 % pour les autres jeunes. Il en est de même pour ceux qui ont consommé du cannabis au cours de leur vie. 78,8 % des jeunes ayant déjà pris du cannabis décla-rent avoir été ivre au moins une fois au cours de leur vie. Toutes ces différences restent significatives lorsque l’on tient compte de l’âge des personnes interrogées.

L’âge moyen de la première ivresse est de 15 ans et demi, sans différence significa-tive entre les garçons et les filles ; 15 ans est aussi l’âge moyen de l’initiation au ta-bac.

Le nombre d’ivresses au cours des douze derniers mois est de 4,6 parmi ceux qui déclarent avoir été ivres au moins une fois au cours de leur vie. Les garçons ont été en moyenne deux fois plus souvent ivres que les filles, avec des grandes disparités interindividuelles et une augmentation très sensible avec l’âge, quel que soit le sexe (Figure 12).

Les adolescents ont été interrogés sur la quantité d’alcool absorbée au cours de la dernière ivresse. Elle était en moyenne de 9,5 verres, avec une différence très impor-tante entre les garçons et les filles : 11,2

verres vs 6,8. Ces quantités ne varient pas de façon significative avec l’âge.

Par ailleurs, les quantités rapportées sont très variables suivant les individus, des problèmes de mémorisation intervenant très certainement. Les quantités moyennes pour les 12-19 ans sont quasiment identiques à Figure 12

Nombre moyen d’ivresses au cours des douze derniers mois selon le sexe et l’âge (parmi les jeunes qui ont été ivres au cours de l’année)

0 2 4 6 8

12-14 ans 15-17 ans 18-19 ans

Garçons Filles

3,7

4,6

6,6

1,7

2,5

3,4

« Autour de mon lycée, il y a plu-sieurs bars. J’y vais assez régulière-ment quand j’ai un trou dans mon emploi du temps, entre deux cours ou le matin quand je commence un peu plus tard que d’habitude. Pas pour consommer de la limonade ou des bières mais plutôt des trucs plus forts comme du whisky ou de la vodka. À force, je connais le patron et je paye avec mes tickets restau-rant. Je supporte très bien l’alcool et je sais que je ne serai jamais ivre. Au pire, je dormirai. J’ai des antécé-dents assez forts d’alcoolisme dans ma famille, des deux côtés. Je sais donc que j’ai un très fort risque de devenir alcoolique, mais pour

l’instant je maîtrise le jeu. J’en parle à ma mère et cela m’aide à me retenir. Elle me demande de faire attention, elle s’inquiète. Mais les alcools forts j’aime ça, et je ne vais pas me priver de quelque chose que j’aime ! J’ai bu une fois toute seule chez moi en cachette, une gorgée de chaque alcool et il y en avait beau-coup ! Je me suis sentie très mal car je me suis dit que c’était le début de la fin si je buvais seule chez moi.

Parfois, j’ai l’impression que vu mes antécédents familiaux, je cherche à me tester, à repousser mes limites.

Sans doute que cela m’amuse de prendre des risques. »

Anne, élève de première

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celles observées dans le Baromètre santé adultes 95/96 [2] et ceci quel que soit le sexe.

Perception de son propre

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