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En comparant les indices de masse cor- cor-porelle selon le statut tabagique des

Dans le document jeunes 97/98 (Page 162-169)

ado-lescents, les « obèses » sont moins sou-vent fumeurs (21,3 % vs 30,3 %), et ceci quel que soit le sexe. Les jeunes fumeurs de 15 ans et plus sont deux fois plus nom-breux déclarer avoir déjà eu un rapport sexuel (69,4 % vs 34,5 %).

Information et

désir d’information sur le tabac

Plus d’un tiers (36,2 %) des 12-19 ans déclarent avoir reçu des informations sur le tabac au cours des douze derniers mois.

Ils sont significativement moins nom-breux chez les fumeurs. Plus de la moi-tié (61,8 %) des jeunes souhaitent avoir des séances d’informations sur ce sujet.

Ils sont là aussi beaucoup moins

nom-breux chez les fumeurs (28,0 %). Les filles

fumeuses déclarent avoir eu plus

d’in-formations sur le tabac dans le passé et

désirent plus que les garçons fumeurs,

en avoir dans le futur. Globalement, les

jeunes reçoivent de plus en plus

d’infor-mations jusqu’à 18 ans, âge à partir

du-quel ils sont moins souvent

destinatai-res d’informations sur le tabac. Par ailleurs,

ils expriment, avec l’âge, de moins en

moins souvent le désir d’en bénéficier.

Tabac

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Baromètre santé jeunes 97/98

Il y a un peu plus de vingt ans, le Parle-ment français adoptait la loi dite « Simone Veil » pour la prévention du tabagisme.

Depuis cette époque, de nombreux épiso-des ont marqué la lutte contre ce détermi-nant majeur de la santé des Français [1] :

• premières grandes campagnes publici-taires à la télévision ;

• mobilisation européenne contre ce fac-teur de risque qui concerne les deux prin-cipales causes de mortalité des populations vivant dans l’Union européenne (maladies cardio-vasculaires et cancers) ;

• forte sensibilisation de l’opinion et des décideurs politiques par des autorités de la communauté médicale mobilisées pour alerter sur la gravité et l’urgence de la si-tuation ;

• adoption de la loi Evin en 1991 et de son décret d’application en 1992 ;

• offensive des fabricants de tabac et de certains milieux du sport ou de la presse contre ces mesures…

Les épisodes sont nombreux, parfois inat-tendus.

Si, globalement, le bilan de ces deux der-nières décennies de lutte contre le taba-gisme est positif pour la santé publique, la

situation est toujours très fragile en raison des enjeux économiques en présence, de la puissance des groupes internationaux qui soutiennent la production de tabac et de la place qu’occupe, dans la société en géné-ral et pour les fumeurs en particulier, la consommation de ce produit.

Par ailleurs, la diminution sensible de la consommation observée depuis le début des années quatre-vingt-dix devra se con-firmer dans le futur pour que l’on puisse affirmer qu’une évolution de tendance si-gnificative est en train de s’installer.

Enfin, l’offensive actuelle des fabricants de tabac dans l’ensemble des pays en déve-loppement et auprès de certains pays de l’Est de l’Europe, ne peut laisser indifféren-tes les autorités sanitaires françaises.

La consommation de tabac parmi la popu-lation des jeunes fait, quant à elle, l’objet d’un très grand intérêt de la part des adultes

Quelques définitions

Fumeur : personne qui fume, même de temps en temps.

Fumeur occasionnel : personne qui fume moins d’une cigarette par jour.

Fumeur régulier : personne qui fume au moins une cigarette par jour.

Lorsque les variables « situation parentale » et « redou-blement » sont utilisées, elles ont été systématiquement ajustées sur le sexe et l’âge.

Tabac

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Baromètre santé jeunes 97/98 0

10 20 30 40 50

12 ans 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 3,0

6,1 14,8

25,9 35,7

42,0 43,4 51,4 Figure 1

Jeunes déclarant fumer même de temps en temps selon l’âge (en pourcentage)

qu’ils soient éducateurs (parents, ensei-gnants…), professionnels de la santé ou responsables politiques.

Deux hypothèses parmi d’autres, peuvent expliquer cette préoccupation :

– les adultes pensent souvent que les jeu-nes sont actuellement plus nombreux à fumer que ceux des générations passées, alors que les données d’évolution disponibles ne confirment pas cette vision des choses ou sont plus nuancées ;

– un jeune fumeur est souvent ressenti comme quelqu’un qui met en danger son futur capital santé et ne pourra que très difficilement renoncer à cette habitude, poussant l’adulte à être très intervention-niste alors que l’adolescence représente sans doute une des périodes de la vie les plus complexes pour dissuader les indivi-dus d’abandonner le tabac.

Les données présentées dans ce Baromè-tre santé fournissent des résultats détaillés sur les comportements tabagiques des adolescents vivant en France. Quel est le pourcentage des fumeurs parmi les 12-19 ans ? Combien consomment-ils, en moyenne, de cigarettes par jour ? À quel âge ont-ils commencé ? Quelle est l’influence de leurs parents ou de leurs amis sur leur attitude personnelle vis-à-vis du tabac ? Souhaitent-ils arrêter ? Que pensent-Souhaitent-ils de l’augmenta-tion des prix du tabac ?

Il est important de rappeler que comme pour la plupart des études de ce type, cette évaluation est basée sur les déclarations des sujets interrogés et que la pression sociale peut entraîner une éventuelle sous-déclaration par rapport à un produit dont la consommation est réglementée par la loi et fait parfois l’objet d’interdit de la part des parents.

Résultats

Consommation

Prévalence du tabagisme

Parmi les 12-19 ans, 28,8 % de jeunes fu-ment, 5,2 % sont fumeurs occasionnels et 23,6 % réguliers. Le pourcentage des fu-meurs ne varie pas de façon significative entre les sexes (quel que soit l’âge), mais progresse beaucoup avec l’âge pour attein-dre plus de 50 % de fumeurs à 19 ans (Fi-gure 1).

Les Figures 2 et 3 présentent la réparti-tion du statut tabagique des jeunes selon l’âge et le sexe. Le pourcentage de fumeurs occasionnels reste toujours inférieur à 10 % quels que soient l’âge et le sexe. Chez les adolescentes, la progression avec l’âge du taux de fumeurs réguliers est plus atténuée que chez les garçons et semble se stabili-ser autour de 40 % à 18-19 ans.

Le statut social de la famille du jeune joue un rôle discriminant vis-à-vis de la prévalence du tabagisme de l’adolescent. Il semble que le pourcentage de fumeurs a tendance à progresser significativement avec le niveau social : agriculteurs (24,8 % ; faible effec-tif), ouvriers (25,1 %), employés (28,0 %), professions intermédiaires (29,0 %), arti-sans, commerçants, chefs d’entreprise (32,6 %), cadres et professions intellectuel-les supérieures (34,1 %). Quant au groupe des « inactifs », le pourcentage est le plus élevé (34,5 %), mais il constitue un groupe très hétérogène : retraité, congé maternité

Tabac

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Baromètre santé jeunes 97/98 0 98,4 95,0 85,2

75,9

Prévalence du statut tabagique des garçons selon l’âge (en pourcentage)

0

32,0 34,7 39,0 40,0

3,9 3,2

60,7 57,2 55,5 51,2 Figure 3

Prévalence du statut tabagique des filles selon l’âge (en pourcentage)

(ou parental), étudiants… Le fait d’avoir un emploi ou non, pour le chef de famille, n’a pas un rôle déterminant, sauf en ce qui concerne le chômage de la mère (36,6 % de fumeurs vs 28,5 %).

Les enfants vivant avec leurs deux parents de naissance (ou d’adoption) sont les moins nombreux à fumer (24,9 %) à la différence

de ceux qui sont dans une famille monopa-rentale (38,8 %) ou recomposée (47,9 %).

À partir de 17 ans, les jeunes qui ont déjà redoublé au moins une fois dans leur sco-larité sont plus souvent fumeurs.

Sur la Figure 4, il est observé depuis 1977 et d’après les enquêtes du CFES, une dé-croissance du pourcentage d’adolescents français déclarant fumer (même de temps en temps). Ainsi, en 1977, la prévalence tabagique des 12-18 ans atteignait 46 % ; en 1997, elle s’élève à 25,3 %. Ceci est vrai aussi bien chez les garçons que chez les filles, avec une diminution au fil du temps de la différence entre les deux sexes.

Ce constat de réduction de la prévalence du tabagisme chez les 12-18 ans est en cohérence avec les chiffres disponibles sur l’évolution des ventes de cigarettes ou pro-venant d’autres travaux. Par ailleurs, les données évolutives parmi la population adulte (18-65 ans) publiées récemment dans le BEH vont aussi dans le même sens (Figure 5) [2].

Ces résultats plutôt encourageants doivent être interprétés avec prudence et ceci pour plusieurs raisons :

1. le Baromètre santé jeunes utilise la mé-thode aléatoire, alors que les études anté-rieures du CFES auprès de cette popula-tion étaient basées sur des enquêtes par quotas ; les comparaisons quotas/aléatoire réalisées pour d’autres études semblent montrer des différences relativement mini-mes sur les déclarations de comportements dans les domaines du tabac, des substan-ces psychoactives illicites ou de la nutri-tion ; les varianutri-tions sont plus sensibles concernant les opinions [3] ;

2. les déclarations spontanées vis-à-vis du tabac ont très certainement évolué au fil du temps, la pression sociale pour ne pas fumer étant plus importante aujourd’hui qu’hier ; malheureusement, nous ne dispo-sons pas d’informations spécifiques permet-tant d’introduire des éléments correctifs pour pondérer ce facteur.

C’est dans la tranche d’âge 19-29 ans que la prévalence du tabagisme est supérieure à 50 % (Figure 6). Or, à cette période de la

Tabac

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Baromètre santé jeunes 97/98 43

45 44

43 39

33 32,5

36 30,5

31 34

35

30,5 30,7

34

25,3 23,8

43 42

45

36 37 42

32

30 32,5

30,3 35 35

33 26,9 46

48

39

20 30 40 50

Ensemble

Garçons Filles

1977 1980 1985 1990 1995 1997

32 Figure 4

Prévalence du tabagisme de 1977 à 1997 chez les jeunes (12-18 ans) selon le sexe (en pourcentage)

0 10 20 30 35 40 60

50

Ensemble

Hommesquotas aléatoire quotas aléatoire Femmes quotas aléatoire

1975 1980 1985 1990 1995 1997

42,0 44,0 39,8

38,0 35,6

39,4 43,6

37,6

40,5 40,3 40,3

35,2

34,4 36,4

33,6 36,5

59,0 60,0

51,1 54,0

48,0

50,8 54,7

45,8

48,7 46,0

48,0

40,5 39,8 43,9

40,3 41,8

28,0 31,0

29,4 23,0

24,4 29,1

33,6 30,0

32,9 35,2

33,2

30,1 29,5 29,2 27,3

31,1 Figure 5

Évolution du pourcentage déclaré de fumeurs adultes en fonction du sexe et selon la méthode d’investigation (quotas/aléatoire)

Tabac

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Baromètre santé jeunes 97/98 0

10 20 30 40 60

50

12 13 14 15 16 17 18 19 20-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-44 ans 45-49 ans 50-54 ans 55-59 ans 60-64 ans 65-69 ans 3,0

6,1 14,8

25,9 35,7 42,0 43,4

51,4

57,8

49,0 43,8

45,8

36,6 34,5

28,4 25,8

13,2 13,7

Baromètre jeunes Baromètre adultes

Figure 6

Prévalence du tabagisme selon l’âge (en pourcentage). Résultats des Baromè-tres santé jeunes 97/98 et adultes 95/96

vie, certains risques spécifiques par rap-port au tabac sont dangereux pour le fu-meur lui-même (association pilule-tabac) ou son entourage (femme enceinte, tabagisme passif et jeunes enfants, mort subite du nourrisson).

Consommation moyenne

Pour les jeunes de 12-19 ans qui fument régulièrement et occasionnellement, la consommation moyenne est de 6,8 ciga-rettes par jour, 21,1 % des fumeurs régu-liers ayant une consommation supérieure à 10 cigarettes par jour.

Chez ces derniers, la consommation moyenne quotidienne augmente significa-tivement et régulièrement avec l’âge (sans différence selon le sexe). C’est ainsi qu’elle double entre 14 ans (3,8 cig/jour) et 17 ans (8,3 cig/jour) (Figure 7).

Parmi les fumeurs réguliers, le nombre moyen de cigarettes consommées chaque jour est le plus élevé chez ceux dont le chef de famille est inactif (9,2 cig/jour), mais ce résultat est difficilement interprétable compte tenu du caractère hétérogène de

Figure 7

Nombre moyen de cigarettes consommées par jour chez les fumeurs réguliers selon l’âge

0 2 4 6 8 10

13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 4,6

3,8 6,5

7,2 8,3

9,1 9,4

ce groupe. Par ailleurs, alors que les en-fants d’ouvriers sont proportionnellement moins nombreux à fumer que ceux des autres catégories socioprofessionnelles, le nombre moyen de cigarettes fumées cha-que jour est l’un des plus important (7,6 vs 5,4 pour les cadres et professions intel-lectuelles supérieures). Les jeunes fumeurs

Tabac

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Baromètre santé jeunes 97/98

12 13 14 15

1980 1985 1990 1995 1997

12,3

Évolution de l’âge moyen d’initiation au tabagisme des jeunes fumeurs (12-18 ans) selon le sexe

0 10 20 30 40

Pas de changement Diminution Augmentation Début Arrêt Figure 9

Comportement des fumeurs vis-à-vis du tabac au cours de la dernière année (en pourcentage)

réguliers et qui vivent avec leurs deux pa-rents de naissance (ou d’adoption) consom-ment moins que les autres (7,7 cig/jour).

Entrée dans le tabagisme

En moyenne, les 12-19 ans fument depuis un peu plus de deux ans (28 mois). Ce chiffre augmente significativement et logiquement avec l’âge (il passe de six mois à l’âge de 12 ans à trois ans et cinq mois à l’âge de 19 ans) et il n’est pas statistiquement dif-férent chez les filles et les garçons. Les 12-19 ans qui déclarent fumer régulière-ment le font depuis un peu plus d’un an (15 mois) et cette moyenne augmente aussi avec l’âge.

Lorsque l’on compare l’âge moyen d’initia-tion au tabagisme au cours du temps, il semble qu’il y ait une tendance au vieillis-sement, ce qui est certainement un élément d’explication de la baisse du niveau de prévalence global du tabagisme chez les 12-18 ans (Figure 8).

En 1997, pour les 12-19 ans, cet âge était de 15,1 ans, avec une différence significa-tive selon le sexe, les garçons entrant dans le tabagisme un peu plus tard que les filles (15,3 ans vs 15,0 ans).

Changements de comportement Au cours de la dernière année, un peu plus d’un tiers des jeunes fumeurs (38,5 %) n’ont pas changé leur consommation ; 13,0 % ont commencé à fumer et 4,8 % se sont arrêtés. Les autres adolescents ont modi-fié leur façon de fumer de la manière indi-quée par la Figure 9. Par ailleurs, 13,4 % se sont mis à consommer des cigarettes plus légères, 5,3 % des cigarettes plus fortes et 0,8 % la pipe ou le cigare (la somme des pourcentage est supérieure à 100 car l’interviewé avait la possibilité de choisir jus-qu’à trois réponses).

Les fumeurs réguliers sont trois fois plus nombreux que les occasionnels (19,5 % vs 6,6 %) à avoir augmenté leur consomma-tion au cours de l’année et deux fois moins nombreux à avoir tenté d’arrêter (3,9 % vs 8,5 %).

Les fumeurs réguliers sont aussi beaucoup

plus nombreux que les occasionnels à s’être mis aux cigarettes fortes (6,3 % vs 0,9 %).

Parmi les jeunes fumeurs, plus de la moi-tié souhaitent s’arrêter (54,3 %). Cette en-vie, qui diminue avec l’âge (Figure 10), n’est pas différente entre les garçons et les filles.

Les fumeurs occasionnels désirent plus souvent s’arrêter que les réguliers (64,5 % vs 51,9 %).

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20 40 60

12-13 ans 14-15 ans 16-17 ans 18-19 ans 80

65,9 60,8

54,8 50,5

Figure 10

Proportion de fumeurs souhaitant s’arrêter de fumer selon l’âge (en pourcentage)

Tableau I

Attitudes des parents selon le statut tabagique des enfants (en pourcen-tage)

Fumeurs Non-fumeurs (n=1 187) (n=2 927) Ils vous interdisent

de fumer 12,8 32,5

Ils préfèrent que

vous ne fumiez pas 53,2 48,4 Ils sont indifférents au fait

que vous ne fumiez pas 10,2 4,2

Ils sont d’accord 14,8

Ils ne sont pas d’accord

pour que vous fumiez 2,2 Vous ne connaissez pas

leur avis sur le sujet 9,0 12,7

« J’ai arrêté de fumer grâce — ou plutôt à cause ! — de mon fils quand il avait 7 ans. À l’époque, il m’a littéralement persécutée. Il se plaignait sans arrêt de l’odeur du tabac, m’accusait de l’empoisonner.

Quand on était au restaurant, si nous étions à côté de fumeurs, il se levait et allait leur dire sans détour que la fumée le gênait. Je n’osais plus le sortir ! Régulièrement, il revenait de

l’école avec du baratin antitabac plein la tête et m’assurait que jamais il ne fumerait. Maintenant, il a 17 ans et fume comme un pompier. Quelle déception ! C’est à mon tour mainte-nant de le persécuter. Je lui interdis de fumer dans la voiture et dans la maison, alors il fume sur le trottoir.

J’essaye de le décourager comme ça, sans trop y croire. Il me semble vraiment accroché. »

Attitudes et consommation

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