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LEYSSE HYERES

3.1.2.1 La Chaudanne et les stations échantillonnées

La Chaudanne est l’affluent du lac du Bourget, qui traverse la ville d’Aix-les-Bains et débouche sur le lac au niveau du petit port, à environ 300 m au nord de la Plage municipale. Elle participe en fait à un réseau hydrographique composé de deux bassins versant principaux, celui de la Chaudanne elle-même et celui du Tillet (Figure 14). La quasi-totalité de ce réseau est souterraine.

La Chaudanne est un ruisseau d’environ 4.7 km, qui draine la partie du bassin versant située en amont de la ville d’Aix-les-Bains. Il est alimenté par d’autres ruisseaux (Combo, Garins, Gâchets…). Au point de confluence avec le Tillet, le bassin versant de la Chaudanne est d’environ 6.4 km².

Le Tillet est un torrent de 12.7 km environ, il coule depuis les contreforts du Roc Noir en direction du nord. La surface de son bassin versant jusqu’à sa confluence avec la Chaudanne est de 34 km² (Piton, 2010). La confluence entre les deux rivières s’effectue au niveau du Boulevard Lepic à Aix-les-Bains, entre les stations Liège et Lepic.

Nous avons porté un intérêt particulier à ce réseau du fait qu'il reçoit les eaux potentiellement

contaminées par Lpn provenant des sources thermales Soufre et Alun. La contamination par cette

bactérie a nécessité l’arrêt de l’exploitation de l’eau thermale au niveau de ces résurgences naturelles et le forage de nouveaux puits pour que les établissements des Thermes Nationaux et des Thermes Chevalley puissent continuer à utiliser la ressource thermale. Grâce à ces puits, le

prélèvement de l’eau s’effectue plus profondément, dans une zone non contaminée par Lpn.

Le réseau reçoit également les rejets des services de soins des Thermes Chevalley, qui représentent pour lui un apport d’eau chaude. Nous avons étudié l’influence de ces arrivées d’eaux chaudes sur le cours d’eau et plus particulièrement sur le développement des biofilms, grâce à 5 stations distribuées depuis l’amont du rejet des sources thermales jusqu’au débouché du réseau dans le lac (Figure 14).

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Figure 14: Plan du réseau hydrographique de la ville d'Aix-les-Bains et emplacement des 5 stations échantillonnées au cours du volet II (les étoiles représentent les arrivées d’eaux thermales)

S E N

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La station Mirabeau est la seule station aérienne sur le réseau. Elle se trouve en amont de l’ensemble des arrivées d’eaux thermales, c’est pourquoi nous la considérons dans ce volet comme la station de référence, que ce soit vis-à-vis de la composition ionique de l’eau, du développement des

biofilms ou de la présence de Lpn. Les substrats artificiels sont placés au niveau d’une petite

excavation du fond du cours d’eau (mouille), dans laquelle s'est accumulé un sédiment fin.

La station Parking est située immédiatement à l’aval des rejets des sources Soufre et Alun, et en amont des rejets de l’établissement des Thermes Chevalley. L’accès à cette station s’effectue depuis le niveau -2 du parking de la mairie. Il s’agit de la première station souterraine, le diamètre de la buse est de 1.50 m. En général, l’eau atteint la mi-hauteur de la buse pour une vitesse moyenne d’environ 0.5 m/s. Un sédiment fin se dépose au fond de la buse. Au niveau de cette station, la pente est d’environ 0.75%.

La station Liège, se situe à l’aval de l’ensemble des apports d’eaux chaudes (sources et rejets des Thermes Chevalley). Comme l’on peut s’y attendre, il s’agit de la station présentant les plus fortes températures. L’accès à cette station s’effectue au niveau du croisement entre la rue de Liège et l’Avenue de Tresserve. Le diamètre de la buse est, là encore, de 1.50 m. La pente est plus importante (1.70 %) qu’au niveau de la station Parking. La hauteur de l’eau est généralement inférieure à 15 cm, avec une vitesse pouvant dépasser 3 m/s. Cette vitesse a posé des problèmes au cours des premiers prélèvements et il a d’ailleurs été nécessaire de modifier les dispositifs d’échantillonnages de manière à ce qu’ils supportent les contraintes qui lui sont liées. Les phénomènes de calcification sont également très importants au niveau de cette station, sans doute en raison de l'importance de l'évaporation.

La station Lepic est située à l’aval de la confluence avec le Tillet. L’accès à cette station s’effectue également depuis la chaussée, au niveau du croisement entre le boulevard Lepic et l’avenue d’Italie. Il s’agit d’un dalot de 3.45 m de large pour une hauteur de 1.50 m. La hauteur de l’eau est de 20 cm environ et sa vitesse est en moyenne de 0.5 m/s. Le fond est recouvert de substrats grossiers et de galets pour la plupart en provenance du ruisseau du Tillet.

La dernière station est la station Aquarium, station commune aux volets I et II de l’étude. Le diamètre de la buse est de 1.20 m ; elle est généralement remplie au moins à mi-hauteur. L’eau s’y écoule avec une vitesse moyenne de 0.7 m/s. Un substrat fin recouvre le fond de la buse dans sa partie centrale. Les éléments grossiers des sédiments de la station précédente sont piégés au niveau d'un court tronçon aérien situé quelques centaines de mètres en amont.

En raison des difficultés d’accès aux 4 stations souterraines, les échantillons ont été fixés au droit de l’ouverture sur chaussée et maintenus à proximité de la surface de l’eau afin d’éviter, autant que possible, leur contact avec les sédiments. Ils pouvaient ainsi s'orienter dans le sens des lignes de courant et subir l'influence directe de la vitesse de l'eau. L’absence de lumière et le type de substrat sont des paramètres dont il a été tenu compte dans l’interprétation des résultats. Les hauteurs d’eau ainsi que les vitesses indiquées ici, ont été mesurées sous différentes conditions hydrodynamiques et utilisées pour la construction des droites de tarage des limnigraphes.

104 3.1.2.2 Périodes d’échantillonnages

Les biofilms ont été échantillonnés uniquement grâce à la technique des substrats artificiels au cours de 6 campagnes (Tableau 5) :

• deux campagnes ont eu lieu en début d’hiver : décembre 2007 et 2008,

• deux campagnes ont eu lieu en début d’été : juin 2008 et 2009

• les deux dernières campagnes se sont déroulées au début de la période automnale

(septembre 2008) et au début de la période printanière (mars 2009).

Tableau 5: Périodes d’incubation des substrats artificiels pour chaque station au cours des 6 campagnes effectuées sur le réseau aixois

La station Liège n’a pas pu être échantillonnée lors de la première campagne de prélèvement (décembre 2007). La vitesse de l’eau était trop importante et a eu pour conséquence l’arrachage des tubes contenant les lames de verre et donc la perte des biofilms durant deux périodes d'incubation successives. Plusieurs améliorations des dispositifs de prélèvements ont alors été réalisées pour les rendre plus résistants aux frottements et à la vitesse de l’eau, améliorations grâce auxquelles toutes les campagnes suivantes ont pu être réalisées sans encombre.