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B. Représentations de l’espace vécu 119

II. Traces d'usages, images de quartier, paroles des gens 121

2. L'urbanité en ambiances (DVD Diaporama Ensas) 123

Approche photographique de l'urbanité : morphologies, usages, valeurs et significations

Frédéric LUCKEL Hautepierre à Strasbourg, Emmertsgrund à Heidelberg, deux lieux de vie conçus et réalisés à partir de la fin des années soixante. Destins parallèles et pourtant particuliers. Dans le cadre d’une étude sur la genèse et l’évolution de ces territoires singuliers, il est légitime de s’interroger sur les modes d’urbanité respectifs induits. Une première approche a été tentée, basée sur une approche guidée par les principes et méthodes de l’anthropologie visuelle. Il s’est avéré très rapidement que cette démarche était extrêmement gourmande en temps et en moyens, excédant largement le cadre de la présente recherche.

Nous en rappelons cependant la démarche…

Parmi les multiples acceptations de la notion d'urbanité, celle de "savoir vivre

ensemble" (dans une ville) qui s'exprime à travers des comportements

(manières d'interagir, gestes, mimiques, paroles, attitudes, distances

interpersonnelles) est, à plusieurs titres susceptibles d'une approche

photographique.

Tout d'abord, l'acte photographique permet, depuis un point de vue, d'enregistrer, de constater des comportements et des interactions entre des personnes, et ce en les situant par rapport au lieux où se produisent ces événements. La production de documents iconiques, traces, empreintes et

analogons d'un "ça a été, ça a eu lieu, ça s'est passé comme ça" met en

place, au-delà des témoignages que constituent les images photo- graphiques, un espace de représentation qui dépasse la simple collection, dans la mesure où les fréquences d'occurrence et de cooccurrence des événements représentés dans un corpus d'images sont spécifiques de

l'ambiance sociale des lieux où ces prélèvements ont été réalisés.

L'analyse praxéologique du contenu des images (en relation avec les caractéristiques vestimentaires, l'âge, le sexe, les gestes et attitudes des sujets photographiés) peut fournir un certain nombre d'indications sur les codes et modalités du savoir vivre ensemble. En effet, les matrices de cooccurrence, transformées en tableaux de contingence seront traitées par des AFC (Analyses factorielles des correspondances) dans une approche principalement heuristique : production d'hypothèses sur une syntaxe des combinaisons entre actes, comportements, gestes en relation avec les lieux où ils ont été réalisés.

Dans un second temps, la présentation des images aux sujets photographiés

ou à d'autres personnes appartenant à différentes catégories de populations fréquentant les lieux où les images ont été réalisées peut constituer le point de départ, de ponctuation ou de relance d'entretiens semi-directifs. Les images seront évaluées et les analyses des paroles émises donneront accès à l'univers axiologique, au(x) système(s) de valeurs des sujets interrogés.

Des procédures complémentaires (constellations d'attributs basées sur des associations libres, rangement d'images selon des critères qui ont émergé lors des entretiens semi-directifs, classifications spontanées, différentiel sémantique) permettront d'affiner, à partir de l'analyse multidimensionnelle des résultats (AFC, AFD, AFC), les significations associées aux situations photographiées, en tenant compte des corrélations entre les types de situations (gestes, attitudes, variables proxémiques...) et les types de lieux (configurations et formes urbaines, localisations, typo-morphologies).

Ces démarches qualitatives et quantitatives (basées entre autres sur des analyses factorielles discriminantes) seront appliquées aux deux territoires (Hautepierre, Emmertsgrund), dans la perspective d'une étude comparative, compte tenu naturellement des spécificités et singularités des lieux et des populations.

Parallèlement à l'analyse des comportements dans leurs rapports aux lieux,

une analyse et une évaluation des ambiances paysagères par les méthodes similaires (ranking, constellations d'attributs, différenciateur sémantique et typologies spontanées) auront pour but de dégager, d'expliciter les jugements des habitants sur leur propre lieu de vie. Là encore, dans une seconde phase de l'enquête, on demandera aux habitants de Hautepierre d'évaluer Emmertsgrund et réciproquement. La mise à distance (Ver- fremdung - dé-paysement) devrait favoriser l'interprétation des évaluations de leur propre cadre de vie).

En dernier lieu il s'agira de prendre en compte les questions et inquiétudes

relatives aux distorsions produites par l'usage de la photographie (la singularisation photographique !). Au lieu d'une attitude frileuse, circonspecte et même suspicieuse sur les risques de contamination méthodologique liées à l'usage de la photographie (méfiance que l'on affiche rarement vis à vis de la distorsion inhérente à l'échange verbal dans les entretiens !) on cherchera à tirer parti des deux niveaux et types de perturbation provoquées par l'approche photographique :

- distorsions inhérentes au dispositif photographique-même

- distorsions dues aux choix de l'opérateur (la subjectivité du photographe) Une réflexion sur la photogénie des personnes, actions et lieux peut s'appuyer sur une étude des motifs et permettra de développer une théorie du remarquable photographique (ce qui mérite d'être photographié).

Comme la reconnaissance photographique constitue un des marqueurs de l'évaluation et même de la consécration d'un lieu, d'un événement, d'un type de comportement ou de l'image d'une personne, l'analyse d'un corpus d'images produira nécessairement une typologie de ce remarquable photographique. Ce sera encore plus évident lorsqu'on comparera les corpus produits par les chercheurs et ceux produits par les habitants-mêmes, à qui l'on aura demandé de réaliser des reportages sur leurs modes de vie, reportages qui seront soumis aux mêmes analyses que ceux des chercheurs. Il est manifeste que cette attitude méthodologique poursuit surtout deux buts : - un défrichage heuristique, une manière de faciliter l'émergence d'une

conception de l'urbanité qui est non seulement basée sur l'herméneutique du discours des habitants sur leur savoir-vivre ensemble (provoquer un

discours à étudier par différentes méthodes dont l'analyse de contenu) mais aussi sur la manipulation d'images (ranking, classifications, typologies spontanées) avec un minimum de recours à des embrayeurs et stimuli verbaux (mots ou phrases, consignes). La manipulation d'images fait appel à d'autres processus cognitifs que l'entretien semi-directif, présents dans la perception-représentation-évaluation des actes et des ambiances au quotidien des habitants. De plus, la production d'images par les habitants (selon des consignes simples) fournira l'occasion d'explorer les représentations mentales par d'autres moyens que les approches purement verbales.

- une confrontation interdisciplinaire en complément et en contrepoint des résultats produits par les autres approches sur les mêmes territoires, approches sous-tendues par des postures épistémologiques spécifiques.

Protocole de travail

La pratique de terrain et les multiples contacts avec les habitants nous amènent à une démarche d'enquête participative avec les habitants. En effet, le travail de construction du corpus photographique qui sera soumis aux expériences énoncées dans les principes méthodologiques s'est heurté à un certain nombre de difficultés liées à l'interaction entre le regard du photographe extérieur et les habitants. Cela est lié aux effets de la morphologie urbaine, particulièrement à Hautepierre : tant que l'on circule sur les avenues qui séparent les mailles on est perçu comme un passant ordinaire, originaire éventuellement d'une autre maille. Dès que l'on emprunte les boulevards qui bordent les mailles ou que l'on pénètre à l'intérieur d'une maille on est vite reconnu comme un étranger à la maille (non - reconnaissance du visage, vêtements, démarche, allure...). D'où des modifications importantes des comportements et accentuation de la distance possible entre le photographe et son sujet.

Le Centre culturel du Galet dispose d'un laboratoire photographique sous- employé, et il y a une demande importante des habitants et des responsables de l'animation du "Galet".

Comme nous avons une expérience (25 années) d'animation culturelle en matière d'initiation de la photographie à des "béotiens" et une pratique de l'enquête participative (recherches et publications sur les représentations mentales du paysage par l'approche photographique et l'étude des cartes postales), nous avons choisi de former des petites équipes (5-12 personnes) qui évolueront en même temps que nous sur le terrain, avec des exercices photographiques qui traiteront de la vie quotidienne de la cité. Les travaux seront collectés, exposés et évalués selon les méthodes présentées plus haut. Les photographies produites par les chercheurs et par les habitants seront analysées selon les mêmes méthodes, et les résultats seront comparés.

Pour le moment le travail d'enquête participative peut démarrer à Hautepierre, Nous espérons trouver une solution analogue à Emmertsgrund. Cependant il est plus facile de photographier à Emmertsgrund, et même d'établir des contacts avec les habitants à travers la médiation de l'appareil photographique (nous excluons la démarche de la caméra cachée).

Notre récente intervention (atelier de pratique) dans une école thématique du CNRS au début de septembre 2008 nous a permis d'affiner les problématiques, les procédures d'approche, de construction et d'analyse de corpus, grâce aux contacts avec d'autres chercheurs et intervenants.

Nous avions réalisé une enquête analogue (avec des méthodologies moins fines) sur l'image de la cité chez ses habitants à Hautepierre en 1975.

Une grande difficulté est rapidement apparue aux cours des travaux d’approche : Hautepierre (plus qu’Emmertsgrund) est soumis depuis quelques années à une sorte d’acharnement photographique et d’enquêtes sociologiques qui provoque une forme de lassitude et quelquefois des réactions relativement hostiles. Ayant nous-mêmes participé à d’autres occasions à la création de cette situation nous avons compris rapidement que les résultats risquaient d’être biaisés, en raison de la transformation des habitants disposés à répondre aux enquêtes en "cobayes professionnels". Nous avons donc volontairement déplacé le centre de gravité (et par conséquent notre position épistémologique) de nos investigations. Au lieu d’utiliser la photographie comme mode d’accès aux représentations des habitants et passants dans le cadre d’une démarche scientifique strictement encadrée, nous avons concentré notre attention sur la capacité de la photographie à exprimer un "indicible" : indicible mais exprimable.

Comme la proposition initiale de notre réponse collective à l’appel d’offres incluait la possibilité d’associer et même de croiser démarches scientifiques et démarches artistiques nous avons pris l’initiative de travailler sur leur contiguïté et surtout leur porosité, telle qu’elle a été entrevue dans les cheminements d’artistes comme Douglas Huebler et Richard Kosuth.

La réflexion sur les conditions de construction du corpus de photographies qui devaient servir à l’étude de l’urbanité dans sa version initiale, ainsi que les premières tentatives d’expérimentation, amènent à quelques constats et réserves :

- une explosion du nombre d’images produites et des difficultés d’échantillonnage (passer de quelques milliers d’images à quelques dizaines) : règles de sélection

- la rhétorique photographique est omniprésente et reproduit souvent les clichés de la culture visuelle ambiante (la problématique de départ n’inclut pas nécessairement, même si cela a été envisagé explicitement dans nos réflexions depuis des années, l’influence des médias sur la lecture du cadre de vie urbain ; phénomène amplifié par la diminution phénoménale du coût de production des images dans le passage de au numérique, et par l’omniprésence des images dans le monde actuel)

- les images produites par les différents types de photographes dans la phase préparatoire (4235 images au total par : un auteur-photographe, 19 habitants, 18 passants, 51 architectes et étudiants en architecture et une psychosociologue de l’espace) présentent un grand nombre de redondances (du cadrage identique à une présence récurrente de certains motifs : centre commercial, bâtiments cultuels, centres culturels, petit bois, graffitis, souterrains.

catégories de photographes montre que les trajets effectués sont loin de couvrir l’ensemble de la surface de Hautepierre et de Emmerstgrund qui est loin d’être balayée. Seul l’auteur-photographe, qui est aussi l’auteur de ce rapport a fait un effort de couverture intensif (cependant non-exhaustif) des deux territoires. On a cependant respecté les cheminements autorisés. La transformation de la collection d’images en corpus, et son exploitation selon les procédures exposées ci-dessus aurait nécessité des ajustements incompatibles avec l’échéancier du travail collectif.

La richesse du matériau récolté permet d’envisager d’autres pistes, rendues possibles par notre activité de photographe (documentariste et conceptuel). Ayant été, y compris à Hautepierre et dans d’autres cités et grands ensembles, amené à développer un travail photographique collectif, participatif à l’occasion d’opérations de Renouvellement Urbain (La Canardière, Strasbourg en 2003-2005) (Exposition Ensemble Vide à la Galerie HORS CHAMP) en complément de recherches anthropologiques nous avions

été confrontés à la communication (par des expositions et des installations

multimédia) des images produites.

D’autres fonctions (conservateur de musée et commissaire d’expositions) nous avaient mis dans des situations analogues).

La mise en espace (réelle et virtuelle) de collections d’images (surtout lorsque celles-ci ne sont pas soumises à des commentaires, à des impératifs chronologiques ou topologiques produit des effets de sens imprévisibles, difficiles à contrôler.

Un exemple célèbre : l’exposition de Walker EVANS, "American Photographs" au Museum of Modern Art de New York en septembre 1938 avec son catalogue mis en page par le photographe-même montre à quel point l’ordre dans lequel sont présentées, rendues accessibles, détermine non seulement la signification globale mais révèle aussi les intentions plus ou moins cachées du scénographe (auteur ou commissaire d’exposition).

Associant les recherches de Howard S. Becker sur le sens donné aux photographies, Douglas Hofstadter, Emmanuel Sander sur la pensée analogique, nos propres résultats concernant l’interprétation de photographies d’ambiances de lieux urbains, notre pratique de photographe et de commissaire d’exposition à une démarche oulipienne (en faite OuLiPo étendu à la photographie), y associant aussi les expérimentations "cut up" de Brion Gysin (jazz et littérature) et William Burroughs en littérature nous avons défini le cahier des charges d’une machine à rêver à partir d’images.

Au départ un constat : en associant deux images (ou plus), en les juxtaposant, un sens nouveau émerge, lié à la fois aux sens respectifs de chacune et à des points communs ou des oppositions, la combinaison des oppositions et des similarités crée des représentation plus complexes, des significations soit plus ouvertes soit plus fermées, plus précises. L’intersection, l’union de ces significations oscille entre le fortuit et le motivé, passant quelquefois par le trivial.

Par essais et tâtonnements, hésitations successives, des clusters d’images se transforment en constellations relativement stables.

Réciproquement, en demandant à des sujets de classer des paquets de photographies selon leur "air de famille" (Wittgenstein) et en analysant les regroupements on finit par repérer les "logiques analogiques" qui sous-tendent leurs choix.

Les regroupements d’images peuvent aussi être organisés en séries ordonnées, en séquences (chronologiques ou non), ou sous forme de grilles ou matrices à deux dimensions (rangées, diagonalisées ou non).

Les types d’organisation (ou l’absence d’organisation) des regroupements (clusters) produit des variations de signification.

Supposons que l’on fabrique un corpus (ou ensemble) d’images sur un territoire donné, produit selon des règles plus ou moins (cahier des charges) : si l’on définit un moyen de choisir, sélectionner des sous-ensembles d’images selon des critères (filtres, cribles) plus ou moins nombreux, vagues ou précis, ouverts ou fermés, on produira des groupes d’images de taille variable.

Les critères peuvent être combinés entre eux selon certaines règles syntaxiques : booléennes (et, ou sauf) par exemple, ou autres.

Les constellations dégagées dépendent éventuellement de l’ordre d’application (permutation, commutation…) des critères et des règles.

Si les critères sont intrinsèquement polysémiques le résultat sera très aléatoire, s’ils sont monosémiques le résultat sera univoque, tous les êtres qui sélectionnent suivant les critères et les règles produiront les mêmes groupes. Si l’on veut déléguer les opérations de computation-sélection à un automate (ordinateur par exemple) il faudra indexer au préalable chaque image selon des variables.

Comment définir ces variables ? A qui confier l’indexation ? Selon quelles règles ?

Si les significations exprimées par les variables sont dénotatives, l’indexation des images sera probablement très consensuelle, si les significations sont connotatives (phatiques, émotionnelles, culturelles), l’indexation sera "floue" et dispersée.

En optant pour une indexation eidétique, une réduction à l’essentiel, mettant entre parenthèses le sens (connotatif), l’indexation pourra être réalisée par un petit nombre de personnes.

Voici les grandes familles de critères qui ont été retenus pour plus de 80 variables d’indexation au départ :

- fonctions des lieux (commerciale, équipements, habitat,…)

- types de présence végétale (du minéral pur au végétal pur en 7 degrés) - variables proxémiques (proche …lointain)

- typomorphologie architecturale - typomorphologie urbaine

- typomorphologie végétale et espaces verts

- types de cadrages photographiques, ligne d’horizon - scénographies urbaines

- traces et signes, (y compris textuels)

- animation, densité/intensité de présence humaine

2400 images ont été indexées dans un tableau Excel (images en lignes, variables en colonnes).

Une analyse factorielle des correspondances a permis de repérer les grands axes (facteurs) qui organisent ce corpus :

- proximité/distance du sujet principal (effets de cadrage photographique) - densité humaine (animation) (désert/peuplé)

- ouverture/fermeture des espaces (position de la ligne d’horizon) - complexité urbaine (variété, diversité)

- ordre/désordre

- traces et signes d’appropriation

Il est clair (et nous le savons au départ) que les analyses factorielles fonctionnent souvent comme des « auberges espagnoles » : on y trouve ce qu’on y apporte, sachant toutefois que l’on peut profiter des expériences antérieures (dimension cumulative et corrective de l’expérience)

Des variables faiblement significatives, peu saturées par rapport aux facteurs dégagés ont été écartées pour la confection de la matrice finale des données.

Une application a été développée à partir du cahier des charges suivant…

Une matrice de données (images/critères) est le point de départ d’opérations de sélection de paquets d’images selon des critères à associer selon les règles booléennes (ET, OU, SAUF).

Une sélection peut être une phrase logique associant jusqu’à 5 critères dans l’ordre choisi par l’utilisateur.

La base contient les images des deux territoires Hautepierre et Emmertsgrund. Les opérations de sélection se font soit :

- sur Hautepierre (HTP) seul, - sur Emmertsgrund (EG) seul,

- sur les deux en même temps, l’écran étant partagé en deux zones HTP à gauche, EG à droite.

Il y a quatre types de présentations :

- grille (planche contact) avec visualisation globale de toutes les images (ascenceur),

- diaporama : (plein écran) pour HTP ou EG : parallèle HTP // EG sur les mêmes combinaisons de critères,

- image plein écran par double-clic sur une vignette de la grille.

Les images sont ou seront géo-localisées (localisées par rapport au plan officiel des deux sites) : cette contrainte n’a pu être intégrée pour le moment pour des raisons de coût, la matrice des données permet cependant de rajouter cette fonctionnalité dans une version ultérieure.

Il s’agit de créer une "dream machine" de diaporamas dynamiques qui permettrait de faire des promenades virtuelles thématiques sur chacun des deux sites, mais aussi une promenade comparative (images simultanées en dyptique) sur les deux territoires.

Le principe de fonctionnement : l'utilisateur choisit les caractéristiques des images parmi une liste finie de critères (images indexées selon une matrice X/Y : en colonne les critères=variables y compris les coordonnées par rapport au plan, en ligne les différentes images de la banque d'images). Les images qui correspondent aux critères sont "appelées" dans une liste => diaporama,

avec un affichage possible des images sur une carte avec des "boutons" qui permettent de sélectionner les images depuis leur emplacement (géo- localisation). (Donc deux entrées possibles : carte ou critères=variables). (Avec naturellement la possibilité de croiser jusqu'à 5 variables=critères selon la logique booléenne (ET, OU, SAUF).

La carte hyper-document sera réalisée dans un deuxième temps.

Pour les versions ultérieures la base de données images doit pouvoir évoluer facilement : ajout de nouvelles variables, extension de la banque d’images. Support et média : le système devra être distribué sur DVD et tourner indifféremment sous Windows, MacOS, Linux, dans une coquille Adobe AIR.

Intérêt du dispositif

Un nombre quasi infini de constellations d’images (clusters) peut être affiché en variant les combinaisons de critères : il est donc possible d’explorer des corpus d’images représentant des ambiances urbaines.

Les images ayant été produites comme représentatives de l’ambiance sociale des lieux (aménité, attraction, répulsion) les constellations (et séquences de diaporamas) générées par les combinaisons de critère pourront être soumises à des échantillons de sujets chargés de les évaluer (différenciateur sémantique).

Des simulations de promenades virtuelles filtrées thématiques permettront de vérifier certaines hypothèses concernant les correspondances éventuelles entre les propriétés morphologiques indiquées par les critères descriptifs (dénotatifs) et les évaluations sémantiques (connotatives).

L’interactivité du dispositif amène l’utilisateur à multiplier les dérives urbaines, à tester rapidement les correspondances entre les choix et les séquences (diaporamas) ou constellations d’images affichés. L’indexation des images intègre l’ordre de prise de vue des photographies au cours des promenades réelles.

L’ergonomie de l’interface supporte les erreurs et les tâtonnements, et il suffit de quitter – aisément - l’application et de redémarrer pour réinitialiser : cela est très utile pour faire face à d’éventuels bugs liés aux "maladies infantiles" de ce genre d’application.

En association avec un vidéo-projecteur, il sera facile de partager ses choix avec d’autres…

Au final : une tentative exploratoire visant à l’expression photographique de l’ambiance urbaine sous forme de combinaisons variables et signifiantes de