Du grand ensemble de Hautepierre au quartier de Hautepierre, 2006-15 77

Christian DEHAYNIN Le projet de rénovation urbaine de Hautepierre met en avant trois actions prioritaires :

- décomposer la structure du réseau de circulation - conserver les principes de "l’unité de voisinage"

- recomposer la structure urbaine du quartier de Hautepierre 1967-1975

Histoire du projet

Le samedi 8 juillet 2006, le président de la CUS et le maire de Strasbourg organise une réunion d’information sur la nécessité de "transformer l’environnement de Hautepierre et d’améliorer l’accessibilité, de diversifier les fonctions et de retrouver un habitat digne pour tous." Cette réunion d’information précède le dépôt d’un dossier qui permettra de bénéficier des aides de l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain (ANRU). Lors des Conseils des 2 et 6 juillet 2007, la C.U.S. a lancé la première phase opérationnelle du projet de rénovation urbaine de Hautepierre-Nord.117 _Cette

première phase porte principalement sur le logement et son environnement immédiat, la résidentialisation.

Celle-ci révèle chez les résidents deux inquiétudes. D’une part la crainte que le nouveau réseau de circulation favorise un trafic de transit important. D’autre part, la crainte que le tracé des routes qui traversent les mailles n’entraine un affaissement des qualités spatiales et paysagère de celles-ci. Le projet de rénovation urbaine est en 2008 en phase de conception. Un protocole de préfiguration a été signé le 25 janvier 2008 en vue d’engager des actions jusqu’en 2012. Le but de ce protocole est d’obtenir un rééquilibrage de certains territoires notamment de désenclaver le quartier de Hautepierre. Six axes sont arrêtés118 _:

- l’amélioration de la qualité et de la diversité de logement - les extensions du tramway

- le soutien aux activités commerciales

- la création d’emplois et de développement des entreprises - la mise à niveau des équipements publics

- le réaménagement des espaces publics

Le projet ANRU qui avait démarré sous l’autorité du précédent président de la CUS et du précédent maire fait l’objet d’une nouvelle réflexion sous l’autorité du nouveau pouvoir municipal. La concertation avec les habitants d’octobre 2008 est intégrée dans le dossier présenté à l’ANRU le 11 février 2009. Les

117 _{Les zones de rénovation urbaine correspondent à la restructuration de quartiers existants.} Les moyens et les procédures sont pratiquement les mêmes que celles qui concernent les Z.U.P. et la réalisation des ensembles édifiés en périphérie des villes.

118 _{Dossier de presse Hautepierre : 1}ère _{phase opérationnelle du projet ANRU signature du} protocole de préfiguration vendredi 25 janvier 2008.

remarques de l’ANRU qui font suite aux travaux de conception et de concertation sont présentées lors d’une nouvelle concertation publique qui s’est déroulée du 13 juin au 3 juillet 2009. La dernière phase a consisté à finaliser le projet de rénovation urbaine et à approuver le bilan de la concertation en conseil de la CUS La convention qui contractualise l’engagement financier de tous les partenaires (154 millions d’euros) est signée le 15 décembre 2009.

Conception du projet

La réunion technique entre d’une part la Ville et le CUS et d’autre part l’ANRU le 11 février 2009 affine et confirme les grands principes d’aménagement présentés lors de la concertation publique d’octobre 2008 : - régler la question des espaces publics et collectifs

- faire de Hautepierre un "quartier jardin"

- rendre accessible Hautepierre en gardant la composition par maille

- renforcer la centralité et le développement économique du grand ensemble en l’accordant avec les flux et formes extérieures

- développer la qualité de l’habitat - renforcer la centralité du quartier

Evaluation

Ce qui est révolu c’est l’implantation des immeubles dans une "maille village". Chacun des immeubles fait l’objet d’un tracé de limites de propriété comme les immeubles en ville.

Ce qui est nouveau ; la privatisation du stationnement au pied d’immeuble, la sécurisation des entrées, les rez-de-jardin privatifs, la configuration devra démontrer la qualité de l’accord entre l’espace privatisé en pied d’immeuble et l’espace public de la maille.

Ce qui est révolu c’est le principe d’une maille boisée. Les espaces publics et collectifs qui structureront chacune des mailles vont ordonner la lecture des qualités de "quartier jardin".

Ce qui est nouveau ; l’axe "vert" privilégiant le déplacement des piétons et des cyclistes, l’aménagement d’aires de jeux et de jardins partagés, la gestion plus écologique du quartier, lesquels devront s’accorder avec la question de l’aménagement privatifs en pieds d’immeubles que ce soit des parkings ou des privatisations du rez-de-chaussée.

Ce qui est révolu c’est le système de circulation à simple sens. Le principe d’organisation de la circulation est celui d’avenues à double sens avec carrefours à feux, lesquelles font disparaître les passages entre les mailles. Ce qui, est nouveau ; les entrées d’immeubles, les commerces, les nouveaux équipements, sont accessibles à partir de l’espace public des avenues, et devront s’accorder à la fois avec l’espace public intérieur à la maille et avec l’espace privé en pied d’immeuble.

Ce qui est révolu c’est l’absence de qualité sensible d’un bâti répétitif pour favoriser la perception et le sentiment d’immeubles privés.

Ce qui est nouveau ; 169 logements sont démolis, 300 logements seront en accession à la propriété, et une réhabilitation des bâtiments existants sera engagée, isolation thermique et acoustique. La configuration devra être raisonnée avec un souci de qualification spécifique et une grande finesse pour faire naître le sentiment de privatisation des immeubles et de mixité. Ce qui est révolu c’est le principe d’une maille équivalente à un village. L’objectif est de créer une centralité de quartier sur un axe nord-sud.

Ce qui est nouveau ; commerces en pied d’immeubles, bibliothèque- médiathèque-locaux associatifs, lieu de culte musulman, tous ces projets devront avoir des qualités architecturales significatives pour faire émerger un sentiment de centralité.

Projet de mosquée à Hautepierre, 2010 (Studio d'architecture EID).