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C HAPITRE III : UNE REVUE DES MÉTHODOLOGIES

A. L A SÉLECTION DES CAS

Cette recherche doctorale sur la question de l’évaluation des clusters dans le domaine du transport s’inscrit dans la continuité de notre travail de recherche de Master 259. Durant cette recherche nous avons effectué un stage60 à l’INRETS61, ancienne appellation de l’IFSTTAR62, un centre de recherche qui fait partie du pôle de compétitivité i-Trans63. L’objectif de notre passage à l’INRETS était de définir un modèle d’évaluation des pôles de compétitivité que nous avons utilisé pour essayer d’évaluer i-Trans.

Ce premier travail avait permis de réaliser une revue de littérature sur les clusters en général, et sur les pôles de compétitivité français en particulier, de réfléchir sur la question de l’évaluation des pôles de compétitivité et d’étudier le pôle de compétitivité i-Trans. Suite à cette recherche, je me suis aperçue qu’il existe des critères et des indicateurs que nous ne pouvons pas évaluer après cinq ans de mise en place d’un pôle de compétitivité; nous avons besoin de plus de temps pour les mesurer. Les résultats de cette recherche, sur la question de l’évaluation des pôles de compétitivité, m’ont incité à continuer de faire de la recherche en m’inscrivant en thèse. Ceci afin d’étudier en détail le lien entre la définition des critères et des indicateurs d’évaluation d’un cluster et son âge ou cycle de vie.

L’étude de i-Trans nous a permis d’avoir une première idée sur le terrain. Cela explique notre volonté de continuer à étudier les pôles de compétitivité dans le domaine du transport pour ce travail de recherche doctoral, car nous supposons que notre connaissance du terrain nous facilitera son étude et notamment l’étude d’un nouveau terrain, au Québec.

Au départ nous voulions continuer à travailler sur i-Trans puisque nous avions déjà travaillé sur ce dernier. Le 10 octobre 2013 nous avons assisté à la journée «France cluster day », organisée par « l’association France clusters » au Conseil Régional Nord-Pas de Calais à Lille. Lors de cette journée, nous avons eu l’occasion de parler avec le directeur du pôle i- Trans, en lui présentant notre projet de recherche et notre intérêt d’étudier le pôle. Le directeur du pôle nous a exprimé son intérêt et nous a demandé de lui écrire par mail. Après plusieurs tentatives de joindre le directeur de i-Trans par mail et par téléphone, ce dernier nous a répondu tardivement pour nous exprimer son absence d’intérêt pour la recherche, par

59 Master 2 recherche en Stratégie d’Innovation et Dynamiques Entrepreneurial (SIDE). 60 Stage d’une durée de quatre mois qui a débuté en Avril 2011.

61 Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité.

BACHIRI Hadjira | Thèse de doctorat| Chapitre IV : Démarche méthodologique 147 manque de disponibilité. Par conséquent, nous avons contacté d’autres pôles de compétitivité dans le domaine du transport; seul le pôle Mov’eo était intéressé par notre étude et a accepté de collaborer avec nous.

Notre accès au terrain n’était ni facile ni rapide. Les délais de négociation avec les pôles de compétitivité étaient relativement longs pour aboutir à une décision finale de leur part. Ces contraintes liées à l’accessibilité du terrain de recherche auxquelles nous avons été confrontées ont limité le nombre de pôles de compétitivité étudiés.

Ainsi, nous avons fait le choix d’étudier un autre cluster au Québec pour vérifier la pertinence de nos critères et de nos indicateurs d’évaluation dans un autre contexte. Nous pourrons voir s’il est possible d’utiliser les mêmes critères d’évaluation pour les deux clusters qui se trouvent dans deux contextes différents mais travaillant dans le même secteur d’activité. En effet, nous avons choisi d’étudier un seul secteur d’activité car selon la littérature, la capacité d’innovation du cluster dépend de son domaine d’activité (Knop et Olko, 2011). Nous avons donc voulu étudier un seul secteur, car les clusters qui se trouvent dans des secteurs d’activité différents ne se développent pas de la même façon (Martin et Sunley, 2011), et ils ne peuvent pas être évalués de la même manière (Thornton, 2010). Par conséquent, notre choix d’étudier le secteur du transport nous permet de neutraliser la variable sectorielle afin de valider la définition des critères et des indicateurs d’évaluation.

Par ailleurs, l’origine des clusters est nord américaine, c’est pour cette raison que nous voulons étudier un cluster qui se trouve dans un contexte nord-américain. Pour ce faire, nous avons choisi les clusters québécois. Le choix du Québec se justifie en effet par son rapprochement culturel avec la France; aussi, la langue officielle du Québec est le français, ceci nous a facilité l’étude du cluster québécois. Ainsi, des relations privilégiées sont développées entre la France et le Québec, les clusters québécois sont considérés par la DGCIS comme des clusters prioritaires avec lesquels les pôles devront développer des coopérations.

En 2002, le Québec a mis en place deux politiques de regroupement territorial : La stratégie des grappes industrielles à Montréal et les créneaux d’excellence via le programme ACCORD dans les villes du Québec. Pour notre étude comparative nous avons choisi de comparer les pôles de compétitivité avec les créneaux d’excellence. Ce choix est justifié par le rapprochement de la politique des créneaux d’excellence avec celle des pôles de

compétitivité. Les deux sont des politiques publiques gérées et contrôlées par l’État. Il existe un seul créneau d’excellence qui travaille dans le domaine du transport au Québec, il s’agit du créneau « Transportail ». L’insertion sur ce terrain s’est faite par le biais de notre codirectrice de thèse, qui nous a mis en contacte avec le directeur du créneau « Transportail ».

Par conséquent notre terrain d’étude a été effectué lors de notre deuxième et troisième année de thèse. Il est constitué du pôle de compétitivité français « Mov’eo » et du créneau d’excellence québécois « Transportail »: deux clusters dans deux contextes différents mais qui travaillent dans le même secteur d’activité.