• Aucun résultat trouvé

C HAPITRE V : R ETOUR SUR LES THÉORIES À PARTIR DES RÉSULTATS EMPIRIQUES

B. L ES PHASES DE DÉVELOPPEMENT DES CRÉNEAUX D ’ EXCELLENCE

3. P HASE DE TRANSFORMATION

Quatre créneaux dans la région du Québec dans le domaine du transport se sont regroupés pour créer le pôle « Transportail »; un méta cluster provincial dans le domaine du transport. Ces créneaux se sont réunis afin de regrouper l’ensemble des acteurs du secteur afin de se donner plus de poids dans les diverses décisions du secteur. Ceci leur a permis de créer un grand créneau qui regroupe six fois plus d’acteurs, dont des grands groupes industriels.

« Et là à un moment donné le cluster est en transformation, parce que il va sortir de ses limites géographiques. Il va former soit un méta cluster ou un cluster qui devient un petit peu intersectoriel…Le pôle Transportail s’est transformé…nous au départ, moi je m’occupais en 2005 du créneau d’excellence équipements de transport centre du Québec. Une des quatre régions qu’on a fusionnées. À ce moment-là, on travaillait sur la base régionale. Maintenant le pôle s’est ajusté à la zone économique, donc c’est un facteur de transformation du pôle qui pour permettre un maximum d’entreprises d’en faire parties, de profiter de nos services. Avant ça je couvrais 100 entreprises, mais en devenant provincial, j’en couvre 650 entreprises. Donc moi dans ma région je n’avais pas beaucoup de grands donneurs d’ordre. Maintenant bien on est capable de travailler avec les grandes entreprises comme Bombardier transport ou Bombardier produits récréatifs qui sont situés à l’extérieur de la région. Donc c’est une façon de voir les choses, on s’est adapté, on a assuré le développement de nos entreprises, comme si on considérait les autres régions comme des marchés d’exportation. »QT1

4. PHASE DE DÉVELOPPEMENT

Dans cette étape les acteurs du créneau coopèrent et travaillent ensemble sur des projets structurants et d’innovations. Ceci afin de répondre aux besoins et produire de nouvelles technologies. C’est une phase d’expansion d’un créneau.

« Après ça on a un cluster qui est en expansion, dans un sens où les liens entre les entreprises vont se faire, il va y avoir des technologies qui ont été développées…ça c’est le cluster qui prend son expansion. » QT1

plus de projets structurants qu’on appel, soit vraiment les projets d’innovation ensemble. Donc des entreprises qui ensemble sur la table ont besoin en innovation technologique, puis développent un projet, engagent des centres de recherche pour répondre aux besoins puis appliquent les résultats aux entreprises. » QE2

5. PHASE DE MATURITÉ

Dans cette étape le créneau ne se développe pas et devient stable. Ceci est justifié par l’absence de croissance du nombre d’acteurs, du nombre d’emplois créés et de la valeur ajoutée du créneau.

« Les créneaux qu’effectivement une fois qui vont être rendu à avoir réussi à faire de l’innovation ils risquent de stabiliser. Ce n’est pas mauvais en soi, mais dans le fond c’est qu’ils ont assez, ils ont des bonnes assises et puis là, ce qu’il fait en sorte que l’industrie comme quelques secteurs de l’industrie est bien reconnu, et là tous les intervenants, les acteurs dont principalement les entreprises, vont bénéficier des retombés de ce créneau-là puis de leurs implications. » QE4

« Le stade de maturité ou de stabilité où le nombre d’organismes de soutien et d’acteurs, le niveau de l’emploi, la productivité et la valeur des exportations on remarque qu’ils commencent à se stagner. »QE6

6. PHASE DE DÉCLIN

Une étape de disparition du créneau liée aux changements au niveau de son environnement externe et de son contexte économique et géopolitique qui font qu’un créneau va décliner.

« La seule chose que je peux voir à un moment donné c’est qu’un créneau pourrait être sur le déclin, après dépendamment du type d’industrie dans laquelle il se situe. Et que là ça serait vraiment des facteurs externes dans l’industrie.» QE4

« Le cycle de développement de vie c’est un réseau informel, un cluster émergent, un cluster en expansion et par la suite il est en transformation. C’est vraiment les quatre phases, puis là évidement à un moment donné il y a la partie Rise and fall. C’est que si il n’est pas animé, si il y a des circonstances économiques, guerres, je ne sais pas là…Il y a des choses que tu peux les parrainer, puis il y a des choses qui sont aux aléas de la vie, le fait que le créneau en transformation peut devenir de plus en plus important, puis peut avoir des caractéristiques économiques, géopolitiques qui fait que il va tomber» QT1

III. L

A DUREE DES PHASES DE DEVELOPPEMENT

En matière de durée des phases de développement des pôles de compétitivité, certains interviewés disent que c’est très variable. Les éléments qui justifient leur positionnement sont : le contexte et le secteur d’activité dans lesquels se trouve le pôle, les différences entre les entreprises du pôle, le temps de l’innovation qui lui aussi est variable. Ce dernier dépend de la nature du secteur d’activité du pôle, il existe des secteurs d’activité qui innovent plus rapidement que d’autres car l’innovation collaborative est acquise dans ces secteurs depuis longtemps.

BACHIRI Hadjira | Thèse de doctorat| Chapitre V : Retour sur les théories à partir des résultats empiriques 181 « Alors non, c’est très, très variable en fait. Très, très variable parce que ben déjà un pôle il va avoir des

caractéristiques des entreprises qui sont très différentes, et les différences elles vont tenir déjà la filière… Par ailleurs vous avez un autre critère qui va beaucoup jouer sur le temps, c’est le temps de l’innovation, la question de temps d’innovation, si vous êtes par exemple dans le domaine de la mécanique, voilà entre l’idée d’un programme de R&D et la mise sur le marché d’une machine utile vous allez être sur des durées de lors de trois cinq ans. Si vous êtes dans le domaine de l’aéronautique ou de la santé humaine, vous êtes facilement sur une durée d’une dizaine dite douze ans. Et donc forcément, et delà mettent beaucoup plus longtemps à justifier leurs résultats, et donc certaines phases de développement peuvent durer plus longtemps. Et puis voilà, aussi la question effectivement est ce qu’on est dans des filières où l’innovation collaborative est acquise depuis longtemps ou pas. Par exemple dans l’automobile c’est acquis depuis très longtemps.» FC3

« …Après le temps que dure chaque phase honnêtement c’est très variable. On a des domaines d’activité qui sont émergents, des filières ou des marchés qui sont en pleine expansion où leurs phases passent très, très vite. Il y a d’autres filières et des secteurs d’activités qui sont beaucoup plus anciens, qui sont déjà structurés, il y a déjà des secteurs où on va se permettre peu être de construire davantage dans la durée. Il y a aussi des secteurs qui sont dans une période de crise sur lesquels il faut réagir vite, et sur lesquels il y a des motivations qui sont très fortes. » FE2

En revanche, selon les interviewés travaillant au sein de Mov’eo, le pôle « Mov’eo » et les pôles de compétitivité en général ont la même durée des phases de développement. Les phases de développement sont plutôt des phases politiques puisque c’est le gouvernement qui définit les phases ainsi que leur durée, soit entre deux à trois ans.

« Entre deux à trois ans, c’est le cas de tous les pôles quel que soit leur nature, leur contexte et leur domaine d’activité. » FM1

Les discours des interviewés sur les créneaux d’excellence rejoignent ceux sur le créneau « Transportail ». En effet, la durée de temps nécessaire pour qu’un créneau passe d’une phase à une autre est très variable, elle diffère d’un créneau à un autre. Il existe des créneaux qui se développent plus vite que d’autres. Plusieurs facteurs expliquent ces propos : la particularité du territoire, le contexte et le secteur d’activité dans lesquels se trouve le créneau.

«Le facteur temps est important, il y a des secteurs qui se développent plus vite que d’autres, surtout en technologie de l’information, ça se développe beaucoup plus vite que les autres types de clusters. Et puis tout dépend de la conjoncture économique comme je vous le dis, s’il y a des chocs technologiques, des fusions acquisitions des entreprises, de la proximité géographique aussi des entreprises et des organismes de soutien. C’est sûr qu’il y a beaucoup de facteurs qui rentrent en jeux. » QE6

« …si on compare les créneaux québécois par exemple aux pôles français ou aux pôles wallon. Le démarrage ça peut être été un petit peu plus long, parce qu’au Québec ils n’y avaient pas de structures existantes en matière de concertation ou de réseautage des entreprises économiques sur une base territoriale. Contrairement aux pays européens où ils existent des chambres de commerce et d’industrie, donc une certaine culture de réseautage, ce n’était pas du tout le cas au Québec. »QE1

«Oooh mon dieu. Ça je vous dirais c’est la partie où le clustering c’est un art et ce n’est pas une science. Dans un sens il y a tellement de facteurs qui influencent ça…C’est vraiment, je pense il y a tellement de facteurs économiques, géopolitiques que régionaux, qui influencent…Ça vari d’un secteur à un autre, d’un domaine à un autre, d’une région à une autre…Tout ça renforce l’idée que, selon ta position, selon ton marché, selon où tu es dans le monde, les cycles varient. Si t’as passé une étape, c’est parce que tu l’as faite avant que tu travail dessus. » QT1