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DÉVELOPPEMENT DES CLUSTERS

F. L E MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT DE K NOP ET O LKO

Ce modèle de développement d’un cluster est composé de cinq stades: identification, initiative, développement, maturité et transformation (Knop et Olko, 2011). Les recherches de Knop et Olko se basent sur les travaux de (Stachowicz, 2006a). Selon ce dernier, il existe trois mécanismes responsables de développement d’un cluster : la production et la gestion des connaissances K, la définition de la coordination et de la structure S et la construction de la confiance au sein du cluster T (voir figure ci-après).

Sölvell nous propose un modèle de développement qui est différent des modèles précédents, même s’il est composé des mêmes étapes que celles proposés par le réseau ISRN, notamment par (Cassidy, Davis, Arthurs et Wolfe, 2005) et (Menzel et Fornahl, 2006): naissance, développement, maturité et renaissance ou déclin. Selon ce modèle, le cycle de vie des clusters n’est pas rigide; les clusters ont une durée de vie différente et ne passent pas forcément par les mêmes phases de vie, plusieurs trajectoires sont possibles, cela dépend du contexte, de la particularité et de la nature du cluster.

Figure 10: Model KST (Knowledge, Structure and Trust) trios mécanismes du développement d’un cluster (Knop et Olko, 2011, p. 37)

L’idée principale de ce modèle est basée sur le développement des liens entre ces trois facteurs tout au long du processus de développement du cluster. L’absence des interactions entre ces facteurs pose des problèmes au niveau du développement du cluster. Les auteurs proposent un modèle de développement qui prend en considération les problèmes qui peuvent apparaitre au cours de chaque stade de développement et proposent des solutions à ces problèmes (Knop et Olko, 2011) (voir figure ci-dessous). Ce modèle implique deux variables :

§ Temps : le temps nécessaire pour le développement d’un cluster

§ Taille du cluster : le nombre d’acteurs impliqués dans le cluster comparé aux acteurs présent dans le même secteur et la même région.

Structure- distribution of tasks, functions and roles in a cooperation network

Trust- realisation of honest and cooperative behaviours in a network

Knowledge- processes and methods of acquiring information for the learning process and innovative actions within

the network

BACHIRI Hadjira | Thèse de doctorat| Chapitre II : Le cycle de vie des clusters, une méta-analyse des travaux sur le développement des cluster 75 Figure 11 : Modèle de cycle de vie d’un cluster et les problèmes rencontrés au cours de son développement (Knop et Olko, 2011, p. 358).

Identification :

Objectifs : le but de cette étape est de définir la nature d’acteurs potentiels d’un cluster,

la nature des interactions entre ces acteurs, le domaine d’activité du cluster ainsi que sa feuille de route stratégique.

Innovation : elle dépend de la nature des interactions entre les acteurs. Innover est la

vocation de la mise en place des clusters et le facteur qui incite les acteurs potentiels à s’engager dans de nouvelles activités.

Connaissance : c’est la somme des connaissances détenues par chaque acteur du

cluster.

Structure : c’est la structure de coordination et d’organisation. L’organisation est

assurée par les principaux initiateurs du cluster et le degré de formalité des activités dépend de la méthode de règlement de celui qui détient les moyens ou du pouvoir du leader. Les financements viennent généralement des acteurs externes, les dirigeants ou les acteurs utilisent rarement leurs fonds sauf s’ils sont certains de la rentabilité du projet.

Confiance : le niveau de confiance au sein du cluster dépend de l’intensité des

coopérations précédentes. Généralement dans cette étape de développement, le degré de confiance est très faible et les acteurs sont plutôt réservés par rapport à leurs échanges et leurs coopérations.

Initiative : c’est au début de la deuxième phase que nous pourrons observer le problème de la « crise de l’initiative ». Ce problème est lié au nombre important d’idées qui apparaissent en même temps, ce qui rend difficile de choisir la forme de coopération adéquate. La solution à ce problème est le développement par spécialisation.

Objectifs : définir les principes de coopération qui sont basés sur le maintien d’un

avantage concurrentiel et la diffusion des innovations.

Innovation : les clusters technologiques sont considérés comme étant les plus innovants. Connaissance : le transfert de connaissances et du savoir entre les acteurs se fait à

travers des réunions courantes, ce qui renforce ou réduit la nécessité de coopérations.

Structure : c’est le développement de coopérations et la définition du rôle de chaque

acteur. La plupart des actions restent à définir par les adhérents. Les acteurs du cluster espèrent avoir des informations récentes et concrètes.

Confiance : le niveau de confiance est toujours faible, des intérêts en commun et

divergents commencent à apparaitre. Dans cette étape, il s’agit principalement de garantir des compétences appropriées aux besoins du cluster.

Un problème de confiance (crise de confiance) apparait à la fin de cette étape. Les acteurs expriment leur peur par rapport à leur engagement et les interêts de la coopération. Ainsi que des questions se posent par rapport à la protection de la propriété intéléctuelle.

Développement de l’innovation : à ce stade, des projets en commun commencent à être mis en place. Le niveau de confiance entre les acteurs s’est amélioré (labellisation des projets en commun, réalisation des coopérations et intérations entre les acteurs..etc). A ce niveau, les acteurs continuent à controler et à surveiller jusqu'à la phase de maturité.

Objectifs : réalisation des projets innovants et création de la valeur ajoutée.

Innovation : elle dépend du domaine d’activité du cluster et de la nature des

BACHIRI Hadjira | Thèse de doctorat| Chapitre II : Le cycle de vie des clusters, une méta-analyse des travaux sur le développement des cluster 77

Connaissance : les echanges d’informations entre les acteurs d’un cluster dans cette

étape sont basées sur la diffusion de connaissances nécessaires pour réaliser des projets en commun.

Structure : à ce niveau, les acteurs du cluster créent des réseaux formalisés avec des

actions communes et des moyens de financement. Le financement du cluster est un financement mixte (interne et externe).

Confiance : dans cette étape les acteurs ont un niveau de confiance plus élévé, ceci est

justifié par la réalisation des projets en commun et l’augmentation des intéractions entre les acteurs du cluster.

Le développement des connaissances et l’augmentation du niveau de confiance génèrent un besoin de définition de la forme d’organisation et le développement de nouvelles compétences et des liens entre les acteurs du cluster. Cela conduit très souvent à des problèmes de « crise de structure » au niveau de la phase de maturité. La solution pour ce problème est de définir une nouvelle stratégie pour acquérir un avantage concurrentiel durable. Un niveau de confiance important suscite la création de nouveaux produits, rapproche les acteurs du cluster et introduit des standards et un système de certification interne...etc.

Maturité :

Objectifs : profiter des avantages liés à la coopération.

Innovation : pour les clusters technologiques (biotechnologies, bioénergie, les

TIC…etc.), la production de l’innovation est importante. Par contre, au niveau des clusters traditionnels (basés sur l’effet d’échelle, l’accès au marché, etc.), la production des innovations est moins importante.

Connaissance : c’est la création de connaissances tacites et explicites. La compétitivité

d’un cluster est basée sur les connaissances explicites et d’un système de communication efficace. Les connaissances tacites dans un cluster sont plutôt liées à la coopération et à la concurrence afin de maintenir un avantage concurrentiel durable.

Structure : les coopérations font l’objet d’un contrôle par les acteurs du cluster, nous

prenons comme exemple la vérification des méthodes de réalisation de nouveaux projets ainsi que de communication et de coordination entre les acteurs. Le poids des acteurs sur les décisions et les activités au sein d’un cluster est proportionnel à leur participation au financement du cluster.

Confiance : la confiance entre les acteurs d’un cluster se traduit par l’élaboration de

certaines relations standard, qui améliorent le fonctionnement du cluster.

La phase de maturité est caractérisée par une faible dynamique et peu de motivations des acteurs pour poursuivre la coopération. Les acteurs du cluster sont insatisfaits à cause de l’absence de nouvelles idées et de nouveaux acteurs. La phase de maturité nécessite souvent une amélioration de la production de l’innovation et une redéfinition de la feuille de route stratégique.

Transformation : le passage du cluster à cette étape de transformation est expliqué par une crise d’identité. Ce problème peut être résolu par des innovations ouvertes : c’est le fait de s’ouvrir à l’extérieur et de coopérer avec des acteurs nationaux et étranger afin d’augmenter la chance du cluster de développer et de diffuser de l’innovation (Chesbrough, Vanhaveberke& West, 2006).