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3.3. Catégories d’analyse

3.3.5. L’opinion publique

Comme le souligne Medina (2012), en faisant un examen rapide des propos de l’opinion publique, il est important de noter ce qui a été dit par Rousseau, l’opinion publique doit être comprise comme une expression de la volonté générale, une sorte de somme de volontés individuelles.

D’autre part, Kant a dit que l’opinion publique était la réalisation du concept d’illustration, de l’usage publique de la raison et du droit publique. Tandis que pour Hegel l’opinion publique était destinée à être un instrument par lequel la société a exprimé son soutien ou son mépris par rapport aux décisions du gouvernement ou pour les dirigeants eux-mêmes.

« Desde el punto de vista etimológico, la palabra ‘opinión’ proviene del latín opinionis, que se refiere al “juicio de un asunto de hecho, o algo incierto de algo que se sabe ser cierto, sea por demostración o fe87 » (Medina, 2012, p. 15)

Bien que, comme l’indiquait Capellán (2008), dès le XIXe siècle, quelques auteurs tels que Gabba ou Lippman (au XXe siècle) ont parlé de l’opinion publique en se basant sur des citoyens instruits et cultivés. Pour Habermas (1981), il existe des modèles variés et contradictoires de l’opinion publique, ce qui fait que de nouveaux moyens de trouver des citoyens actifs mais moins instruits et moins cultivés ont été mis en place à ce moment-là. Comme ça, l’opinion publique peut être définie comme l’opinion du peuple sur le public

87 Du point de vue étymologique, le mot «opinion» vient du latin opinionis, qui se réfère au "jugement d'un

(Ruiz, 1997). Ou comme le dit Zaller (2006), chaque opinion est un mélange entre une information et une prédisposition : Une information à partir d’une image mentale du sujet et une prédisposition qui motive un type de conclusion sur le sujet.

Comme indique Grossi (2007):

« Muchos han subrayado esta paradoja, ya destacada por Lippmann: la mayoría de los ciudadanos están poco interesados por la política, por lo público. Aunque tengan un nivel de competencia e información bastante escaso, sin embargo se atribuye validez democrática a la opinión expresada por todos... En todos los países occidentales los ciudadanos interesados, atentos, informados (y, por tanto, capaces de expresar opiniones competentes sobre problemas y cuestiones de interés colectivo) resultan siempre una neta minoría88 ». (Grossi, 2007, p. 79).

Ainsi, Sartori (2010) ajoute que la plupart des citoyens ne savent rien à propos des problèmes publics, et Sampedro (2000) déclare que l’opinion publique n’a pas de visage ou de voix, mais malgré cela, pour les personnes au pouvoir, il est essentiel de l’avoir de son côté (Aumônier, 2008).

Avec l’apparition d’Internet, ce qui se passe dans les réseaux socionumériques n’affecte pas l’opinion publique d’après Hong (2013). En général, pour constater des changements nécessaires, il est fondamental que les leaders d’opinion présents dans les réseaux socionumérique soient en faveur ou contre une position et aussi que les émotions jouent un rôle significatif (Jackson et Valentine, 2013).

Mais le climat de l’opinion, comme le souligne Noelle-Neumann (2011), dépend de qui vous parle et de qui reste silencieux. Et à son tour, cela dépend de la peur des êtres humains d’être

88 Beaucoup ont souligné ce paradoxe, comme l'a souligné Lippmann: la plupart des citoyens ne se

intéressent pas à la politique, pas non plus au sujet public. Même en ayant un niveau de compétence et d'information assez peu, la validité démocratique réside dans l'opinion exprimée par tous ... Dans tous les pays occidentaux les citoyens concernés, attentifs, et informés (et donc capables d'exprimer des opinions

142 isolés. En fait, quand quelqu’un pense que d’autres lui tournent le dos, il souffre tellement qu’il peut être facilement manipulé par sa propre sensibilité. Apparemment, la peur de l’isolement est la force qui commence la spirale du silence.

En ce qui concerne les opinions, il est dit que les personnes cherchent à maintenir un équilibre cognitif avec ce qu’ils pensent, afin de pouvoir réduire la dissonance et le bruit contre les idées contradictoires (Juin, 2012).

Ceci sans négliger les émotions impliquées dans une opinion quand il s’agit de se séparer d’un groupe. Ainsi, le pouvoir des émotions devient tout à fait significatif dans la participation politique (Jackson et Valentine, 2014).

Mais considérant également que, comme défendu par certains auteurs, l’utilisation de la technologie de l’information affecte peu le public, car avant d’en arriver là, les messages ont un processus de médiation à travers différents leaders d’opinion, ou ceux qui exercent le pouvoir, sur différents groupes de citoyens (Hong, 2013).

4. Unité d'analyse : les chroniqueurs, les éditoriaux, les premières pages, l'enquête numérique

Dans ce chapitre, des chroniqueurs ont été choisi afin de connaitre les sujets qu’ils traitaient pendant la campagne présidentielle de 2014 (du 25 avril au 16 juin). Ainsi, les éditoriaux et les premières pages de trois médias écrits ont été sélectionnés: El Tiempo, Semana et El Espectador. Mais aussi les tweets des cinq candidats à l'élection présidentielle ont été analysés: Juan Manuel Santos, Oscar Ivan Zuluaga, Marta Lucia Ramirez, Clara Lopez et Enrique Peñalosa. Finalement, a été analysé le résultat de l'enquête numérique qui a été faite auprès de quelques experts dans le domaine de l'utilisation des réseaux sociaux.