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3.3. Catégories d’analyse

3.3.1 Communication politique

La catégorie centrale qui est analysée dans ce document est la communication politique, définie selon Mazzoleni (2010), comme étant celle qui établit les relations entre les institutions politiques, les médias et les citoyens et qui trouve des composantes dans de nombreux secteurs, parmi lesquels on peut citer : la politique, la sociologie, l’anthropologie, la science de la communication et de l’opinion publique, la psychologie, la rhétorique et la publicité.

112 Figure 35. Organigramme de la communication politique sur Twitter (Elaboration propre, basé sur Mazzoleni,

2010)

De sorte que, à tous les niveaux, la volonté politique est nécessaire pour communiquer et pour se réaliser pleinement (Mercier, 2012). En fait, comme indiquait Lippmann, cité par Noelle- Neumann (2011), ce qui ne se compte pas n’existe pas; ou plus modestement les chances de faire partie de la réalité perçue sont minimes. Un point réitéré par Castells (2009), ce qui n’est pas dans les médias n’existe pas. Et Luhmann, dans le même texte de Noelle-Neumann, souligne l’importance de structurer l’attention, la sélection des sujets comme une phase de l’opinion publique, et de ne laisser aucun doute sur la pertinence des médias qui assument la tâche de sélection de ces questions.

Comme assure Toffler (1999), chacun de nous crée dans son cerveau un modèle de la réalité, un stock d’images. Certaines d’entre elles sont visuelles, d’autres auditives, et même tactiles. Mais le monde vu en images est nécessairement un monde de gros plans : des visages, un groupe, une rue, une maison (Sartori, 2000).

En effet, sans négliger que la nouvelle information vient à nous et nous sommes amenés à réviser continuellement et à un rythme de plus en plus rapide nos images d’archives (...) lesquelles sont de plus en plus temporaires (Toffler, 1999). Et cela se produit dans les sociétés où les êtres humains sont engagés dans la production et l’échange de contenu symbolique (Thompson, 1998).

Il ne faut pas oublier, alors, que la communication n’est pas seulement une ressource de la réalité, mais qu’aussi elle la précède et la crée (del Rey, 2011), ce qui en fait devenir le facteur clé dans la conclusion d’accords entre les domaines qui la composent et qui sont mentionnés par Mazzoleni (2010). Sans oublier que si la politique se réfère à un territoire et à des citoyens, la communication politique s’en réfère également (Marin, 2011). Ainsi, pour faire des discours qui fonctionnent, les discours doivent être référés à cette communauté (Luntz, 2007).

Donc, l’acte même de communiquer implique une relation avec le politique (Botero, 2006), sans oublier que très souvent, il s’agit surtout de vidéopolitique (Sartori, 2012), avec le danger de la distance qui existe avec une réalité présentée de façon légère où le temps de l’explication est sacrifié (Bañuelos, 2012). Dans ce qui précède, on a voulu voir de quelle manière évolue la communication avec l’émergence de nouveaux outils numériques qui font également partie de la communication politique (Sampedro, Sánchez et Poletti, 2013).

Sans omettre, comme le souligne McLuhan (1987), que les sociétés ont toujours été plus stéréotypées par le support véhiculant les informations (le contenant) par lesquels les hommes communiquent que par la communication en elle-même (le contenu). Ainsi, comme l’assure Wolton (2012) dans le texte analysé par Mercier, au sein de cette histoire mouvementée, la

114 période contemporaine introduit un changement politique important et commence à donner de la valeur aux questions liés à la communication, à la fois dans le rôle des médias dans les échanges de discours, comme, à l’heure actuelle, dans le rôle de l’opinion publique (...) Intuitivement, la communication politique concerne tout ce qui touche la production et l’échange de différents discours politiques repris par les médias.

La campagne électorale, partie importante de la communication politique, est une histoire, ou un scénario, où coexistent plusieurs récits dans lesquels « un conflit est représenté avec un scénario, une interprétation théâtralisée, une division des rôles; avec l’approche du problème, la recherche de solution, et le résultat et dans lequel le triomphe d’un personnage se fait au détriment d’une ou plusieurs autres personnes » (Rey Morato, 2007, 2011).

Mais comme le souligne Botero (2006), citant Wolton, toute politique à un moment donné devient de la communication politique dans le sens où elle est constamment objet de débats et de communications et, il continue en citant Médina et García (2001), tout acte de communication est un acte politique. L’acte de communiquer implique non seulement la relation avec la politique, mais aussi avec le public au sens de l’intérêt général et collectif qui se rapporte à eux.

Pour Wolton cité par Mazzoleni (2010), la communication politique est l’espace dans lequel sont échangés les discours des trois acteurs ayant la légitimité de parler publiquement de la politique : Les politiciens, les journalistes et l’opinion publique. Plus tard, Mazzoleni indique que Wolton a ajouté à sa réflexion que le processus par lequel, dans une période de temps donnée, se distinguent, parmi de nombreux arguments possibles, les thèmes autour desquels se produisent des confrontations politiques (cf. figure 36, le flux de la communication politique).

Ainsi, la communication politique est une force tant pour le consensus que pour le conflit.

Figure 36. Flux de communication politique (Elaboration propre, basé sur Castells, 2010 et Mazolenni, 2010) Sur ce, il ajoute que, selon Ortega (2011), la politique de masse qui pourrait mobiliser de larges secteurs de la société à travers des idéologies et des partis, a été transférée vers un autre type de politique : la campagne électorale, laquelle a substitué l’idéologie par le marketing, le parti par des experts électoraux et la mobilisation par la communication politique. Tout ce qui est public s’est ensuite retrouvé dans les médias. Désormais la sphère publique, dans laquelle la politique doit entrer en concurrence avec d’autres acteurs et institutions, est établie dans le cadre de la communication médiatique.