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4.2 Les eets dynamiques

4.2.2 L'eet de liquet

Ave l'eetde liquet,nousabordonslaquestiondela apa itéd'engageme ntlimitée

durégulateur, que nousretrouverons dansla se tion suivante, onsa rée auxinves-

tissements.Làen ore, laprise en omptedela rédibilitédurégulateur onstitueun

Régulation et révélation : la mena e de rat het ee t

Dans un adre statiquede séle tion adverse, nousavonsrappelé que les entreprises

étaientamenéesàrévélerleurprodu tivité,ené hanged'unerente informationnel le.

Toutefois, lorsque l'on onsidère la régulation dans un adre dynamique, le modèle

statiquene peut pasêtretransposésimplement à haque période.En eet,à l'issue

de lapremière période, le régulateur étant informé de la produ tivité de l'agent, il

estin itéàexploiter elle- isans oût. Ainsi,plutt quede maintenir un ontratré-

vélateur oûteux (alorsqu'il n'aplus rienàapprendre), ilpréféreraorirun ontrat

sans rente informationnel le. Mais l'agent anti ipe e omportement opportuniste; il

préfère alors réduire sa rente en première période, an de onserver une part d'in-

formation stratégique pour la suite. Le problème naît don de e que le régulateur

ne peut pass'engager rédiblement à ne pas agirde façon opportuniste. De e fait,

l'agent, raignant une réévaluationdu ontrat, tend àne révéler quetardivement sa

ara téristique. C'est e qu'on appelle l'eetde liquet ( rat het ee t).

Les ontrats de long termede Faure-Grimaud & Rei he (2003)

Dansunmodèledeséle tionadverseparti ulier,Faure-Grimaud&Rei he(2003)[69℄

montrentquela on lusionde ontratsdelongterme(qu'ilsspé ient)résoutlepro-

blème d'engagement . Dans le adre de Crémer & M Lean (1988) [66℄, ils montrent

qu'une série de ontrats de ourt terme permet d'atteindre la solution de premier

rangà haquepériode.Ils onsidèrentunmodèleave deuxagentsneutresaurisque,

dont les ara téristiques

β

i

∈ {β; β}

sont orrélées. Le mé anisme qu'ils proposent

onsisteà oriren premièrepériodeun ontrat omparatif révélateurdelongterme.

Andeprévenirl'eetde liquet,la ontrainted'in itationdesentreprisese ientes

faitintervenirlasommea tualiséedesutilitésqu'ellesauraientsielless'annonçaient

ine ientes. Ce ontrat xe la produ tion à son niveau optimal, et ne laisse, en

moyenne, au unerente auxentreprises. Lorsdespériodessuivantes,toutel'informa-

tionayant étérévélée,lerégulateurse ontente demaintenir leniveaudeprodu tion

optimal, et de rembourser les oûts orrespondants 9

.

Ce mé anisme, qui extrait la totalité des rentes dès la première période, n'est

plus onditionnéparla apa itéd'engageme nt durégulateur. Toutefois, esrésultats

séduisants reposent sur la neutralité au risque des entreprises qui sont mena ées

d'une pénalité élevée à lapremière période.En eet, nous avonsvuave lemodèle

dePouyet(2002)[85℄qu'uneentreprisequireporteune ara téristiqueine iente

β

, tandisquel'autres'annon ee ienteave

β

,estfortementpénalisée.Cetteentreprise est pourtant sus eptible d'être honnête

10 .

9

Cetraitementdissymétriquejustie,selonlesauteurs,lesraresmisesen÷uvreobservéesdela

on urren epar omparaison.Celle- in'intervient,enfait,qu'àlapremièrepériode. 10

Rappelons que nous ne sommes pas, i i, dans la même onguration qu'Auriol & Laont

(1992) [56℄.La ara téristique

β

du modèledeFaure-GrimaudetRei hen'est pas ommune aux deux entreprises, ontrairement au

b

d'Auriol et Laont. Il est don probable que deux agents annon enthonnêtementdes ara téristiquesdiérentes.

Cons ients du oût élevé supporté par une entreprise pénalisée en première pé-

riode, les auteurs envisagent que le montant des transferts négatifs soit limité. Ils

montrent alors que seulun ontratde longterme, qui étale lapénalité toutau long

delapériode, permet de retrouver lasolution depremier rang.Signalons également

qu'ilsproposent une variante à leur mé anisme, lorsqu'une seule entreprise produit

surlemar hé.À onditionqu'unedeuxièmeentreprisemena e d'entrerplustardsur

lemar hé, ils montrent qu'un ontrat de long terme permet, là en ore, d'atteindre

l'optimum depremier rang 11

.

Demêmequepourlesmodèlesstatiquesélémentaire s,nouspréféronsnous on en-

trer sur un modèle qui n'impose pasque les agentsneutres au risque parti ipent à

une loterie. Nous détaillons don , dans les paragraphes qui suivent, le modèle de

Meyer &Vi kers(1997) [80℄.

Le modèle de Meyer & Vi kers (1997)

Meyer & Vi kers (1997) [80℄ onsidèrent un mé anisme de omparaison bi-agent,

dansune onguratio n d'aléa moral et de séle tion adverse ex ante. Rappelons que

dans un ontexte de séle tion adverse ex ante, la on lusion du ontrat intervient

avant que l'entreprise ait onnaissan e de sa ara téristique exogène. Meyer et Vi-

kers distinguent l'usage, impli ite ou expli ite,des omparaisonspar lerégulateur.

Le re ours impli ite aux omparaisons onsiste à xer les gains de produ tivité

d'un mé anisme de pri e ap à l'aide de elles- i 12

. Le re ours expli ite aux

omparaisons orrespond à une mise en ÷uvre plus formelle de la on urren e par

omparaison 13

.

Casdes omparaisonsimpli ites: MeyeretVi kers onsidèrentque haqueen-

treprise

i

,neutreaurisque,est hargéed'uneprodu tionunitairepourdeuxpériodes. Safon tion d'utilités'é rit :

Ui

=

2

X

t=1

pi,t− Ci,t− ψ(ei,t) =

2

X

t=1

pi,t− k + (βi− ei,t+ θi,t)− ψ(ei,t)

p

,

C

et

ψ(.)

désignentrespe tivementleprix,le oûtdeprodu tionetladésutilité àl'eort,

k

orrespond aux oûts xes,

β

estla ara téristique delarme,

e

estl'eort fournipar l'entreprise, et

θ

estl'aléa exogène d'espéran enulle.

11

L'idée onsisteàrégulerave des ontrats ostplusl'opérateurhistoriquetantqu'ilestseulsur

lemar hé.Lorsqu'unnouvelentrantapparaît,le ontratdevient omparatif, ommedansle adre

duopolistique, ave lapossibilité depénalités rétroa tives. Anti ipant ela, l'opérateur historique

révèlehonnêtementsaprodu tivité,dèslapremièrepériode. 12

Cette pratique orrespond à elle du régulateur britannique hargé de la distribution et de

l'assainissementdel'eau. 13

Signalonségalement queMeyeretVi kersdé linentleur modèleselonqu'il estappliqué àla

I i, le régulateur utilise les omparaisons de façon impli ite an de xer le prix

pourlapro hainepériode.Ilxe eprixauniveaudu oûtespéré, onditionnellement

au résultat antérieur de l'entreprise, et à elui de sa on urrente. Dans le as des

ontrats individuels, les auteurs montrent que l'eort de première période est sous-

optimal, enraison del'eet de liquet.Eneet, eteort ontribue àréduire leprix

dedeuxième période,à ausede l'informationqu'il véhi ulesurla ara téristique

β

. Ainsi,lere oursaux omparaisonspeutêtrebénéques'ilapporteaurégulateurune

information plus pré ise sur la ara téristique

β

. Le régulateur xe alors le prix de deuxièmepériodeena ordantmoinsdepoidsaurésultatdel'entrepriseenpremière

période. Dans e as, l'eetde liquet estatténué.

Meyer et Vi kersdémontrent quel'usage impli ite des omparaisons améliore la

solution des ontrats individuels pour orr(

β

i; βj

)

>

orr(

θi; θj

). L'eet de liquet est atténué par les omparaisons lorsque les ara téristiques des entreprises sont

davantage orrélées quelesaléas 14

.

Cas de la on urren e par omparaison : Nous onsidérons à présent le as

oùlerégulateurassoitexpli itement le ontrat d'uneentreprise surlesperforman es

d'un on urrent, en plus des siennes. Un tel ontrat engendre, d'une part, un eet

statiqued'assuran e ontrelerisquegrâ eàla on urren epar omparaison.D'autre

part, il introduit un eet de liquet dynamique. Meyer et Vi kers montrent que le

surplus peut être additivement dé omposé endeux termes, orrespondant ha un à

l'un de es eets.Les agentspouvant désormaisprésenterde l'aversionau risque,le

terme d'assuran e ontrelerisqueesttoujourspositif. Enrevan he,l'eetde liquet

peut ompenser e gain.

MeyeretVi kersneparviennentpasà ara tériser analytiquementles onditions

favorablesàla on urren epar omparaison.Toutefois,ilsremarquentqu'enplusde

quelques asparti uliers, lesurplusest positif dansles onditions suivantes:

 orr

i; βj) >

orr

(θi; θj) > 0

; on retrouve la ondition pré édente : la orré- lation des ara téristiques doitêtre supérieure à elle desaléas,

et

 lesentreprises sontfaiblement neutres au risque.

ou

 var(

θ

)

>



1/(√3− 1) − 1

var(

β

); la varian e des aléas ne doit pas être trop inférieure à elledes ara téristiques.

Les auteurs proposent ensuite quelques simulations numériques de résultats en

fon tion de esparamètres.

Nousretenonsdon ,unefoisdeplus,qu'uneforte orrélationentrelesentreprises

est né essairepour assurer l'e ien e du mé anisme omparatif. Notons ependant

14

Ce résultat estvalable pourdes orrélations positives, maisles auteursl'expriment de façon

générale,quelquesoitlesignedes orrélations. Signalonségalementque erésultatestl'opposéde

eluiobtenupourlarelation dirigeant-a tionnaires. Eneet,dans e as, uneréputationdeforte

produ tivitépermetaudirigeantd'augmentersarémunérationsurlespériodessuivantes.Ilestainsi

qu'il est possible de supprimer totalement l'eet de liquet, en rompant la dépen-

dan e entre les oûts de l'entreprise et sarémunératio n. Cela orrespond au modèle

pré onisé par Shleifer. En pratique, un nombre élevé d'entreprises impliquées dans

lemé anismepermet dediluer l'eet individuel danslamoyenne du se teur.

L'introdu tion de la dimension temporelle dans notreanalyse de la on urren e

par omparaison fait don apparaître de nouveaux eets dont le régulateur doit se

prémunir. Il onvient en parti ulier d'être parti ulière ment vigilant fa e à l'appa-

rition de la ollusion ta ite. L'eet de liquet, en revan he, peut fa ilement être

atténué lorsque la on urren e par omparaison est mise en ÷uvre judi ieusement.

Dans e as, les mé anismes omparatifs réduisent les eets de la apa ité limitée

d'engageme nt du régulateur. Mais ette apa ité limitée d'engageme nt peut avoir

d'autres onséquen es, notamment en terme d'in itation s à investir. C'est laraison

pourlaquellenousanalysonsdansladernièrese tionlaquestiondesinvestissements,

lorsqueles entreprisessont réguléespar la on urren e par omparaison.