• Aucun résultat trouvé

L’Histoire de l’Algérie une série de crises : Dans un contexte historique en

La notion de crise a toujours été vécue comme une fatalité, ceci dit la crise et perçue différemment d’un individu à un autre et d’un pays à un autre. Bouziane BenAchour est en phase avec les faits historiques, il s’octroie une certaine fantaisie et une liberté créatrices. L’auteur se base sur l’histoire en crise mais brode autour une histoire imaginée.

Ce type d’écriture BenAchourienne se construit surtout par la figure du personnage, il présente une certaine perception de la personne : une certaine idée de l’homme, une certaine vision du monde en particulier son pays en état de crise, à travers son masque. comme celui du théâtre grec qui joue le jeu scénique, Ce masque est complexe, car une figure romanesque est à la fois le personnage ayant un rôle et l’acteur chargé de le jouer. Il a un rôle à jouer et une fonction à assumer en tant qu’acteur.

Le personnage de roman est le porte-parole d’un narrateur exprimant par une écriture les multiples aspects de sa conscience mise à nue à travers le monologue.

Mais ce qui est évident à chaque page, chez Bouziane BenAchour, c’est ce réquisitoire contre la crise , une crise subie par son pays, se matérialisant par les affres du terrorisme mais aussi la colonisations et la crises des migrants .

Un impératif auquel nous voulions nous soumettre dans ce chapitre. À travers l’étude de la crise dans le texte de BenAchour.

Mais avant cela définissons la notion de crise :

La crise est une impasse vécue par, un grand nombre d’individu, elle est considérée comme une étape très importante dans le cheminement d’une vie, que ce soit positivement (fédérateur de création) ou négativement avec le taux de souffrance que cela fédère et comporte.

En termes d’hexagones, le traitement fait de la crise sera forcement idéologique.

Une idéologie que nous allons lire à travers la production littéraire d’une époque donnée, désignée par le concept de contexte ou a quoi réfère cette production littéraire. Justement ce que nous allons analyser dans ce qui va suivre c’est cette notion d’analyse contextuelle pour questionner le discours de l’auteur, en somme que veut nous dire Bouziane BenAchour à travers ses écrits ?

Pour répondre à l’analyse du discours ; nous allons nous pencher sur la cette notion du discours, qui va être notre outillage théorique pour l’élaboration de cette partie.

Il faut rappeler, tout d’abord, que la notion de contexte en analyse du discours est indissociable au texte.

« La littérature n’est pas une parole qui peut ou doit être fausse, à l’opposé de la parole des sciences, c’est une parole qui, précisément, ne se laisse pas soumettre à l’épreuve de vérité, elle n’est ni vrai ni fausse, poser cette question n’a pas de sens : c’est ce qui définit son statut même de fiction »96.

La littérature est sujette à une influence très forte, du contexte sociohistorique qui l’entoure.

A ce sujet Maingueneau souligne :

« Hors contexte, on ne peut assigner un sens à un énoncé. »97

Théoriquement parlant le discours, traduit la présence de celui qui parle dans un énoncé ; il consiste au faîte à définir le locuteur et allocutaire (tu), d’un processus délocutif (il).

« le discours s’appuis sur les concepts et les théories comme celle de l’énonciation, le fonctionnalisme, la narratologie, la linguistique, la pragmatique ou du langage, le discours est le synonyme de parole et il s’opposerait à la langue, puisque « la langue n’est pas une fonction du sujet parlant elle est un produit que l’individu enregistre passivement , elle ne

96 Ibid. p.35

97

s’oppose jamais par préméditation, à la parole puisque elle est au contraire un acte individuel de volonté, d’intelligence quant à la langue elle relève de la mémoire : » la langue existe dans la collectivité que, sous la forme d’une somme d’empreinte déposées dans chaque cerveau à peu prés comme un dictionnaire dont tous les exemplaires identiques seraient répartis entre les individus »98

L’opposition, entre les deux notions : la langue / la parole devient une opposition entre un code homogène, un système de règles universelles de liberté, et de spontanéité qui échappent à toute convention

Langue : règles, homogénéité, rigueurs, système : objectivité Parole : liberté, spontanéité, subjectivité

Nous aborderons l’attitude du locuteur par rapport à son propre discours ou il adhère ou il reste distant tout au long de cette partie du travail, mais la question qui se pose ici : Quel statut conférer à cette parole, à ce genre de discours, puisque plusieurs paroles et discours viennent s’intercaler au discours du locuteur qui rappelons le, sont émis d’un instant présent; on trouve plusieurs situations, ou la prise de conscience collective pourrait traduire le discours de l’auteur, par exemple des remontrances que fait la « mémé » elle prend la parole pour critiquer les collectivités locale du village pour leur négligences :

« Il lui était loisible de faire son cinéma par le discours, en faisant rêver des âmes en peine et à « Fillage-Diss » ce n’était ça qui manquait. Tous les chantiers étaient à l’arrêt, même les rêves dans ce village aussi recroquevillé qu’une tribu qui a perdu son cheikh dans une tempête de sable. »SO P13 Le discours n’est pas une réalité évidente, un objet concret, offert à l’intuition mais le résultat d’une construction (argumentatif, explicatif,

polémique, satirique ...) on pourrait également opposer une langue dite naturelle qui serait sans règles, celle de la conversation » :

« Elle déploiera ainsi un nombre incalculable d’astuces pour rétablir sa passerelle du mythe avec ce passé chaque jour magnifié un peu plus. « J’y arriverai, se persuadait-t-elle de cet écho virtuel, ce n’est qu’une question de patience et la patience j’en ai à revendre »

Là encore le discours est maquillé ; Cette démarche romanesque, on peut la retrouver dans bon nombre d’œuvres de littérature maghrébine, comme dans «Discours établi dans la société » qui insiste généralement sur l'image collective véhiculée par l’idéologie, le discours religieux et le discours officiel.

1. Singularité des écrivains de la crise

Cette écriture si singulière, introduite ces dernières années et surtout à partir des crises politiques qui ont secoué le pays se décline donc par une hybridité du « je ». ce « je » maquillé et des fois déclaré, dans ce sens Rachid Mokhtari nous dit :

« A partir de 2000, certes, il y eu émergence de talents qui ne sont pas représentatifs d'une idéologie politique. Il y a une palette de profils qui sont venus au roman par des individualités et des subjectivités. Si pour les fondateurs, le «je» est un je de construction et d'affirmation, ce n'est pas le cas pour les nouveaux.

Ce «je» se déconstruit. Il ne se nourrit pas de l'histoire et de l'idéologie. C'est un «je» qui est crée pour la langue. «On supporte, dira-t-il, le tragique par l'horreur. Après l'horreur, on n'écrit pas différemment, c'est par le biais de la subjectivité qu'on perçoit l'horreur».

Les publications de plusieurs textes et écrits romanesques, a partir des années 90 mettent en évidence les exactions qui battaient leurs pleins à cette époque là, les auteurs se devaient de mettre en exergue des tranches de vies individuelles et collectives dans une Algérie qui faisait face à une situation tragique, Ces écritures reflètent les caractéristiques suivantes :

Nous avons l’impression que l’écriture est en chantier et cette nouvelle génération d’écrivains y expérimente de nouvelles formes d’expression.

Ces écrits, pour la plus part, ont été édités dans des maisons d’édition privées, et contrairement aux œuvres connues de leurs pères publiées avant, ils n’ont pas jouit du soutien public des institutions d’édition et de diffusion de l’état, ce qui confère dans une certaine mesure une liberté mais aussi rappelle le chao que vivait ce secteur lors de la décennie noire.

Les écrivains remettent en cause les fondements idéologiques, politiques, socio- culturels et religieux.

Les nouveaux écrivains déconstruisent l’écriture, ils abolissent les canons du roman dit traditionnel.

Ils s’éloignent de l’écriture traditionnelle en termes de narratologie et son effet logique constructif, de causalité et l’enchaînement du temps et de l’action. La nouveauté du texte réside dans la fragmentation du dire tel qu’il se présente sans hiérarchisation aucune.

Le terreau reste le « back ground » culturel et surtout historique 1.1.

La succession des crises, une fatalité historique

La succession des crises est quant à elle une fatalité historique qui revient dans chaque œuvre et qui est transcrite a chaque fois de façon redondante, d’ailleurs le terme CRISE est définit selon le dictionnaire Larousse comme :« La crise est une rupture d'équilibre…. une crise est un changement rapide et grave intervenant » mais qu’en est il de notre corpus ?

L’écriture de la crise dans l’œuvre de Bouziane BenAchour se matérialise essentiellement par l’omniprésence de la violence des situations, de la violence verbale mais aussi par la violence des chutes des trames racontées puisque toutes

les œuvres de Bouziane BenAchour finissent mal, les personnages terminent dans la déchéance la plus totale,

Ils vivent une crise personnelle, mais aussi financière pour enfin aboutir au background qui fait échos aux histoires la crise politique du pays pour illustrer nos propos nous avons choisi Bientôt finira la peine

« Ma mère ayant quitté trop tôt ce monde, j’ai grandi sans véritable affection, et mon père a trop peu existé pour moi sauf pour les fins de journée où je lui remettais ma recette du jour. C’est ce qui explique, peut-être, mon détachement actuel. Au jour d’aujourd’hui, je ne me reconnais plus aucune filiation autre que la tienne, c’est toi ma famille et ma descendance interrompue… »BFLP P94

Nous avons l’impression que le passé composé établie des niveaux temporels pluriels dans la narration.

D’un coté Bouziane BenAchour utilise le futur pour préciser que le personnage central subit beaucoup de pressions dans ses deux espaces sociaux, le besoin de dire, de dénoncer est plus fort que le silence. Dire sa douleur et sa souffrance, son refus. Dire aussi son combat contre un sentiment de marginalité et de colère qui le broie, plus fort que la mort.

La souffrance, le mal être, l’angoisse, la peur est des thèmes abordés la récurrence est mise en avant; et pour la répétition au niveau des verbes