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BenAchour , entre écriture romanesque et écriture historique

L’Histoire et la Mémoire chez BenAchour

2. BenAchour , entre écriture romanesque et écriture historique

Le jumelage entre rigidité historique et fantaisie littéraire semble faire bon ménage. Ces auteurs modernes ou actuels semblent faire des récits littéraires avec un fonds historique ; selon Paul Ricoeur qui a montré, à l'occasion d'une

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communication aux journées pédagogiques de coordination entre l'enseignement de la philosophie et celui de l'histoire, datant de 1952 que :

« L’histoire relève d'une épistémologie mixte, d'un entrelacement d'objectivité et de subjectivité, d'explication et de compréhension Dialectique du même et de l'autre éloigné dans le temps, confrontation entre le langage contemporain et une situation révolue» 57

Bouziane BenAchour fait donc évoluer son imaginaire en faisant constamment appel à la réalité historique « Le langage historique est nécessairement équivoque. »58

Le référent historique est omniprésent voir même envahissant, D’ailleurs la succession de faits marquants de l’Histoire du pays est à chaque fois retranscrite dans les productions littéraires à travers toutes les époques.

Entendons-nous à soutenir que l'histoire est une science, même si le récit du passé donne à l’historien le plein pouvoir à hiérarchiser les faits, objectivement parlants « tel qu’ils sont », autrement dit que l’historien se doit d’être absolument neutre et s’effacer derrière les faits. L’écrivain est en dehors de cette supposition ; n’importe quel auteur s’inspire du fait historique et le remet en littérature à sa façon.

Il faut dire que Bouziane BenAchour évoque bel et bien la superposition de l’Histoire moderne algérienne, il y incorpore des éléments clés de l’Histoire, il utilise pour cela un style hiérarchisé pour expliquer cette histoire si traumatisante, il affirme que la situation actuelle est la somme de ces étapes historiques.

La décennie noire est venue comme une suite logique parce que nous somme dans une pérennité historique logique. Mais est ce pour autant accorder du crédit aux propos de notre auteur et considérer ses écrits comme fiables et historiques ?

57http://elec.enc.sorbonne.fr/conferences/dosse, consulté le 02.02 .2012

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Considérant la nécessaire prise en compte de l'événementiel, Paul Ricœur définit la fonction de l'historien, comme étant :

« Celle de l'exploration de ce qui relève de l'humanité : Ce rappel sonne quelquefois comme un réveil quand l'historien est tenté de renier son intention fondamentale et de céder à la fascination d'une fausse objectivité : celle d'une histoire où il n'y aurait plus que des structures, des forces, des institutions et non plus des hommes et des valeurs humaines. »59

L’écriture de BenAchour utilise des aspects référentiels à partir d’indices spatiotemporels historiques et culturels. Ces différents éléments sont authentiques ou à inspiration réelle. Pour cela, l’auteur s’appuie sur des données historiques et anthropologiques :

« Une structure propre à la culture occidentale moderne s'indique sans doute en cette historiographie : l’intelligibilité s'instaure dans un rapport à l'autre; elle se déplace […] en modifiant ce dont elle fait son « autre » le sauvage, le passé, le peuple, le fou, l'enfant, le tiers monde. À travers ces variantes entre elles hétéronomes ethnologie, histoire, psychiatrie, pédagogie, etc.-, se déploie une problématique articulant un savoir-dire sur ce que l'autre tait, et garantissant le travail interprétatif d'une science humaine par la frontière qui le distingue d'une région qui l'attend pour être connue. »60

59

Op, cite. P 212

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Cependant distanciation temporelle, relève d’un faux-semblant que nous pourrons trouver chez le romancier.

La fiction est l’élément fondamental dans lequel s’inscrit le roman, par fiction nous entendons (au sens large la fiction par opposition à la réalité) quelque chose d’artificiel, de construit, d’imaginé.

Michel de Céteau a situé l’opération historiographique dans cet entre-deux qui se situe entre le langage d’hier et celui, contemporain, de l’historien.

Michel de Certeau nous interpelle par l’impossibilité de dire ce passé sans aucune équivoque, l’incursion du présent est inévitable, plus loin il affirme

« Il m’échappait ou plutôt je commençais à m’apercevoir qu’il m’échappait. C’est de ce moment, toujours réparti dans le temps, que la date de naissance de l’historien. C’est cette absence qui constitue le discours historique … l’historien est censé faire abstraction de son point de vue propre »61.

Dans une étude comparative entre Ricœur et Certeau faite par François Dosse intitulé « Paul Ricœur, Michel de Certeau et l’Histoire : entre le dire et le

faire »62 nous apprend que c’est une traversée expérientielle à laquelle nous invite Certeau dans sa construction d’une anthropologie du croire.

« Le fait d’exhumer le passé ne correspond ni au mythe (…) ni au goût antiquaire des érudits, mais il est toujours éclairé par le devenir et doit nourrir l’invention du quotidien (...) Là encore, comme chez Ricœur, c’est l’événement qui est maître par sa capacité à altérer et à mettre en mouvement :

61Ibid.

62 « Paul Ricœur, Michel de Certeau et l’Histoire : entre le dire et le faire » mise en ligne Mardi 22 avril 2003

« L’essentiel est de se rendre « poreuse » à l’événement, de se laisser « atteindre », « changer » par l’autre, d’en être « altéré », « blessé » » Tout ce travail d’érudition historique est donc animé chez Certeau par le souci d’éclairer son siècle, le XXe

siècle, en élucidant ce qu’il qualifie en 1971 de « rupture instauratrice »63.

Si nous prenons cette citation en pratique et en fonction de notre corpus nous nous apercevons que corpus soumis à notre réflexion n’est pas historique et notre auteur ne peut prétendre faire office d’Historien.

Dans son livre « La Mémoire collective »64, Maurice Halbwaches note que : « L’histoire est le recueil des faits qui ont occupé la plus grande place dans la mémoire des hommes mais lus dans les livres et enseignés à l’école, les événements passés sont choisis, rapportés et classés selon les nécessités. C’est que, en général, l’histoire ne commence qu’au moment où finit la tradition, moment où se décompose ou s’éteint la mémoire sociale »65.

Le travail sur le passé est à ce titre analogue au travail analytique, selon Certeau puisque il estime que négliger le passé revient à le laisser intact à notre insu et donc vivre sous sa tutelle, alors que l’opération historiographique rend possible de penser le futur du passé: «Paradoxalement, la tradition s’offre donc un champ de possibles »

Plus loin il affirme que L’opération, historiographique trouve donc son prolongement dans les analyses des manières de faire dans la vie quotidienne. Certeau y voit les manifestations polymorphes de l’intelligence immédiate, rusée

63Ibid.

64 Fait référence aux représentations qu'un groupe partage de son passé

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et faite d’astuces, de tactiques mises en œuvre par les consommateurs qui ne se laissent pas réduire à la passivité mais produisent par leur manière singulière de s’approprier les biens culturels. Nous réitérons la résultante et le fait que notre auteur n’est pas historien.

En ce qui concerne l’historien, justement, G. Thuillier définit ce qu’il appelle les devoirs d’états de l’historien :

« Les Devoirs d’état de

l’historien sont L’impartialité, l’honnêteté, la prudence, l’érudition, la clarté ; ce sont des règles qui touchent à la morale de l’historien »66

.

Il est donc important de souligner encore une fois que n’importe quel auteur, dans son texte, ne prétend pas faire œuvre d’historien puisqu’il ne peut pas être impartial, il se dit seulement témoin.

L’historiographie ne peut être définie sans sa la relation à l’autre et son analyse par rapport aux comportements de l’autre,

« (…) qu’il soit un grand homme d’État ou un humble observateur du théâtre du monde politique, il distribue l’éloge ou le blâme »67

.

Toutefois, Bouziane BenAchour tente de donner un semblant d’objectivité, pour donner du crédit à ses propos, cette façon de faire est la caractéristique principale de tout écrit historique.

« Ce n’est pas à un recueillement que je me livre mais à une réécriture de l’histoire et à ma manière insistait-elle » S.O. p.19.

Dans cette perspective, nous sommes face à un dilemme : Bouziane BenAchour d’un côté, évoque les faits historiques du pays mais d’un autre côté, essaye de les romancer et de ce fait ne prétend nullement écrire l’Histoire, puisqu’ il n’a pas l’outillage de l’historien.

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Ibid.

Bouziane BenAchour fait tout simplement dans l’explication, puisque à un moment donné il nous développe cette idée du traumatisme subie par son pays comme une fatalité et une suite logique aux crises, des crises ayant trait à la décennie noire.

Cela est compréhensible par l’évocation de la banalité de la mort, la violence verbale et comportementale qui sont justifiées aux lecteurs par l’effet historique. En effet nous comprenons à travers la lecture de notre corpus que si le comportement des individus algérien est violent, c’est à cause de l’histoire du pays et que l’Algérie a toujours subie cette violence, cause directe de la superposition différentes strates colonisatrices.

Un traumatisme traduit par de l’aliénation mentale et une violence comportementale. Le champ littéraire interprète une voix dont l’esthétique est largement influencée non seulement par son contexte d’élaboration mais aussi par le niveau d’instruction de son auteur. Autrement dit, les influences politiques, culturelles et sociales en vigueur dans l’espace et dans le temps de l’élaboration du discours littéraire lui confèrent sa forme et son orientation aussi bien thématique qu’esthétique.

Il écrit dans la finalité d’extérioriser une peur, pour la mieux la maitriser puis la comprendre. Mais comment opérer cette reconstitution de l’histoire algérienne ?

2.1. La reconstitution L’Histoire algérienne : Sentinelle oubliée Par :

La reconstitution de la guerre coloniale franco-algérienne du XIXème siècle et de la guerre de libération au XXème siècle

L’évocation de quelques moments de l’Histoire poste indépendante et l’évocation de l’Histoire contemporaine de l’Algérie •

BenAchour met l’accent sur le fait que l’Histoire de l’Algérie son pays est mémorisé surtout par une transmission orale, les deux modes d’expression (écriture et oralité) se retrouvant donc mis en scène dans la narration de l’Histoire.

transculturelle, il fait un justificatif de cela par l’utilisation de plusieurs éléments extratextuels comme l’évocation de l’islam qu’il veut conjuguer avec les influences outre mer ou encore en mettant la référence encore une fois à la colonisation.

Nous prétendons que cette identité transculturelle est un trait caractéristique aussi bien de l’identité culturelle du Maghreb que celle de l’identité individuelle de l’auteur, liant donc les trois types d’histoires dans sentinelle oubliée ; mais aussi dans bientôt finira la peine où le personnage de la chrétienne symbolise le fantasme mais aussi le péché

L’histoire familiale est représentée dans sentinelle oubliée Par : L’évocation de la généalogie féminine

Le grand axe de la narration est établi par l’histoire de la grand-mère (maternelle), de la mère, et de sa fille. La généalogie féminine est transmise par la mémoire féminine, c’est donc une histoire orale :

L’auteur met l’accent sur son histoire familiale féminine : elle mentionne que jusqu’à présent seule l’histoire des pères était représentée, dans la mémoire des femmes de la famille :

C’est ainsi que BenAchour décrit les femmes de famille comme dépositaires et héritières de la baraka, fait par lequel l’ordre patriarcal des sociétés maghrébines est défié. Au niveau structurel, la narration de cet événement lie les deux textes dix années de solitude, sentinelle oubliée (la micro séquence de hajiira)

3. Sentinelle oubliée : un roman aux trois temporalités Historiques ?

Le roman Sentinelle oubliée revient à travers trois moments de l’histoire algérienne, nés d’un instant présent sur une vision de l’Histoire algérienne, les moments les plus important, les plus marquants l’auteur les fragmente en trois grandes parties ou le référent histoire est omniprésent, la symbolique aussi.

D’abord, la révolution et son soubassement, la lutte de libération nationale, présentées de façon frénétique par une grand-mère.

Voulant à tout prix réhabiliter la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour une Algérie devenue quelque peut oublieuse, cette aïeule est synonyme intangible de retour au passé, un passé pas aussi lointain que cela. , une période qui continue de hanter cette « vieille » frôlant, par moment, l’aliénation par son acharnement à vouloir récupérer, coûte que coûte, des ossements de chouhadas qui étaient enterrés, pas loin de son habitation, dans un cimetière emporté par un oued en crue ; lieu et genèse de toutes les obsessions.

Plongée dans des mémoires, cette grand-mère nous livre des fragments de l’histoire. Une sentinelle de la mémoire assumée, une femme en perpétuelle quête de l’identité. Elle parle de révolution, de l’Histoire algérienne .

« Les réminiscences constamment à l’affût, Grand’mère ne pouvait admettre que l’on puisse vivre sans point d’ancrage (…) « C’est inadmissible »reprochait-elle le ton cassant. Qui ne veulent pas cesser S.O. p.24

Ensuite, le deuxième moment : le tableau de post- indépendance. L’auteur l’a voulu espace pris en charge par une belle fille, femme passive et résignée à son sort, femme qui ne peut vivre que sous domination masculine, obéissant au doigt et à l’œil à son époux. Le silence de cette bru traduit tout le mal être, la désillusion, le silence plein de sens et de non sens qui transcrit à son tour la passivité de toute une période.

Là encore, un appel à la mémoire se fait subtilement en faisant allusions à « des moments clefs » de l’histoire postindépendance du pays dans lequel sont nées ces deux femmes appartenant à deux générations différentes. Cela qui nous renvoie à la période réelle du 19 juin 1965, sous les directives de Houari Boumédiène qui était à la tête du pouvoir, qui est référencé par le fameux arrachage des vignes et d’autres épisodes de la « Révolution industrielle » et la

« Révolution agraire » avec notamment le volontariat qui revient souvent dans notre corpus

« Témoin impuissant et horripilé, ma mère préférera ne porter aucun jugement sur le comportement de grand’mère. En rogne contre elle-même, lasse de son individualisme, lasse d’elle-même, elle laissait couler le temps « parce que la terre continuera de tourner avec ou sans mon consentement » avait-elle coutume de répéter dans cette passive indignation. Humble et soumise elle s’est découverte une nouvelle vocation : l’observation neutre. Elle avalait ses amertumes sans éprouver le besoin de se confier à qui ce soit réitérant à l’occasion son dicton de toujours « Celui qui voudra posséder la terre entière, la cèdera tout entière ». S.O. p.34

Enfin ; une troisième période. C’est celle du moment présent caractérisé par la rébellion, de la jeune fille (une célibataire de 30 ans), plutôt l’esprit tourné vers l’avenir. Une femme instruite, harassée par son milieu social, et dont l’incompatibilité d’humeur et l’insoumission demeurent les principaux traits de caractère.

« Parfaitement insouciante de quoi sera fait demain,

elle escamotera ses avis dans une sorte de désespoir serein et ne lèvera pas le petit doigt pour contrarier l’atmosphère superstitieuse qui s’était déversée sur le foyer familial ». S.O. p.45.

Ni sa mère la passive, ni sa grand-mère « la folle » ne semblent la comprendre puisque elle ne vit pas heureuse car les mésaventures familiales sont nombreuses et les évènements qui secouent son pays, douloureux : nous sommes en plein dans la décennie noire. La parole de la jeune fille est marquée, la révolte

qui l’anime est imprégnée d’une soif d’aller vers l’avant. Rancunière vis-à-vis de ses deux congénères de la condition (elles sont toutes deux des femmes inscrites dans des périodes historiques déterminées donc demeurant la cause, principale de ses échecs à elle, et par ricochet ces moments désignaient des crises qui ont généré la crise qu’elle vit et qui secoue son pays qu’elle désigne par la décennie noire.

Ces trois temporalités représentées à travers trois périodes différentes mais qui peuvent se superposer de temps en temps.

Ces temporalités sont convoquées à partir d’un moment présent : à savoir la dernière période de la décennie noire.

C’est toujours de cette période présente que l’auteur opère des allers et retours vers d’autres sphères temporelles comme le passé (rétrospection) par effet analeptique que nous allons étudier avec plus de détail un peu plus loin, ceci dit et

À ce sujet Bernard Dupriez68 estime que les analepses ont un effet de la narration continue : « Dans le déroulement de la narration, on revient en arrière » BenAchour explore également cette notion proleptique qui se veut une projection dans l’avenir cette projection ne peut avoir lieu sans : le rêve.

L’histoire est donc un élément constitutif chez Bouziane BenAchour, il nous narre des histoires qui sont automatiquement incérées dans la grande Histoire du pays.

Dans ce premier cas c’est la lutte de libération nationale désignée par ce personnage de la grand mère , comme nous l’avons précédemment cité L’Histoire est renseignée comme étudiée plus haut , à titre de rappel, comme étant

« Le récit des événements dignes d'être conservés dans la mémoire des hommes (…) Discipline étudiant les événements passés, qu'ils concernent le monde, une société ou une personne ».69

68 D'origine liégeoise, Bernard Dupriez a étudié les lettres à Paris. Il enseigne à Montréal la grammaire et la poétique depuis 1961, cette citation est extraite du : DICTIONNAIRE GRADUS. Les procédés

littéraires, Ed.10/18 , Broché, 540 pages

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Cette définition de l’histoire est en équation avec ce que nous avons développé plus haut, même si cette histoire n’est pas que politique événementielle, nous convoquons ici Barberis encore une fois pour justifier le fait que l’histoire ne tient compte que du référent , même si dans notre corpus l’évocation perpétuelle de l’histoire de la révolution algérienne agaçait la petite fille, les mentions historiques ne sont pas réellement déclarées, on y fait référence.

« Avec sa manie et son acharnement : « Son insistante sollicitation de l’esprit chahid m’agaçait. A chaque fois, c’était la même rengaine et à chaque fois je me devais de l’écouter réinventant la même histoire. A croire qu’elle ne vivait que pour ça. Son passé lui servait de présent et elle en usait sans modération …» S.O. p.2.

Cet extrait, montre bien l’étendue du conflit générationnelle et l’agacement de la petite fille face à sa grand- mère qui ne veut pas oublier cette histoire, cette dernière est citée en filigrane elle est conservée dans la mémoire de cette vieille femme.

En résumé l’histoire est comme suit :

L’Histoire désigne la fiction, la narration, la fable.

L’Histoire renvoie à l’Histoire des historiens, toujours tributaire de l’idéologie.

L’Histoire au processus et réalité historiques.

Nous nous apercevons, que ce n’est pas le cas chez notre auteur.

Bouziane BenAchour est en phase avec les faits historiques, ceci-dit il s’octroie une certaine fantaisie et une liberté créatrice. L’auteur se base sur l’histoire mais brode autour une histoire imaginée.

La question que nous nous posons à ce stade là, c’est : Comment notre auteur procède t – il, pour établir la liaison entre les différentes séquences de la

trame racontée ? Un point que nous allons questionner dans ce qui va suivre à travers les liaisons historiographiques.

3.1. La liaison des trois « historiographies » dans sentinelle

oubliée

Cette explication constante, de l’état de crise qui s’est abattue sur l’Algérie lors de la décennie noire, viendrait comme un justificatif de la superposition des différentes strates historique qui sont venues l’une âpres l’autre, du moins c’est ce que nous pouvons comprendre de l’écriture de notre auteur.

Une succession de crises expliquées et réaffirmées à travers une écriture du traumatisme et du rêve de la petite fille, « Sentinelle oubliée » est livrée également dans cette violence née comme une résultante de la décennie noire, le terreau d’où