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Bientôt finira la peine, une déportation du dire

1.L'Écriture entre texte (s) et contexte (s) : la fragmentation :

2. Bientôt finira la peine, une déportation du dire

Les personnages de ce roman sont fantasques et peu conventionnels ils entretiennent tous un rapport entre eux, et désignent également un lien historique établi.

C’est l’outil qui nous permet de repérer les forces agissantes d’un récit et pour Reuter :

« Si toutes les histoires- au-delà de leurs différences de surface – possédant une structure communes, c’est peut-être parce que tous les personnages peuvent être regroupés dans des catégories communes de forces agissantes (les actants) nécessaires à une intrigue »115.

Les personnages d’un récit nous renseignent sur l’organisation de l’histoire ; ils peuvent véhiculer du sens à l’intérieur de celle-ci. Pour Yves Reuter« Toute histoire est histoire des personnages»116

Le lien historique entre les histoires narrées semble être établi, également, toute comme la macro Histoire du pays chaque micro séquence est liée à l’autre, dans une configuration presque hiérarchisée. L’enchainement narratif est respecté. La superposition des événements donne sens puisque l’enchainement chronologique est respecté.

Chaque action a un enchainement du résultant d’une autre action, une série de crise additionnée à une autre.

Dans l’univers de ce corpus, un long soliloque ou la focalisation interne nous rappelle un récit dans un théâtre, un enchâssement où l'auteur-narrateur parle et fait parlé depuis son intériorité les personnages.

Les crises politiques sont révélés à travers les corpus bientôt finira la peine en appelant également à voir cette politique qui donne une autre crise humanitaire cette fois ci celle de immigration, qui est dans bon nombres décrits comme suit ;

« L'immigration désigne aujourd'hui l'entrée, dans un pays, de personnes étrangères qui y viennent pour y séjourner ou s'y installer. Le mot immigration vient du latin in-migrare qui signifie « rentrer dans un lieu ». Elle

115Yves Reuter, 2000. Introduction à l’analyse du roman, Paris Ed Nathan Université, p. 48.

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correspond, vue du côté du pays de départ, à l'émigration »117.

Dans notre corpus ce mot désigne la détention, l’enfermement et la claustration : « Vous qui entrez ici, n’oubliez pas de recharger vos espérances ». Bonnes phrases toutes faites que beaucoup ont oubliées. Il était contrit mais pas désespéré. Il glose, il le sait. J’rada est pacifique, têtu et pacifique. De son côté, Debbagh Ismaël, soucieux de donner de la couleur à sa détention claque de la langue. L’homme s’est proposé de repeindre tous les barreaux. L’administration en charge du bâtiment a commencé d’abord par refuser. Mais il a dû faire pitié pour qu’on cédât à son souhait. Fort de son privilège » BFLP Page 10

Il est question de nostalgie du bonheur des choses de la maison et du mal du pays, éprouvé par les personnages. Les personnages vivent une certaine schizophrénie puisque ils fuient leur pays d’origine mais éprouvent en même temps une certaine mélancolie à la perte de celui-ci. Ce paradoxe anime la production d’idées chez notre auteur, puisque il opère à chaque fois dans le contradictoire. Ce précédé laisse le lecteur dépuratif face à la chute de l’histoire car BenAchour aime cultiver cette notion de fin : surprise où coup de théâtre.

C’est dans ce cadre bien précis, que les jeux du langage favorisent la création de l’atmosphère qui régie la trame narrée. Là encore un contrat de lecture est établi avec le lecteur pour le tenir en haleine, d’un bout à l’autre de l’histoire puisque dans cette aventure de l’immigration clandestine, nous vivons presque avec le héro ce voyage vers un espoir désigné par cet amour pour la chrétienne.

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Notre roman, s’inscrit dans une mouvance de ce que nous appelons la littérature dite poste moderne, ce concept justifie peut être cette nouvelle forme d’écriture qui ne s’inscrit ni dans les mémoires en tant que genre ni dans les chroniques historique, encore moins dans les récits autobiographiques, mais en développe tout de même quelques aspects ; Un élément que nous interrogerons avec plus de profondeur dans la troisième partie de notre réflexion. Mais avant cela positionnons d’abords le schéma du rapport lecteur auteur pour comprendre un peu mieux ce qui anime notre auteur dans son rapport avec son lectorat.

2.1.Le schéma :

L’auteur : Bouziane BenAchour

C’est l’auteur qui prête ses mots aux personnages, ces derniers, relatent leurs vies et transmettent le message, l’information.

Les souvenirs et la quête de l’amour, décrivent deux espaces différents : un espace originel matérialisé par le pays d’origine : Algérie, et un autre espace fantasmé celui d’un pays autre, symbole de cet amour du héro pour la chrétienne.

L’œuvre : Bientôt finira la peine.

C’est le moyen utilisé pour relater les faits de l’immigration clandestine et dans quelles conditions ces immigrés vivent, en effet notre auteur veut lever le voil sur une autre crise très présente dans son pays : C’est la fuite de ces jeunes sur des embarcations de fortune vers l’autre rive de la méditerranée

Le lecteur

Le lecteur de cette œuvre est celui qui reçoit l’information et le message, A la fin de la lecture le lecteur se trouve face à un champ de découverte sur l’actualité factuelle du pays d’origine de l’auteur

Le champ de la découverte.

Ce sont les acquisitions obtenues par le lecteur sur cette œuvre, le renvoi systématiquement à la réalité politique des immigrants clandestins et cette crise qui est mondiale et dont l’auteur parle avec rudesse et non ménagement.

En effet, notre récit est une image bien précise de la réalité factuelle de notre auteur, et c’est comme cela que BenAchour préserve toujours sa liaison avec son lecteur, et son contrat de lecture. Il aborde de façon romancée une réalité de la crise d’immigration.

Ceci dit cette déportation de l’action dans un espace autre, relève quelques aspects problématiques que nous voulions à ce stade questionner, pour ce faire nous allons, dans ce qui va suivre soumettre : le lieu et l’espace aux questionnements relatifs à la spécificité du traitement de celui-ci par l’auteur