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UNE FIGURE MAJEURE DANS L’HISTOIRE DU NORD DE LA NOUVELLE-ESPAGNE

MORFI ET LES PROVINCES INTERNES

3.2. L’EXPÉDITION DE THÉODORE DE CROIX DANS LES PROVINCES INTERNES

3.2.1.! Missions et composition

L’expédition organisée et menée par Théodore de Croix, premier Gouverneur et Commandant de la Comandancia General de la Provincias Internas, part de Mexico le 4 août 1777 et arrive à Arizpe, capitale de la Comandancia, à la fin du mois de novembre de l’année 1779. Les missions de cette expédition sont diverses et sa composition, nous le verrons, est soumise à fluctuations.

Certains chapitres des Instructions données à Théodore de Croix sont en lien direct avec les missions de l’expédition, dont le but premier est de rejoindre la capitale des Provinces Internes. En effet, si les neuf premiers chapitres concernent les rôles fondamentaux et la rémunération du Commandant Général, les chapitres suivants se réfèrent au besoin de protection militaire des territoires de la Comandancia et aux missions d’évangélisation des tribus indiennes qui y vivent, et justifient donc la présence de Morfi dans l’expédition :

En consideración a que el motivo principalísimo que he tenido para el nuevo establecimiento del Empleo que os he conferido es el de procurar la combersion de las numerosas Naciones de Indios Gentiles que habitan al Norte de la America Septentrional dedicareis vuestras primeras atenciones y desvelos a que se reduscan a Nuestra Santa Fe Catolica y a su Dominacion valiéndoos para ello de los suaves y eficazes medios que previenen las Leyes de Indias del alhago buen trato persuacion de

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los Misioneros debidas, y seguras ofertas de mi soberana Proteccion. Y supuesto que los Ministros Evanjelicos son los mejores operarios para conseguir estos importantes fines me pediréis todos los que sean precisos sino los hubiese presentes entre los Regulares de Nueva España que os enbiara el Virrey de México con Vuestro aviso.501

Une autre mission de l’expédition, qui apparaît aux chapitres 13 et 14 des Instrucciones, est de vérifier le bon fonctionnement des milices et l’application des lois contenues dans la

Recopilación de Leyes de Indias et dans la Real Ordenanza de 1772, en lien avec la maîtrise

des populations indiennes. Le but principal de ces manœuvres est de veiller à la protection des habitants sédentaires de ces régions frontalières, surtout des plus problématiques, où les tribus indiennes telles que les « Apaches » représentent un danger récurrent pour les populations, espagnoles ou indiennes, intégrées au système colonial :

13. Las Milicias que se formaron en Sonora y Sinaloa quando fue la expedición militar a reducir los Indios alzados de aquellas Provincias y las que se empezaron a levantar en la Nueva Vizcaya pueden conduzi eficazmente al interior sosiego tranquilidad de allas y también a resistir las invasiones de los Barbaros Apaches que continuamente las hostigan por lo que devereis cuidar de poner en buen orden método y disciplina las referidas Milicias y las Compañías de Indios nobles y distinguidos que igualmente se formaron de los Sinaloas Mayos Hiaquis y otras Naciones de Sonora atendiendo con mucha especialidad a los Indios Ópatas por su acreditado valor y constante fidelidad. 14.El mejor resguardo de las Provincias Fronterizas a los Indios Gentiles y enemigos ha sido siempre el establecimiento de Poblaciones bien ordenadas en cuia inteligencia os encargo que procuréis con todo cuidado y vigilancia formar sobre las Fronteras de aquellas Provincias y al abrigo de los Presidios de su Linia Pueblos de españoles y de Indios reducidos con arreglo a las Leyes del Tit. 5° Lib. 4 de la Recopilacion de Indias y a las prevenciones hechas en mi citada Rl. Instrucción de Presidios a fin de que puedan defenderse de nuevos vecindarios y auxiliar los Destacamentos de Tropas que deven reconocer y batir dichas Fronteras.502

Par ailleurs, en tant que vice-chef de l’Église, Théodore de Croix a un rôle précis à jouer quant au suivi de l’évangélisation, avec, entre autres, l’obligation de s’assurer du bon fonctionnement des missions ainsi que de la bonne communication de celles-ci entre elles mais aussi avec les présides, afin d’en assurer la protection militaire :

15. En atención a lo mucho que importa al servicio de Dios y mio que se conserven fomenten y adelanten las nuevas reducciones y conquistas hechas en la California Setentrional y los Presidios establecidos en los Puertos de San Diego, Monterrey y San Francisco: os ordeno que reconoscais y visiteis aquella Provincia. Luego que podais hazerlo, y que procuréis asegurar la comunicación por tierra entre ella y la Sonora

501

Real Instrucción de 22 de agosto de 1776 en que se prescriben las reglas que debe observar el Señor

Governador y comandante General D. Teodoro de Croix en las Provincias Internas de su mando, AFBNM, Ms.

2/15-1, f. 4v.

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sirbiendoos a este fin de las noticias informes y derrotas del Theniente Coronel Dn. Juan Bauptista de Ansa Capitan del Presidio de Tubac que ha hecho ya dos viajes atravesando los Rios Gila y Colorado desde aquella Frontera hasta los referidos Puertos de la California.

16. Con el propio intento de unir los nuevos establecimientos de la California Setentrional a los antiguos de Sonora y del Nuevo Mexico, y de facilitar por este medio la conversión de muchas Naciones pacificas que ocupan los Paises intermedios combendra que también procuréis eficazmente se habrá la comunicacion entre el Presidio de Monterrey y la Capital de Santa Fe del Nuevo Mexico pues hallándose situados ambos Pueblos sobre el mismo paralelo de 37 grados de latitud no será difícil que saliendo de uno y otro con destacamentos correspondientes y siguiendo igual direccion se encuentren, y exploren de paso los Abitantes y sus terrenos para acercar con este conocimiento las reducciones de las dos provincias y facilitar ses reciprocos auxilios.503

Durant les visites que l’expédition effectue, De Croix doit aussi repérer les éventuelles entorses au Règlement de 1772 commises par les militaires qui occupent les présides, afin de lutter contre leur corruption et leurs abus de pouvoir à l’encontre des Indiens et des populations espagnoles civiles. De même, Théodore de Croix ne doit pas, dans sa manière de gouverner, faire exécuter des ordres contraires au règlement, car le but est d’assurer au mieux la sécurité dans les présides et d’améliorer le rôle de protection donné à la ligne de présides de la frontière nord.

Afin d’éviter les tentatives de corruption qui pourraient être commises par les habitants des villes visitées à l’égard des membres de l’expédition, les chapitres 21 et 22 des Instructions précisent également que ces derniers ne doivent recevoir aucun traitement de faveur, aucun cadeau, ni être accueillis en grande pompe :

21. Al fin de que la ereccion que ha hecho de Vuestro Gobierno y Capitania General produzca los favorables efectos a que se dirije mi Real animo en beneficio de aquellos mis amados Vasallos prohivo expresa y rigorosamente que ni vos vuestros dependientes ni criados podáis admitir obsequios dadivas ni regalos aunque los ofrezcan con titulo de voluntarios y que en los viajes que devais hazer por dichas Provincias y sus Fronteras no permitáis que los Pueblos salgan a recibiros ni preparen fiestas ù otras demostraciones […].

22. Igual regla y prohibición deberéis observar quando visitareis los Presidios de Fronteras, y los demas sujetos a vuestra Capitania General pues con ningún motivo ni pretexto admitireis comidas ni otra cosa alguna, del comandante Inspector de ellos ni de los Governadores, Capitanes y Compañías de sus Guarniziones […].504

503 Ibid., f. 5r.-5v.

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Ce procédé empêche également les éventuels abus de pouvoir des membres de l’expédition, qui ne peuvent ainsi profiter de leur position pour soutirer des biens aux populations ou vivre à leurs dépens.

En somme, l’expédition menée par Théodore de Croix est une expédition de reconnaissance géographique, économique, sociale, militaire et religieuse. En effet, cette opération donne au nouveau Commandant Général l’opportunité de connaître au mieux l’étendue des territoires qui sont sous sa juridiction, ainsi que l’état économique et social de ces derniers. C’est également l’occasion pour De Croix de connaître avec exactitude l’état des ressources militaires dont dispose la Comandancia, tant en ce qui concerne l’armement et le nombre d’hommes que pour ce qui est de l’état des présides dans lesquels ils sont regroupés. Il s’agit aussi d’établir un état des lieux relatif à l’avancée de la foi catholique dans ces terres récemment colonisées. De Croix peut donc observer par lui-même l’évolution de l’évangélisation et l’état des missions, notamment celles qui étaient tenues par les membres de la Compagnie de Jésus, jusqu’à leur expulsion en 1767, et qui ont ensuite été reprises par les missionnaires d’autres Ordres, majoritairement des Franciscains et, dans une moindre mesure, des Bénédictins.La forte présence des Franciscains dans les territoires du nord de la Nouvelle-Espagne est sans doute ce qui pousse Théodore de Croix à souhaiter la participation de Morfi, qui appartient à ce même Ordre.

Cependant, cette expédition n’a pas pour seule utilité d’informer Théodore de Croix sur l’état de cette région afin de mieux la gouverner. Elle permet également à la Couronne de pouvoir connaître la situation des territoires éloignés du gouvernement central. Pour cela, Théodore de Croix a l’obligation de communiquer ses observations sous forme de rapports au Vice-roi de Nouvelle-Espagne, pour que ce dernier soit mis au courant de la situation, et au Roi lui-même, dont le Commandant dépend directement. Cette obligation est aussi consignée dans les chapitres 24 et 25 des Instructions données au Commandant Général :

Ademas de informarme mensualmente de todas las ocurrencias y sucesos notables que se verificaren en las Provincias de vuestro mando, me embiareis cada seis meses por mi via reservada de Indias una relacion concisa y exacta del estado de ellas en lo Militar, Politico, y economico con perticular expresion de los progresos que se hicieren en la conversion de los Gentiles, y del aumento ô decadencia que tuviere el haver de mi Real Hazienda para que en su bista os mande prevenir lo que conbenga a mi Real Servicio advirtiendoos desde hazienda que todas las quentas de las Caxas Reales de quantos ramos pertenesen a mi erario en los territorios de vuestro Govierno se han de remitir al fin de cada año como se ha ejecutado antes al Tribunal de Cuentas de Mexico para su examen glosa y aprobacion.

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25. Con las expresadas relacions y lo demas que fuereis inquiriendo y executando en el transcurso de vuestro Govierno haveis de estender subcesivamente un Informe circunstanciado y completo de los Ramos de Justicia, Politica, Hacienda, Guerra, y demas asumptos que fio a vuestro cuidado para entregarlo a su tiempo al subcesor que Yo eligiere cumplidos los cinco años desde que tomeis posesion del mando o quando fuere mi boluntad.505

Pour accomplir cette tâche, Théodore de Croix sera épaulé par le secrétaire de l’expédition, Antonio Bonilla506, mais aussi par fray Juan Agustín Morfi, dont le rôle sera complémentaire à celui de Bonilla.

Le 4 août 1777, deux groupes partent de Mexico pour se rejoindre, le lendemain, à l’hacienda de La Lechería. L’un de ces groupes est composé de Théodore de Croix et du Secrétaire Antonio Bonilla, escortés par deux compagnies de dragons et trois compagnies de tireurs507. Dans l’autre groupe se trouve fray Juan Agustín Morfi, accompagné notamment par le médecin Luis Santiago Augier, Manuel Merino y Moreno508 et Juan Gassiot, tel que le consigne Morfi dans son journal :

Día cuatro, lunes. A las nueve y cuarto salimos de México yo, Jaso, Aguilar y Duque en el coche de éste, hicimos oración en Guadalupe donde esperé a Río, Augier, Merino y Gassiot que se nos agregó hoy en el coche. Pasamos Casas Blancas, y en la Cuesta de Barrientos nos apeamos por lo fatigado de las mulas, a causa de las piedras del camino. Llegamos a la Hacienda de la Lechería donde hallamos ya al Jefe, Secretario y los que habían salido del día antecedente. Comimos una liebre que esta mañana mató Corvalán.509

Cette expédition est toujours escortée par des troupes qui changent en fonction de la progression de l’opération car celles-ci sont composées avec des militaires en poste dans les différents

505

Ibid., p. 7v.-8r.

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Né à Cadix en 1739, il est issu d’une famille de la noblesse gaditane. Il débute sa carrière militaire en mars 1756 et arrive en Nouvelle-Espagne en 1762 où il gravit les échelons jusqu’à être nommé capitaine le 3 juillet 1773. Le 26 février 1774, il est nommé ayudante-inspector des Provinces Internes. Dans le même temps, il collabore depuis 1772 avec Melchor de Peramás, Secrétaire du Vice-Royaume à la mise en place des archives du Secrétariat de la Chambre de la Vice-Royauté. Ce travail et ses qualités militaires expliquent sa nomination en tant que Secrétaire dans l’expédition de De Croix. Il y participe accompagné de son épouse, doña Manuela de Torres, originaire comme lui de Cadix. De retour à Mexico, il sert dans le régiment d’Infanterie, au Secrétariat du Vice-Royaume et dans le régiment de dragons de Mexico. Le 14 février 1783, ilest nommé lieutenant colonel et devient colonel le 6 novembre 1789. Pour finir, il parvient à obtenir le titre de brigadier. Il meurt à Mexico le 3 avril 1807. SÁNCHEZ FLORES, Ricardo, Fray Juan Agustín Morfi, p. 80-81

507

SÁNCHEZ FLORES, Ricardo, Fray Juan Agustín Morfi, p. 37.

508

Le lieutenant Manuel Merino y Moreno est à la tête de l’une des compagnies qui escortent l’expédition de De Croix. Plus tard, il occupera des charges de Secrétaire dans des Juntes de Guerre et au sein de la Comandancia General. MORFI, Fr. Juan Agustín, Diario…, p. 389.

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présides, en application des chapitres 11 et 12 des Instrucciones données à De Croix et synthétisées par Velázquez :

Era propio del puesto que el comandante general tuviera una guardia continua de un oficial y veinte hombres cerca de su persona (cap.11), sacada de los presidios de Sonora y cuando viajara por las provincias debía llevar la escolta que le pareciera conveniente, sacándola de los presidios avanzados de la línea, procurando siempre no dejarlos desguarnecidos.510

Cependant, comme nous l’avons évoqué précédemment, la composition de l’expédition est assez fluctuante, dans la mesure où certaines personnes n’en font pas partie dès le début et la rejoignent plus tard, et certaines autres la quittent au fur et à mesure, pour aller remplir d’autres missions, administratives ou militaires, dans d’autres régions.

Le « noyau central » de cette expédition est composé d’un petit nombre de personnes. Théodore de Croix, en tant que Gouverneur et Commandant Général, est à la tête de l’expédition.

Fray Juan Agustín Morfi est nommé chapelain pour prendre en charge la vie spirituelle des troupes. Il doit également dresser un état des lieux de l’évangélisation des Indiens du nord de la Nouvelle-Espagne, comme exigé dans l’article 12 de la Real Instrucción données à Théodore de Croix intitulé

+

« Reduccion de los Gentiles a la Sta. Feé Catolica pr. medio de los Ministros evangelicos, dadiva y seguras ofertas de la Rl. proteccion »511. Il est donc chargé par De Croix de l’aider à préparer les rapports sur ce sujet destinés à la Couronne, comme cela apparaît dans l’article 24 de ces mêmes instructions512

. Nous verrons qu’en réalité il ne s’agit là que de sa fonction de jure. De facto, son rôle dans l’expédition est bien plus complexe et ne se limite pas à celui de simple chapelain.

Antonio Bonilla, militaire de carrière, occupe la fonction de secrétaire de Théodore de Croix513. Sous les ordres d’Antonio Bonilla, un ensemble de trois ou quatre personnes, désignées par Morfi dans ses écrits sous le terme générique de « Secretaría », aide à réaliser tout le travail de secrétariat de l’expédition.

510

VELÁZQUEZ, María del Carmen, « La comandancia general de las Provincias Internas », 1979, p. 71-72.

511

Cf. Supra, Partie 1, Chapitre 3, p. 139.

512 Cf. Supra, Partie 1, Chapitre 3, p. 142-143.

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Pour cette expédition un assesseur est également nommé pour assister De Croix dans ses travaux. Il s’agit de Pedro Galindo y Navarro, qui arrive en Nouvelle-Espagne en 1777 non seulement comme assesseur de De Croix, mais aussi en tant qu’Auditeur de Guerre514. Théodore de Croix s’entoure également de deux conseillers : Cristóbal Corvalán, originaire d’Aragon, et Juan Gassiot. Ce dernier faisait partie du groupe de personnes qui accompagnait Théodore de Croix lorsque celui-ci revint en Nouvelle-Espagne, mais nous n’avons que peu d’informations biographiques à son sujet. Nous savons qu’il accompagna l’expédition et qu’il fut fonctionnaire au sein de la Comandancia General de las Provincias Internas515. Par ailleurs, le chirurgien français Louis Augier est le médecin de l’expédition. En 1774, il embarque pour Caracas516. Il débarque en Nouvelle-Espagne durant l’été 1777517. Par la suite, il est nommé en 1781 médecin de l’hôpital militaire de San Carlos, à Veracruz518. L’expédition se dote également d’un ingénieur militaire, Charles Poisan Duparquet, né à Grenoble en 1734 et mort en 1781 à Acapulco519.

Par ailleurs, les femmes des membres de l’expédition, bien qu’elles ne soient que peu évoquées par Morfi et jamais mentionnées dans les documents officiels, sont tout de même présentes dans l’expédition, notamment l’épouse d’Antonio Bonilla. Elles sont cantonnées à leur rôle de mère, voire même simplement de parturiente, et à un rôle social d’accompagnatrices, présentes uniquement lors des promenades et des divertissements, de bienfaitrices donnant de l’argent ou de la nourriture pour l’Église et les pauvres. De même, les enfants sont aussi parfois évoqués dans les écrits du franciscain, même si ce n’est que très rarement.

514 MORFI, Fr. Juan Agustín, Diario…, p. 389.

515 GUTIÉRREZ, Edgar O., « Juan Gassiot y su plan para poblar Arizpe. Un caso de proyectismo en Sonora »,

Estudios de Historia Novohispana, n.51, julio-diciembre 2014, p. 100-102.

516 Ordena el virrey al gobernador embarcar con destino a Caracas, al médico francés Santiago Augier, Archivo General de la Nación, Section Correspondencia de Diversas Autoridades, Vol. 25, Exp. 2.

517 Provincias Internas. Aprueba el desembarco del cirujano francés d. Santiago Augier, quien el Comandante de

esas d. Théodore de Croix ha elegido, Archivo General de la Nación, Section Reales Cédulas Originales, Vol. 111,

Exp. 224.

518 Nombramiento de don Santiago Augier para médico del hospital de San Carlos. Veracruz, Archivo General de la Nación, Section Hospitales, Cont. 16, Vol. 38, Exp. 2, f. 5-11.

519

CÁMARA MUÑOZ, Alicia, Los ingenieros militares de la monarquía hispánica en los siglos XVII y XVIII, Madrid, Ministerio de Defensa, Asociación Española de Amigos de los Castillos, Centro de Estudios Europa Hispánica, 2005, p. 229. Bienes de difuntos : Carlos Poisan Duparquet, Archivo General de Indias, Contratación, 5701, n°10, 1v-2r.

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3.2.2.! Itinéraire et déroulement

Initialement, l’expédition de De Croix, au départ de Mexico, devait suivre un itinéraire passant par les provinces de Coahuila, Texas, Nouvelle-Biscaye et Sonora, pour arriver à Arizpe, localité choisie pour y établir la capitale de la Comandancia General. Selon Ricardo Sánchez Flores, De Croix souhaitait également observer la situation de Monterrey et de la Californie520. Cependant, le chemin finalement suivi est légèrement différent dans la mesure où l’expédition ne se rend ni à Monterrey, ni en Californie. Par ailleurs, le passage dans certains lieux n’était pas originairement prévu, mais De Croix dévie le trajet pensé pour l’expédition, comme le mentionne Sánchez Flores :

Queriendo Croix ver por sí mismo el estado de las Provincias Internas, que en el caso particular de Texas estaba en ruinas, se desvió y en lugar de ir a Chihuahua, fue a Coahuila por Mapimí y Saltillo.521

Ainsi, certains points de passage de l’expédition sont supprimés et remplacés par d’autres. Par ailleurs, l’état de santé de De Croix, très affaibli lorsqu’il stationne à Chihuahua, explique également que l’expédition n’ait pas progressé vers la vaste zone californienne.