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Pour ce troisième chapitre, nous nous sommes intéressés à la couverture de la résistance et de la collaboration réalisée par les quotidiens étudiés entre décembre 1941 et octobre 1942, c’est-à-dire de l’intervention militaire américaine dans le conflit au début de l’opération Torch. Plus précisément, dans le cadre de notre échantillonnage, nous avons étudié les mois de décembre 1941 et de janvier 1942, marqués par l’entrée en guerre des États-Unis, de mai et juin 1942, théâtre de l’invasion de Madagascar vichyste par des troupes britanniques et de l’assassinat d’Heydrich par des commandos tchèques, et d’août 1942, voyant des vagues de résistance en France et en Yougoslavie. Lors de cette période, marquée par l’organisation de l’intervention militaire américaine et représentant un tournant important dans le conflit en raison de victoires majeures des Alliés sur les différents fronts, notamment Moscou, Midway et El Alamein, les quotidiens étudiés présentent des perspectives distinctes au sujet du rôle que les États-Unis doivent jouer dans ce conflit et de leurs objectifs de guerre. Or, entre décembre 1941 et octobre 1942, alors que les victoires alliées encouragent les mouvements de résistance à accroître leurs activités et que les États collaborateurs, notamment la France de Vichy, conservent encore une certaine autonomie, il apparaît que la proportion d’articles consacrés à la résistance et de la collaboration est plus équilibrée que la moyenne dans le

Chicago Tribune (64 % contre 36 %) et dans le New York Times (64 % contre 36 %).

En premier lieu, soulignons que le mois de décembre 1941 représente un tournant important, particulièrement en ce qui concerne le Chicago Tribune, dans la couverture des mouvements de résistance et de collaboration en Europe occupée réalisée par les quotidiens étudiés. En effet, si, au début de décembre 1941, le quotidien du colonel McCormick, excusant même la campagne de répression en France, ne condamne pas encore unilatéralement l’Allemagne, à la suite de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, il appuie ouvertement la guerre contre l’Empire du Soleil levant et, dans une moindre mesure, celle contre le Troisième Reich69. Parallèlement, au cours de ce mois, l’Armée rouge réussit à arrêter momentanément l’offensive nazie sur le front de l’Est devant Moscou; une victoire entraînant une certaine

69 David Darrah, « France’s First Goal: Get Rid of Nazi Occupation », Chicago Tribune, 1er décembre 1941, p. 8. Et « Japan’s Perfidy Unites the American People », Chicago Tribune, 9 décembre 1941, p. 1.

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modification du rapport de force dans la guerre en Europe et représentant un élément de motivation pour les insurgés dans les pays occupés. Or, il apparaît que, pendant la période suivant l’entrée en guerre des États-Unis, les politiques du gouvernement de Vichy et de France libre et la participation des résistants et des collaborateurs français au conflit dominent la couverture médiatique de nos sujets d’étude réalisée par le Chicago Tribune et le New York

Times. En effet, la collaboration et la résistance française sont respectivement au 1er et au 2e rang quant à l’ampleur du poids médiatique consacré aux différents aspects de nos sujets d’étude autant dans le quotidien du colonel McCormick (30,9 % des articles relevés, 8,4 articles par mois étudié et 20,6 %, 5,6) que dans son homologue new-yorkais (25,5 %, 17,6 et 20,6 %, 14,2). De fait, 23 % des articles au sujet de la collaboration française répertoriés dans le premier et 18 % de ceux dans le deuxième l’ont été pendant cette période.

L’ampleur de la couverture médiatique consacrée à la résistance et à la collaboration françaises par les quotidiens étudiés lors de cette période nous permet de comparer leurs positions au sujet du gouvernement de Vichy et de France libre. Au moment de l’entrée en guerre des États-Unis, le Chicago Tribune rapporte des rapprochements importants entre le gouvernement Pétain et l’Allemagne, particulièrement un accord selon lequel Vichy céderait des bases africaines aux Allemands en échange de la libération de prisonniers de guerre et de la réduction des frais d’occupation. Or, si les relations entre les Français et l’occupant sont plutôt neutres, il apparaît que la neutralité de Vichy dans le conflit, une prise de position ambivalente, frustre de nombreux français indépendamment de leur allégeance70. De son côté, moins nuancé sur ce sujet, le New York Times présente désormais le gouvernement Pétain comme un outil du régime nazi71. En ce sens, il cite, entre autres, le retour de partisans de la collaboration, dont Laval, au sein du gouvernement vichyste et les négociations évoquées par son homologue. De plus, ce quotidien dénonce l’hypocrisie du maréchal Pétain72. Or, le New York Times anticipe que l’intervention américaine dans le conflit, la destruction du mythe de l’invincibilité allemande et la répression contre la population française rendra plus difficile pour Vichy de populariser la collaboration. Dans ce contexte, il avance que France libre serait en train de gagner la guerre de propagande en Afrique du

70 David Darrah, « France’s First Goal: Get Rid of Nazi Occupation », Chicago Tribune, 1er décembre 1941, p. 8. 71 « Whittling Down Freedom », New York Times, 1 décembre 1941, p. 18.

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Nord malgré le prestige personnel de Darlan et de Pétain ainsi que l’attrait de la promesse vichyste d’obtenir la libération des prisonniers de guerre.

Dans le même ordre d’idées, à la suite de l’entrée en guerre des États-Unis, malgré la réaffirmation de neutralité de Vichy, le New York Times appuie la saisie de navires vichystes par la marine américaine73. Au mois de janvier 1942, ce quotidien montre que le gouvernement vichyste continue de collaborer de plus en plus étroitement avec l’Allemagne; celui-ci annonçant désormais après le fait les exécutions dans la zone occupée. Or, il apparaît que l’entrée en guerre des États-Unis pousse le Chicago Tribune à renier ses sympathies pour Vichy et à adopter une position assez semblable à son homologue. En effet, en mai, les quotidiens étudiés, notant le retour de Laval au pouvoir, montrent que la France de Vichy continue de s’enligner dans l’orbite de l’Allemagne. Plus précisément, le New York Times, présentant Pétain comme un pantin, soutient que le retour de l’impopulaire Laval au pouvoir s’explique par l’abandon de l’Allemagne de ses espoirs de rallier la population française à sa cause74. Les quotidiens étudiés illustrent donc bien le fait que le retour de Laval au gouvernement marque une rupture pour le régime de Vichy : « Despite the absence of Doriot and Déat, Laval’s government was markedly more collaborationist than its predecessors. »75. Aux mois de juin et d’août 1942, ils présentent aussi une couverture détaillée des activités du gouvernement de Vichy, lequel organise sa coopération économique avec le conquérant et envoie des volontaires combattre sur le front de l’Est. Le New York Times montre que Laval tâche de positionner la France dans le camp de l’Axe définitivement; celui-ci écartant lentement Pétain du pouvoir et révisant même certains de ses décrets. Ce quotidien, particulièrement à travers un éditorial publié pour le deuxième anniversaire de l’armistice, condamne la collaboration et l’identifie comme un échec; un autre article rapportant même que seulement 1 000 prisonniers de guerre ont été libérés depuis l’ascension de Pétain76. Parallèlement, les quotidiens étudiés s’intéressent aux relations complexes entre le gouvernement américain et le mouvement France libre; Roosevelt très sceptique envers

73 « We Seize French Ships », New York Times, 13 décembre 1941, p. 38. 74 « Hitler and Laval », New York Times, 13 mai 1942, p. 18.

75 Mazower, op. cit., p. 214.

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l’utilité de Charles de Gaulle pour les Alliés, particulièrement à la lumière des interventions de France libre à Dakar et en Syrie, espérant toujours rallier Pétain à sa cause77. En premier lieu, mentionnons que, en décembre 1941, la libération des îles de Saint-Pierre et Miquelon par France libre, un projet controversé du général de Gaulle, exacerbe les tensions entre celui- ci et Roosevelt. Si les quotidiens étudiés présentent cette action comme un succès et témoignent de l’appui de la population des îles pour France libre, ils notent aussi les objections du gouvernement américain envers cette opération entreprise sans consultation avec les Alliés78. Au-delà des tensions dues à l’initiative du mouvement gaulliste à Saint- Pierre et Miquelon, le New York Times montre que, si les Nations unies se déclarent ouvertes à tous les gouvernements en exil combattant l’Axe, le cas de France libre pose problème car, malgré la contribution militaire de troupes françaises à l’effort de guerre allié, les États-Unis reconnaissent toujours Vichy comme gouvernement officiel. Encore au mois de mai 1942, la couverture réalisée par ce quotidien illustre que, malgré les efforts diplomatiques de France libre et l’appui américain pour l’invasion de Madagascar, rien n’indique que les États-Unis s’apprêtent à rompre leurs relations avec Vichy. De fait, l’étude de Jackson nous montre plutôt que les évènements de Saint-Pierre et Miquelon et l’invasion britannique de Madagascar sans consulter France libre ont détérioré les relations entre de Gaulle et les Alliés79. Par ailleurs, en juin, le Chicago Tribune affirme que de Gaulle a publié une charte dans laquelle il pose ses objectifs pour l’avenir du pays à la suite de la libération, à savoir, l’élection d’une assemblée nationale, punir les nazis et les « traitors » ainsi que la participation de la France à une organisation internationale80. Il apparaît que cette charte est le résultat d’une entente entre les chefs de la résistance découlant « of the most remarkable secret negotiations »81. De même, le New York Times rapporte l’annonce par de Gaulle de ce programme politique dans lequel il se positionne en parallèle à la Charte de l’Atlantique. Jackson montre que la Déclaration aux mouvements de Résistance à laquelle les quotidiens étudiés font référence représente une étape charnière dans l’union des mouvements de résistance intérieure français sous la bannière gaulliste; un processus qui sera achevé en 194382.

77 Jackson, op. cit., p. 394.

78 Ira Wolfert, « Free French Seize St. Pierre and Miquelon », New York Times, 25 décembre 1941, p. 1. 79 Jackson, op. cit., p. 394.

80 « De Gaulle Issues 5 Point Charter for New France », Chicago Tribune, 25 juin 1942, p. 7. 81 Ibid.

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D’autre part, entre décembre 1941 et octobre 1942, dans le cadre de leur importante couverture de la résistance et de la collaboration française, les quotidiens étudiés traitent de la participation des Forces françaises libres et des troupes vichystes à la guerre autant dans la métropole que dans les colonies. Notons tout d’abord que, à la suite de l’entrée en guerre des États-Unis, nous constatons un certain changement dans la présentation des résistants français dans le Chicago Tribune; ceux-ci étant plus souvent qualifiés de patriotes plutôt que de terroristes. Néanmoins, au mois de janvier 1942, si ce quotidien témoigne de plusieurs attaques de la résistance à travers la France, il continue tout de même d’employer occasionnellement le qualificatif terroriste afin de décrire ces actions. Il semble que, malgré l’intervention militaire des États-Unis, le quotidien du colonel McCormick n’approuve pas entièrement les méthodes des insurgés français.

Lors des mois de mai et d’août 1942, le sort des résistants en France métropolitaine prend une place considérable dans la couverture réalisée par le Chicago Tribune (3 articles relevés à chaque mois). Au-delà de l’évasion du général Giraud, ce quotidien rapporte une vague d’attentats et la violente réponse de l’Allemagne à travers les nombreuses exécutions d’otages. Or, citons, entre autres, un article rapportant que Laval prend des mesures afin de contrôler la violence antinazie, lequel décrit encore les résistants comme des terroristes83. De son côté, pendant toute cette période, le New York Times manifeste un intérêt marqué pour les activités de la résistance française dans la métropole et la répression allemande conséquente. Nous avons notamment relevé un nombre significatif d’articles sur ce sujet lors des mois de janvier, de mai et de juin 1942 (13 articles répertoriés au total, dont 3 en première page et 2 éditoriaux). Notons que, dans un éditorial publié en mai, ce quotidien exprime son appui pour les méthodes de la résistance française; affirmant que « Violence is the only means of protest for the patriotic Frenchman. »84. Au cours du mois de juin, le New York Times insiste sur l’unité grandissante entre les cellules de résistants français, de Gaulle étant de plus en plus rassembleur, et leur coordination accrue avec les Alliés; la résistance assistant notamment les Britanniques lors de raids85. Plus encore, lors du mois d’août, la couverture

83 David Darrah, « France to Take Drastic Action to Curb Anti-Nazi Agitators », Chicago Tribune, 9 août 1942, p. 2. 84 « Hitler and Laval », New York Times, 13 mai 1942, p. 18.

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réalisée par ce quotidien (8 articles relevés, dont 1 en première page) montre que la France est le théâtre d’une vague d’attaques menées par des « patriotes »; le New York Times rapportant de nombreux assauts contre les troupes allemandes et plusieurs attentats à la bombe visant des chemins de fer ou des centrales de recrutement. Devant les activités croissantes de la résistance, un nombre significatif d’articles (4) relate l’arrestation de dizaines d’individus soupçonnés d’activités subversives par la Gestapo ou la police française, laquelle collabore beaucoup plus étroitement avec les Allemands à compter de mai 1942 en raison de l’entente Bousquet-Oberg86.

Par surcroît, au cours de cette période, le Chicago Tribune et le New York Times se sont intéressés à la participation des troupes vichystes et françaises libres à la guerre en Afrique du Nord et, surtout, à Madagascar. Au mois de janvier 1942, ces quotidiens attestent de la présence de soldats français libres aux batailles de Hellfire Pass et d’Halfazo. Or, en mai 1942, ils s’intéressent peu au rôle des troupes françaises lors de la guerre en Afrique du Nord; l’invasion britannique de Madagascar étant plutôt au centre de leur couverture du front africain du conflit. En effet, la prise de Madagascar, île vichyste, par des troupes britanniques obtient un poids médiatique significatif dans le Chicago Tribune (3 articles retenus, dont 1 en première page) et le New York Times (4 articles, dont 1 en première page et 1 éditorial) lors ce mois. Le premier, mentionnant que les Alliés craignaient que Laval permette aux Japonais d’installer des bases sur cette île stratégique, semble en faveur de l’opération87. De même, dans le contexte du retour de Laval au pouvoir, le deuxième énonce son appui pour cette opération et félicite les Alliés d’avoir devancé Vichy88. Plus encore, il est d’avis que cette mesure sera bien accueillie par la majorité des Français. Si le mois de juin 1942 voit une situation analogue pour le Chicago Tribune, le quotidien new-yorkais (5 articles retenus, dont 3 en première page) accorde une attention médiatique significative à la résistance des troupes françaises à une l’offensive allemande en Lybie; la bataille de Bir Hakeim représentant le premier succès militaire des Forces françaises libres contre les Allemands89.

86 Jackson, op. cit., p. 216.

87 Chesly Manly, « U.S. Backs Grab of French Isle to Foil Japan », Chicago Tribune, 5 mai 1942, p. 1. 88 « Madagascar », New York Times, 5 mai 1942, p. 20.

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Parallèlement, au cours de cette période, les quotidiens étudiés présentent la Yougoslavie comme le théâtre des mouvements de guérilla les plus actifs en Europe occupée. De fait, la résistance yougoslave représente le 4e aspect de nos sujets d’étude le plus couvert par le

Chicago Tribune (8,1 % des articles retenus, 2,2 articles par mois étudié) et le New York Times (7,8 %, 5,4). En décembre 1941 et en janvier 1942, ils présentent des portraits élogieux

des patriotes yougoslaves et, surtout, de leur leader, le général Mikhailovitch. Les deux quotidiens publient, entre autres, des articles semblables l’associant à un Robin des Bois moderne90. Dans ce contexte, le New York Times montre que les Italiens, les Croates et un nombre croissant de divisions allemandes ont échoué à supprimer la guérilla de Mikhailovich et présente cette campagne comme un prélude pour une rébellion à l’échelle européenne. Au mois de mai 1942, ce quotidien affirme que, grâce aux efforts de la guérilla, la Yougoslavie est devenue un second front; une situation compliquant l’offensive allemande en Union soviétique. Conséquemment, il apparaît que, afin de préparer la campagne de printemps sur le front de l’Est, l’Axe entreprend une nouvelle offensive en Yougoslavie et que, en réponse, Mikhailovitch doit retraiter dans les montagnes avec ses hommes. En juin, notons aussi que le Chicago Tribune louange la guerre de guérilla menée par les Yougoslaves mais critique le roi Pierre qui, plutôt que de combattre avec son peuple, profite d’un exil confortable seulement entrecoupé de discours91. Au mois d’août, la couverture réalisée par le quotidien du colonel McCormick montre que l’intense guerre de guérilla en Yougoslavie se poursuit; un article attestant, entre autres, de l’arrestation de 8 000 Serbes dans le cadre des efforts de l’Axe afin de mater cette révolte92. Plus encore, lors de ce mois, la guerre de guérilla en Yougoslavie obtient une couverture médiatique importante dans le

New York Times (8 articles répertoriés, dont 1 éditorial). Plusieurs articles témoignent de la

mort de centaines de combattants dans des lourds affrontements et des tentatives brutales des forces d’occupation afin de répondre à cette révolte. Ce dernier quotidien fait l’éloge de la guerre de guérilla menée par les Chetniks, dont les rangs atteindraient désormais le nombre de 400 00093. Il apparaît que ceux-ci auraient même libéré plusieurs régions, particulièrement

90 David Anderson, « General Leading Yugoslavs’ Fight Is Rewarded with Post in Cabinet », New York Times, 13 janvier 1942, p. 7. Et « Mikhailovitch, Serb Robin Hood, Named Minister of War », Chicago Tribune, 13 janvier 1942, p. 4.

91 « Black George’s Heir », Chicago Tribune, 29 juin 1942, p. 10. 92 « 20 More Put to Death by Nazis », Chicago Tribune, 25 août 1942, p. 2. 93 « Submarines Bear Aid to Yugoslavs », New York Times, 9 août 1942, p. 20.

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la Bosnie. Ainsi, au terme de cette période, la Yougoslavie est présentée comme un second front par les deux quotidiens étudiés.

En contrepartie, malgré l’attention médiatique considérable accordée à la guerre sur le front de l’Est pendant cette période, les activités des partisans soviétiques obtiennent généralement un poids médiatique mineur dans les quotidiens étudiés. Néanmoins, le mois de juin 1942 apparaît comme une exception; le Chicago Tribune s’intéressant considérablement aux actions des partisans soviétiques, lesquels auraient notamment tué 7 000 Allemands dans le secteur de Leningrad (3 articles relevés, dont 1 en première page). Pour le New York Times, c’est plutôt le mois d’août qui représente l’exception; un nombre considérable d’articles (3, dont 2 en première page) louangeant les importantes activités de la guérilla soviétique dans le secteur de Leningrad et dans la forêt de Biransk94. En raison de ces exceptions, cette

période marquée par des combats importants dans leur pays voit les activités des partisans soviétiques obtenir un poids médiatique plus important que lors du reste de la guerre, particulièrement en ce qui concerne le Chicago Tribune. En effet, 69 % des articles au sujet de la résistance soviétique répertoriés dans ce quotidien et 17 % de ceux dans le New York

Times l’ont été entre l’entrée en guerre des États-Unis et l’opération Torch tandis que la

résistance soviétique représente tout de même le 6e aspect de nos sujets d’étude le plus traité par le quotidien du colonel McCormick au cours de cette période (6,6 % des articles répertoriés, 1,8 article par mois étudié). Néanmoins, il semble que cette couverture médiatique ne rend pas justice à l’ampleur de la résistance soviétique; à la fin 1942, environ 100 000 partisans étant actifs derrière les lignes ennemies95.

D’autre part, entre l’entrée en guerre des États-Unis et les débuts de l’opération Torch, les quotidiens étudiés accordent aussi une attention médiatique significative à la résistance