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2. Population et collecte des données

2.2 L’enquête par entretien

2.2.1 L’échantillonnage et la collecte des données

Dans le but de déterminer les cas de figure pris en compte pour l’enquête par entretien, ont été délimités les critères de sélection et d’inclusion suivants : (1) avoir accepté de participer à l’entretien lors de la passation du questionnaire ou, d’au moins, avoir donné l’autorisation d’être

contacté ultérieurement, (2) exercer une activité professionnelle dans le domaine social. En outre, les éducateurs sociaux ont été choisis pour que les quatre profils interculturels différents (polarisation, minimisation, acceptation et adaptation) soient représentés (Chapitre 6, point 2.1.2.4). En raison de leur surreprésentation, les personnes au stade de minimisation ont été également sélectionnées en fonction du genre et du champ d’intervention. Il s’agissait, d’une part, de prendre en compte les caractéristiques de la population d’éducateurs sociaux de la HETS-FR afin de respecter leur représentativité et, d’autre part, de recueillir suffisamment d’informations pour assurer la saturation des données (Seidman, 1998).

Finalement, 24 éducateurs sociaux ont accepté de participer au volet qualitatif. Les profils retenus représentaient dans leur ensemble la palette de perceptions et attitudes face à la différence culturelle observées auprès des participants à l’enquête par questionnaire (polarisation : n = 2, minimisation : n = 13, acceptation : n = 5, adaptation : n = 4). Il est à souligner que l’échantillon ne se veut nullement représentatif sur les autres caractéristiques de la population étudiée.

En accord avec les recommandations de Blanchet et Gotman (2006), les entretiens ont été réalisés en respectant trois éléments : l’environnement matériel et social, le cadre contractuel de la communication et le déroulement.

§ L’environnement matériel et social

Les entretiens ont été fixés en fonction des disponibilités des éducateurs sociaux et se sont déroulés dans la période allant du 27 avril au 17 août 2010 dans un endroit choisi par la personne interviewée (par exemple, bureau à la HETS-FR, lieu de travail ou domicile de l’interviewé, café). Concernant la configuration des places, tous les entretiens ont eu lieu autour d’une table soit en face à face soit en ¾ face, la personne interviewée ayant le choix de la place. Relevons que le facteur environnement peut jouer un rôle sur la construction du discours de la personne interviewée.

§ Le cadre contractuel de la communication

Au début de chaque rencontre, une brève entrée en matière a été réalisée pour me présenter, rappeler aux éducateurs sociaux l’objet de la recherche, les remercier de leur participation, leur signifier le respect des règles de la confidentialité et leur demander l’accord pour enregistrer l’entretien et utiliser leurs propos. Ce moment a permis de briser la glace avec la personne interviewée et d’instaurer un cadre contractuel initial.

§ Le déroulement

L’entretien a été orienté vers les thèmes définis préalablement dans le guide d’entretien, tout en faisant preuve de flexibilité quant à l’ordre des thèmes et suivant l’interviewé lorsqu’il évoquait spontanément certains thème. Les questions principales ont été souvent suivies d’une demande de complément pour obtenir plus de précisions par rapport à la thématique abordée. A la fin de l’entretien, l’interviewé avait la possibilité d’ajouter des commentaires, ensuite il a été remercié pour sa participation et une explication sur la suite de la recherche lui a été donnée.

2.2.2 La description des participants

Au total, 24 éducateurs sociaux ont participé à l’enquête par entretien, dont voici les caractéristiques principales.

2.2.2.1 Les caractéristiques sociodémographiques

Même si plus de femmes (n = 15) que d’hommes (n = 9) ont participé aux deux volets de la recherche, cette proportion n’est pas représentative des présences féminine et masculine dans l’échantillon ayant participé à l’enquête par questionnaire (75.6% contre 24.4%). Par ailleurs, les chiffres officiels concernant la répartition homme-femme dans le domaine social en Suisse montrent que deux-tiers des professionnels du travail social sont des femmes depuis plus de 40 ans (Keller, 2005). De même, le travail social se féminise encore davantage puisque dans les hautes écoles de travail social, la proportion de femmes se situe, ces dernières années, aux trois- quarts de l’ensemble des étudiants (76.4% femmes contre 23.6%) (HES-SO, 2012). Au moment de l’enquête par questionnaire, l’âge moyen des 24 participants est de 32 ans (étendue allant de 26 à 46 ans), 15 d’entre eux étant âgés de moins de 30 ans. La majorité d’entre eux (n = 17) sont d’origine suisse, 5 professionnels ont la double nationalité suisse et étrangère, alors que 2 éducatrices sociales sont d’origine étrangère, mais vivent en Suisse depuis plusieurs années. Enfin, la plupart des éducateurs sociaux ont grandi avec des parents ayant la même origine culturelle.

2.2.2.2 La situation professionnelle

La majorité des personnes interviewées (n = 21) occupent un poste d’éducateur social, 2 travaillent dans l’animation socioculturelle et 1 dans l’enseignement spécialisé. Dans le cadre de

leurs activités, les participants interviennent dans des structures pour personnes en situation de handicap (mental, physique ou psychique) (n = 9), dans des institutions pour enfants, adolescents et jeunes adultes en difficulté (n = 12) , en milieu ouvert auprès d'enfants, adolescents et leur famille (n = 2), ou encore dans un établissement pour personnes présentant des problèmes de dépendance (n = 1).

2.2.2.3 Les expériences interculturelles

Environ la moitié des personnes interviewées (n = 13) a vécu dans une autre région linguistique de Suisse ou dans un autre pays pour une période d’au moins trois mois, en raison du travail, des études ou encore de l’envie de découvrir d’autres régions/pays ou cultures. Pour 6 d’entre elles, la durée du séjour a été de 3 à 6 mois, alors que les autres ont vécu une expérience interculturelle plus longue.