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2-3-5-L’ANALYSE TEMPORELLE DE LA PRODUCTIVITE DU RORSCHACH:

Axe IV : Des problèmes familiaux relationnels

2-3-5-L’ANALYSE TEMPORELLE DE LA PRODUCTIVITE DU RORSCHACH:

Le protocole du Rorschach de Abdelatif est frappant par son aridité ; de l’intensité de l’inhibition qui s’engage, notamment l’engourdissement du processus associatif par le poids dépressif qui a alourdi la tonalité et le rythme verbale ; le nombre de réponse (R=20) est relativement diminue en vue du temps total consommé, (temps total : 41mn) distribué par une largeur du temps latent qui dure entre 23¨ à la planche II, 03mn et 9¨ à la planche III et 1mn et 54¨ à la planche X. auquel le sujet ne semble guère angoissé au temps qui passe et qui défile entre ses réponses.

-la modalité langagière :

Nous constatons le flux discursif sans pouvoir limiter les séquences verbales, qui notent l’emploi des phrases négatives et dérape la destination temporelle. Par exemple «quand je la vois en premier, je ne sais pas ce qu’il y a +++1mn19¨… » à la planche I, la conjonction de la subordination « quand » n’assure pas la succession verbale linéaire. Car il aurait du dire « je ne sais pas ce qu’il y a, quand je l’ai vu en premier…» pour qu’un repérage et engagement perceptif se maintienne. À la planche VIII « Enfin ceci a plusieurs couleurs…je peux lui donner combien de trucs… de temps en temps1mn 04¨…ça me semble dans tout ce que je disais que de confabuler et ça y est +++ ˄ <tous les dessins il y a un truc tranché », on constate ici que l’adverbe « enfin » et « temps en temps » ne reflètent aucune conclusion ou élaboration discursive ni un rythme sémantique.

Également, l’intensité de l’inhibition ressentie, de l’effort de mettre une distance avec le matériel par la rotation compulsive aux planches ( I, II, IV, VI, VII, VIII, IX et X), et les commentaires personnels itératifs autour de la symétrie du matériel, montrent la difficulté d’intégration perceptive des éléments sensoriels, en disant :

II : « difficile…difficile ma sœur je n’ai pas compris » III : « je ne sais pas +++ » à la fin de la planche

Et aux planches I, IV, on souligne l’opposition pulsionnelle, entre le mal et le bien sans possibilité de précision objectale :

I : « le mal et le bien, mais le mal est trop présent » IV : «circulation unique, mais il y’a beaucoup de mal »

Ce qui peut expliquer la difficulté de la symbolisation, aussi bien que le clivage qui s’émerge explicitement aux planches V, VI, VII, et X.

V : « deux poires mais elles sont tranchées » au temps de l’enquête. VI : « un truc tranché… qu’est-ce que c’est.. Je ne sais pas »

VII : « y’a un truc tranché…Eh ! je ne sais pas un truc tranché entre deux+++ », ce qui indique l’interruption du processus de l’identification des éléments perceptifs et signifie l’absence de leur trace psychique et le défaut de l’inscription temporelle.

D’autant plus, on note les commentaires personnels accompagnés par des manifestations d’étonnement qui peuvent indiquer le mouvement labile du sujet et sa porosité de ses limites psychiques. Par exemple « j’ai essayé de la trancher» a la planche IV, et « +++ ˄ <tous les dessins il y a une chose tranchée…et ou…ceci, je ne sais pas mais je dis les couleurs de la vie.» à la planche VIII et «1mn 54¨ elle est toujours comme le visage… droit et gauche…un truc tranché en deux+++» à la planche X.

Ces réponses témoignent de la non intégration de l’expérience intérieure et subjective à travers l’émergence de la contrainte de la réplétion compulsive, de l’identification projective et le clivage d’objet, auxquels le poids dépressif glisse toute une subjectivité successive en donnant lieu à un temps imaginaire circulaire et régressif.

Le défaut du lien s’instaure du fait de l’émergence du clivage, l’identification projective, l’échec du refoulement, la désidéalisation et l’incapacité de la symbolisation.

L’angoisse de la perte d’objet suscitée, est la conséquence directe de désinvestissement objectale et narcissique qui reflète l’impossibilité ou bien le défaut du lien objectal. Auquel, les maniements défensifs semblent incapables d’assurer l’essence du sentiment d’être.

Les exemples des planches unitaires et bilatérales (I, II, III, IV, VI, VII, VIII, X), sont marqués par une ambigüité floue et perceptive, témoigne d’un défaut de la permanence d’objet, qui manque d’une identification et une unification intégrative et perceptive.

Planche I : « il y a un mélange…entre eux…le blanc et le noir...le gris… »

Planche II : « +++1mn19¨c’est difficile ma sœur difficile+++, aucune réponse, ce n’est pas rouge, ils m’ont eu, je n’ai pas compris+++ des rochers de mer mais liés avec la mer…je ne sais pas ce que c’est, ou un truc qui tient un truc, je ne sais pas, non surtout s’ils sont arrachés ou les deux…ou bien aussi un monde, il y a comme on dit la guerre dans un pays des pays…»

III : «28¨ c’est quelqu’un qui aime quelqu’un, ceci deux guitares…ou deux…qui écoutent la guitare…écoutent la mélodie, un qui a le même style presque dans les sujets amoureux, ceci parait comme des ballets comme ça…ils évacuent la poussière de soi même pour rester toujours en vie…et je ne sais pas +++ ».

L’investissement libidinal du couple est enregistré dans un combat pulsionnel (de pulsion de la mort et de la vie), du fait du défaut, de la permanence de l’objet perçu « la guitare » remplacée par « les ballets » contre l’angoisse de la perte d’objet d’amour.

A la planche IV : « ˄˅++ <++ >++++ ˄ (c’est une tête) +++ ˅ 3mn 09¨ça parait un château sur un côté, isolé, c’est-à-dire seul…je ne sais pas… il est dans la mer +++ il y’a des rues…des rues principales mais à l’intérieur quand tu passes cette rue principale…il y a un monde qui a le tout…les problèmes…le bien, le mal…les gens ..Circulation unique, mais il y a beaucoup de mal, des choses qu’ils traitent, les gens entre eux, les méthodes, beaucoup de trahison…le vol…l’agression, les intérêts… », Cette réponse montre la charge de la désidéalisation attrapée par une lourde inhibition à travers la rotation de la planche et le temps latent qui dure 03mn et 09¨. Auquel l’envahissement du mouvement pulsionnel succède au clivage d’objet, d’un monde de bien et du mal, qui n’assure aucun investissement libidinal.

A la planche V : « ˄1mn41¨chauve- souris volante et navigue pour avoir une subsistance ». montre un maniement difficile du refoulement qui s’échoue dans le temps de l’enquête par l’émergence du clivage et de l’annulation : « Au début paraissent deux poires tranchées mais non

ce ne sont pas des poires, la chauve- souris ne dort pas… », Cette dernière phrase montre la formation réactionnelle qui introduit l’ambivalence projective, soulignée par un aller-retour, ce qui explique le caractère labile de son identité et de sa fragilité narcissique.

VI : « ˄++ ˅52ʺun truc tranché mais qu’est-ce que c’est je ne sais pas ++++2mn 09ʺ un pigeon ou bien…non ce n’est pas un pigeon…je ne l’ai pas su non…un truc qui reste, je cherchais à le tranché et je ne savais pas ce que c’était ».la difficulté d’identifier « le truc » où « quelque chose » surgit à l’effet du clivage, on souligne la fragilité de l’enveloppe psychique au temps de l’enquête qui montre la rage narcissique, en donnant lieu à une représentation archaïque de soi. Ce qui est difficilement identifiée à la méconnaissance de la représentation bisexuelle de la planche, du fait de l’angoisse de la perte d’objet, on indique aussi la dimension sado-masochique du sujet.

A la planche VII : « ˄++ ˅< ++> ++˄ 45¨les résidus d’un scorpion mort et au milieu ils ont éparpillé sa moitié (ils l’ont écrasé) comme disent les gamins ». La réponse globale montre l’ignorance perceptive de la bilatéralité de la planche et aussi la succession régressive sado- masochique d’un Moi fragile à l’effet de l’excitation pulsionnelle, déterminée par la destruction. A la planche VIII : «˄Enfin ceci a plusieurs couleurs je peux lui donner combien de truc de temps en temps1mn 04¨ ça me semble dans tout ce que je disais que de confabuler et ça y est +++ ˄ <tous les dessins il y a une chose partagée…et ou…ceci, je ne sais pas mais je dis les couleurs de la vie », l’envahissement projectif éloigne l’engagement perceptivo-subjectif, auquel la prédominance de l’identification projective ne permet pas une identification bilatérale de l’objet, du fait du clivage (de cette objet), malgré l’effort perceptif mené, il disait « j’ai essayé de la capter mais je n’y arrive pas ».

Enfin, à la planche X, le défaut du lien objectal n’autorise aucun investissement libidinal d’un Moi fragile, on souligne le dérapage temporel déclaré au début des réponses. Ce qui provoque la problématique de l’individuation, exprimée par commentaire subjectif «˄˅˄ je jure vraiment je ne sais rien… je ne sais pas où aller+++ (l’éloignement de la planche vers le haut après l’avancer ensuite l’éloigner) 1mn 54¨elle est toujours comme le visage droit et gauche…un truc tranché en deux+++ ».

-Le repérage sensoriel des planches achromatiques et pastelles :

L’élévation des réponses couleurs n’a absolument pas la même valeur. Les planches achromatiques sont marquées par une tonalité dépressive et anxieuse; mettant en évidence des émergences pulsionnelles, dont la violence est débordante, en donnant lieu à des contenus

désorganisés aux planches ( 1, IV, V, VI, et VII) où la capacité de la contenance est mise en échec du fait du clivage d’objet qui prend un lieu prédominant. Notamment, la difficulté de nommer et d’identifier les couleurs noires, blancs et gris et aussi la charge d’inhibition à travers un temps latent long et la rotation répétitive, sans que le sujet puisse accéder à la symbolisation, on prend les exemples des planches suivantes :

La planche I : « ˄˅˄˅˄ c’est-à-dire+++1mn 20¨ça me parait comme le monde, il est ++avec son bien et son mal…le noir est le mal, mélange du blanc et du noir au milieu, le gris, le mal et le bien mais le mal est beaucoup », montre la non intégration des éléments sensoriels des couleurs achromatiques.

La planche IV : « ˄˅++ <++ >++++ ˄(c’est une tête) +++ ˅ 3mn 09¨ça parait un château sur un côté, isolé, c’est-à-dire seule…je ne sais pas il est dans la mer +++ un monde qui a le tout…les problèmes…le bien, le mal…les gens...circulation unique, mais il y a beaucoup de mal…», indique le rapport avec la thématique de la puissance-impuissance qui menace l’idéal du Moi par l’ambigüité de la réponse humaine en kinesthésie et sa tendance sado-masochique.

La planche VI : « ˄++ ˅52¨ un truc tranché mais qu’est-ce que c’est je ne sais pas ++++2mn 09ʺ un pigeon ou bien…non ce n’est pas un pigeon…je ne l’ai pas su non…un truc qui reste, je cherchais à le trancher et je ne savais pas ce que c’était.. » et dans le temps de l’enquête , « Les plumes d’un pigeon, la partie sup le poisson qui n’a pas une tête, sa viande est comme ça et avec le couteau c’est léger il se coupe facilement (la partie inférieure) », cela montre la fragilité de l’enveloppe psychique liée à la difficulté majeur de la capacité de la contenance des mouvements pulsionnels, pour le Moi, dont « la viande coupée » est la métaphore du psyché affecté et la méconnaissance de la bisexualité que sollicite la planche et le choc au noir qui surgit depuis la planche 1 et IV, en rapport avec l’objet maternel phallique et menaçant.

La planche VII : « ˄++ ˅< ++> ++˄ 45¨ les résidus d’un scorpion mort et au milieu ils ont éparpillé sa moitié (ils l’ont écrasé) comme on disant les gamins…». Le sujet semble extrêmement débordée par le mouvement pulsionnel destructeur et incontrôlable à travers l’émergence du clivage ce qui inhibe l’engagement perceptif et traduit le défaut du système de pare-excitation.

D’autant plus, les couleurs rouges et pastelles, sont traitées par une agressivité destructive latente. Le Moi ne peut contenir l’excitation pulsionnelle extérieure. Le sujet nous dit à la planche II «… je ne sais pas ce qu’il y a +++1mn 19¨c’est difficile ma sœur difficile+++ aucune réponse, ce n’est pas rouge, ils m’ont eu, je n’ai pas compris+++ des rochers de mer mais liés avec la mer, je ne sais pas ce que c’est… il y a comme on dit la guerre dans un pays des pays,

comme le feu rouge, et le sang et tout ». contrairement à la planche III la désignation du rouge médian et latéral supérieur par une liaison libidinale «…28ʺc’est quelqu’un qui aime quelqu’un, ceci deux guitares…ou deux qui écoutent la guitare, écoutent la mélodie, un qui a le même style presque dans les sujets amoureux, ceci parait comme des ballets comme ça…ils évacuent la poussière de soi même pour rester toujours en vie…et je ne sais pas +++ », montre la tendance du l’idéal du Moi à l’idéalisation primaire, régulier par le combat pulsionnel, ce qui indique l’angoisse patente de la perte d’objet.

Les couleurs pastels de la planche VIII sont appréhendées de façon générale « ˄ Enfin ceci à plusieurs couleurs je peux lui donner combien de trucs de temps en temps1mn 04¨ ça me semble dans tout ce que je disais que de confabuler et ça y est +++ ˄ <tous les dessins il y a une chose partagée…et ou…ceci je ne sais pas mais je dis les couleurs de la vie…» ce qui peut signifier la force de l’inhibition à l’égard de la sensibilité du Moi, qui envahit la planche IX et X ;

Planche IX : « ˄ +++ ˅++ ˄ …je vois 1mn22¨ je ne sais pas les poumons d’un être humain++ (toucher de la planche) mais ces choses dans le corps sous les poumons et sous ou vers les reins vers le bassin et la colonne vertébrale normalement ».

Planche X : « 1mn54¨elle est toujours comme le visage droit et gauche…un truc tranché en deux+++ des garçons jouent avec de la peinture ce bleu je le vois scorpion (rapprochement plus devant les yeux) +++ ce rouge un mouton égorgé au cou le sang bleu, ils l’ont égorgé et le rouge...La viande rouge...le milieu est toujours bien...S’il prend beaucoup de temps il va devenir bleu foncé, il devient immangeable, devient inconsommable quand il sera bleu ».

La vulnérabilité et la fragilité de l’enveloppe psychique en vue de la décharge de l’excitation pulsionnelle, jusqu’à la confusion perceptive du sang bleu au lieu du rouge. Mettant en jeu la pulsion sadique-anal (agressive et destructive) au défaut de ne pouvoir prendre forme qu’il s'agisse de la fonction symbolique et subjective. Ce qui dérape le système de pare-excitation et de la transitionalité et le travail du temps,.

DANS LA SPECIFICITE ET LES CARACTERISTIQUES DU TEMPS SUBJECTIF :