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2-1-6-L’ANALYSE PSYCHO-TEMPORELLE DES RECITS DU TAT :

2-LES RESULTATS DE LA RECHERCHE :

2-1-6-L’ANALYSE PSYCHO-TEMPORELLE DES RECITS DU TAT :

Chaque fois que l’on réfléchit un peu longuement à la notion du temps au protocole de Huda, on se trouve confronté à une réalité fuyante, dans une durée totale de 13mnt, dans un rythme contradictoire temporellement.

Les récits racontés se trouvent dans le champ direct, c’est de les configurés et les agencés par des actions (des relations humaines) qui sont enregistrées avec une tension psychique entre un début et une fin, sans pouvoir élaborer une signification successive et faire un travail d’imagination producteur. Le sujet met en évidence la complexité de son expérience de manière spontanée et brutale, à laquelle il se livre dans une grande confusion, de stagnation et d’attente.

Le rythme de ses récits s’enlisent, parfois constant avec des silences et pauses importants, parfois accélérés, en donnant lieu à un fort envahissement projectif et à des répétitions qui s’instituent par plusieurs reprises retraçant.

Les rapports qu’entretiennent le temps de l’histoire racontée et celui de l’acte du récit est quasiment impossible pour que le sujet se situe dans une histoire simultanée et élaborée dans un temps de présent, du passé et du futur.

-L’absence de la temporalisation dans les procès verbaux du discours :

Il s’agit d’une observation directe, d’un vécu concret et direct, Huda aborde les planches du TAT, avec une projection directe et immédiate d’un vécu dépressif,

Les planches (1, 3BM, 13B), sont marquées par un temps de latence et de silence très important, où Huda ne semble guère consciente ou angoissée par le flux du temps. On constate souvent son état de l’évasion et de déconcentration en regardant ce matériel configuratif. De même on remarque la tension physionomique (les soupirs, le changement de position...) qui accompagne son discours d’allure affectivo-émotionnelle dépressive et anxieuse. Cette tonalité s’entend le plus souvent par les expressions de la peur et de la tristesse dans les planches (1, 2, 3BM, 4, 6GF, 9GF, 10, 11, 12BG, 13B, 13MF et 16).

Et C’est aux planches (5, 7GF, 11, et12BG), que les temps de latence sont progressivement les plus longs et aux planches (3BM, 13MF, 13B et 10) que les temps de latence se réduisent graduellement, ce qui peut expliquer son rythme aléatoire.

- Le défaut du lien objectal et grammatical entre les procès verbaux des récits :

Les expressions et les indicateurs du temps dans les récits sont introuvables, les phrases se conjuguent souvent dans le présent, sans respecter son style et son orientation temporelle, qui parfois s’enfonce dans l’impasse temporelle par un arrêt inhérent du discours, dont la liaison

intra récit est mal gérée et moins maitrisée en ce qui concerne le choix des mots, des verbes, des adverbes et les connections de la phrase pour une signification distincte.

Dans les planches ; 1,2, et 4, la désorganisation temporelle est beaucoup plus épaisse et insolite pour le langage arabe dialectale courant. Dont on remarque la vacillation dans l’emploi du temps, sans pouvoir atteindre le sens et saisir de façon consciente son mouvement projectif.

Dans la planche 1 : « 7¨ cet enfant...soit déprimé…soit...il voudra rêver à quelque chose à laquelle ne pourra pas accéder (B2-2) (A3-1)…triste…vexé…dégouté (B2-2) il a un objectif…mais il est incapable d’y arriver…accéder (A2-4) ».

La projection de l’affect dépressive ne permet pas la tentative de maitriser l’emploi du temps ; la proposition du « soit » ne sert pas à une double interprétation bien distincte dans le sens, ni dans la grammaire, où l’absence du verbe dans la première phrase, conduit le sujet à une impasse et à un rejet du futur de manière itératif implicitement. On peut dire que le projet identificatoire que sollicite la planche ne peut l’aboutir, du fait de la problématique de l’impuissance posée par son immaturité affective qui s’inscrit dans la contrainte de la répétition.

Dans la planche 2 : « 6¨ quelqu’un dans une ferme ou bien dans la guerre (A3-1) (B3-2) (éloignement de la planche) (C1-1) ils sont tous déprimés, ceux qui sont là (C1-2) (B2-2) comme si porteurs de la vie d’ici bas au dessus de leurs têtes (CN1) tant de tristesse (CN3) c’est ça…(CI-1)».

L’emploi de phrase dans l’infinitif, de l’arabe dialectal et qui manque d’articulations temporelles ; l’impossibilité d’identifier les personnages de la planche, où à peine le sujet utilise les pronoms « quelqu’un, ceux », sans pouvoir l’accès à la différenciation générationnelle et généralise le qualificatif, dans une phrase passive non structurante au plan grammatical, « sont tous déprimés, ceux qui sont là », qui note l’absence d’une liaison relationnelle. Cela, montre la massivité de l’affect dépressif qui stagne voir interrompt tout lien et investissement objectale, ce qui à son tour explique l’ignorance temporelle et l’incapacité du Moi de dégager un acte d’historicisation significative.

C’est quasiment, le même mode dans le récit de la planche 5 : « 10¨quelqu’une dans la maison (A1-1) la maman vient regarder son fils (B1-1) peut être lui demande qu’est ce qu’il lui manque ? (A3-1)», explique le remâchage comme un indice obsessionnel qui altère le mouvement perceptif, où la stabilité des identifications sont à peine exprimés pour terminer le récit par une précaution verbale.

dans la planche 3BM : « 5¨ça…un persécuté ou une persécutée (A3-1)-(CN1) je ne sais pas…ceci fait comme moi (B2-1) (A3-1) il ne peut pas sortir…(CI-2) même s’il va sortir…personne ne le comprend (CN1) il préfère sortir ses intérêts pour lui (E4-1) …et il est tourmenté (B2-2) c’est ça (CI-1)».

La représentation massive de l’image de soi, perturbe le discours de Huda dans une impasse fortement imposée à traves le trouble de la syntaxe, du craqué verbale : « il préfère sortir ses intérêts pour lui (E4-1) », au lieu de dire « il préfère préserver ses intérêts pour lui », où l’absence du Moi futur le livrer dans un horizon masochique qui n’assure pas son désir narcissique.

D’autre part, la logique grammaire difficilement conciliée dans la planche 7GF : « 16¨hmm…une mère lire à sa jeune fille (CF1) sa jeune fille même ne voudra pas l’estimer (B1-1) la mère voudra communiquer avec sa jeune fille (B1-1) mais la jeune fille ne l’a pas donné cette l’occasion (B1-1) » ; l’emploi du temps au futur simple se croise avec l’emploi du passé composé, cause l’arrêt du discours au fait de la réduction du mouvement perceptif. Dans laquelle le sujet scotome l’objet manifeste (la poupée) qui ne permet pas une continuité pour un projet identificatoire, devant l’impasse relationnelle de la dualité mère-enfant, marquée par la relation conflictuel dans un remâchage.

-L’impossibilité d’élaboration et de l’achèvement du sens pour le récit :

La permanence du présent dépressif par des phrases nominales incomplètes grammaticalement et qui manquent de verbe, caractérise les récits du TAT. Avec laquelle on souligne ; l’absence de l’identité du couple par le pronom « lui », dans la planche 4 : « 7¨ une famille+++(CI-1) (A1-1) la femme qui court derrière lui…pour lui concilié (B2-4) lui (l’homme) déteste sa vie (CN1) c’est ça », conduit le Moi à l’impasse discursive et temporelle, dans l’impossibilité de gérer et investir une relation duelle.

Dans les planches (6GF, 9GF, 10, 11, et 12BG), l’association courte du récit ne permet pas une négociation et élaboration des mouvements pulsionnels libidinaux et agressifs, où le lien objectal s’instaure à peine, du fait de la représentation de soi désintégrée.

La planche 6GF : « 5¨ un homme fonce quelqu’un (B1-1) elle a peur de lui (B2-2) il est laid (B2- 2) c’est ça (CI-1)», traduit l’impossibilité du Moi à une négociation pulsionnelle avec ses charges libidinales et agressives, faute de l’intériorisation des objets sécurisants.

Dans la planche 9GF : « 5¨ quelqu’un caché derrière l’arbre (CF1) fugitive de celle-là qui la cherché (B2-4) peur d’elle (B1-3)», et dans la planche 10 :« le père câline son fils (B1-1) +++

(CI-1) ?...dans un état d’amour …la tendresse (CN1) même son fils l’aime (B1-1)» ; l’association courte explique l’attitude évitante de Huda, par la réduction du mouvement perceptif qui n’assure pas un investissement narcissique-objectal dans une relation triangulaire (non dégagée par l’absence de la troisième personne non figurée dans la planche). Et l’impossibilité de s’identifier dans une unité stable avec la répétition du pronom « quelqu’un », où se trouve condamnée par la contrainte de la répétition de la compulsion, dans son mode de traitement narcissique et objectal.

2-2-Présentation du Cas n°2, Amina 31ans :

Amina jeune femme âgée de 31ans, célibataire, vient consulter à la demande pressante de sa mère, car selon celle-ci, Amina risque de « se faire du mal », notre patiente se reconnaît déprimée mais a toujours refusé de consulter un psychiatre. Amina verbalise correctement ses idées et est fort cohérente dans ses paroles. Elle souhaite sortir de son problème conflictuel, mais en même temps s’interroge si ces séances qui apparemment l’intriguent, seront « salutaires ». Elle se décrit comme une personne timide et pas sûre d’elle-même, « tout ce que j’entreprends échoue ».

Elle est très proche de sa mère, mais entretient avec son père des rapports ambivalents. Parfois il l’avilit et parfois se montre affectueux. Elle n’a jamais su comment se déterminer face à cette situation et quels étaient ses vrais sentiments. Aux « cris fascistes » de son père envers sa mère, elle se crée un environnement sonore protecteur en ouvrant tous les robinets de la salle de bain pour ne pas entendre insultes et vociférations. Sur le plan sentimental, elle n’a pas eu de petit ami sérieux avant l’âge de 28 ans : c’était son cousin paternel. Elle savait qu’il n’était pas le partenaire idéal, mais l’accepta comme époux. Le mariage fut annulé avant la date prévue lorsqu’elle apprit que c’est là une union consanguine risquée.

2-2-1-Le diagnostic DSM IV tr ; montre les résultats suivants :