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2-5-6-L’ANALYSE PSYCHO-TEMPORELLE DES RECITS DU TAT :

Axe IV : Des problèmes conflictuels avec les parents et la tendance à la retraite psychosociale.

2-5-6-L’ANALYSE PSYCHO-TEMPORELLE DES RECITS DU TAT :

L’éventuel établissement de relations temporelles ne tient pas en compte de l’histoire racontée et de celui de l’acte du récit. Le sujet se livre dans une réalité fuyante, bien que la durée totale consommée est de 22mn. Ce flux du temps semble destiné à la régression d’un Moi par des défenses limités, qui n’assurent aucun investissement narcissique ou objectal.

Les relations humaines duelles ou triangulaires, se configurent par un agencement des actions, sans pouvoir élaborer une signification successive et faire un travail de l’imagination créative. On souligne la tendance sado-masochique qui prend lieu à l’occasion de l’émergence des processus primaires et des procédés limites et antidépressives.

-la temporalisation dans les procédés du discours :

Zahra aborde les planches du TAT, avec une projection qui souligne son attraction vis-à-vis du matériel configuratif :

Certains temps de latence paraissent très importants où le sujet ne semble guère conscient et sensible par l’écoulement du temps.

La destination temporelle des récits s’enregistre dans un rythme, relativement ralenti, marqué par une tonalité anxieuse et apathique aux planches (1, 3BM, 7GF, 11, 12BG, 13B, 13MF et 19). Dans lesquelles, le Moi ne peut limiter l’envahissement projectif des processus primaires (E), par une élaboration discursive signifiante.

Notamment, le silence intra-récits s’accompagne et s’ensuit souvent par des expressions de la perplexité, par exemple à la planche 1 « …je ne sais pas d’où il commence… », Énoncé par un trouble de grammaire qui se présente par le télescopage du rôle.

À la planche 3BM « une femme semble de coté, … et elle pleure… (B2-2) (CL-2)+++ (C1-1) comme-ci elle est bossée (EI-4) », à la planche 13B « un gosse comme-ci abattu (CN 2→-) ++ (C1-1)… ». La présence de la peur et de la tristesse manque d’une dynamique discursive.

Egalement à la planche 13MF et 19 qui marque la présence de la thématique de la sexualité et de l’agression : « ici comme-ci une femme morte (E1-4)++(C1-1)… », à la planche 19 « … semble comme-ci du sang (E1-3) et je ne sais pas (A3-1) l’image de l’enfer (E2-2)+++(CI-1)… ».

On peut dire que ce discours d’allure dépressive et anxieuse et qui s’entend le plus souvent par un rythme constant, vide de tout indicateurs temporel ; le seul emploi du temps demeure dans le présent achevé, sans que le Moi puisse se mouvoir, s’identifier au temps passé et futur.

-Le défaut du lien objectal et grammatical entre les procès verbaux des récits :

L’absence de l’expression temporelle dans les récits, stérilise tout le processus d’historicisation pour une successivité discursive, dans laquelle, le relâchement temporel des planches s’enlise du fait de l’émergence des processus primaires et de l’absence de la liaison objectale constructive. On souligne la pauvreté des énonciations, le manque des verbes conjugués et les cordons grammaticaux qui assurent une signification simultanément linéaires.

La massivité projective à la planche 1 : « ça semble un garçon…et il est perdu dans la musique (A2-4) je ne sais pas d’où il commence (E4-1) », souligne le trouble grammatical qui déstabilise la destination temporelle du récit, dont la charge défensive du silence important, encercle le sujet dans la répétition compulsive, ce qui signale l’impuissance du Moi de pouvoir s’assurer dans un projet identificatoire stable.

Cette organisation moïque s’enregistre à la planche 3BM : « une femme semble sur un coté et elle pleure (B2-2) (CL2) ++ (C1-1) comme-ci elle est bossée (E1-4)++ (C1-1) … je n’ai pas … c’est ce que me semble (C1-1)…».

Le Moi semble incapable d’élaborer la position dépressive, du fait de l’angoisse de la désintégration de l’unité corporelle, qui suscite la réversibilité discursive.

A la planches 11, l’absence du verbe immobile le Moi pour toute une continuation discursive : « presque il ne m’est pas visible (C1-1) comme des arbres comme ça (A1-1) je ne sais pas moi (C1-1) comme ça une montagne…rivière soit disant (A1-1) », là on remarque clairement le tardivement du « soit disant» qui n’explique pas la présence de « la rivière » et l’arrêt du discours.

A la planche 12BG, la précision temporelle de la saison « l’automne » n’assure aucune élaboration discursive et sémantique, bien que le repos pulsionnel s’instaure « 5¨semble comme ci un paysage de l’automne (A2-2)…un grand arbre (CNL)+++ (C1-1) ci-dessus comme-ci… un gosse dans une boite (B12) (A1-2)++ (C1-1) ». Aussi l’absence du verbe dans l’énonciation du sujet, met le récit dans une restriction du temps, comme une seule défense contre toute émergence pulsionnelle libidinale et agressive. Ce qui peut expliquer l’incapacité du Moi de se situer dans une aire spatio-temporelle, avec une distinction suffisante de son monde interne-

externe. Notant que l’élément fantasmatique de la présence du gosse non figurant dans la planche, ne peut s’élaborer, du fait de l’immobilité temporelle du Moi.

De même façon, l’envahissement projective par l’ingérence du fantasme agressif : « 12¨ ici comme-ci une femme morte (E1-4)++(C1-1) et cet homme semble la tuer et le regrette (A2- 4)(C1-1) il pleure d’elle (B1-1) ». L’association courte menée à l’impasse temporelle, empêche la liaison pulsionnelle libidinale et agressive.

Pareillement, le reculement temporel par l’absence du verbe dans la planche 13B : « 5¨ ça, un gosse comme-ci abattu (CN2→-) ++ (C1-1) assis devant la porte de leur maison (CFI) c’est presque ce qui me semble (C11) », inhibe le lien grammatical entre les énonciations (dans l’arabe dialectale Algérienne), du fait du désinvestissement narcissique du Moi, qui empêche à son tour l’élaboration de la position dépressive, dans une dimension masochique.

Enfin, l’absence du verbe dans la planche 19, cause l’immobilité de la fonction temporelle du Moi. notant la désorganisation des repères narcissiques et objectaux par la projection massive des fantasmes masochiques et phobiques de la thématique sexuelle, « …semble comme-ci le sang (E1-3) ou je ne sais pas (A3-1) image de l’enfer (E2-2) +++(C1-1) (soupir) et semble une femme au milieu dans ce truc là (E1-3) enfer, sang me semble comme ça (E1-2)+++ (C1-1)… » La persistance de la fausse perception (sang, enfer), indique à la fois le défaut de l’intériorisation du bon objet et aussi le défaut transitionnel qui empêche tout une possibilité de la contenance moique.

-La désorganisation de la verbalisation et l’absence du processus de l’historicisation :

Le défaut de l’organisation verbale, la permanence du présent dépressif et anxieux, l’absence du verbe ou l’emploi du verbe à l’infinitif, aussi l’impossibilité de gérer et investir la dimension narcissique et objectale, la contrainte de la répétition de la compulsion, conduisent à l’interruption du processus de l’historicisation et à l’impasse temporelle, voire un relâchement successif, prenant l’exemple des planches 2,4,5,7GF,9GF,10,13MF et 16.

A la planche2, l’insistance sur le factuel, sur le percept et le sensoriel donne lieu au clivage de l’objet, qui suscite le défaut de l’investissement objectal, auquel l’impossibilité d’imprégné une relation duelle ou triangulaire, interrompe le déroulement temporel, bien que la différenciation sexuelle est bien présente : « un homme cultive la terre (CFI) ++ (C1-1 ) la femme appuyant sur l’arbre. (CM1→+) semble comme-ci enceinte (CN2) +++ (C1-1) une jeune fille semble portant un bouquin (A1-1) l’essentiel elle ne regard pas celle qui est derrière d’elle (C1-2) elle regarde sur un autre coté (CL2) ++ ca y’est… c’est ce que j’ai (C1-1) ».

A la planche 4, le sujet ne peut manier et lier les émois libidinaux et agressifs, notant que le besoin d’étayage dans la relation libidinal se glisse sans que le sujet puisse s’installer sur la même destination temporelle. du fait du déplacement de la représentation « d’un mari » par « un homme » dans la deuxième segmentation verbale : « 5¨une femme comme-ci dans un endroit publique (A1-2) elle parle à son mari (B1-1)», après un silence important qui exprime la régression de la destination temporelle, du moment du clivage de l’objet dérapant : « l’homme dans son image se voit malin (CN3) (CN2→-) mais la femme se voit innocente (CN2→- )+++(C1-1) il y à aussi une femme qui semble maligne dans son visage (CN2→-) ++(C1-1) et elle les regarde (CF1) ».

Pareillement, à la planche 5, l’impossibilité de terminer et d’identifier la chose ou le truc « 5¨ une veille femme cherche un truc (A1-2) (B3-2)++(C1-1)… seulement…ouvrante la chambre en cherchant un truc (A3-2)…». Le récit se présente dans un symbolisme transparent, mettant en jeu l’ingérence du fantasme primitif (le regard), qui cesse l’élaboration psychique, dans une répétition compulsive marquée par le remâchage.

L’association courte à la planche 6GF et 7GF s’enregistre avec une banalisation discursive, soulignons l’emploi de la préposition « même » qui n’accord pas la même signification « hmm la jeune fille semble belle (CN2→-) elle parle avec une personne (B1-1) même cette personne semble normale (C1-2) semble parle normale (A3-1)… ». Nous soutenons l’attitude de Zahra qui évite du mouvement projectif « …il a un visage…hmm (CN2) comme-ci ils discutent (A3-1) sur un truc de futur ou un truc (C12) ». Ce déplacement du présent d’indicatif par un présent inachevé, où le manque du complément d’objet, indique l’impasse temporelle d’un Moi évitant. La réduction ou bien la courte association qui s’ensuit à la planche 7GF, ainsi que l’évitement du conflit de la relation duelle mère-enfant et « la poupée », indique le défaut de la permanence d’objet et l’ignorance du déroulement temporel.

A la planche 9GF l’association courte du récit ne permet pas la liaison pulsionnelle, « 11¨deux femmes (A1-1) une semble au dessus de l’arbre (A1-2) une ci-dessous (A1-2) comme-ci dans la rivière… elle marche en la traversant (CL2) ++(C1-1) la femme qui est au dessus de l’arbre semble portée un châle et un livre (C1-2)… ». Notant ici, que le clivage de l’objet qui apparait par l’instabilité des limites internes-externes du Moi, banalise avec évitement la relation duelle de la mère-fille.

Et à la planche 10, nous soulignons la contrainte de la répétition de la compulsion, qui empêche le déroulement temporel de l’histoire « celle-là semble comme-ci une jeune fille qui pleure (B2- 2) sur le sein de sa mère (CM1→+)+++ (C1-1) sa maman on dirait qu’elle l’embrasse ( CM→+)