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2-4-6-L’ANALYSE PSYCHO-TEMPORELLE DES RECITS DU TAT :

Axe IV : Problèmes relationnels avec la mère et la tendance au retrait psychosocial.

2-4-6-L’ANALYSE PSYCHO-TEMPORELLE DES RECITS DU TAT :

L’affect dépressif remplace l’interruption du sens des récits du TAT et les enregistre dans une chute temporelle.

L’incomplétude narcissique qui prédomine le protocole cause l’intolérance de l’idéal du Moi à la frustration à l’angoisse de la perte d’objet d’amour d’une part et l’angoisse de la maltraitance d’autre part. Auquel, le Moi résulter d’une fragilité et instabilité permanente donnant lieu à un vécu stérile, suite à l’absence d’une anticipation et incapacité de concevoir des changements et des développements du réel des récits.

Le remarquable, c’est que Nafissa ait confronté une réalité menaçante, les récits racontés se trouvent agencés avec tension psychique dans un style télégraphique entre un début et une fin, la durée totale de 18mn, semble consommée avec une ignorance et méconnaissance du temps qui se déroule. En vue de sa pauvreté fantasmatique et énonciative.

Ce qui peut expliqué l’effort perceptif contre la dépression et la prédominance des procédés de l’évitement du conflit (C). Le sujet trouve une difficulté majeure qui demeure par des liens et des relations qui impliquent des défenses narcissiques non investies ; la dévalorisation de soi, l’extrême dépendance à l’autre où le besoin d’étayage se déclare sans pouvoir assurer un lien objectal ; le défaut du refoulement, le clivage de l’objet et la désidéalisation de l’objet dominé, cause la difficulté de l’identification féminine maternelle dans un niveau préœdipien avec une tendance masochique dans les planches (1,2,3BM,5,13B).

La présence des fantasmes phobogènes s’accorde avec l’impossibilité d’élaborer la position dépressive soulignée par l’absence des processus secondaires. Et de toute tentative de l’historicisation qui alerte la possibilité du Moi au passage à l’acte ; le travail du temps subjectif ne peut demeurer, les idées et les séquences énonciatives sont séparées, englobant du silence important dans un rythme répétitif, duquel l’acte du récit est quasiment impossible pour une histoire simultanée avec une élaboration dans une temporalité linéaire à travers des modalités suivantes :

-Absence d’une temporalisation qui organise des procédés du discours :

Nafissa traite les planches du TAT par un style discursif fermé, elle résume directement sa projection d’un vécu dépressif et angoissant, en donnant des affects titres, sans pouvoir rationnaliser ou articuler des solutions significatives pour les récits.

Notamment, l’association courte, dans les planches suivantes : La planche 1 : « comme-ci quelqu’un ne sait pas ce qu’il fait…». La planche 2 : «...un truc inconnu hmm +++…(C1-1) un truc loin…»

La planche3BM : « 5¨ la tristesse…la solitude…(CN2→-) les pleurs (CN3)…»

La planche 4 : « 7¨ amour impossible (CN3) ++ (C1-1) un échec dans une relation sentimentale (CN2→-)…»

Est marquée par un style télégraphique, de représentations et d’affect dépressive et angoissante qui colore le traitement des objets ; le silence important intra récit, le caractère négatif de l’expression et le remâchage qui expliquent l’absence ou l’impossibilité de s’impliquer dans un processus d’historicisation et d’ancrer dans une temporalité successive.

-l’impossibilité d’inscription des liens de l’historicisation entre les procès verbaux:

L’absence totale des indicateurs de temps, le style verbal télégraphique où manque l’emploi des verbes et les adjectifs, qui se détermine par l’association courte, inscrit le sujet dans un déroulement temporel d’une destination régressive qui s’enfonce dans l’impasse temporelle. La liaison intra récits ne peut demeurer et donne lieu à un temps à double direction, sans début et sans fin :

A Planche 1 : « 15¨la chose la plus remarquable ici…la perte (CN3) comme si c’est quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il fait (A2-4) la perplexité…la perte (A3-1) c’est tout (C1-1)... ».

Planche 4 : « 7¨amour impossible (CN3) ++ (C1-1) échec dans la relation sentimentale (CN2→-) la non confiance aux hommes (CN2→-)

Planche 6GF : « la malice (CN3) le mensonge (CN3) +++ (C1-1) c'est-à-dire un visage trafiqué (CN2→-) +++ (C1-1) le choc ( ?) le choc de la femme…»

L’absence de verbes conjugués dans ces planches, la tonalité affective dépressive et les représentations angoissantes, soulignent l’angoisse de la perte d’objet qui prive toute articulation et liaison temporelle. Auxquelles on constate l’impossibilité d’identifier les personnages et les détails dans ces planches ; dont le scotome d’objet, indique un Moi temporel démissionnaire qui immobile tout l’accès à une historicisation.

-l’impossibilité d’élaborer une signification discursive :

La permanence et la constance des représentations dépressives et angoissante dans les associations courtes des récits, ce qui souligne l’absence des liens grammaticaux et des verbes conjugués. Dont l’incapacité de dénommer les objets. « truc…chose…quelqu’un » instituer le sujet dans le vide identificatoire et temporel.

Les exemples des planches (1,3BM, 5, 11, 12BG, 13B et 16), indiquent la réduction du mouvement perceptif, le scotome d’objet et du lien objectal, qui se condensent abstraitement par des représentations stériles, non négociables pour demeurer une stratégie identificatoire et un processus d’historicisation :

Planche 1 : «...comme si quelqu’un…il ne sait pas ce qu’il fait (A2-4) la perplexité (A3-1) c’est tout (C1-1)…»

La méconnaissance perceptive de l’identité du garçon et le violon suscite l’angoisse de l’abondance et la prédominance de l’affect dépressif qui surgit avec un narcissisme négatif (André Green).

On note aussi, l’exemple de la planche 3BM : « 5¨ la tristesse…la solitude (CN2→-) les larmes (CN3) l’obscurité (CL2) +++ ça y’est (C1-1) », qui reflète l’instabilité du Moi et la fragilité de son enveloppe psychique et glisse le sujet dans des processus primaires, par le recours au sensoriel comme un seul moyen de contenance moïque.

Dans cet exemple, l’effet perceptif et sensoriel désorganise le Moi dans un temps régressif, dont l’émergence d’une fantasmatique primitive, phobogène et destructive qui fragilise l’unité psychique du sujet.

La planche 13B :« 9¨ l’isolement (CN3) l’isolement d’un petit enfant (CN2→-) l’isolement de...(A3-1) la carence (CN2→-) l’attente (CM1→-) ».

L’angoisse de la perte d’objet d’amour et de la séparation, accable le Moi par l’émergence des défenses narcissiques de valence négative de façon compulsive contre l’élaboration des processus secondaires du récit.

Et à la planche 16 : « 5¨ l’innocence (CN3) l’espoir (CN3) le repos (CN3) c’est ça (C1-1) » Indique la déficience du Moi à consommer un temps imaginaire pour un récit historicisé par des liens objectaux et narcissiques, l’association courte montre l’écart perceptif des représentations présentées par une dynamique affective immobile, ce qui peut signifier la possibilité au passage à l’acte.

Partiellement, des planches qui sollicitent la relation duelle ou triangulaire se trouvent ignorées ; on note l’impossibilité du Moi à dégager une histoire relationnelle et à s’identifier dans une unité psychique stable.

Ces points soulignent les exemples suivants :

La planche 2 : « 21¨ me semble rien ici (C1-1) un truc inconnu hmm +++ (C1-1) un truc loin et ça y’est…la vue (CL2) +++ (C1-1)».

L’inefficacité de l’effort perceptif par l’inhibition marquée par la longueur du temps latent et le scotome des objets, suscitent l’instabilité du Moi et l’impossibilité à engager une relation triangulaire. Ce qui explique la présence d’un Moi temporel démissionnaire.

A planche 4 : « 7¨ amour impossible (CN3) ++ (C1-1) un échec dans une relation sentimentale (CN2→-) la non confiance aux hommes (CN2→-) c’est tout (C1-1)».

Le Moi ici, est incapable de canaliser la source pulsionnelle et de lier la pulsion libidinale et agressive, cela suscite l’angoisse de l’abandon et de la séparation et prive le dégagement des processus secondaires, par l’émergence du processus du clivage d’objet.

À la planche 7GF « 10¨ l’amour (CN3) +++ (C1-1) la tendresse (CN3) attachement ( ?) la jeune fille à sa maman (CM1→-) +++(C1-1) attachement de la jeune fille à sa marionnette (CL4) (CM1→-) ».

On souligne ici l’émergence des procédés antidépressifs, qui n’autorisent pas l’instauration du processus identificatoire et la présence de l’impasse temporelle du Moi historien du récit.

2-5-Présentation du Cas n°5, Zahra 25 ans :

Zahra, une jeune fille âgé de 25 ans, célibataire, niveau intellectuelle secondaire, elle présente son état de façon constructive, son désire est de parler sans attente, d’après ses dires, sa souffrance s’articule autour de pensées dépressives et d’autodestructions (d’automutilation) qui sont signalées avec une décharge anxieuse « …je pense toujours a me suicidé si ce n’est pas une quête religieuse j’aurai l’effacé (le père) de la vie d’ici-bas…. Sans conscience si comme-ci je suis une traitre…mes décisions sont bizarres, triste j’en ai plus de l’appétit... ».

La relation de Zahra avec ses frères est décrite comme affectueuse et maternelle, bien qu’elle présente des sentiments contradictoires vis-à-vis de ces parents, le père étant une personne persécutrice et menaçante, « …au moment où j’ai défendue ma mère, mon père ma foutée d’hors, je le déteste avec rancune, au même temps il me fait peur… je ne peux pas m’exprimer mes sentiments envers lui », et elle présente sa mère comme une personne démissionnaire qui ne peut pas la protéger contre les chantages du père. Sur le plan sentimental, Zahra n’ose pas affronter une relation, vue ses craintes et son pessimismes, qu’une relation conjugale ne trouve jamais un équilibre psycho-social.

2-5-1-Le diagnostic DSM IV tr ; montre les résultats suivants :