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1-8-2-3-1-LA CONFIGURATION DU TEMPS DANS LE TEST DU RORSCHACH

2-1-Définition et diagnostic :

1-8-2-3-1-LA CONFIGURATION DU TEMPS DANS LE TEST DU RORSCHACH

Le test de Rorschach constitue par des taches d’encre, un matériel non verbal dénué en apparence de signification préalable.

La consigne « je vous demande de me dire tout ce qui vous pourriez imaginer à partir de ces planches », implique que le sujet puisse se laisser aller au déploiement de son imagination, afin de donner du sens là où il semble ne pas y venir.

Le Rorschach fait donc appel à des perceptions à l’occasion de l’objectivation de la tache comme métaphore de la réalité externe et à des conduites projectives dont l’appel à l’imaginaire et à la réalité interne du sujet. Ces remaniements sollicitent d’une part la représentation du soi, de ses rapports avec l’environnement, de ses identifications et de leurs résonances fantasmatiques, et d’autre part de la différenciation avec l’objet compte tenu du mode de fonctionnement psychique

et sa possibilité à s’inscrire dans une temporalité psychique et sa possibilité à construire un temps subjectif.

Le protocole du test projectif du Rorschach est en réalité composé d’un matériel non verbal, dont le support manifeste, les dix taches d’encre sont séquentielles, selon F Rossel, O Husain, C Merceron(2005 :46) « le passage d’une planche à l’autre introduit des bornes (des intervalles ou des limites) temporelles objectives du cadre du testing, le discours du sujet se présente comme un flot dont les séquences sont ponctuées par des groupes d’éléments formants des unités de sens » cela correspond avec l’idée lacanienne et S le Poulichet sur la succession et l’enchainement des mots pour l’introduction d’un sens.

Ce travail du Protocole qui est cette coupe à la fois horizontale et verticale du temps du sujet, opère un processus de « reconstruction », un travail du temps, un travail de liaison selon P Roman qui est encore à travers les « bruits » se révèle le discours du sujet et les traces aménagées en fonction des vecteurs de son histoire psychique.

La positon du psychologue s’apparente à celle de l’ethnographe qui saisit dans la synchronie les sédiments ou bien les strates déposées par l’histoire; des sédiments dotés pour chacun d’une organisation stable, à l’intérieur de laquelle se joue en réseau la dynamique de la personne que la théorie analytique peut interroger.

En quelque sorte et pour dire les choses autrement, le test des taches d’encre tel que nous visons à le concevoir est avant tout un espace d’interaction où le sujet parle au psychologue de ce qu’il « croit et perçoit ».

Le travail consistera ensuite à prendre les mots du patient à la lettre, en évitant toutes captations par le leurre d’un soi-disant perçu, ainsi l’on peut repérer que la parole du sujet se situe davantage du coté des mots, de l’esprit dans ses rapports à l’inconscient ou du discours freudien sur le rêve, où les manquements de la vie quotidienne à l’origine de cette démarche d’après E Bleuler qu’a cité F Rossel O Hussain et C Merceron (2005 :69):« La perception est une assimilation associative des engrammes disponible (image-souvenirs) à des complexes de sensation récentes, il suit que l’interprétation des formes fortuites apparait comme perception dans laquelle le travail d’assimilation du complexe de sensations et de l’engramme est si grand qu’il est justement perçu intérieurement comme un travail d’assimilation ».

C’est cette perception intérieure d’une équivalence imparfaite entre le complexe de sensation et l’engramme qui donne à la perception le caractère d’une interprétation subjective, dont le travail d’articulation des univers interne-externe signifie la reconstruction subjective du temps de sujet.

Cette démarche consiste à montrer sa cohérence logique en rapport à la réalité, ce qui fournit des indicateurs et le travail de la pensée duquel s’occupe l’économie psychique du sujet pour attribuer le sens qui doit être sorti de l’ensemble du discours avec les autres donnés du test, selon E Böhm qu’a rappelé F Rossel O Hussain et C Merceron ( 2005:125) « le test du Rorschach contient en effet un grand nombre de facteurs qui ne laissent pas évaluer en termes quantitatifs et qui cependant d’importance capitale pour une interprétation correcte du test ».

Le test du Rorschach se sert de facteurs tels que la forme, la couleur et le mouvement pour interpréter les variables.

E de Kacero (2006) suppose que ce que le sujet dit répond à une objectivation ; son discours se transforme en signes qui se trouvent en rapport entre eux et avec la réalité, expliquant l’importance du facteur temps comme un élément pour la compréhension des processus intrapsychiques auxquels la perception à l’origine basée sur des schémas logiques, des prés- inférences, des apprentissages et des modèles qui agissent comme des médiateurs entre le sujet et les données de sa réalité et qui sous-tendent par le monde interne et celui des objets.

D’ordre visuel le teste du Rorschach constitue selon E Kacero (2006:145) « une sorte de carte spatio-temporelle où se trouvent les indications et les repères qu’il faut suivre, les frontières et les interruptions qui dynamisent les tensions spatiales qui déterminent les parcours ou arrêtent le regard ». Il envisage que la lecture du sujet pour une image est généralement discontinue ; elle comporte des délais, des renversements et des hésitations que le lecteur fait à la surface visuelle à laquelle, il effectue un acte d’interprétation, de signification, de sémantisation et de création, qui est le résultat d’un système complexe d’opérations de transformations traduites par des représentations qu’impliquent sa construction subjective du temps.

Partant par la considération de E de Kacero ; la configuration du Rorschach est comme un lieu qui occupe un espace, le lieu où le sujet produit et construit le sens à la rencontre des dix planches qui peuvent être assimilées(objet transitionnel d’après D W Winnicott) à un monde en relation à un temps dans lequel, des événements arrivent à déterminer l’expérience subjective du temps et à inscrire le moi dans une temporalité quelconque.

Les caractéristiques du matériel tels que le vide et la symétrie de la tache incluent la permanence explicite ou implicite, la mobilité et le changement par des éléments présents en chacune d’elles ; la couleur, l’estompage, la répartition des masses à partir de l’unité et l’apparition de trois masses selon un axe horizontale(Pl VII, VIII, IX) qui s’ajoutent à l’axe de symétrie verticale des précédentes et finalement la planche X où la différence est donnée à un degré très élevé par l’opposition et la distance entre les masses.

Ainsi cette tache inclue la variété des couleurs et l’espace blanc entre les espaces pleins, présence/absence qui consiste ou non à une inscription dans le temps, dont la séquence temporelle qu’implique le passage d’une planche à l’autre constitue une succession qui évoque les différents rythmes et cadences, ce qui permet au sujet d’élaborer le travail du temps à travers des associations possibles d’une planche à l’autre.

Par là, l’école française de C Azoulay, E de Kacero, F Brelet et M C Pheulpin et l’école suisse F Rossel, O Husain, C Merceron(2005), considèrent les productions du matériel comme des marqueurs temporaux qui constituent des modalités de la relation objectale, la différenciation moi-non moi, la permanence de l’objet, l’acceptation des limites, la frustration et les pertes, le type de contact avec le monde et le processus de l’évolution de pensée (l’instauration ou non de la pensée symbolique), ainsi que les troubles de l’attention et la perception de la pensée.

1-8-2-3-2-LES INDICATEURS TEMPORAUX DANS LE RORSCHACH SELON E DE