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2-3-6-L’ANALYSE PSYCHO-TEMPORELLE DES RECITS DU TAT :

Axe IV : Des problèmes familiaux relationnels

2-3-6-L’ANALYSE PSYCHO-TEMPORELLE DES RECITS DU TAT :

Le travail du temps dans le protocole de Abdelatif ne peut s’exercer du fait de l’insuffisance de l’investissement fantasmatique, qui est retenu par des processus primaires ; dans une organisation limitée de l’évitement du conflit œdipien et l’instabilité des identifications. Ce qui témoigne de l’incapacité du Moi à un fonctionnement secondaire, simple et flexible. Mettant en évidence une organisation temporelle réversible, dont l’historicisation ne peut s’assurer du fait de

l’instauration de la relation objectale par un mode antidépressif contre l’angoisse de la perte d’objet à la problématique d’identification instable du Moi.

La notion du temps dans le protocole d’Abdelatif, se trouve confronter dans une forte dépendance où le sujet semble capter par le matériel. Le rythme de son récit s’enlise, quelque fois fuyant avec des défenses rigides, l’évitement du conflit, sans pouvoir intégrer les éléments des planches et les encadrés. Parfois son rythme est ralenti, donnant lien à un fort envahissement projectif ; des émergences des processus primaires, des répétitions qui s’instituent par plusieurs commentaires personnels labiles et instables, pour son identité subjective. Ce qui glisse le processus de l’historicisation et la successivité sémantique des récits au TAT, qui comprennent les modalités suivantes :

-La temporalisation dans les procédés du discours :

Abdelatif aborde les planches du TAT avec une projection directe sans secondarisation, qui permet une élaboration discursive, langagière et grammaticale significative ; On enregistre le poids des procédés antidépressifs contre l’angoisse de la perte d’objet, avec des défenses labiles, auxquelles le sujet ne se voit plus conscient ou angoissé par le flux du temps.

Bien que le protocole du sujet est marqué par multi-précision et expression temporelle, cela ne peut se justifier par une historicisation, ni par une limitation discursive. Ce qui suscite la diffusion temporelle par l’émergence des processus primaires.

L’expression temporelle du « pas encore » à la planche 1 « je vois un livre qui ne se rempli pas encore » au début du récit, et « il fait fuir un point ou deux, mais il ne l’a pas capté encore » souligne la permanence du manque du présent inachevé.

A la planche 2 « la maladie de la vieillesse (E2-2) du grand père» et « des petits paroles de sa part, il passe son temps (CFI) », les expressions temporelles se croisent avec le remâchage de la temporalisation « lui (le jeune) fuit de temps en temps (A3-1)… je vous dis qu’il est vieux, malade » ce qui montre l’inutilité du temps à s’en servir d’un récit homogène et linéaire d’une signification.

A la planche 10, l’expression temporelle du « avant » et « une occasion » ne construit aucune signification successive à cause de la faille narcissique du Moi devant les notions d’angoisse d’anéantissement et de la perte d’objet qui désorganisent le cours temporel, du fait, du retrait d’investissement libidinal, auquel « la mère ressent que sa fille est loin d’elle, elle n’est pas attachée à elle, comme avant » ne justifie pas l’instant de l’avant, ni du présent identifiant la relation objectale libidinale. Ce décalage temporel dérape toute l’historicisation du récit par le

recours au clinicien. « Cela produit une occasion et elle ressent que sa fille, que tu ne m’aime pas » au lieu de dire « elle ressent que sa fille ne l’aime pas » puis encore, l’inversement de l’affect du présent « alors, elle l’à retenue, l’embrassée, ce n’est pas un simple bisou et c’est tout… des bisous de manque…elle l’à dit tu es ma fille je t’adore… », Cela montre l’effet du clivage de l’objet maternel et la problématique identitaire du sujet.

A la planche 12BG, la précision temporelle « le temps de l’hiver (A1-2) », cité avec l’annulation après un craquée verbale et le silence important sans élaboration temporelle.

Dans la planche 13B, l’altération du discours avec le symbolisme, « il n’est pas capable de manger du temps quand il voit (E2-1) mais au même temps. ça attire l’étonnement, -l’enfant avec elle-, étonné... il regarde cette chose, il concentre le regard (E3-3) Allah qui sait ((A3-1) », montre l’effet de régression orale et sadique à la désorganisation des repères identitaires et objectaux du fait de la massivité de la projection.

De même, la désorganisation temporelle se montre avec le défaut du discours, où les repères temporels « encore » et « l’instant de sa sortie » n’ont aucune signification successive à la planche 13MF : « il est encore habillé…c'est-à-dire une cravate… l’instant de sa sortie, hors de la maison ».

Et à la planche 16 « Eh, il vit avec sa femme et ses enfants, ainsi sa mère… ou bien y’a quelqu’un qui n’est pas encore marié (CF2) », cela n’indique aucun sens subjectif.

-La modalité d’inscription des liens entre les procès-verbaux et l’articulation grammaticale :

Le défaut du lien s’entend de vacillement de la liaison objectale en vue d’une angoisse de double valence, de l'abondance et de l’angoisse de l’anéantissement. Suite au désinvestissement narcissique marqué par l’instabilité identitaire des motions agressives destructives et libidinales massives, qui envahissent sans pardon le processus de l’identification, du fait de l’identification projective, de l’isolement, du clivage et de l’ambivalence affective.

A la planche I, la fonction de la préposition « mais …» au début et à la fin de la phrase : «… mais je vois un livre n’est pas encore rempli » indique la condensation de la tension psychique du fait de l’identification projective et la méconnaissance de l’identité du garçon qui regarde en perturbant tout le processus de l’historicisation, dont la dernière phrase « il s’est fait un point ou deux, mais il ne l’à pas encore capté (CM3) ». Indique la béance narcissique et le défaut de la liaison objectale. Qui n’assume pas la permanence d’objet « mais selon le geste de sa main, il est proche de la capter, il l’à mis à coté du livre… (A1-2) (CN2) ».

Dans la planche 2 la description de « la terre égyptienne », se retire sans liaison objectale, ce qui souligne le défaut de la permanence de la perception de son discours «…C’est-à-dire, elle fait position pour se reposer… » Ce présent qui oppose l’expression : «…elle travaille…elle ne concentre avec lui… ». Et en plus, on note l’absence de tout un lien triangulaire et une historicisation significative.

C’est quasiment le même mode du récit dans les autres planches :

De l’identification à l’image de soi féminine à 3BM : « D’accord une femme qui est assise sur la terre…le poids de l’ennui sur le canapé » qui se termine par le trouble grammaticale de l'arabe dialectal algérien « elle décharge ses préoccupations » au lieu de dire « elle s’exprime », ce qui montre l’impossibilité d’élaboration discussive et sémantique qui marque la massivité régressive comme une impasse temporelle.

A la planche 4, le recours au fictif, « 16¨ ça un film américain.. » n’assure pas l’élaboration secondaire du récit ; le défaut de la liaison objectale à l’émergence de la perception du thème de la persécution « …c'est-à-dire, il veut se venger (B2-4) à faire…et celle-là qui l’accompagne, elle ne vend pas sur sa vie…(CMI) possible il ment (E2-2) ou bien il s’handicape (A3-1) sont sur les épaules ou bien son être (CN2-) il devient malade..», montre l’impasse du travail du temps imaginaire et subjectif.

Le dérapage discussif s’ensuit ainsi à la planche 5, dont le recours à la pensée remplace l’activité de la description perceptive : « 27¨c’est-à-dire celle à…une dame dans sa maison… » avec la précision temporelle qui n’à aucune signification discursive par la conjonction « ou » disait « dans un moment de nuit ou de la journée », ce qui indique l’inutilité temporelle de son récit, le défaut du refoulement, l’évitement du conflit, le silence important et le factuel, reculent devant l’angoisse d’abandon.

A la planche 6BM l’historicisation du récit s’interrompe du fait du retrait des défenses névrotiques et le surgissement de l'angoisse de l’abandon qui est exprimée par le recours au factuel et montre l’intensité du clivage d’objet et l’impasse relationnelle objectale.

« …celle-là…Allah qui sait, la mère de ce jeune (A3-1) elle lui donne des conseils (CMI +) lui disait … (B1-1) non… elle ne lui donne pas des conseils (A3-2)…lui arrive bizarre… (B3-2) elle regarde par la fenêtre ce qui se passe à l’extérieur (CFI)».

à la planche 11 l’attachement au percept dérobe toute la fonction de la contenance du Moi, contre l’angoisse de l'anéantissement ce qui dérape la fonction symbolique et donne lieu à une désorganisation patente de l’identité du sujet à travers l’instabilité des limites par l’appui sur le

percept « l’eau ressent » du concret, abstrait, « pour cela l’eau ressenti directement…directement il se diffuse à l’interférence avec les rochers…(CL3) ».

Ce qui montre à son tour le défaut de la permanence d’objet, sous entendu par le défaut de l’intériorisation de bons objets de Winnicott.

Nous soulignons aussi le reflet de cette instabilité identitaire à travers le mélange du discours de l’arabe classique et de l’arabe dialectal, observé sur la planche 11 et la planche 12BG, 13B,13MF, et la 19. Et la porosité des limites entre le sujet et le narrateur « …au bord de la porte de sortie… j’ai fait sur la porte une sortie… » à la planche 16.

A la planche 19 on note la sensibilité du sujet au constrate du noir-blanc, pareillement comme aux planches achromatiques au Rorschach. L’impossibilité d’intégrer et de déterminer les éléments du matériel configuratif, peut dire que cette incapacité de symboliser la couleur, qui s’observe par l’appui sur le percept et le sensoriel : « cheminée se sont un fumé noir… (CL2) du vent…L’arbore se tire avec le vent… du droit…comme ça ? (CL2)…Les lumières de la maison sont encore allumées (CL2) Eh il est plein de chaleur, de la fumé et du bois…(CL3)… »

Ce qui indique le défaut transitionnel dedans-dehors pour une temporalité subjective.

Enfin à la planche 16 ; l’effort imaginaire du sujet n’assure aucune historicisation du récit ; on note l'émergence de l’annulation de la première imagination investie, qui donne lieu à la désinvestissement narcissique, à l’apparition du défaut de la permanence de l’objet dans la deuxième interprétation. Ce qui indique l’introjection du temps sans aucune élaboration et identification discursive et significative.

2-4-Présentation du Cas n°4, Nafissa :

Nafissa, jeune femme âgée de 25 ans, célibataire, étudiante en dernière année en sociologie de la santé. Elle souffre d’une timidité handicapante. Elle a beaucoup de mal à entamer des conversations, par peur de dire des stupidités. Elle se sent mal à l’aise et rougit en permanence. Cet état lui induit le désespoir, le vide affectif et l’a fait coincer dans la peur et la tristesse.

Sa relation avec les parents se voit superficielle et non constructive pour son parcours affectif ; le père est absent émotionnellement et la mère lassée et indifférente, sans aucune raison mentionnée. De ce fait, Elle se sent débordé par de tels sentiments, en abordant une quête existentielle de sa présence réelle dans la vie et en évitant au maximum de lier des connaissances, d’émettre des opinions et rester tout le temps en retrait.

Nafissa pense que sa timidité et sa crainte de la critique et sa proviendraient de la vigilance maladive et de la rigidité intransigeante avec lesquelles sa mère épiait son comportement.

2-4-1-Le diagnostic DSM IV tr ; montre les résultats suivants :

Axe I : Trouble Dysthymique F 34.1 (300.4)

Anxiété généralisée F 41.1 (300.02) Axe II : F60, 31 (301.81).

Axe III : Aucun