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L’AMI AIRE : entre négociation, innovation et diversité

Dans le document « Fabrication de la ville » à la SNCF (Page 32-34)

Pas loin de 6 mois après la finalisation de la feuille de route, en juin 2017, l’AMI est lancé. Son objectif est de favoriser les nou-

velles formes d’économie im-

plantées en milieu urbain, de mettre en place de nouveaux

processus de collaboration et de

développer des projets urbains et immobiliers innovants (annexe 7). Ainsi, onze sites ont été sélection- nés pour y voir se développer de nouveaux projets urbains, éparpil- lés sur huit communes de la mé- tropole (figure 7).

Qu’est-ce qu’un AMI ?

L’AMI (Appel à Ma- nifestation d’Intérêt) est une forme d’appel d’offre déclenché lors d’une procédure de marché public. Il se dis- tingue car il constitue un mode de présélec- tion des candidats qui seront invités à soumis- sionner lors de futures procédures d’appels d’offres restreints.

http://www.boamp.fr/

32 «Fabrication de la ville» à la SNCF

La déclinaison de la feuille de route en AMI et la répartition des sites prennent sens à la lecture du Plan Local d’Urbanisme intercommunal de la métropole. Nous y comprenons l’envie de ra- mener les activités commerciales et tertiaires au centre de la métropole, dans le tissu existant. Comme ces deux fonctions sont celles qui supportent le mieux la mixité avec l’habitat, il semble pertinent d’arrêter leur développement en zones économiques dédiées pour laisser la place à des activités qui la supportent moins (Bordeaux Métropole, 2016).

C’est sur ce point que l’aspect novateur semble ressortir. L’AMI demande aux équipes de re- penser la zone d’activité et pose la question : quel futur pour l’aménagement urbain à usage économique ? L’appel d’offre doit pousser les candidats à «penser innovation» tant sur l’aspect bâti (forme architecturale, intégration urbaine, matériaux utilisés) que sur les usages potentiel- lement visibles sur le site : espaces de co-working, mutualisations des espaces internes et ex- ternes, accueil d’associations, etc. La formation des groupements doit également être innovante : les groupements doivent être hétérogènes avec des organismes et des compétences diversi- fiées. L’hypothèse est donc que l’aspect innovant des équipes implique des innovations dans la conception du projet. C’est pourquoi nous pouvons retrouver des groupes accueillant des pro- moteurs, des investisseurs, des commerciaux, mais également des architectes, des paysagistes, des spécialistes de l’économie sociale et solidaire, des spécialistes de la participation citoyenne, des porteurs de projet de différentes activités (brasserie, bar, commerce, école d’enseignement supérieur), etc.

Cette diversité se retrouve dans le jury décisionnaire. D’après la délibération du conseil métropo- litain, les membres suivants y participent :

• le Maire de la commune concernée ou un·e représentant·e désigné·e par lui ;

• les Vice-présidents en charge des grands sites d’attractivité économique, du foncier et de l’économie de proximité ou leurs représentants désignés par eux ;

• des représentants techniques des services de Bordeaux Métropole, des communes concernées et de La Fab (société publique locale chargée de l’organisation de l’AMI) ; • le cas échéant, s’il le souhaite, un représentant du propriétaire privé.

C’est dans cette dernière case d’acteur que l’on retrouve SNCF Immobilier, en tant que repré- sentant du propriétaire foncier.

L’AMI centre ainsi son action autour du projet en tant que processus collectif et collaboratif de travail mais le développe aussi dans le jury lui-même. En effet, le jury n’est pas voué à être uni- quement représenté par la métropole bordelaise et les communes dans lesquelles les projets se font, mais également par d’autres organismes, des Partenaires, tel que le règlement général de consultation de l’AMI l’énonce (annexe 4).

Nous ne pouvons révoquer le caractère innovant de cet appel d’offre puisque nous n’avons pas effectué de comparaison avec d’autres appels d’offres. Cependant, ce caractère peut être criti- qué.

La définition du Larousse précise qu’innover c’est «l’introduction de quelque chose de nouveau pour remplacer quelque chose d’ancien dans un domaine quelconque». Ici, il est bien question de remplacer la zone d’activité classique par quelque chose d’autre, de nouveau. Mais lorsque l’on parle d’une nouveauté, celle-ci se positionne forcément en référence à quelque chose d’autre, de passé. Il est difficilement concevable de «penser quelque chose de nouveau» sans

le lier à quelque chose de connu. En extrapolant, nous ne pourrions pas parler de ce «super radio-réveil innovant, bluetooth, wifi, diffuseur de senteurs d’orangers et diffuseur de lumière bleue» si nous ne le mettons pas en rapport à cet autre «super radio-réveil innovant, bluetooth, wifi et diffuseur de senteurs de lavande».

La question de l’innovation se pose par rapport à des standards définis. Dans le cadre de l’AMI, ces standards ne sont clairement pas explicités ; ce qui est limpide est le seul fait que le site doit être le lieu pour repenser la zone d’activités. Laquelle et pour quelles innovations ? Le document de consultation nous laisse sur la fin.

En terme de procédure, AIRE se distingue par son calendrier et ses différentes étapes de rendu et de négociation. Pour tous les sites, le schéma est le même : deux phases se suivent pendant les onze mois de l’AMI. La première phase a lieu de juin 2017 à décembre 2017. C’est la phase de candidature des équipes. Pendant cette phase, il est demandé aux équipes de prendre

connaissance du site, des documents mis à leur disposition et de rendre un document numérique précisant différents éléments clefs :

• une présentation de l’équipe, son organisation et des références de projet • des éléments financiers sur le mandataire

• quelques lignes directrices sur le projet envisagé

Les offres envoyées sont ensuite analysées par les acteurs décisionnaires de l’AMI. Une phase «de terrain» est également prévue : chaque site est visité par les équipes et par des techniciens des collectivités pour leur expliquer les enjeux du site. A l’issu de cette phase, trois équipes maximum sont retenues pour continuer dans la deuxième phase (annexe 4).

La seconde phase, qui se déroule de décembre 2017 à juillet 2018 est la phase d’offres (figure 8). Elle se structure légèrement différemment de la précédente puisque moins d’équipes sont en compétition. Plusieurs réunions sont organisées tout le long de cette phase. Début janvier, une réunion préalable avec La Fab, la ville et la métropole est organisée pour préciser le cadre d’in- tervention de chaque équipe sur son site.

Bordeaux Métropole / La Fab – Règlement de la consultation AIRE – juin 2017 5/16

CHAPITRE 2

CHAPITRE 2

CHAPITRE 2

CHAPITRE 2 : : : : ORGANISATION DE L’APORGANISATION DE L’APORGANISATION DE L’APORGANISATION DE L’APPEL A MANIFESTATION PEL A MANIFESTATION PEL A MANIFESTATION PEL A MANIFESTATION

Dans le document « Fabrication de la ville » à la SNCF (Page 32-34)