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On raisonne souvent comme si la sensation était une donnée première et une donnée identique chez l’animal et chez l’enfant. Double erreur. Nous avons déjà vu l’immense élaboration qui précède, prépare, spécifie la moindre impression organique et psychique. Nous avons aussi indiqué à quel point notre sensibilité la plus rudimentaire est déterminée par l’organisme humain et par le développement des centres de réception et de réaction qui confèrent à nos sensations une sorte d’originalité, de fixité, de solidité anthropomorphique.

Ainsi, la sensation n’est ni un primum datum, ni un datum commune qui fournirait à la science et à l’instinct un même point de départ.

Lorsque nous allons analyser les différences originelles qui rendent incommensurables le comportement animal et la méthode de l’enfant dans la manière de recevoir et d’employer les impressions résultant des apports naturels de l’univers où ils plongent, qu’on ne nous accuse donc [70] pas d’imaginer un roman opposé, mais analogue, par son caractère fictif ou par une sorte de parti-pris et de pétition de principe, à l’artifice auquel a recouru Condillac : sous prétexte d’analyse, il a fait un perpétuel abus de la synthèse

hypothétiquement constructive, en supposant donné secrètement ce qu’il feignait ensuite de découvrir ostensiblement.

Non, nous n’introduirons pas des faits subrepticement fabriqués pour les besoins de notre cause. Il ne s’agit plus ici d’une fiction ingénieuse comme celle que Mlle Ferrand avait suggérée à l’auteur du système de la sensation transformée. Fuyant toujours les théories, consultons les observations directement recueillies et prises sur le vif.

I. — Puisqu’il s’agit de données concrètes à enregistrer d’abord, nous pouvons accepter, entre mille autres semblables, les tests colligés par un savant naturaliste. M. Boutan1 a imaginé la coéducation de ses propres enfants avec des animaux dits supérieurs comme l’hylobate admis à sa table familiale. Plus que cela, il a soumis les uns et les autres à des expériences très habilement combinées pour stimuler leur ingéniosité. Il s’agissait par [71] exemple de boites diversement closes où apparaissaient des friandises et des jouets et, laissant les jeunes êtres à leur spontanéité, il étudiait de sa retraite invisible leurs démarches variées. Impossible d’entrer ici dans le détail des inventions, des mouvements et des intonations multiples par lesquels se manifestaient l’avidité et ce qu’on peut appeler, en un sens très large, l’intelligence de ces jeunes condamnés au supplice de Tantale.

1 Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. Voir ses deux études comparatives, l’une sur les deux langages, l’autre sur les deux méthodes de l’animal et de l’enfant. Tests précieux d’un savant qui n’a aucun parti-pris philosophique, tests qui se retrouvent équivalemment chez maints psychologues de l’Ecole expérimentale ou dans les ouvrages qui les résument comme le livre de G. Bohn sur « la Naissance de l’Intelligence ».

Titre d’ailleurs excessif, mais livre d’autant plus instructif qu’à son insu il renferme maints obiter dicta et une conclusion où notre constatation des faits est implicitement fournie et avérée. (La rédaction de ce chapitre date de plusieurs années ; mais si des infirmités m’ont empêché de compléter la documentation, l’essentiel des faits et des implications demeure. Les beaux travaux de M. Piaget apportent des analogies et des suggestions précieuses.

Je répète d’ailleurs que nous nous attachons moins aux progrès successifs de la science qu’aux données sous-jacentes à toutes les théories possibles).

Après une période où, de part et d’autre, les procédés ne sont qu’adaptations primesautières, il arrive un point où les méthodes employées (si l’on peut parler de méthode pour l’animal) sont totalement dissemblables. Le jeune animal prend de l’avance pendant un certain temps sur l’enfant, parce qu’il a souvent des sens plus subtils, des mouvements plus agiles, des besoins plus spécialisés. Ainsi lorsqu’il s’agit de parvenir au moyen d’ouvrir des boîtes diversement fermées et où se trouvent fruits et gâteaux, l’hylobate par des tâtonnements précipités et grâce à une mémoire associative des plus plastiques, réussit dans les manœuvres nécessaires pour satisfaire son avidité plus vite d’abord que l’enfant. Mais il vient un moment où l’enfant reprend un avantage définitif et décisif : le jour où un éclair de réflexion lui fait substituer à des agitations purement empiriques une curiosité des obstacles à surmonter, une procédure fondée sur la recherche des causes et des moyens, bref une explication d’un caractère déjà raisonnable et général. Pour en venir là, au lieu de se jeter aux expériences purement aléatoires de l’animal, il a eu besoin de s’arrêter, de prendre comme un recul, d’inhiber, selon l’expression technique, les mouvements automatiques pour donner à sa réflexion, encore obscure mais déjà caractéristique, le temps de prévoir et de réaliser en pensée l’opération finale et tous les moyens qu’elle requiert pour aboutir sûrement. On le voit, il y a non pas une différence de degré, mais une opposition de [72] nature entre ces deux façons de procéder ; et ce serait tout brouiller que de les mettre bout à bout comme si la seconde n’était qu’une suite ou une complication de la première.

Ce qui doit souligner encore cette opposition, c’est ce fait très expressif : l’animal n’est mis en mouvement que par des appâts agissant sur ses appétits ; il est réfractaire à tout ce qui est étranger à la gourmandise, à la peur, aux autres causes d’ordre sensible et émotif. Au contraire, l’enfant est souvent plus accessible à l’attrait d’objets qui n’ont pour ainsi dire qu’un intérêt idéal de plaisir et de curiosité supérieure. Notons déjà ce trait dont nous aurons à tirer parti plus loin : c’est que, de très bonne heure, l’enfant est capable d’avoir, si l’on peut dire, un intérêt désintéressé : il porte volontiers son attention et ses efforts sur des objets qui n’ont aucun rapport avec ses besoins organiques.

II. — Qu’est-il résulté, et très nettement, de ces expériences qu’on n’accusera pas de reposer sur des fictions et des abstractions et dont il nous faut dégager l’enseignement ? L’animal, on l’a vu, a pris de l’avance sur l’enfant par la rapidité de ses mouvements et par l’adaptation primesautière de ses efforts impulsifs. Du tac au tac il secoue la boîte et, quand par hasard il a touché le déclic ou écarté la targette, il s’empare, sans un regard sur l’obstacle vaincu, de la proie convoitée. Sans doute, il acquiert, pour des expériences suivantes, une routine, et, pour reprendre une expression de Leibniz, une consécution d’images motrices et de réactions automatiques ; mais il n’opère qu’empiriquement, sans ombre d’interprétation des faits, par recette machinale, non par compréhension des causes ; de plus, rien ne l’intéresse que ce qui est en étroite connexion avec son appétit et avec les exigences de sa sécurité ou de son alimentation. [73]

L’enfant réagit moins promptement, mais ses progrès, pour être plus lents, n’en deviennent que plus sûrs et plus capables de développements indéfinis. Ce qui est le principe même de son infériorité provisoire et de son succès futur, c’est le besoin qu’il éprouve souvent très tôt, le besoin de s’arrêter pour chercher, de ne pas aller à l’aventure, d’avoir une méthode, de scruter la raison des difficultés et les conditions de la réussite de ses efforts. Il construit donc mentalement des plans d’action ; il expérimente des hypothèses, il procède non plus par coups de hasard, mais par essais délibérés et progressifs. Et, quand il a, soit par une heureuse rencontre, soit par un dessein concerté, obtenu le résultat qu’il voulait, alors il devient maître du mécanisme et ainsi sa pensée, qui avait été mise en branle comme l’appétit animal par des convoitises, devient, si l’on peut employer de tels mots ici, satisfaction intellectuelle, curiosité scientifique, solution universelle et vraiment applicable à tous les cas similaires. C’est aussi pourquoi les attraits de la difficulté vaincue ou du jouet à se procurer pour des joies d’un ordre inconnu à l’animal, agissent souvent sur lui plus que l’avidité des sens ; car le travail naissant de la pensée porte en lui-même une jouissance surpassant déjà les concupiscences inférieures.

Combien donc est grossière et fausse l’interprétation courante d’après laquelle il y a continuité entre le développement de la vie animale et l’activité

humaine ! Il faut encore ajouter ceci : sont déficientes et trompeuses des thèses, plus récentes et plus spécieuses, montrant dans l’inertie, dans l’instinct, dans la raison l’épanouissement d’une même force, d’une force qui, poussant en quelque sorte par derrière, vis a tergo, développerait son élan initial en trois directions différentes, mais sans que cette trifurcation empêche la poussée première d’être commune et suffisante au déploiement des trois ordres hétérogènes. [74] Nous avons, au contraire, à constater que l’instinct et la raison proviennent d’origines distinctes et usent de procédés irréductibles les uns aux autres.

III. — Est-ce à dire qu’une fois l’enfant éveillé à la méthode humaine, il n’ait plus besoin de recourir à l’empirisme animal ? Nullement. Les deux procédures persistent, se compénètrent souvent et se stimulent chez l’homme, même chez le savant et le philosophe. L’incommensurabilité des moyens employés n’empêche pas la coopération des données et des initiatives ; et il importe d’autant plus de noter le rattachement d’instruments différents comme le manche et la lame d’un couteau, qu’ailleurs encore et plus haut, nous aurons à reconnaître et à justifier la convergence des fonctions dans l’hétérogénéité des principes ou des aspects de la nature et de la pensée. Ici déjà, à propos de la sensation prise en elle-même, et à propos de l’emploi qui en est fait, il convient d’indiquer les avances réciproques et les coïncidences partielles de ce qui reste animal et de ce qui est secrètement et inaliénablement humain dans notre vie sensitive.

On ne nous reprochera donc pas de méconnaître les préparations lointaines, la continuité réelle des formes de la vie et de la pensée ; mais la discontinuité n’est pas moins certaine, et autant il est important de ne pas laisser l’esprit en l’air, autant il est juste, essentiel, de ne pas le faire sortir du monde inférieur comme s’il n’en était qu’une résultante et une sorte de condensation. Ici, comme partout, nous avons à passer entre deux écueils, contre lesquels s’est tout à tour brisée la vérité philosophique par rupture d’équilibre.

Ce qui rend la tâche plus délicate, c’est l’habileté avec laquelle s’opèrent les raccords des ordres superposés : ils paraissent s’insérer les uns dans les autres par mille ligatures ; au point que parfois les modes inférieurs semblent [75] surpasser les résultats obtenus par les méthodes plus hautes de la raison elle-même. On a vu, en effet, l’animal devancer l’enfant et résoudre plus vite des problèmes que la réflexion naissante ne réussissait pas à dénouer aussi aisément que les tranchait le primesaut de l’avidité instinctive ; mais raison de plus pour préciser les caractères spécifiques qui séparent des états en apparence mêlés et intervertis. La supériorité provisoire de « la méthode animale », comme l’appelle M. Boutan, présage une infériorité définitive, loin de permettre un passage par évolution de l’une à l’autre des activités instinctive et réfléchie.

Après l’exemple particulier que nous avons analysé, il est donc nécessaire de retenir et de définir la vérité universelle qu’il enveloppe. C’est toute la théorie de la sensation qui est en jeu, et c’est là qu’en effet la confusion a été le plus souvent commise. N’a-t-on pas fait de la sensation, prise comme une donnée homogène et simple, un fait primitif et toujours identique sous la diversité de ses aspects dont on est porté à éliminer le caractère variable ? Et de cette donnée, censée initiale et univoque, on tend à faire une réalité commune et identique chez l’homme et chez l’animal ; comme si bêtes et gens voyaient et sentaient exactement les mêmes choses, sauf à en tirer des interprétations différentes.

C’est là un anthropomorphisme que rien ne justifie et qu’un peu d’attention critique suffit à condamner. Nos sensations sont, il est vrai, fondées comme celles de l’animal sur une prodigieuse intégration de faits, de tendances qui excluent la thèse de ce « présentationisme » dont au XVIIIe siècle on avait fait un singulier abus, mais qui, de tout temps, a plus ou moins ouvertement empoisonné la théorie de la connaissance. Car, combien peu ont renoncé à se servir de ce point de départ.

Cette erreur (que nous avions signalée plus haut), il nous faut maintenant la critiquer plus à fond et en prévenir [76] les conséquences funestes.

Rappelons que Platon lui-même considérait le sensible comme premier et

inévitable en disant : « C’est par les yeux, par le toucher qu’il faut débuter ; toute autre voie est impraticable ». Oui et non. La sensation n’est un point de départ qu’à la condition d’orienter notre recherche dans les deux sens, aussi bien vers les dessous qui la déterminent que vers les développements ultérieurs dont l’activité de l’esprit la complète. Et ce complément risque de devenir arbitraire dans la mesure où l’on a moins exploré les conditions souterraines de la sensibilité elle-même.

Aussi importe-t-il de ne pas rester dupe de ce qu’on appelle à tort les données immédiates, les sensibles propres, les perceptions primitives : tout cela est abus de mots, fausse sécurité ; et une philosophie qui prend pour matériaux les sensations obvies, quel que soit l’usage ultérieur qu’elle en fait dans un sens empirique, rationaliste ou idéaliste, est une philosophie ruineuse en son fondement. Car, nos sensations humaines supposent à la fois une élaboration antécédente et une destination subséquente qui leur ôte le caractère de donnée pure et simple dont la plupart du temps on escompte la sincérité et la stabilité illusoires.

Il en résulte aussi que les sensations animales, destituées de ce que nous appelions à l’instant la destination supérieure de la sensibilité humaine (17), ne sont relatives qu’aux besoins organiques et se restreignent à des intérêts limités par les exigences vitales de l’espèce ou de l’individu. Comme le remarquait Lachelier, le chien, par exemple, se meut dans un continuum d’odeurs qui ont pour lui une valeur indicatrice, une spécification précise dont nous n’avons aucune idée, et chaque insecte a ainsi un mode de réaction, un système particulier de tropismes ; d’où l’on peut conclure que ce que nous appelons chez eux sensation, en y incluant une vague idée de perception connaissante [77], est une extension abusive, une extrapolation de notre mode humain de sentir. Dès lors, renonçons à des analogies fallacieuses ; ne nous exposons pas à prendre pour des réalités positives et presque métaphysiques des données sensibles qui auraient censément un caractère objectif, commun à tous les êtres sensitifs, et de valeur réaliste et universelle. En ce sens les progrès récents de la psychologie concrète ont été vraiment libérateurs.

Il est vrai que nous avons à faire effort pour nous affranchir de l’habitude contractée dès l’enfance de prêter aux animaux notre propre mentalité et d’attribuer aux objets les qualités que nous percevons à leur occasion ; mais c’est là un des points sur lesquels, sans tomber pour cela dans le moindre subjectivisme, nous avons à réformer ce que Nicole appelle nos « préjugés naturels » qui, pour être naturels, n’en sont pas plus légitimes ; et Malebranche fait d’avance écho aux plus récentes conclusions du relativisme psychologique en ce qui concerne le rôle utilitaire de la sensibilité.

IV. — D’après nos analyses de la première partie, la sensation nous est apparue avant d’entrer dans la conscience comme une adaptation vitale et spécifique d’un être à son milieu. Elle est d’abord défense vitale, avertissement nécessaire à la conservation de l’individu ou de l’espèce. S. Augustin avait donc raison d’y voir un moyen moins de connaître la vérité que de chercher l’utilité et de répondre à des exigences biologiques. C’est ce qu’on oublie lorsqu’on accepte les sensations, même les plus primitives, comme des témoignages sincères et désintéressés sur la nature et pour ainsi dire sur la réalité ontologiques des choses. (18)

Toutefois si la sensation est partiale, utilitaire, relative aux besoins organiques selon les exigences spécifiques de chaque vivant, il ne faudrait pas, pour cela, méconnaître [78] ce qu’elle véhicule avec elle de réalisme authentique. La vie n’est pas chose arbitraire. Elle s’appuie sur l’ordre cosmique tout entier, et, dans la mesure où elle a besoin de s’y adapter, elle porte en elle un témoignage, réfracté sans doute dans le prisme de ses besoins, mais néanmoins engagé dans le système réel des forces physiques et noétiques.

D’où le devoir de réserver à la sensation une valeur future de connaissance ; oui, mais aussi à travers combien de prudence et de réserves critiques.

Ce qui, pour l’homme, complique le problème de la sensation, c’est l’avènement de la conscience qui transforme l’impression animale en perception véritable. En fait, nous sommes spontanément amenés à abstraire, à substantifier nos sensations que nous identifions volontiers à leurs causes

objectives, sans deviner, spontanément, ni l’élaboration organique, ni l’utilisation psychique, ni la transposition subjective et les constructions intellectuelles dont elle est naturellement l’occasion et qui s’enveloppent, quel-que complexes qu’elles soient, dans l’apparente simplicité de prétendues intuitions. Les esprits considérés comme les plus critiques, tels Kant et même la plupart des métaphysiciens, nous ont accordé, à défaut d’autres, « l’intuition sensible », sans soupçonner la prodigieuse confusion de faits et d’idées qui se réfugie sous ce terme d’autant plus dangereux qu’il semble plus candidement rassurant.

En conséquence, ce qui est chez l’animal vie inconsciente, strictement limitée à son rôle utilitaire, peut devenir chez l’homme objet de subconscience et, par une sorte de chassé-croisé, le regard de la raison descend dans le domaine de la sensibilité comme les poussées de la sensibilité montent dans la vie même de la pensée. Cet échange est sans doute normal, mais il offre des risques contre lesquels il sera toujours utile de nous mettre en garde. Pour l’instant, bornons-nous à ces deux remarques.

— Si nous avons vu que dans la série animale les organes [79] se développent pour permettre à l’être vivant d’étendre de plus en plus ses moyens d’information et de préservation, on peut dire que ces inventions de la nature se trouvent en grande partie résumées et perfectionnées dans l’organisme humain. Sans doute, il y a d’autres sens que les nôtres, et si la raison est un instrument universel, il faut convenir qu’elle ne dispose que d’outils incomplets et bien partiels ; d’où ce besoin de s’adjoindre des instruments artificiels et d’emprunter aux forces physiques des moyens nouveaux d’investigation et d’action, (initiative où maints philosophes, notamment Bergson, ont voulu voir le trait caractéristique de l’homo sapiens devenu homo faber). Il n’en est pas moins vrai que par nos organes nous plongeons réellement dans les profondeurs du monde physique et biologique pour en extraire nos sensations qu’il ne faut ni déprécier, ni créditer à l’excès.

C’est à tort qu’on voudrait faire d’elles les garants intégraux de la réalité, mais c’est à tort aussi qu’on ne verrait en elles que des puissances trompeuses et des

C’est à tort qu’on voudrait faire d’elles les garants intégraux de la réalité, mais c’est à tort aussi qu’on ne verrait en elles que des puissances trompeuses et des