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L A METHODE D ’ ANALYSE ECONOMETRIQUE. 1 LES VARIABLES RETENUES

M & est la variation de la base monétaire

2. L A METHODE D ’ ANALYSE ECONOMETRIQUE. 1 LES VARIABLES RETENUES

Nous nous proposons dans ce paragraphe d’estimer les fonctions de demande de monnaie et d’offre de crédits que nous avons déduites dans le modèle précédent. Les séries relatives à l’inflation, à la masse monétaire, aux titres publics, aux crédits bancaires au secteur privé, au produit intérieur brut (PIB) et au taux d’intérêt sont extraites des statistiques financières publiées par le Fond Monétaire International.

Pour l’estimation de la fonction de demande de monnaie, l’agrégat que nous avons retenu est la masse monétaire prise dans son sens strict. Nous entendons par-là, la somme de la monnaie fiduciaire et des dépôts à vue. En effet, notre objectif est celui d’estimer une demande de monnaie pour des motifs de transaction. Les dépôts à terme peuvent répondre à un motif autre que celui de transaction (précaution) dans la mesure ou ils rapportent un intérêt à leur détenteur. La prise en compte des dépôts à terme risque de biaiser le calcul du seigneuriage car les intérêts versés sur ces dépôts atténuent le prélèvement opéré sur la taxe d’inflation. Toutes les variables ont été exprimées en millions de dollars constants (prix de 1995).

2.2

M

ESURE DE LA REPRESSION FINANCIERE

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Les définitions de la répression financière données par la théorie économique sont tellement variées qu’il est très difficile de considérer une seule variable qui la représente. En effet, plusieurs auteurs assimilent la répression financière à la politique d’administration des taux d’intérêt. Mais il existe d’autres variables de mesures considérées comme des manifestations ou des indicateurs de la répression. Le choix d’une mesure appropriée de la répression dans notre modèle n’a pas été épargnée de cette difficulté. La décision de préférer une variable plutôt qu’une autre doit être justifiée avec précision.

Afin de contourner cette difficulté nous avons décidé de tenir compte d’un ensemble de variables plutôt que d’une seule variable. La combinaison linéaire de ces variables nous aidera à déduire une variable unique qui tiendra compte de toutes les spécificités de mesure de la répression soulignées jusque là, par la théorie. La méthode des composantes principales nous semble plus adaptée dans notre cas. Le principe de cette méthode est de récolter des indices synthétiques à partir de variables initiales selon une combinaison linéaires de ces variables. Le résultat de cette combinaison est un ensemble d’indices qui permettra de mieux observer l’échantillon. Les indices retenus sont ceux qui auront la variance la plus élevée. Ces indices seront par la suite classés par ordre croissant en fonction de leur variance et sous la condition d’absence de corrélation entre eux. Le premier indice est celui qui aura la variance maximale. Cet indice est appelé première composante principale. Cette dernière explique la variation totale de l’échantillon dans une grande proportion. La deuxième composante principale sera choisie sous la condition d’une orthonormalité et une corrélation linéaire nulle avec la première composante. Elle doit avoir à son tour une variance élevée. Plusieurs variables ont été choisies pour la construction de (E), étant entendu que ce choix a été conditionné par la disponibilité des données et les contraintes des fonctions à estimer :

1 – Le ratio de la quasi monnaie en pourcentage de la base monétaire.

2 – L’importance de l’inflation dans l’économie. C’est une variable ordonnée qui prend la valeur 1 pour un taux d’inflation inférieur à 10% ; 2 pour un taux qui varie entre 10 et 15% ; 3 pour un taux oscillant entre 15 et 20% et 4 pour un taux supérieur à 20%.

3 – Présence de la répression financière dans l’économie. C’est une variable muette construite sur la base de la date de déréglementation des taux d’intérêt. Elle prend la valeur 0 pour la période avant la déréglementation et 1 après cette date.

4 – La dynamique bancaire au niveau de la politique des dépôts. C’est une variable ordonnée construite selon les valeurs du ratio dépôts à terme en pourcentage de la base monétaire. Elle prend ainsi la valeur 1 pour un ratio inférieur à 50% ; 2 pour un ratio appartenant à l’intervalle [50%, 100%] ; 3 pour un ratio supérieur à 100%.

Une fois toutes ces variables réunies, une sélection supplémentaire est nécessaire avant la construction finale de (E). Cette sélection consiste à vérifier le degré de corrélation entre les variables choisies et d’éliminer celles qui présentent une forte corrélation entre elles. Ainsi Toutes les variables ont été retenues in-fine. La combinaison linéaire entre ces variables par la méthode des composantes principales permet de retenir une composante. Cette dernière explique à elle seule près de 90% de la variation totale de (E). Cette composante sera retenue dans la suite de nos calculs, elle constituera l’indice de répression financière. Une représentation graphique de cet indice permet d’avoir une idée sur l’évolution de la répression financière dans les deux régions.

Graphique 1 : Indice de répression financière.

0 1 2 3 4 5 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 Maghreb Machrek

Le suivi de l’évolution de l’indice de répression financière confirme en effet, la présence de la répression dans les deux régions avant les réformes. Bien que cet indice semble plus élevé au Machrek son interprétation doit être nuancée. En effet, la construction de l’indice de répression était basée entre autre, sur l’importance du taux d’inflation dans ces pays, or l’inflation avait atteint des valeurs très élevées en Egypte et en Jordanie à la veille des réformes37. Par ailleurs, la baisse de l’indice pour la région du Maghreb provient à la fois du faible niveau d’inflation en cette période et des premiers signes de déréglementation des taux observée au Maroc et en Tunisie à partir de la deuxième moitié des années quatre-vingt. La baisse de l’indice de répression financière durant les années quatre-vingt-dix est liée aux réformes financières entamées par les pays du Machrek. L’irrégularité de l’indice de répression au Maghreb revient essentiellement au retard qu’a accumulé l’Algérie dans la mise en place des réformes et la lenteur dans leur application au Maroc et en Tunisie38.

2.3

L

E CHOIX DE LA PERIODE D

ESTIMATION

.

Le choix de la période d’observation émane de trois contraintes. La première est celle relative à la durée de répression financière et à la date à partir de laquelle cette politique a été supprimée. La deuxième contrainte émane de la disponibilité des données et de la nécessité d’avoir un nombre d’observation égal pour chaque pays. Enfin, la troisième contrainte est liée à la disparité des périodes de libéralisation. En effet, les pays de notre échantillon ont procédé à la déréglementation des taux à des périodes différentes ce qui rend difficile l’estimation de la période de répression. En effet, la déréglementation des taux n’a pas été homogène dans tous les pays puisqu’elle a été rapide dans certains (Jordanie et Egypte) et progressive dans d’autres (Maroc, Tunisie et Algérie). Afin de contourner toutes ces contraintes, nous avons choisi d’élargir notre observation à la période post-répression. Le passage de l’état de répression élevée à une répression modérée sera exprimé par l’introduction d’une nouvelle variable dans la forme réduite du modèle. Notre modèle sera ainsi estimé sur une période de 32 ans soit de 1969 à 2000.

37 En 1989 l’inflation avait atteint un taux de 21,26 en Egypte et 25,71 en Jordanie.

S

ECTION

2 : E

STIMATION DE L

EFFET DE LA REPRESSION FINANCIERE