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JOB ET LA VERTU DE LA PATIENCE

Dans le document La Révélation, Ch.lumiere (Page 61-68)

qui II veut. Dieu a la Grâce immense et Il est Omniscient »

JOB ET LA VERTU DE LA PATIENCE

Job est un des prophètes de Dieu unanimement reconnu par les religions monothéistes. La généalogie de Job se présente ainsi : Job est le fils de Moise, fils de Razeh, fils de Esau, fils d’Issac, fils d’Abraham. Pour confirmer sa qualité de descendant d’Abraham la tradition se base sur les versets coraniques suivant où Dieu dit :

« Et Nous lui avons donné Isaac et Jacob et les avons guidés tous les deux. Et Noé, Nous l'avons guidé auparavant, et parmi la descendance d'Abraham, David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. Et c'est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. ».

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A l’image des autres prophètes envoyés par Dieu, Job avait plusieurs qualités qui lui permirent d’être choisi par Dieu pour délivrer un message à son peuple. Parmi ses innombrables qualités on peut relever : son invocation permanente de Dieu, une générosité exemplaire cependant sa principale qualité demeure sa patience légendaire face à toute épreuve. La tradition rapporte qu’un groupe

d’Anges discutait à propos des créatures humaines créées par Dieu. Dieu à dit :« Oui, j’ai trouvé Job vraiment endurant. Quel bon

serviteur ! Sans cesse il se repentait. »

Ces derniers faisaient état dans leur discussion de ceux parmi les humains qui éprouvaient de l’humilité et de la gratitude envers leur Seigneur, et de ceux qui faisaient preuve d’arrogance et de

scélératesse à Son égard. Un Ange fit alors la remarque suivante :

« La meilleure créature à ce jour sur Terre est Job, un homme au caractère humble, faisant état d’une patience inégalée et se rappelant toujours de son Seigneur. C’est un excellent modèle pour les autres croyants. En retour, Dieu l’a comblé avec une longue vie et d’importantes richesses, bien qu’il ne fasse jamais preuve de suffisance ou d’orgueil. Sa famille, ses servants, ainsi que ceux dans le besoin et les pauvres trouvèrent une part dans sa bonne fortune ; il nourrit et habille le pauvre et achète des esclaves en vue de leur rendre la liberté. Il fait en sorte que ceux qui reçoivent sa charité se sentent comme favorisés, tellement il

est bon ».

Satan, entendant cela, projeta alors de tenter Job dans la voie de la corruption et de la dénégation. Il décida aussitôt de se rendre auprès de lui et de mettre en œuvre tous les moyens pour entraîner le prophète sur la voie de la corruption et de la dénégation. Pour cela il n’hésita pas à le distraire dans ses prières en lui projetant des visions tendancieuses de toutes les passions qu’il pourrait assouvir sur Terre. Mais Job résista aux chuchotements de Satan et ne laissa pas ce dernier prendre le pas sur lui. Satan en fut troublé, et il commença à haïr Job. Afin de concrétiser son œuvre destructrice, Satan se rendit

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« Si Job, est continuellement en train de Te glorifier, il ne le fait pas par sincérité mais pour Te satisfaire afin que ses biens ne lui soient pas retirés ». Il ajouta : « Si Tu lui enlèves ses biens, alors Tu verras que sa langue ne mentionnera plus ton nom et ses prières cesseront ». Dieu lui répondit que Job faisait partie de ses

adorateurs les plus sincères. Que ce dernier ne le glorifiât pas à cause des faveurs dont Il l’avait gratifié ; que son adoration venait du cœur et n’avait rien à voir avec les biens matériels du bas monde. Pour contredire Satan et lui prouver la patience dont Job était capable, Dieu lui accorda la possibilité d’avoir la main mise sur ce qui fit la richesse de Job, à savoir : famille, serviteurs et biens matériels. Satan se mit alors à l’œuvre et entrepris de détruire petit à petit la totalité des biens de Job. Ce dernier perdit ses troupeaux, ses servants, ses terres et se retrouva vite sans aucune ressource. Satan apparut alors devant Job en prenant l’apparence d’un sage vieillard et lui dit :

« Toute ta fortune est perdue. Certaines personnes disent que cela vient du fait que tu as trop donné en charité et que tu as passé trop de temps à prier Dieu. D’autres disent encore que Dieu ta rendu ainsi afin de plaire à tes ennemis. Si Dieu a vraiment la capacité de prévenir les dommages, alors il aurait protégé tes biens ».

Job lui répondit alors : « Ce que Dieu m’a pris Lui appartient.

Ce n’était seulement qu’une manifestation de sa volonté. Il donne à qui Il veut et prend à qui Il veut ». Sur ce, il tomba en

prosternation devant Dieu, lui rappelant son adoration. Voyant qu’il ne pouvait pas faire plier Job par ce stratagème, Satan se rendit à nouveau auprès de Dieu pour lui dire :

« J’ai dépouillé Job de tous ses biens, mais il te reste toujours reconnaissant. Pourtant, il doit cacher son ressentiment, car il possède toujours de nombreux enfants. Le vrai test d’un père réside à travers sa progéniture. Tu verras comment Job te

rejettera après cela ».

Après que Dieu lui donna son autorisation d'attenter à la vie des enfants de Job, Satan appela ses serviteurs et fit s’écrouler les

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fondations de la maison dans laquelle vivaient ces derniers et le bâtiment s’effondra aussitôt, tuant la totalité de la progéniture de Job.

Satan prit alors l’apparence d’un homme venu réconforter Job. Sur un ton rempli de compassion, il dit à Job : « Les circonstances

dans lesquelles tu as perdu tes enfants sont bien tristes. Penses-tu réellement que ton Seigneur t’a récompensé de la meilleure des façons pour toutes les prières que tu Lui a adressé ? ». Il attendit

ensuite avec anxiété la réponse de Job, espérant que ce dernier rejette Dieu. Mais Job le déçut une nouvelle fois en répondant :

« Dieu parfois donne et parfois reprend. Il est parfois satisfait et parfois insatisfait de nos actes. Quelle que soit l’épreuve que je dois subir, bonne ou mauvaise, je resterai ferme dans ma foi et dans mes remerciements envers mon Créateur ». Job tomba de

nouveau en prosternation devant Dieu, lui rappelant son adoration exclusive et sa totale fidélité. Satan entra alors dans une colère

extrême, et retourna se plaindre de Job auprès de Dieu :

« Oh Seigneur des univers, la fortune de Job est partie, ses enfants sont morts, mais il est toujours en bonne santé, et ce n’est que tant qu’il pourra jouir de cette dernière qu’il continuera à t’adorer. Il le fera aussi dans l’espoir de retrouver sa fortune et de produire une nouvelle fois plus d’enfants. Donne-moi autorité sur son corps que je puisse le rendre faible. Il négligera alors de

Te prier et deviendra un dénégateur ».

Dieu, voulant montrer à Satan combien Job était un serviteur

dévotieux, accorda cette faveur, mais y plaça une condition :

« Je te donne autorité sur son corps mais pas sur son âme ou

réside la science émanant de Moi et de Ma sagesse ».

Armé de son nouveau pouvoir, il entreprit alors de se venger du corps de Job. Il lui fit contracter les maladies les plus virulentes, si bien que ce dernier n’eut plus que la peau sur les os. Mais Job ne désespéra jamais de la miséricorde Divine, et resta dévotieux envers Dieu. Petit à petit les amis et proches de Job commencèrent à prendre leur distance vis à vis de lui, dégoûtés par son état lamentable, et il

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finit par se retrouver seul avec sa femme, qui s’employa à lui témoigner toute sa compassion et sa tendresse.

La tradition rapporte que Job resta dans cet état critique pendant de nombreuses années, sans que sa foi en Dieu ne décline d’un iota.

Satan, désespéré de ne pas pouvoir faire renier Job, consulta ses serviteurs sur la meilleure solution à adopter. Ils lui répondirent alors : « Comment ton expérience du genre humain ne peut-elle

pas marcher contre Job, alors que tu as réussi à faire chasser

Adam, leur père en dehors du Paradis ? ».

Par une ultime tentative, Satan décida de se rendre auprès de la femme de Job en prenant l’apparence d’un homme. Il lui rappela les jours passés, quand Job avait une bonne santé, une fortune et des enfants. Les douloureux souvenirs ressurgirent alors et elle éclata en sanglots. Elle alla voir Job et lui dit : « Combien de temps encore

vas-tu supporter cette torture que t’inflige notre Seigneur ? Sommes-nous condamnés à rester sans biens, enfants et amis pour toujours ? Pourquoi ne demandes-tu pas à Dieu de soulager tes souffrances ?». Job en fut attristé, et lui répondit d’une voix

calme : « Satan a dû te souffler ces choses et te rendre insatisfaite,

dit moi, pendant combien de temps ai-je profité de ma bonne santé et de mes richesses ? ».

Sa femme répondit : « Pendant huit ans ». Dis-moi alors : « Combien de temps ai-je souffert ainsi ? ».

Elle répondit : « Pendant sept ans ». Alors, Job lui dit : « Dans ce cas, je me sens honteux de demander

à mon Seigneur de m’enlever cette épreuve, car je n’ai pas encore souffert aussi longtemps que le nombre d’années pendant lesquels j’ai pu profiter de ma santé, et de tout le reste. Il me semble que ta foi se soit amoindrie et que tu sois devenue insatisfaite du destin que Dieu nous a réservé. Si jamais je retrouve la santé, je prends à témoin Dieu que je te punirais. Laisse-moi donc tranquille et laisse Dieu faire de moi ce qu’Il lui plait ».

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Après que sa femme ait quitté la maison en pleurant, le prophète Job se tourna vers Dieu, non pour se plaindre, mais pour rechercher Sa miséricorde : « Le mal m'a touché. Mais Toi, tu es le plus

miséricordieux des miséricordieux ! »

Dieu enleva le mal qu’il avait rendu et lui rendît sa famille et la fît deux fois plus nombreuse, comme une miséricorde de sa part et

comme un rappel pour les gens doués d'intelligence. Job retrouva immédiatement sa bonne santé. Sa femme, qui ne

pouvait se passer de sa compagnie, revint le trouver pour lui demander son pardon et pour l’aider du fait de son faible état. Lorsqu’elle trouva son mari dans sa maison, elle fut éblouie par l’amélioration radicale de sa santé. Elle l’embrassa aussitôt, et remercia Dieu de Sa miséricorde. Job était embarrassé du fait qu’il avait fait le serment auparavant de la corriger une fois sa santé retrouvée. Il ne désirait plus lui faire du mal, mais d’autre part il ne pouvait se résoudre à briser sa promesse. Alors, Dieu vint à sa rescousse en lui révélant :« Prends dans ta main un faisceau de

brindilles, puis frappe avec cela. Et ne viole pas ton serment ».

Alors que Job prenait son bain, des sauterelles en or tombèrent sur lui, il se mit alors à les recueillir dans son habit. Dieu, qu'il soit exalté et magnifié, l'appela en disant :

« Ne t'avais-je pas donné ce qu'il faut, pour te passer de ce que tu vois ».

Job lui répondit : « Si, par Ta Puissance, mais je ne saurais pas me

passer de ta bénédiction ».

A travers l’épreuve qu’a enduré Job, les hommes en général sont amenés à tirer des leçons dont voici quelques-unes :

1 - L’homme devra toujours faire preuve de reconnaissance envers Dieu pour les biens qu’Il octroie à ses serviteurs. Sa Miséricorde est immense et c’est à Lui que le musulman doit tous

ses biens, ses enfants et ses proches. 2 - Dieu appelle les croyants à ne pas placer toute leur espérance

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dans le monde ici-bas, à ne pas s’attacher à ses biens et à ses personnes, car ces derniers sont sujet à disparaître un jour ou

l’autre, alors que Dieu Lui est éternel. 3 - Dans l’adversité l’homme devra faire preuve de patience, et

comprendre qu’il s’agit par là d'une "épreuve" ; un moyen pour Dieu de tester qui parmi ses adorateurs fait preuve du meilleur comportement, et se rend par sa patience et ses actes digne de

rentrer au Paradis. 4 - Il faut toujours comprendre que c’est Dieu le détenteur

unique des trésors de la Terre, qu’Il peut donner mais également reprendre à qui Il veut. Pour être soulagé d’un mal, c’est Dieu

dont le croyant devra implorer la délivrance. 5 - A travers le périple enduré par Job, chaque croyant devrait

remercier Dieu de la vie qu’il lui a octroyé, car peu de gens (si ce

n’est personne) ne pourrait endurer ce que Job a pu endurer.

Selon le prophète Mohamed : « Job sera témoin le jour du jugement

dernier, des gens que se sont détournés de la Vérité après que Dieu les ait testés dans la vie ici-bas ».

Dans l’expression de « pauvre comme Job » il n’est question que de douleur et même de douleur financière ; pourtant Job avait aussi perdu ses enfants et sa santé. Il avait aussi, si on entend les

remarques qui lui sont faites, perdu ses amis. Mais Dieu sait toutes choses et permet à celui qui se confie en Lui de traverser les

épreuves. "Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes".

La maladie, la pauvreté, la perte d’un enfant ne sont pas des châtiments de Dieu ; ce sont juste des conséquences de la vie dont l´humain peut avoir sa propre part de responsabilité. Et la

souffrance ou le dénuement ne sont pas, non plus, une voie ou une issue de la vie.

Job, n’avait rien fait de mal et ce n’est pas par sa souffrance qu’il a regagné plus que ce qu’il avait perdu.

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« Maudis Dieu en face et meurs » lui avait conseillé sa femme ;

c’est parce qu’il ne l’a pas fait qu’il a su voir en lui-même et qu’il a pu traverser les épreuves.

« Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine et

Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces, mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter ».

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