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ADAPA : Aide à Domicile aux Personnes Agées ADMR : Aide à Domicile en Milieu Rural APA : Allocation Personnalisée d’Autonomie ARS : Agence Régionale de Santé

ASE : Aide Sociale à l’Enfance

CCAA : Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie CCAS : Centre Communal d’Action Sociale

CDAG : Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit CES : Centre d’Examen de Santé

CG : Conseil Général

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CIDDIST : Centre d’Information, de Dépistage, de Diagnostic et de traitement des Infections Sexuellement Transmissibles

CLAT : Centre de Lutte Anti-Tuberculeuse CMP : Centre Médico-Psychologique

CMPP : Centre Médico-Psycho-Pédagogique CMS : Centre Médico-Social

CMU : Couverture Maladie Universelle

CNAMTS : Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie

CPEF : Centre de Planification et d’Education Familiale

CREDES : Centre de Recherche, d’Etude et de Documentation en Economie de la Santé CREDOC : Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de vie CV : Centre de Vaccination

DAF : Dispense d’Avance de Frais DGS : Direction Générale de la Santé DMG : Département de Médecine Générale

EPICES : Évaluation de la Précarité et des Inégalités de santé pour les Centres d’Examens de Santé

EPS : Examen Périodique de Santé FMC : Formation Médicale Continue

FRAPS : Fédération Régionale des Acteurs en Promotion de la Santé HCSP : Haut Conseil de Santé Publique

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INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

IRDES : Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé IRTS : Institut Régional de Travail Social

Loi HPST : Loi Hôpital/Patient/Santé/Territoire MDM : Médecins du Monde

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONPES : Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale ORS : Observatoire Régional de Santé

PAIS/CLIC : Points Accueil Information Service / Centre Local d’Information et de Coordination (destiné aux personnes âgées et leurs familles)

PASS : Permanence d’Accès aux Soins de Santé PMI : Protection Materno-Infantile

PRAPS : Programme Régional d’Accès à la Prévention et aux Soins PRIPI : Programme Régional d’Insertion des Populations Immigrées PRSP : Programme Régional de Santé Publique

REAGJIR : Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants RMI : Revenu Minimum d’Insertion

RSA : Revenu de Solidarité Active SDF : Sans Domicile Fixe

SOFRES : Société Française d’Etudes et de Sondages SSIAD : Service de Soins Infirmiers à Domicile

UFATT : Unité Fonctionnelle d’Accueil et de Traitement des Toxicomanes UMS : Unité Médico-Sociale

URCAM : Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie ZUS : Zone Urbaine Sensible

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A l’attention du lecteur,

Cette introduction et la première partie sont communes aux deux thèses et identiques à celles présentées dans le travail de Cécile FLYE SAINTE MARIE. Veuillez passer directement au début de la deuxième partie (p65) si vous avez déjà pris connaissance de l’étude quantitative.

I

NTRODUCTION

Il existe des inégalités sociales face à la santé dans notre pays.

Médecins remplaçantes depuis quelques mois, nous avons démarré notre recherche il y a près de trois ans, en nous questionnant sur notre rôle de médecin face à ces inégalités d’accès à la santé.

Au cours de nos stages d’internat, nous avons pris conscience qu’une attention particulière dans la prise en charge des patients en difficulté s’avérait nécessaire.

A travers notre expérience débutante de la médecine générale, nous avons observé à quel point les particularités individuelles interviennent dans les prises en charge. Il nous a semblé que pour accéder à une qualité de soins comparable, plus le patient est en situation précaire, plus il requiert du temps et de l’accompagnement.

La relation médecin-patient qui participe à la bonne santé du patient est influencée par un ensemble de déterminants personnels, culturels et sociaux caractérisant le patient comme le médecin.

Nous nous sommes interrogées sur la place des représentations des médecins comme déterminant dans les inégalités de santé.

Dans notre pratique professionnelle quotidienne, nous manquons d’outils pour répondre aux difficultés rencontrées, dès l’instant où l’on quitte le champ des schémas décisionnels diagnostiques et thérapeutiques auxquels nous avons été formées.

Pour introduire la présentation de notre travail et la démarche dans laquelle il s’est construit, nous reprenons ici les items caractérisant le rôle du Médecin Généraliste énoncés par la Société Européenne de Médecine Générale (1) :

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A) « La médecine générale est une spécialité clinique orientée vers les soins primaires.

Elle est habituellement le premier contact avec le système de soins, permettant un accès ouvert et non limité aux usagers, prenant en compte tous les problèmes de santé, indépendamment de l’âge, du sexe, ou de toutes autres caractéristiques de la personne concernée.

B) Elle utilise de façon efficiente les ressources du système de santé par la coordination des soins, le travail avec les autres professionnels de soins primaires et la gestion du recours aux autres spécialités, se plaçant si nécessaire en défenseur du patient.

C) Elle développe une approche centrée sur la personne dans ses dimensions individuelles, familiales, et communautaires.

D) Elle utilise un mode de consultation spécifique qui construit dans la durée une relation médecin-patient basée sur une communication appropriée.

E) Elle a la responsabilité d’assurer des soins continus et longitudinaux, selon les besoins du patient.

F) Elle base sa démarche décisionnelle spécifique sur la prévalence et l’incidence des maladies en soins primaires.

G) Elle gère simultanément les problèmes de santé aigus et chroniques de chaque patient. H) Elle intervient à un stade précoce et indifférencié du développement des maladies, qui pourraient éventuellement requérir une intervention rapide.

I) Elle favorise la promotion et l’éducation pour la santé par une intervention appropriée et efficace.

J) Elle a une responsabilité spécifique de santé publique dans la communauté.

K) Elle répond aux problèmes de santé dans leurs dimensions physique, psychologique, sociale, culturelle et existentielle. » (1)

L’exercice de ces missions doit respecter l’éthique du code de déontologie en s’appliquant à tous les patients de façon égale. Le médecin doit prendre soin de ne pas laisser ses représentations altérer son jugement, comme le précise l’Article 7 du Code de la Santé Publique (article R.4127-7) :

« Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à

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leur égard. Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances. Il ne doit jamais se départir d’une attitude correcte et attentive envers la personne examinée. »

En effet, la relation médecin-patient a une influence sur la prise en charge et in fine sur l’état de santé des patients, selon les résultats encore en cours d’analyse de l’étude de INTERMÈDE menée en 2008 (2).

Nous nous engageons en prononçant le Serment d’Hippocrate à mettre en œuvre les moyens permettant de promouvoir au mieux la santé de chacun dans sa singularité, avec une attention particulière envers les patients les plus vulnérables.

Ainsi, les patients en situation précaire requièrent souvent une prise en charge sociale au sein de la prise en charge médicale globale et il est de notre ressort de nous assurer que les moyens de cette prise en charge sociale sont mis en œuvre, afin d’optimiser la santé de ces patients.

« Le médecin doit, sans céder à aucune demande abusive, faciliter l'obtention par le patient des avantages sociaux auxquels son état lui donne droit. » Article 50 (article R.4127-50 du code de la santé publique)

C’est le souci d’améliorer la prise en charge des patients précaires qui a généré ce travail de thèse.

Le sujet s’est précisé en collaboration avec le Docteur Michel MAIGNAN, et au contact des professionnels de l’Unité Médico-Sociale (UMS) du CHU de Nancy aussi appelée « Espace Lionnois ». Une consultation de médecine générale « gratuite » y est assurée pour les patients sans couverture sociale, essentiellement des migrants primo-arrivants, ainsi qu’une consultation sociale afin de faciliter l’obtention de leurs droits.

Les différents intervenants de l’Espace Lionnois, dont des médecins généralistes exerçant en libéral par ailleurs, nous ont fait part de l’intérêt d’améliorer le lien avec les médecins traitants afin d’optimiser l’orientation et l’accès aux soins de leurs patients. La majorité d’entre eux étant des migrants primo-arrivants, notre étude a porté une attention particulière à cette catégorie de précaires.

De plus, nous avons pu assister à des consultations médicales au sein de l’UMS, qui ont mis en évidence les particularités de la prise en charge des patients précaires.

Dans le cadre de la recherche menée par l’UMS visant à améliorer la prise en charge de tous les patients précaires, différents angles avaient déjà été étudiés comme le point de vue des

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patients et des soignants hospitaliers. Il apparaissait donc intéressant d’orienter notre étude vers les médecins généralistes libéraux.

Nous avons trouvé peu d’études récentes considérant ce point de vue.

A l’occasion d’échanges spontanés sur le sujet, certains confrères nous ont exprimé un sentiment d’incompréhension, d’impuissance ou de lassitude face à leurs patients précaires. L’expression vigoureuse de leurs ressentis nous a évoqué un manque de préparation à l’accueil de ce public.

De nos expériences personnelles et des témoignages recueillis, il ressort également des difficultés lorsqu’il est question d’orienter les patients précaires vers d’autres professionnels, d’obtenir des informations sur leurs droits, leur mode de vie et sur les démarches nécessaires à leur prise en charge.

Nous avons abordé l’étude en formulant l’hypothèse que des difficultés sont ressenties par une part importante des médecins généralistes, et qu’une meilleure connaissance des mécanismes et particularités de la précarité pourrait constituer une première piste d’amélioration de la relation médecin-patient.

Suite à ces constats, nous avons choisi de recueillir :

- d’une part, les représentations des médecins généralistes afin de mesurer l’impact de ces représentations dans les soins portés aux patients précaires, notamment au travers de la relation « médecin-patient » ;

- d’autre part, les difficultés pratiques rencontrées par nos confrères, afin d’élaborer des pistes de travail pour envisager des outils adaptés à leurs besoins.

Notre étude s’est attachée à interroger les médecins généralistes de Meurthe-et-Moselle. Dans un premier temps, une étude quantitative sous forme d’enquête a été menée auprès de tous les médecins généralistes du département, afin de leur demander s’ils rencontrent des difficultés dans la prise en charge des patients précaires. Cette enquête visait également à identifier la nature de ces éventuelles difficultés et à recueillir les représentations qu’ils ont du public précaire.

Dans un second temps, une étude qualitative sous forme d’entretiens de groupes de médecins choisis a complété cette enquête, en explorant les problématiques à la source de ces difficultés et le poids des représentations des médecins et de leur cadre d’exercice sur ces dernières. Elle devait aussi faire préciser aux médecins leurs besoins ou leurs attentes.

La présente thèse s’attachera à présenter l’étude qualitative, l’étude quantitative étant présentée dans la thèse de Cécile FLYE SAINTE MARIE.

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Dans la première partie, nous présenterons un état des connaissances permettant de situer le sujet dans son contexte économique, social, territorial et déontologique.

La seconde partie sera consacrée à l’enquête, au matériel et à la méthode utilisés, à la présentation des résultats et à leur analyse.

Enfin, nous confronterons les résultats obtenus dans les deux études, afin de compléter la discussion.

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