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Les investissements grecs en République de Macédoine : un particularisme frontalier

Les investissements réalisés depuis la levée de l’embargo ont entrainé de nombreuses implantations d’entreprises grecques en République de Macédoine, que les données fournies par le ministère grec des Affaires Étrangères permettent de cartographier. Ces représentations font alors émerger l’importance majeure de l’agglomération de Skopje dans l’attraction des investissements et l’ouverture d’entreprises grecques dans le pays (figure 6).

Sur les 256 entreprises enregistrées auprès du bureau de liaison à Skopje, 126 étaient

25 En raison du conflit du nom, la Grèce a ouvert un bureau de liaison et non une ambassade à Skopje. Si l’organisation et le rôle de ce bureau ne sont, dans les faits, aucunement différents de ceux d’une ambassade, la dénomination officielle permet à la Grèce d’éviter une reconnaissance de fait du nom de République de

localisées à Skopje. Cette prédominance de Skopje est loin d’être étonnante, alors que la région de la capitale regroupe selon les statistiques de 2015 près de 30% de la population totale du pays et contribue à plus de 40% au produit intérieur brut annuel26. Les lieux de ces implantations, tels qu’ils apparaissent sur la figure 6, sont alors représentatifs de la géographie industrielle du pays. On y retrouve ainsi les principales villes industrielles, de Kumanovo au nord à Bitola au sud, en passant par Veles, Prilep, Strumica, ou Kavadarci.

Aux côtés de la prédominance de la ville de Skopje, un second pôle articulé autour de trois villes frontalières attirant une part significative de ces entreprises grecques émerge entre Bitola, Gevgelija et Strumica. Celui-ci regroupait respectivement 24, 25 et 19 de ces entreprises en 2011, nombre auquel on peut ajouter les entreprises implantées autour de Strumica et Gevgelija. Ce pôle frontalier regroupait alors 83 entreprises, soit près d’un tiers des entreprises recensées par le bureau grec dans le pays, alors que les villes qui composent ce pôle frontalier ont la particularité d’être situées à proximité directe des points de passage frontaliers qui permettent de franchir la frontière entre la Grèce et la République de Macédoine27, illustrant le rôle structurant de la frontière sur ces implantations. Enfin, au-delà de ce tropisme frontalier, cette carte met également en évidence un autre élément structurant de la géographie des entreprises grecques en République de Macédoine. Alors que 83% de celles-ci sont réparties entre la capitale et les pôles frontaliers, 35 des 47 entreprises restantes sont installées dans 4 des 12 villes restantes : 10 d’entre-elles sont recensées à Kumanovo et Prilep, 9 à Kavadarci et 6 à Veles. Et si ces quatre villes sont plus éloignées de la frontière grecque que les villes citées précédemment, elles ont néanmoins la particularité d’être situées le long du corridor européen numéro 1028, à proximité immédiate des voies de communication principales qui relient les deux pays et d’être donc particulièrement accessibles depuis la Grèce.

26 Source : Institut Statistique de la République de Macédoine.

27 Bitola est à proximité du poste de Medžitlija/Niki quand Gevgelija, Strumica, Dojran, Valandovo et Bogdanci sont situées à proximités des postes de Gevgelija/Evzoni et de Dojran/Doirani

28 Ce corridor relie Salzbourg à Thessalonique via Ljubljana, Zagreb, Belgrade, Nis et Skopje. Il comprend quatre tronçons : un tronçon A (Graz-Maribor-Zagreb), un tronçon B (Budapest-NoviSad-Belgrade), un tronçon C : (Nis-Sofia) et un tronçon D(Veles-Bitola-Florina). Source : http://europa.eu/rapid/press-release_IP-01-522_fr.htm

Une géographie reprenant les grandes lignes de la géographie industrielle macédonienne Au-delà de ces éléments structurants, et si l’on prend en considération les seules localisations de ces implantations, un fort déséquilibre est-ouest apparait. Alors que les villes moyennes de la moitié est de la Macédoine accueillent bien quelques entreprises grecques, à l’image de Radoviš, Kočani ou Štip, seule Tetovo émerge timidement dans cette géographie pour la partie occidentale du pays. Les villes de Struga, Debar ou Gostivar, en forte croissance après la dissolution de la Yougoslavie sont absentes, de même la ville d’Ohrid, principal centre touristique du pays. Mais à y regarder de plus près, ce déséquilibre des implantations reflète en partie le déséquilibre historique qui caractérise la géographie industrielle macédonienne alors qu’aucune de ces villes n’a connu, durant la période socialiste, de grosses implantations industrielles. Les usines de textiles, qui ont employées jusqu’à 40.000 personnes en République Socialiste de Macédoine (Bonfiglioni, 2014) et représentent aujourd’hui une part importante des entreprises grecques dans le pays, étaient principalement installées dans l’est du pays autour de la ville de Štip, où un lycée professionnel du textile a été fondé pour répondre à la nécessité de formation des ouvriers.

Figure 6: Les entreprises grecques en République de Macédoine

cette période, un nombre important d’usines de ce type, en même temps que d’autres industries manufacturières ou usines de transformation de matières premières. Quant aux industries lourdes, elles étaient principalement réparties entre les villes de Tetovo, Skopje, Veles ou encore Kavadarci. L’absence de tissus industriel ancien dans ces espaces majoritairement peuplés de populations albanaises est alors à mettre en lien avec les inégalités de développement économique nées de l’époque yougoslave, déjà notées par Michel Roux dans son étude sur les Albanais en Yougoslavie (Roux, 1992), à associer avec le fort enclavement géographique du sud-ouest du pays.

La présence d’un tissu industriel ancien, garant de la présence sur place d’une main d’œuvre qualifiée, émerge donc comme l’un des facteurs guidant l’implantation de ces entreprises grecques aux côtés de la proximité de la frontière ou du corridor 10. Cependant, l’ensemble de ces critères ne se valent pas. Si la présence d’un tissu industriel peut permettre d’expliquer, en partie, l’installation d’une entreprise grecque dans une ville particulière, la proximité de la frontière ou de l’un des axes du corridor 10 émerge comme une motivation très supérieure. La ville de Gevgelija et ses 25 entreprises grecques en sont le parfait exemple. En plus des entreprises d’agroalimentaires, dans une ville connue pour son agriculture intensive, Gevgelija accueille aujourd’hui de nombreuses entreprises grecques de textiles ou de matériaux de construction alors que ces activités n’étaient pas présentes sur place auparavant. La proximité de la frontière et les stratégies de délocalisation d’entrepreneurs grecs ont entrainé une diversification de l’économie d’une ville où le taux de chômage est le plus faible de République de Macédoine et dont la municipalité base désormais toute sa stratégie sur l’attraction d’entreprises étrangères à quelques kilomètres seulement de la Grèce, et de l’espace Schengen.

A Bitola, le textile constitue également l’activité dominante des entreprises grecques installées en 2011 : sur les 24 entreprises recensées par le bureau de liaison grec à Skopje, 11 y sont actives dans ce secteur. Le reste de ces entreprises ont développé des activités dans des secteurs allant du bâtiment à l’équipement industriel et au secteur médical. Parmi elles, seules quatre émergent comme exclusivement destinées au marché local : deux centres médicaux, une entreprise de vente de pièces automobile et une autre de transport.

Les autres profitent de l’absence de droits de douanes sur les marchandises transformées à l’intérieur du pays pour y installer des unités de production qui reçoivent de la marchandise

venue de Grèce, la transforment et la réexpédient sur le marché européen via ce canal. C’est d’ailleurs ainsi que fonctionne une grande majorité de l’industrie textile macédonienne, selon un modèle de production pour l’export (Lohn Production) développé dans les années 1970 et 1980 par des entreprises ouest-allemandes du secteur, qui délocalisaient les phases de production demandant le plus de force de travail en Yougoslavie ou en Allemagne de l’est (Bonfiglioni, 2014:9). A titre d’exemple, les deux usines de confection les plus importantes de la ville de Bitola ont été installées dès la levée de l’embargo grec sur la République de Macédoine. L’usine Saitis, dont un nouveau bâtiment a été inauguré récemment, s’est installée à Bitola dès 1995 et emploie aujourd’hui plus de 600 personnes. L’usine Rodon, qui produit des vêtements pour la chaine grecque de prêt-à-porter Happening, a quant à elle ouvert ses portes en 1996 et emploie aujourd’hui 500 personnes. Ces observations recoupent les remarques faites par Nikas dans son article de 2005. Selon lui, la majorité des investissements directs venus de Grèce à partir de la fin des années 1990 ont ciblé les villes des régions frontalières pour y installer des unités de production dont les produits étaient destinés à être réexpédiés en Grèce par la suite. C’est de ce processus que vient la forte corrélation, relevée ci-avant, entre la nature des biens importés par la République de Macédoine à partir de Grèce et les biens qu’elle y exporte. L’ouverture précoce, à Bitola, des deux entreprises nommées ci-dessus illustre également l’immédiate émergence de ces investissements transfrontaliers après la levée de l’embargo, et ce malgré la faiblesse des montants observés à cette période.

Des relations économiques transfrontalières au cœur de la mondialisation

Skopje regroupe, de par son poids dans l’économie nationale et le grand nombre d’entreprises qui s’y trouvent, l’ensemble de ces éléments. Cependant, les activités de la majorité des entreprises qui y sont implantées sont destinées au marché national macédonien alors que les sociétés d’import/export ou de services y sont particulièrement représentées, aux côtés des nombreuses entreprises macédoniennes passées sous capitaux grecs suite aux privatisations des années 2000. C’est notamment le cas de la banque Stopanska Banka A.D. Skopje, propriété de la Banque Nationale de Grèce, ou de la brasserie Skopska Pivara A.D., propriété de Coca-Cola Hellenic. Ce profil particulier est visible sur la figure 7 représentant les implantations des entreprises-mères des filiales grecques de République de Macédoine, alors que sur les 256 entreprises grecques qui y étaient recensées en décembre 2011, 120 l’étaient en tant que filiales d’entreprises basées en

Figure 7 : Localisation, en Grèce, des entreprises grecques dont une filiale en République de Macédoine est enregistrée par le bureau de liaison grec à Skopje

Grèce. La majorité d’entre elles (78) se trouvaient à Skopje, et c’est dans ce lot que l’on retrouve les entreprises les plus importantes, et notamment celles qui ont été l’objet des privatisations du début des années 2000. On y retrouve également un certain nombre de groupes internationaux qui ont choisi de confier leur implantation sur le marché macédonien à leur filiale grecque. C’est ainsi que l’on retrouve, à titre d’exemple, une filiale macédonienne de Toyota dont l’entreprise mère n’est autre que Toyota Hellas. Ce modèle se répète ainsi dans plusieurs autres cas, à l’image de Coca Cola Hellas, Siemens, ou Carrefour. Les antennes grecques de ces grands groupes apparaissaient ainsi comme les intermédiaires privilégiés de la mise en œuvre de la stratégie de développement international de ces entreprises, inscrivant les relations économiques entre la Macédoine et la Grèce au cœur de la mondialisation. Si l’on renverse le point de vue et que l’on se place du côté grec de cette relation, on observe d’ailleurs que les entreprises athéniennes qui ont ouvert une filiale en République de Macédoine l’ont fait, 42 fois sur 49, à Skopje, confirmant ainsi la prépondérance des investissements d’envergure dans leur ouverture.

La dimension locale des investissements transfrontaliers

Athènes fait figure d’exception. Car hormis Patras, qui ne comptabilise qu’une entreprise ayant une filiale en République de Macédoine, l’ensemble des entreprises grecques qui ont ouvert une filiale dans le pays sont localisées au nord, dans les régions de Macédoine Occidentale et Centrale, laissant ainsi transparaître la position particulière de ces régions aux avants postes des relations transfrontalières entre les deux pays.

Sans surprise, ce second ensemble est largement dominé par Thessalonique qui comptabilise 48 entreprises-mères contre 22 pour l’ensemble des autres villes de cet espace.

Mais à la différence des entreprises athéniennes, les entreprises de Thessalonique connaissent en République de Macédoine des implantations beaucoup plus diverses : si 24 d’entre elles ont également implanté leur filiale à Skopje, les 24 restantes l’ont fait dans une autre ville du pays. Skopje représente donc bien la ville dans laquelle les implantations sont dominantes, mais une zone frontalière située entre les villes de Gevgelija et Strumica émerge elle aussi, regroupant 19 des 24 entreprises restantes sur quatre municipalité

à proximité du poste frontière de Gevgelija/Evzoni et de celui de Dojran relèvent principalement de productions destinées à l’exportation en vue de profiter du faible coût de la main d’œuvre macédonienne via une installation alliant proximité et dimension transfrontalière. Située à 89 Km de Thessalonique, la ville de Gevgelija ne recense pas moins de 12 filiales d’entreprises de Thessalonique (la totalité des filiales recensées dans la ville) dont les activités principales sont des activités de production (textile, agroalimentaire, matériaux de construction ou d’import/export) n’étant pas destinées au marché macédonien. Il en va de même pour les entreprises implantées à Strumica, où seule l’une d’entre elles destine ses activités au marché macédonien via la vente de produits agricoles pour les nombreuses exploitations de cette commune dont le PIB annuel est le plus important du pays après Skopje.

A Bitola, entre Athènes et établissements transfrontaliers locaux

A Bitola, les implantions grecques suivaient également principalement ce schéma, alors que 11 des 24 entreprises enregistrées par le ministère des Affaires Étrangères grec l’étaient en tant que filiales. Pourtant l’origine géographique de ces entreprises est très différente de

Figure 8: Distribution des filiales macédoniennes d'entreprises basées à Thessalonique

celle des filiales de Gevgelija autre lieu phare d’implantation d’entreprises grecques en République de Macédoine et en relation exclusive avec Thessalonique. Sur ces données de 2011, deux zones d’origine se dessinaient alors : Athènes sortait du lot, avec 5 entreprises recensées, alors que les 6 restantes étaient toutes réparties dans des villes différentes au nord de la Grèce, à proximité de la frontière. Sur les cinq entreprises-mères localisées à Athènes, trois étaient de grands groupes miniers dont les activités à Bitola étaient liées à la présence dans la plaine de Pélagonie de carrières de marbre et de gisements de CO2. Les trois dernières y ont installé des unités de production : les groupes grecs Bizart (décoration) et Happening (prêt à porter) y ont leurs ateliers, de même qu’un groupe y a installé une usine de production de sac en papier à exporter en Grèce via sa filiale Import-Export.

Nombre d’entreprises

Dans le nord de la Grèce, les filiales bitoliennes dépendaient d’entreprises originaires de Kozani, Ptolemaida et Naoussa, en Macédoine Occidentale, puis Kilkis et Thessalonique en Macédoine Centrale. Seule l’entreprise Saitis, déjà mentionnée, était basée hors de cet espace, dans la ville de Larissa, en Thessalie. A ces filiales doivent être ajoutées des entreprises qui n’ont aucune relation administrative avec le nord de la Grèce mais dont les propriétaires en sont originaires : à Bitola, trois entreprises enregistrées sont ainsi tenues par des habitants de Florina qui franchissent la frontière sur une base quotidienne pour y conduire des activités complémentaires de celles qu’ils mènent du côté grec. Un cardiologue de la ville a par exemple ouvert un centre médical, quand le propriétaire d’un magasin de pièce automobile a lui choisi d’y ouvrir un commerce et un atelier dès 1995. On notait également la présence d’un atelier de travail du cuir appartenant au propriétaire d’une entreprise de confection de fourrure du village de Siatista, au cœur du district industriel de Kastoria décrit par Olivier Deslondes (Deslondes, 1998). Viennent enfin les 9 dernières entreprises recensées, qui sont quant à elles actives dans le secteur du textile et des matériaux de construction, relevant ainsi d’un modèle de production pour l’exportation déjà développé ci-avant et dont les ancrages territoriaux sont plus divers.

Secteur Entreprises

Textile 11

Extraction 3

Centre médicaux 2

Automobile 1

Art 1

Industrie papier 1 Industrie

mécanique 1

Transport 1

Consulting 1

Construction 1

Cuir 1

Figure 10 : Secteurs d'activités des entreprises grecques recensées à Bitola Source : Ministère des Affaires Étrangère de la République Hellénique.

Dans les années 2000, la mise en place d’un réseau transfrontalier pour guider les investissements

Durant cette période, la ville de Bitola et ses principales entreprises ont cherché à accompagner la dynamique en créant le Centre Régional de Soutien et de Coopération de Bitola (RESCBT). Établi en tant qu’association pour apporter un soutien administratif aux entreprises de la région au tournant des années 2000, ses activités se sont rapidement orientées vers la promotion des activités économiques transfrontalières. Entrant en contact avec des centres du même type à Korça (Albanie) et Kozani (Grèce), il est intégré à des projets de coopération dont le premier, réalisé avec le Centre de coopération Interbalkanique de Kozani, émerge en 2001 autour de la création d’un mécanisme de développement et de promotion de la coopération entre les petites et moyennes entreprises locales et leurs soutiens régionaux. S’en suivront sept autres projets réalisés en partenariat avec cette organisation de Kozani, ainsi que la réalisation d’une plaquette d’information, en grec, destinée à faire connaître aux investisseurs potentiels ce que le centre présente comme les atouts de Bitola pour une implantation transfrontalière réalisée en partenariat avec la municipalité, l’agence de développement du ministère des Affaires Étrangères grec29 et l’université Aristote de Thessalonique. Mais suite à la baisse des investissements directs à Bitola et au manque d’intérêt croissant des institutions locales, ce centre a aujourd’hui disparu de ce dispositif en République de Macédoine au profit des constructions administratives que sont les agences de planification et de développement qui apparaissent dans le pays. Créées par la loi en 2007 elles regroupent les communes des régions définies par la loi de décentralisation de 2004 et dépendent désormais directement du ministère des Collectivités Locales de République de Macédoine et ne sont par conséquent plus des associations autonomes comme l’était le RESCBT. Si l’attraction d’investisseurs étrangers reste une des priorités de cette nouvelle entité, comme le montre le site internet dédié www.investinpelagoniaregion.mk, les entreprises grecques ne sont plus la cible d’une communication privilégiée.

Car la dynamique de ces investissements dans la ville est aujourd’hui clairement à la baisse.

Alors que les entreprises grecques fleurissaient entre 1995 et la fin des années 2000, très peu d’installations importantes ont eu lieu depuis. L’ouverture d’une zone industrielle à proximité du poste frontière de Niki/Medžitlija, bénéficiant d’avantages fiscaux conséquents de la part du gouvernement qui prend à sa charge les cotisations sociales des employés, comme de la municipalité qui offre les aménagements nécessaires à l’ouverture d’unités de production, n’est toujours pas parvenue à attirer les entreprises étrangères espérées, et encore moins des entreprises grecques. Pour l’heure, seule une grande entreprise allemande de sous-traitance automobile y a ouvert une importante unité de production et deux autres entreprises, l’une de Turquie et l’autre d’Italie, se déclarent attirées par cette zone aux portes de l’Union européenne. Mais du point de vue des entreprises grecques, Bitola semble souffrir de la crise ainsi que de la concurrence de Gevgelija qui a lancé le même type de projet et où les implantations sont plus importantes.

Hormis ces structures qui se sont progressivement mises en place, d’autres intermédiaires ont également émergé au fil des années avant que leur activité ne décroisse à la fin des années 2000. Ainsi, une association des entrepreneurs grecs à Bitola a-t-elle été créée à la fin des années 2000, financée par les entrepreneurs installés, mais a rapidement décliné et fermé ses portes suite au désintérêt de ses membres qui n’ont pas souhaité poursuivre son financement. Un autre acteur a émergé en 2008 sous la forme d’une agence immobilière, établissant ses bureaux sur la rue piétonne de Bitola. Visible par une enseigne en macédonien et en grec, cette entreprise offrait dans les faits un panel plus complet de

Hormis ces structures qui se sont progressivement mises en place, d’autres intermédiaires ont également émergé au fil des années avant que leur activité ne décroisse à la fin des années 2000. Ainsi, une association des entrepreneurs grecs à Bitola a-t-elle été créée à la fin des années 2000, financée par les entrepreneurs installés, mais a rapidement décliné et fermé ses portes suite au désintérêt de ses membres qui n’ont pas souhaité poursuivre son financement. Un autre acteur a émergé en 2008 sous la forme d’une agence immobilière, établissant ses bureaux sur la rue piétonne de Bitola. Visible par une enseigne en macédonien et en grec, cette entreprise offrait dans les faits un panel plus complet de