• Aucun résultat trouvé

Imaginer la nation. Approches des historiographies grecques et macédoniennes

Ce conflit persistant est toujours difficilement compréhensible pour de nombreux observateurs : si l’argument de l’irrédentisme macédonien est clairement audible, sans préjuger de sa recevabilité, les désaccords portant sur les usages du passé fait par les deux États, et notamment sur l’importance accordée aux symboles historiques et culturels liés à la Macédoine antique et à la « propriété » de celle-ci, font à première vue planer une atmosphère de dispute infantile renforcée par les tentatives de démonstrations historiques censées prouver la véracité absolue de chaque position. Les deux, irrédentisme et bataille symbolique, sont intimement liés et toujours d’actualité. Au-delà du fait que le Ministère des Affaires Étrangères grec continue de mettre en avant l’irrédentisme au sein de l’argumentaire justifiant sa position dans le conflit du nom, une analyse des mécanismes de la bataille des symboles, éclairée par l’histoire du conflit, met en lumière le mécanisme complexe qui en influence les fondements comme les modalités.

La promotion du patrimoine antique en République de Macédoine, une rupture post-yougoslave

No aspirant ethnic groups can be without its myth of descent, if it is to secure any recognition from competitors.

Smith, 1999 Le fait que la jeune République de Macédoine, nouvellement indépendante, ait choisi de puiser les nouveaux symboles dont elle devait se parer dans le patrimoine antique rendu accessible par le terme de Macédoine est évocateur d’une rupture avec la période yougoslave et ce qui caractérisait la République Socialiste de Macédoine. Par conséquent, toute analyse de ces évènements doit tenir compte du contexte postsocialiste d’affirmation d’un nouvel État souverain dont l’événement du drapeau est évocateur. Car si cet épisode a principalement fait parler de lui au regard de la réaction grecque qu’il a provoqué, Keith Brown nous rappelle que son choix relevait principalement d’une logique interne à la toute nouvellement indépendante République de Macédoine : cherchant à remplacer le symbole de l’étoile socialiste jaune qui figurait sur fond rouge et constituait le drapeau de la République Socialiste de Macédoine, le parlement macédonien a étudié plusieurs possibilités avant de choisir le Soleil de Vergina comme symbole. A l’époque, le consensus populaire apparent suggère que celui-ci semblait à même de constituer un marqueur de solidarité entre les différents groupes ethniques et religieux présents dans le pays (Brown, 1994 ; 2000). La volonté première du parlement n’était donc pas de revendiquer le glorieux passé de la Macédoine antique, mais de doter le nouvel État d’un symbole dans lequel l’ensemble des citoyens puissent se reconnaître afin d’en assurer la cohésion101.

En même temps qu’elle entre dans cette phase de recherche de légitimité symbolique, la République de Macédoine entame également une phase de recherche de légitimité

101Pour la Grèce, là n’était pas l’important puisque c’est le partage de ce symbole avec d’autres groupes ethniques, non grecs, qui pose problème. Ce problème est également renforcé par le contexte de l’apparition du Soleil de Vergina dans le débat public macédonien : c’est hors de Macédoine, au sein de la diaspora macédonienne en Australie et en Amérique du nord, que s’est développée la thèse selon laquelle les Macédoniens actuels seraient les descendants directs des macédoniens antiques, et le conflit du début des

historique destinée à appuyer son existence et celle de la nation macédonienne, dans un contexte où les deux sont directement confrontées à l’hostilité des pays voisins102 et ou la survie même de l’État n’est pas assurée. Si la question n’a rien de fondamentalement nouveau et anime les relations entre la République Socialiste de Macédoine et ses voisins depuis la création de l’État au sein de la fédération yougoslave103104, la disparition de l’État fédéral y rend la jeune république particulièrement vulnérable.

The chosen solution was a ‘surgical’ operation, or more accurately a ‘mutation’: the transformation of the native Slavonic inhabitants – whatever their national orientation – into ethnic ‘Macedonians’.

Kofos, 1989

L’historiographie macédonienne en Yougoslavie socialiste

Ces voisins, Bulgarie et Grèce en tête, perçoivent généralement tant l’État que la nation macédonienne comme une création du communisme yougoslave, et ce depuis sa création en tant que république Socialiste de Macédoine. La réalité de ce rejet qui émerge dès la création de la république Socialiste de Macédoine se baserait, selon Ulf Brunnbauer, sur l’aspiration que ces voisins éprouveraient envers le territoire de la République de Macédoine (Brunnbauer, 2005). En conséquence, le pays a très rapidement cherché à se doter d’une histoire nationale à même de la faire exister face à eux105 et de sécuriser son existence au sein de la fédération yougoslave après les épisodes de fragmentation et d’occupations qui ont agité les espaces alors intégrés à la République Socialiste de Macédoine depuis 1912. Car si Tchavdar Marinov (2009) a insisté sur le fait que l’historiographie macédonienne ne naît pas avec l’État macédonien en 1944 et qu’il en existe plusieurs versions qui se sont

102 Outre le conflit avec la Grèce, la République de Macédoine doit faire face à la réaction de la Bulgarie, qui reconnaît l’État macédonien mais pas ni la nation ni la langue macédonienne, et la Serbie dont l’église ne reconnaît pas l’église autocéphale macédonienne.

103 Sur la question du contentieux bulgaro macédonien, voir Marinov, 2010

104 Sur l’évolution de la position grecque sur la Macédoine et le tournant des années 1980, voir Sjöberg, 2011,

105 C’est à cet objectif que répond la création de l’Institut pour l’Histoire Nationale en juillet 1948.

développées dans différents cercles au cours de l’Entre-deux guerres, ce sont bien les efforts des partisans communistes de Macédoine qui aboutissent à la création d’une République Socialiste de Macédoine prenant place au sein de la toute nouvelle fédération de Yougoslavie. C’est donc une version de l‘histoire développée par ces activistes de gauche qui s’est retrouvée en position favorable au moment de la construction de l’État macédonien et qui s’est développée en son sein (Marinov, 2009). L’objectif premier de ce récit est alors d’inscrire le mouvement de la lutte pour un État macédonien dans un temps long, via le lien tissé entre l’État tel qu’il apparaît et des évènements passés qui doivent être conformes à la vision socialiste de ce récit historique. C’est ainsi que le lien entre le soulèvement d’Ilinden de 1903 et la résistance communiste de la Seconde Guerre Mondiale est le premier à apparaître, très symboliquement : c’est le 2 août 1944, soit le jour de la saint Elie, que se tient la première session de l’ASNOM106 durant laquelle est fondée la République Socialiste de Macédoine, explicitant ainsi le lien entre les révoltes d’Ilinden107, point culminant de la lutte macédonienne, et la création d’un État macédonien autonome. Le choix de cette date fonde ainsi en partie le discours de l’histoire nationale tout en faisant de ses auteurs les descendants directs des insurgés du début du siècle, descendants dont la lutte a permis la reconnaissance de la nation macédonienne et la création d’un État macédonien (Marinov, 2009). Cette conception est omniprésente dans l’action de l’État lors de la période de l’immédiat après-guerre, durant laquelle la jeune république fédérée tend à intégrer les actions antérieures à sa création comme des étapes de son développement propre. Cette volonté connaît d’ailleurs des manifestations concrètes, comme le recensement des participants à la lutte macédonienne du début du 20e siècle organisé par l’administration macédonienne, en vue de leur verser une pension d’État (Brown, 2003).

Ce récit officiel se complète suite à la rupture de 1948 entre Tito et Staline, qui entraine une nouvelle évolution de l’historiographie macédonienne pour fixer ce que seront les grandes lignes du discours historique national officiel jusqu’aux dernières années de la Yougoslavie.

106 Assemblée Antifasciste de Libération Nationale de Macédoine.

107 Le 02 août 1903, l’insurrection d’Ilinden éclate dans le vilayet de Monastir/Bitola puis se propage rapidement au vilayet de Thessalonique. Des insurgés macédoniens se soulèvent contre le pouvoir ottoman et se battent contre les troupes ottomanes, qui, renforcées par l’envoi de nombreux renforts, matent la rébellion

Ordre est donné à l’Institut pour l’Histoire Nationale (Institut za Nacionalna Istorija), créé cette même année, de rejeter toute revendication extérieure au sujet de l’histoire de la Macédoine, dont la frontière avec l’historiographie bulgare est désormais perçue comme trop floue (Marinov, 2006). C’est suite à cette nouvelle orientation, au cours des années 1950, que le récit portant sur les origines de la nation macédonienne évolue pour s’ancrer dans un passé bien plus lointain, les faisant remonter à l’arrivée des populations slaves dans la région, et aux royaumes slaves du Moyen-âge (Brunnbauer, 2003, 2005). C’est donc selon ces grandes lignes que s’est développée l’historiographie macédonienne au cours de la période yougoslave, avant que l’essor des nationalismes qui agite la fédération au cours des années 1980 amorce de nouvelles évolutions qui ont pu émerger sur le devant de la scène suite à l’indépendance de la République de Macédoine.

Après l’indépendance, de l’émergence d’une historiographie alternative à l’antiquisation.

Mais dès la fin des années 1980, le rôle central du communisme yougoslave dans la construction de la nation macédonienne est remis en question par des journalistes, intellectuels et jeunes activistes politiques dont les nombreuses activités contribuent à faire émerger une version alternative de l’histoire macédonienne via la réhabilitation de certains acteurs considérés à la fois comme bâtisseurs de la Macédoine yougoslave et victimes du communisme yougoslave à l’image de Metodija Andonov-Čento (Marinov, 2009 ; Brunnbauer, 2003). La sortie de la Yougoslavie offre également la possibilité à certains acteurs influents de renouer avec l’historiographie de droite et de militer pour la réhabilitation de meneurs de la VMRO108 de l’entre-deux guerres, marquant par là un tournant majeur alors que cette organisation était jusqu’alors présentée comme une organisation réactionnaire en lien avec le mouvement fasciste croate de Ustaše109, et comme un instrument de l’expansionnisme bulgare. La promotion de ces personnages

108Organisation Révolutionnaire Intérieure de Macédoine (Vnatrešna Makedonska Revolucionerna Organizacija). Fondée en 1893 à Thessalonique en vue de lutter pour l’autonomie de la Macédoine, alors sous domination ottomane.

109 Cette proximité a notamment eu pour conséquence la coopération de la VMRO avec les Ustaše croate pour la réalisation du meurtre du roi Alexandre de Yougoslavie le 09 octobre 1934 à Marseille

historiques, dont les statues ont fleuri dans les rues de Skopje suite au projet Skopje 2014, avait l’avantage de construire un lien entre la VMRO historique et le parti de droite nationaliste émergeant alors, le VMRO-DPMNE110. L’exercice s’est pourtant révélé périlleux : le détachement de l’historiographie de la période yougoslave mettait la focale sur les activités antiserbes de la VMRO durant la période de l’entre-deux guerres, impliquant un rapprochement problématique avec la dimension pro bulgare des activités de l’organisation à cette période.

Ces écueils quant au rapprochement problématique de l’historiographie macédonienne avec celles mises en avant dans les États voisins ont conduit à l’émergence d’une innovation majeure avec l’apparition de la thématique antique dans l’historiographie et le récit national macédonien, rendue possible par la sortie de la fédération des slaves du sud. Selon les théories qui émergent alors, les macédoniens actuels seraient issus du métissage des populations slaves venues dans la région avec les habitants locaux, descendants des macédoniens antiques. La langue macédonienne, bien qu’ayant subi une forte influence slave, contiendrait toujours des spécificités qu’aucune autre langue slave ne présente, notamment au niveau de la prononciation et de l’accentuation qui préside à sa bonne élocution (Ristovski, 1998). Il s’agissait ainsi de sortir d’un mythe fondateur exclusivement slave pour affirmer l’indépendance en marquant une rupture avec le récit national construit durant la période yougoslave. Cette thèse avait l’avantage de n’apparaître ni pro yougoslave ni pro bulgare et d’éviter à ses tenants les controverses rencontrées par le VMRO-DPMNE de Ljupčo Georgievski au cours des années 1990. Il fallait également renforcer la thèse de l’autochtonie face à la continuité de l’hellénisme prônée en Grèce (Herzfeld, 1986) et réagir à la déslavisation de l’historiographie bulgare qui a, pendant la période communiste, promu les racines thraces des Bulgares (Marinov, 2012). Mais l’émergence de cette nouveauté doit être lue à la lumière du contexte diplomatique de l’époque. En effet, l’essor de ce mythe

110 Le VMRO-DPMNE apparaît le 17 juin 1990 et remporte les premières élections législatives multipartites de 1990. Sur sa page internet, il se présente comme inscrit dans la tradition séculaire de la lutte de la nation macédonienne pour sa reconnaissance, dans la droite ligne du VMRO historique. La présentation des étapes de sa formation, présentée sur une page dédiée (http://vmro-dpmne.org.mk), démarre d’ailleurs en 1893. Le VMRO-DPMNE actuel n’étant présenté que comme renaissance de cette organisation en vue de réclamer

fondateur se fait clairement en lien avec la politique grecque vis-à-vis de la reconnaissance de la République de Macédoine (Brunnbauer 2003 ; 2005). Car l’argumentaire développé sur le plan international par la Grèce, et qui sera abordé ci-après, se basait en partie sur le fait que le terme de Macédoine renvoyait inévitablement à la Macédoine antique, considérée comme appartenant au patrimoine hellénique, et que l’ascendance slave des Macédoniens excluait de fait tout lien avec ce patrimoine, et ne pouvait leur permettre d’utiliser le terme de Macédoine. Il convenait donc de démontrer le contraire.

Cependant, si ce contexte des années 1990 est certainement un terreau favorable à sa diffusion, la référence antique n’est pas entièrement nouvelle puisqu’elle pouvait se retrouver chez certains activistes macédoniens des années 1930 (Marinov, 2009), et qu’elle a fait son retour chez les activistes de la diaspora macédonienne en Amérique du nord ou en Australie dès la fin des années 1980 (Danforth, 1995 ; Marinov 2009). C’est donc la combinaison de ce contexte politique avec l’émergence de récits historiques alternatifs marquant une rupture avec le mythe fondateur exclusivement slave qui a rendu possible cette évolution du récit national macédonien. Faisant appel à la grandeur du peuple de l’antiquité, à la gloire des rois de Macédoine, les tenants de ce discours cherchaient à stimuler la fibre nationale de leurs supporters pour affirmer la force et la fierté des macédoniens actuels.

Pourtant, si ce discours est aujourd’hui dominant en raison de la place occupée par la VMRO-DPMNE dans le système politique macédonien, il est loin d’être exclusif chez les Macédoniens111 alors que la conception yougoslave de l’histoire de l’État et de la nation macédonienne n’a pas disparu et est aujourd’hui portée par le Parti Social-Démocrate de Macédoine (SDSM112). Par conséquent, si l’évolution de l’historiographie macédonienne, de sa diversification à la domination actuelle d’une historiographie dans laquelle la dimension antique est omniprésente a émergé en vue de légitimer un État-Nation indépendant nouvellement, les débats portant sur la conception de l’histoire et de l’identité

111 Je m’attache ici à aborder les questions liées à la République de Macédoine en tant qu’État de la nation macédonienne, qui est au cœur des conflits qui les oppose à ses voisins grecs, bulgares, voire serbes dans une moindre mesure.

112Socijal demokratski Sojuz na Makedonija

macédonienne sont également à l’origine d’une fragmentation de la société macédonienne113 (Brown, 2003 ; Brunnbauer, 2005 ; Marinov, 2009) qui se cristallise le long de lignes partisanes.

Question macédonienne et positions grecques : la nation et le territoire

Selon la position traditionnelle grecque, la Macédoine était, avant les années 1990, une région des Balkans, un espace géographique dont les frontières ont été fixées lors du traité de Berlin de 1878 afin de préciser les frontières de l’espace qui devait rester sous dominations ottomane. Cette dénomination géographique ne préjugeait, selon eux, en aucune façon de l’identité ethnique ou nationale des populations présentes au sein de cet espace, et devait être associé à un terme ethnique ou national (Danforth, 1995). Mais l’apparition de la République de Macédoine et les revendications nationales des Macédoniens ont changé la donne et conduit l’État grec à faire évoluer son argumentaire : selon ce dernier, le nom de République de Macédoine entraînerait, de fait, une appropriation du terme de Macédoine par cet État et en dépossèderait les autres. Ainsi, selon ce raisonnement, cela impliquerait que le terme de Macédoine et ce qu’il contient renverrait aux seuls Macédoniens en tant que nation et/ou en tant que citoyens de ce nouvel État multiethnique, et non plus aux Grecs et à ce qu’ils considèrent comme leur patrimoine culturel. Permettre cela équivaudrait selon cette logique à céder le patrimoine culturel et historique de la Macédoine antique à la République de Macédoine et à ce groupe se présentant comme macédonien. C’est alors une autre version de la Macédoine qui émerge au premier plan de l’historiographie grecque : la région définie comme Macédoine suite au congrès de Berlin ne constituerait en réalité pas la vraie Macédoine, car celle-ci devrait renvoyer au royaume antique de Philippe II, dont la frontière septentrionale se situerait au niveau de la frontière séparant actuellement la République de Macédoine et la

113 Dans le contexte actuel d’antiquisation de la République de Macédoine, les tenants des deux conceptions s’opposent de plus en plus régulièrement par médias interposés. Voir notamment les chroniques d’Erol Rizaov en faveur de la dimension slave de la langue macédonienne. « Koneski se prevrtuva vo grobot », Utrinski

Grèce (Kofos, 1989:234 ; Danforth, 1995:31 ; Brown, 2003:42). Faisant correspondre Macédoine antique et Macédoine grecque à l’issue des guerres balkaniques, ce point de vue a l’avantage de permettre à ses défenseurs de revendiquer haut et fort l’hellénisme de cette région, un hellénisme présenté comme ininterrompu depuis l’antiquité. Ce faisant, la nouvelle position grecque reprend un argumentaire déjà répandu au niveau local dans cette partie de la Macédoine, et développé par les tenants de la Megala Idea114 du 19e siècle pour appuyer leurs revendications territoriales sur certaines parties de la Macédoine lors de la Question Macédonienne115 .

The Greek Kingdom is not the whole of Greece, but only a part, the smallest and poorest part. A native is not only someone who lives within this Kingdom, but also one who lives in Ioannina, in Thessaly, in Serres, in Adrianople, in Constantinople, in Trebizond, in Crete, in Samos and in any land associated with Greek history or the Greek race.

Kolettis,1844116

La position grecque et l’émergence de la Question Macédonienne

Celle-ci se développe à partir des années 1870 et agite la région au sujet du partage de la Macédoine jusqu’à ce que celui se réalise, lors du traité de Bucarest mettant un terme à la Deuxième Guerre Balkanique en 1913. Suite aux différents gréco-bulgares des années 1860

114 La Grande idée est formulée pour la première fois en 1844 par Ioannis Kolettis, influente figure politique des premières décennies de la Grèce indépendante. Durant les débats portant sur la rédaction de la première constitution grecque, Kolettis s’est illustré comme un fervent défenseur des Grecs vivant hors des frontières de la Grèce indépendante, les hétérochtones, qui avaient selon lui vocation à être intégrés au sein d’un même État dont le territoire réunirait les régions liées à l’hellénisme. (Clogg, 1992 :47-48)

115Notons que ce terme n’est pas repris par l’historiographie grecque, qui lui préfère la Lutte Macédonienne, s’applique principalement à la période d’intense lutte armée entre activistes soutenus par la Bulgarie et ceux soutenus par l’État grec des années 1903 à 1908 (Vereni, 1998:82).

116 Extrait du discours prononcé par Ioannis Kolettis devant l’assemblée constituante en 1844 (cit. Clogg 1992:48).

et à la création de l’exarchat bulgare en 1870, la Macédoine est devenue le terrain de la confrontation qui opposait la Grèce à la Bulgarie et dont l’affiliation nationale des

et à la création de l’exarchat bulgare en 1870, la Macédoine est devenue le terrain de la confrontation qui opposait la Grèce à la Bulgarie et dont l’affiliation nationale des