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Lesphénomènesdepropagationd'ondesinterviennentdansunegrandequantitédedomaines

sien-tiques et peuvent être parfois assoiés à des enjeux industriels importants (exploration pétrolière,

téléommuniations,életronique,ontrle nondestrutif).Lorsquelemilieutraversé parlesondesest

hétérogène, inonnu et trop omplexe pour être modélisé de manière déterministe, il est ourant de

le modéliser par un hamp aléatoire. Les aratéristiques du milieu (e.g. raideurs élastiques, densité,

température, vitesses du vent, ...) en haque point sont don des variables aléatoires qui sont

orré-lées spatialement. Dans e adre, le hamp d'onde devient lui-même un proessus aléatoire et on le

aratérisepar samoyenne, saovariane, voire sesmoments d'ordre plusélevé.

2.1.1 État de l'art

Introduite par des astrophysiiens (Chandrasekhar [38℄), la théorie de la propagation d'ondes en

milieu aléatoire s'est fortement développée dans les années inquante etsoixantegrâe à l'éole

phy-siienne russe (Chernov [41 ℄, Barabanenkov et al. [14 ℄), puis a été onsidérablement enrihie par les

apports des mathématiiens (Keller [115 ℄, Frish [70 ℄, Ash et al. [9 ℄, Papaniolaou [164℄, Fouque et

al. [67℄). Son développement a été porté par lamultipliité de ses domaines d'appliation, parmi

les-quels on peut iter l'életromagnétisme (Ishimaru [105 ℄), la radiophysique (Tatarskii [211 ℄, Rytov et

al. [181℄), l'aoustique atmosphérique (Ostashev [163 ℄), l'aoustique marine (Usinski [218℄, Flatté et

al. [65 ℄), l'optique et les téléommuniations (Andrews & Phillips [5℄), la surveillane des réateurs

nuléaires (Fiorina [64 ℄), la sismologie (Sato & Fehler [193 ℄), la sismique pétrolière (Jannaud [108℄,

Ioossetal.[97℄),laphysique desplasmas,l'hydrodynamique,l'imagerie médiale,....Danshaunde

esdomaines d'appliation,lesparamètres d'hétérogénéité oudeturbulenedépendentdelanatureet

de l'environnement (les onditions aux limites) du milieu de propagation. Par exemple, la sismologie

s'intéresse aux onstantes élastiques et à la densité des rohes. En oéanographie, la température, la

salinité etla pression de l'eau modient la élérité desondes alors que dans l'atmosphère, e sont la

température etl'humidité de l'air quisont onernées. Danse hapitre, esparamètres spatialement

hétérogènes seront modélisés par deshampsaléatoires ontinus (Cressie [44 ℄).

Mathématiquement, les méthodes utilisées reposent dans leur grande majorité sur la même idée

de base:onidentieun paramètre d'éhelle

ε

,puis, on utilise soit uneméthode de perturbation (si

ε

est petit) pour obtenir une équation simpliée que l'on moyenne ensuite, soit une méthode d'analyse

stohastique qui onsiste à moyenner l'équation stohastique d'abord et résoudre les équations des

momentsensuite.Lehoixde

ε

dépendnotammentdelataille

l ε

deshétérogénéités.Diérentsrapports de ette taille à la longueur d'onde dominante

λ 0

de l'onde onsidérée onduisent à trois régimes

diérentspour laphysique de lapropagation:

le adre des basses fréquenes est elui la taille aratéristique des hétérogénéités est

nettement plus petite que la longueur d'onde (

l ε ≪ λ 0

). Il n'est pas possible d'étudier

les interations de l'onde ave haune des hétérogénéités et le milieu de propagation est

alors remplaé par unmilieu tifhomogène appelé milieu eetif. La diulté onsiste à

obtenir les propriétés du milieu eetif par moyennage despropriétés desonstituants du

milieuinitial. Dansleas1D(milieustratié), desapproximationsde typediusion (dans

la théorie des proessus stohastiques) permettent d'obtenir des résultats théoriques à la

limite

l ε → 0

(f. Fouque etal.[67℄ pour l'ouvrage leplus réent sur esujet);

quandleshétérogénéitéssontdetailleomparableàlalongueurd'onde(adredesmoyennes fréquenes,

l ε ∼ λ 0

),desphénomènestrèsomplexespeuventseproduire:dirations

mul-tiples,rétro-dirations,atténuation,résonane,loalisation,...C'estleasleplusdiile

sientiquement ar les hétérogénéités ne sont pas assez petites pour pouvoir être lissées

(ommedanslathéoriedu milieueetif),etpasassez grandespourpouvoirêtre

onsidé-réesonstantessurladistaned'unelongueurd'onde(ommedansl'optiquegéométrique).

Lathéoriedu transfertradiatiffournit deséquations detransportde l'énergiedel'onde et

donne des indiations sur le omportement moyen d'une onde dans un milieu hétérogène

(Ishimaru [105℄, Sato & Fehler [193 ℄). Elle permet aussi d'expliquer le phénomène de la

loalisation :à ause desdirations multiples etarrières dansune zone fortement

strati-ée,l'énergied'uneondedéroîtexponentiellement,etpeutresteremprisonnéeàl'intérieur

d'unezonedu milieude propagation(Papaniolaou [164 ℄,Fouque etal. [67 ℄);

quand la taille de hétérogénéités est supérieure à la longueur d'onde (

l ε ≫ λ 0

), e sont

les phénomènes de transmission etde diration faible qui gouvernent la propagation. Le

hampd'ondeest faiblement déformé parhaquehétérogénéité et,enseplaçant en régime

périodique (ondemonohromatique), les notions d'amplitude etde phase sont onservées.

On se restreint alors souvent à l'étude des utuations des amplitude et temps de trajet

del'onde,quantitésquisontfailementmesuréessurlessismogrammes.Danserégime,et

notamment danssonaslimitequi est l'optiquegéométrique,les résultatsthéoriquessont

nombreuxpourdesmilieuxaléatoirespouvantêtrerelativementomplexes(statistiquement

anisotrope, loalement stationnaire, quasi-stationnaire, f Ÿ2.2.2). Par exemple, les deux

premiers momentsdesamplitudes etdestemps de trajetdesondespeuvent être exprimés

en fontion des deux premiers moments du hamp de vitesse des ondes (Chernov [41℄,

Tatarskii [211 ℄, Ishimaru [105 ℄, Rytov et al. [181 ℄, Ostashev [163 ℄). C'est dans e adre

hautes fréquenes que mes travaux se sont insrits, du fait prinipalement de leurs liens

ave l'étude destemps detrajetdesondes.

2.1.2 Contributions

Mestravauxdereherhesesontintéressésàlathéoriedelapropagationd'ondeenmilieualéatoire

d'un point de vue pratique, pour aborder suessivement deux problèmes industriels, en exploration

sismiquepétrolièreeten ontrle nondestrutif par ultrasons, détaillési-dessous.

1. La sismique réexion est employée en prospetion pétrolière depuis plusieurs déennies pour

donnerune image de la struture d'unbassinsédimentaire. Elle onsisteà réer artiiellement

danslesous-sol(resp. en mer) un ébranlement (resp. une onde de ompression)et àenregistrer

lesréponsesdu milieuendiérentsréepteurssituésen surfae(Fig.2.1). Onobtientune bonne

ouverture du sous-sol en répétant et en déplaçant le dispositif le long du terrain examiné. A

partirdes signauxsismiques etde la vitessede propagation des ondes, on tentede reonstituer

uneartedusous-sol.Pourefaire,uneétapepréalabled'inversionduhampdevitessesismique

àpartirdestemps de trajetdesondes estnéessaire. Ils'agit làd'unproblèmeinverse malposé

(Tarantola [208 ℄) qui peut être traité par des méthodes de régularisation (proessus nommé

tomographie).

Malheureusement, les méthodes sismiques utilisées en pratique ont des limites au niveau de la

geologique interface Sous-sol

EXPERIENCE DE SISMIQUE REFLEXION O

SOURCE

R 1 OFFSETS x R 2 3 Surface R

Fig. 2.1 Expériene de sismique réexion 2D. L'oset

x

est la distane entre la soure

O

et le

réepteur

R

.

résolutionspatialeduhampdevitessequ'ellessontsuseptiblesdearatériser(Thore&Juliard

[212 ℄, Williamson & Worthington [229 ℄). Basées sur l'approximation de l'équation d'ondes par

l'optiquegéométrique,esméthodesdéterministesinterprètent mallesévénementsprovoquéspar

detroppetiteshétérogénéitésdevitessequiontunimpatnonnégligeablesurlestempsd'arrivée.

Au débutdes années 1990,Matheron [148 ℄ s'estintéressé à e sujet de reherhe en modélisant

de manière probabiliste es hétérogénéités de vitesse. Au sein du Centre de Géostatistique de

l'ÉoledesMines deParis,Alain Galli apoursuiviestravauxen dirigeant suessivement trois

thèsessur lesujet (de1992 à2002). Mestravauxde thèse(Iooss [92℄), qui ont faitsuite àeux

d'une première thèse (Touati [214 ℄), ont ontribué à fournir une proédure pour quantier

sta-tistiquement les hétérogénéités de vitesse sismique (f. Ÿ2.4). Ces résultats de reherhe, enore

non exploités de manière industrielle en exploration pétrolière, ont été poursuivis par quelques

géophysiiens etsemblent débouhersurdes appliations(Kaslilar etal. [114 ℄).Au ours de es

travaux,j'aiégalementobtenu denouveauxrésultatssurlesonditionsdevaliditédesdiérentes

approximations (Rytov, parabolique, optique géométrique) qui permettent d'exprimer

analyti-quementlestemps detrajetdesondes(etleurs moments)enfontiondeperturbationsdevitesse

statistiquement anisotropes(f. Ÿ2.3).

2. La deuxième problématique industrielle que j'ai abordée onernait les mesures de débit dans

les tuyauteries industrielles (de liquide ou de gaz) qui sont ouramment réalisées à l'aide de

tehniques ultrasonores. C'est le as par exemple sur ertains iruits des réateurs nuléaires

à eau pressurisée. Les tehniques ultrasonores de débitmétrie présentent l'avantage d'être non

destrutives, non intrusives, failes à utiliser et possèdent un temps de réponse extrêmement

ourt (Lynnworth [138 ℄). Certaines sont basées sur la diérene de temps de trajet entre deux

ondes ultrasonores propagées dans le sens et à ontresens du ux (Fig. 2.2). Si le poids des

inertitudes prépondérantes est onnu, elles liées aux prols (thermiques et inématiques) et

auxturbulenes (thermiques etinématiques)du milieu lesont beauoup moins.

En ollaboration ave Philippe Blan-Benon 1

etChristian Lhuillier 2

, e sujet adonné lieu àun

travailamont surl'analysedesutuationsstatistiquesdestemps detrajetetaudéveloppement

deméthodesdesimulationdelapropagationd'ondesenmilieuenmouvement.Lerésultatleplus

marquant resultedeladémonstration analytiquedelanon linéaritédelavariane destempsau

deuxièmeordre,observéedansdessimulationsnumériquespréédemmentàmestravauxetquia

étéonrméeexpérimentalement depuis(f. Ÿ2.3).Les outilsnumériquesdéveloppésont permis

ensuite d'évaluer les inertitudes (dues aux turbulenes thermique et inématique de l'eau) sur

1

LaboratoiredeMéaniquedesFluidesetd'Aoustique,CNRS/ÉoleCentraledeLyon

2

CEACadarahe,Diretiondel'ÉnergieNuléaire

r 0

T BA

B T AB

α Vm

V(r)= V (1- ) m __ r r 0

p

V(r)= V (1- ) m __ r 2