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Partie II La composante discursive - Le système des puissances surnaturelles dans le Sou shen ji surnaturelles dans le Sou shen ji

7.1 Introduction : une catégorie riche et multiple

Par rapport aux trois autres catégories, celle du yaoguai dans le Sou shen ji est plus compliquée et riche, couvrant des textes beaucoup plus nombreux et variés, fournissant des faits merveilleux encore plus divers. En fait, le terme même du yao 妖, doté d’une grande richesse de connotations, rappelle chez les Chinois une multitude d’images et d’associations, qui pourraient se résumer aux deux niveaux : l’un est plutôt conceptuel et abstrait, indiquant d’une manière générale tous les phénomènes anormaux, surtout pervers, vicieux, où à l’encontre de la morale traditionnelle. Par exemple, dans l’histoire ancienne chinoise, la magie noire visant à ensorceler ou même à assassiner est nommée

yaoshu 妖術, ceux qui la pratiquent, yaoren 妖人, les rumeurs lançant des paniques et des

désordres parmi les gens, yaoyan 妖言, les femmes séductrices et provocantes, yaonü 妖

女, etc. ; l’autre niveau est plus figuratif et concret, désignant les êtres fantastiques, les

naissances démoniaques, les métamorphoses monstrueuses, et les esprits des plantes, des animaux, des rochers, et des autres éléments dans la nature, qui se cultivent pendant des années et sont finalement à même de prendre la forme des êtres humains et de maîtriser la sorcellerie.

Il est aisé de remarquer que la catégorie yaoguai, au moins celle dans le Sou shen ji, est esentiellement ténébreuse, péjorative, défavorable et malveillante, elle inquiète, perturbe, et terrifie. Cette catégorie est différente, d’une part, des catégories shen 神 et

xian 仙 qui représentent les forces des lumières, positives, favorables, bienveillantes

envers l’homme, et d’autre part, de la catégorie gui 鬼, qui est un double quasiment identique de l’être vivant dans un autre univers, qui est lui-même un double du monde humain. Les catégorie shen 神 et xian 仙 défendent les bonnes moeurs, se rapprochent de

la valeur orthodoxe du monde humain, et la catégorie gui 鬼 a une nature tour à tour bénéfique, inoffensive, et hostile.

Nous avons déjà mentionné qu’il existe plusieurs termes désignant cette catégorie, ceux-ci que les Chinois utilisent souvent sans différenciation : yaonie 妖孽, yaomei 妖魅

yaoyi 妖异, yaoguai 妖怪, yaojing 妖精, jingguai 精怪, etc.. En fait, les petites nuances de

leurs significations sont repérables bien que peu évidentes : dans tous les dissyllables cités, le terme yao 妖 se renvoie au premier niveau, s’imposant comme une délimitation sémantique générale, démontrant le caractère anormal et vicieux de l’objet ; le terme

jing 精 répond plutôt aux esprits des plantes, des animaux, des rochers, et des autres

éléments dans la nature. Ceux-ci existant pendant très longtemps risquent d’être parasités par les essences ( jing 精) et peuvent donc se métamorphoser en êtres humains, comporter, parler, et même, sentir comme eux. C’est aussi la raison pour laquelle ils interviennent souvent dans la vie des hommes. Les quatre mots guai 怪, yi 異, mei 魅, nie 孽 répondent plus souvent aux naissances extraordinaires, êtres démoniaques, animaux fantastiques, métamorphoses monstrueuses, contrées merveilleuses, etc. Alors nous allons analyser la catégorie yaoguai dans le Sou shen ji à partir de ces deux niveaux et trois sous-catégories (yao, jing, guai)99 respectivement : il faut préciser que nous entendons par le terme yao une suite de phénomènes étranges et d’évènements dramatiques dans les chapitres 6, 7, 8, 9, ceux-ci souvent interprétés comme des présages funestes par les devins selon la théorie des cinq éléments et celle de la divination dans le Yijing ; l’image du guai sera dépeinte dans les chapitres 12 et 13 avec son défilé singulier de démons, de métamorphoses, d’animaux insolites, de lieux enchantés ( monts, grottes, murailles, lacs, étangs, sources, puits, etc) ; le jing, c’est-à-dire, les génies animaux ou végétaux, ou ceux qui parasitent dans d’autres objets, seront découverts dans les chapitres 17 et 18. Les trois sous-catégories yao, jing, guai correspendent à des phénomènes et des êtres fantastiques différents, elles nous offrent des perspectives plus larges pour observer le concept du

yaoguai, qui est à la fois familier et confus pour les Chinois. Nous essayons donc dans les

99

Cette classification en trois types risque d’être artificielle et subjective, puisque comme nous l’avons déjà mentionné, les termes sont souvent inter-remplaçables lors de leurs emplois. Mais nous considérons cette différenciaton nécessaire pour notre analyse du Sou shen ji car chaque type correspond à une série de récits déterminés relatant des phénomènes étranges d’une nature particulière. Donc cette différenciation nous aide en même temps à mieux classifier les textes, et à distinguer les différents aspects de cette catégorie de yaoguai qui est assez composite.

analyses suivantes de dessiner une image plus claire de celui-ci à partir de ces trois aspects. Nous commençons notre analyse par la sous-catégorie yao.

7.2 La sous-catégorie yao

Le concept yao est déjà apparu sous la dynastie des Zhou, désignant tout au début des mouvements anormaux des astres, présages et indices à ne pas négliger pour les activités des hommes, surtout celles d’un Etat – son destin, sa prospérité, la compétence de son souverain, la stabilité de la société, etc. Selon la description dans le Zhouli 周禮, les astrologues se chargent d’enregistrer les mouvements du soleil, de la lune, et des étoiles afin d’observer les changements du monde ainsi que leur nature. Ils observent les neuf continents en fonction de la disposition des étoiles, chaque fief ayant une étoile spécifique le symbolisant. C’est ainsi qu’on capture les présages funestes (yaoxiang 妖

相) . Donc le concept yao a été influencé dès le début par la théorie de tian ren gan ying 天人感應(le ciel et l’homme sont en résonance), selon laquelle les désordres et les

vices dans le monde humain vont se projeter dans le monde céleste qui ne tardent pas à envoyer des messages d’avertissement. C’est pourquoi on dit en chinois « les anormalies sont causées par l’homme » (yao you ren xing 妖由人興).

Nous voyons très bien que tout au début les symptômes du yao se limitent aux mouvements extraordinaires des astres. Pourtant, à partir de l’époque des Royaumes Combattants, au fur et à mesure que l’esprit des gens de l’époque devient plus ouvert et libéré, que les divers pensées et doctrines se répondent les unes aux autres d’une manière vivace, et que la croyance de l’immortalité et autres légendes du fantastique et du surnaturel deviennent populaires, le contenu du yao devient lui aussi de plus en plus riche et varié, s’étendant à tous les phénomènents étranges concernant les animaux, les plantes, les ustensiles et autres objets dans la vie quotidienne, même, l’espèce humaine. La richesse et la variété des phénomènes du yao leur rendent la possibilité et la nécessité

d’être systématisés et théorisés dans les documents historiques ou les monographies des intellectuels, comme Xun zi, Mo zi, Dong zhongshu, etc, et la théorie principale dont ils se servent est celle du Wuxing ( les cinq éléments).

La théorie des cinq éléments, l’une des plus essentielles de la pensée chinoise, a construit un système de classifications et de correspondances visant à expliquer les règles du changement et de l’évolution des « dix mille êtres », et ainsi a offert une manière particulière de percevoir le monde.

Les cinq éléments sont originellement conçus comme des substances élémentaires naturelles, dont sont abstraites des propriétés caractéristiques, en fonction desquelles les Chinois catégorisent métaphoriquement ou métonymiquement en correspondance avec les cinq éléments presque tous les phénomènes naturels et humains : des couleurs, des sons, des animaux, des mois, des saisons, des viscères, des sentiments, des comportements, des sens, etc. Et ce système de classification est loin d’être statique et figé car il existe deux cycles pouvant le dynamiser : celui de la génération et celui de la domination. Et les relations sont présentées comme suivant :

Relation de la génératon : 木→火→土→金→水(bois→feu→terre→métal→eau)

Relation de la domination : 金→木→土→水→火(métal→bois→terre→eau→feu)

Alors l’équilibre et le bon fonctionnement du monde reposent sur les transformations des cinq éléments, qui, en suivant les deux trajectoires, puisent leurs forces dans les souffles flottant entre le ciel et la terre. Néanmoins, quand les cinq éléments ainsi que leurs mouvements sont en désordre, des désastres auront lieu, d’où les syptômes du yao. C’est aussi pourquoi Gan Bao a écrit dans ce petit texte ( originellement le préface de la partie

yaoguai ) inaugurant le sixième chapitre :

Les phénomènes maléfiques et étranges sont, vraisemblablement, constitués par des souffles essentiels qui sont attachés aux êtres. Lorsque ces souffles sont troublés au centre de ces êtres, l’apparence externe de ces derniers se modifie. Les formes, les esprits, les souffles, la matière, ont des fonctions manifestes et des

fonctions obscures. Elles prennent racine dans les Cinq éléments et entretiennent des relations avec les Cinq actes. Bien que la diminuation et la croissancce, la montée et la descente, la transformation et la mouvance de ces souffles revêtent dix mille aspects, les manifestations de ces « visissitudes » peuvent parfaitement être délimitées et analysées. ( SSJ, p. 67 ; ARE, p. 88 )

Nous voyons bien dans ce texte que Gan Bao lui aussi s’est servi de la théorie des cinq éléments pour expliquer la manifestation des phénomènes maléfiques et étranges.

Parmi les nombreux intellectuels employant la théorie des cinq éléments pour interpréter systématiquement les phénomènes curieux, deux figures sont incontournables : Jing Fang100 ( -77 à - 37) et Ban Gu101 ( 32 – 92 ), dont les œuvres sont fréquemment citées dans le sixième chapitre du Sou shen ji, comme le support théorique d’interprétation de Gan Bao. Jing Fang et Ban Gu, l’un est l’expert du Yi jing, et l’autre, l’historien réputé, mais tous les deux se caractérisent par une forte motivation politique en associant les phénomènes anormaux naturels ou sociaux aux désordres des cinq éléments causés quant à eux par les désordres politiques : paroles et actes inconvenants du souverain, transgression des règles et des rites des cérémonies royales, ambitions et infidélités des vassaux envers le souverain, etc.

Dans le Sou shen ji ont subsisté cette veine politique et cette tendance à prévoir et de commenter la situation politique à travers les phénomènes du yao afin d’avertir les dirigeants. Gan Bao a rassemblé une série de phénomènes extraordinaires présageant un tel ou tel événement politique significatif, à partir de la dynastie Xia jusqu’à son époque, en suivant presque le même mécanisme : tout d’abord la présentation des faits, et puis des interprétations ou des analyses de ces présages, et enfin la confirmation de ces présages à l’avènement de tel ou tel événement historique. Les deux derniers éléments ne sont pas toujours présents, ni suivent le même ordre. Vu l’abondance des phénomènes curieux cités dans le Sou shen ji, nous allons les classifier en quatre catégories : animale, végétale,

100

Fonctionnaire et devin des Han occidentaux, sous le règne de l’Empereur Yuan. Son nom familial était Li, et nom d’usage, Junming, l’auteur du Jingshi Yizhuan

humaine et géographique. Nous les présentons, suivant les quatre catégories, dans les tables suivantes :

Le tableau des phénomènes curieux animaux

Référence spatio-temporelle

faits interprétation confirmation A l’époque du roi

Zhou des Shang

de grandes tortues avec des poils et des

lapins avec des cornes

Une guerre allait éclater

Au cours de la dix-neuvième année du duc Zhao de Lu

des dragons luttèrent dans les abîmes de la Wei le signe d’un malheur à venir ; A l’époque du duc de Lu un serpent de l’intérieur de la ville et un autre venant de l’extérieur se battirent à la porte sud de la capitale de Zheng. Le serpent de l’intérieur mourut Le signe d’un prochain malheur La douzième année de l’empereur Wen des Han, dans le pays de Wu

il poussa des cornes à un cheval

une future rébellion contre l’empereur

La troisième lune de la Deuxième année de l’ère Suihe ( -8 à – 6 ) de l’empereur Cheng

une hirondelle donna naissance à un moineau Le signe de la trahison d’un ministre à son souverain, la future déchéance des seigneurs La neuvième année de l’ère Taikang de l’empereu Wu des Jin

La tête d’un boeuf mort se mit à parler

la manifestation de l’aveuglement du souverain

Durant l’ère Taikang deux carpes apparurent sur le toit des arsenaux

L’attaque du prince par quelque chose de yin

Pendant dix années à Deux reprises des Impératrices causèrent Des troubles et des Malheurs

Le tableau des phénomènes curieux végétaux

Référence spatio-temporelle

faits interprétation confirmation

La deuxième année de L’ère Yongguang de L’empereur Yuan des Han

Il tomba du ciel des herbes dont les feuilles s’entrelacèrent

Le souverain a perdu son crédit et les ministres vertueux et capables vont S’en éloigner

La première année de l’ère de Yongshi de l’empereur Cheng des Han

Un arbre prit la forme humaine avec le visage, la tête, et les quatre membres

Le souverain a perdu sa vertu et quelqu’un de bas va aller au pouvoir

Wang Mang a usurpé

le trône La troisième année de l’ère Jiangping de l’empereu Ai La résurrection d’un arbre

Les impératrices vont aller au pouvoir

Le tableau des phénomènes curieux géographiques

Réference spatio-temporelle

faits interprétation confirmation A l’époque de Jie des

Xia

La montagne Li s’écroula

Le monde connaîtrait des périodes de guerre et l’Etat s’effondrait Sous le règne de Qin

Shihuang

trois montagnes disparurent des montagnes déplacèrent

Le tableau des phénomènes curieux humains

Référence spatio-temporelle

faits interprétation confirmation

La première année de l’empereur Jing des Han il poussa des cornes à un vieillard Le premier ministre aller accaparer le pouvoir La treizième année du roi Xiang de Wei Une femme se transforma en un homme Le pouvoir allait être aux mains des femmes La première année de l’ère Yuanshi de l’empereur Ping la résurrection d’une femme Les hommes d’humble condition occuperaient de hautes charges Wang Mang usurpa le trône Au printemps de la troisième année de l’ère Jianning de l’empereur Ling Une femme mangea son mari à Henei, un homme mangea sa femme à Henan Le présage de terribles désordres du monde Après la disparition de l’empereur Ling, le monde se trouva plongé dans un chaos indescriptible A l’époque de l’empereur Hui on signala à la capitale un Le monde serait être troublé par

des Jin androgyne les guerres Au début de l’ère

Taixing

vivait une fille dont le sexe Se trouvait sur le ventre, et une Autre femme dont le sexe se Trouvait sur la tête L’empire connaîtra de grands désordres et la maison régnante n’aura pas de prospérité

De ces phénomènes du yao cités au-dessus, nous pouvons aisément faire deux remarques. Tout à bord, les phénomènes dits « anormaux » sont toujours liés aux événements politiques, de sorte que le mécanisme d’ « interprétation » devienne aussi celui de juger, de critiquer, de surveiller, d’améliorer le gouvernement. Et puis, vue la forte tendance de voir les phénomènes d’un regard politique, de les interpréter avec un but particulier ( avertir un coup d’état, recommander une nouvelle loi, dissuader le souverain des actes portant atteintes aux bienfaits du peuple et du pays, etc), ces comparaisons et associations sont souvent subjectives et irraisonnables. Nous voyons aussi dans certaines interprétations une nette trace de la théorie du yin et du yang et de celle des cinq éléments, ces interprétations-là se caractérisent quant à elles par une analogie métaphorique ou métonymique. Voyons quelques exemples représentatifs :

La treizième année du roi Xiang de Wei, une femme se transforma en homme. « Il » se maria et eut des enfants.

Dans le Yizhuan de Jing Fang, on lit :

« Lorsqu’une femme est changée en homme, cela signifie que le yin est prospère et que des hommes méprisables deviennent rois. Quand un homme se métamorphose en femme, cela veut dire que le yin triomphe du yang ; c’est signe de malheur et de ruine. »

On lit aussi : « Quand un homme se change en femme, cela veut dire qu’on a abusé de la peine de la castration ; qu’une femme se transforme en homme, cela signifie que le pouvoir politique est aux mains des femmes. »

( SSJ, p. 71 ; ARE, p. 92 )

Au printemps de la troisième année de l’ère Jianning de l’empereur Ling, au Henei, une femme mangea son mari ; au Henan, un mari mangea sa femme.

Mari et femme sont les deux figures élémentaires du yin et du yang, ils sont très attachés l’un à l’autre. S’ils se nuisent mutuellement en se dévorant, cela traduit un mutuel empiétement du yin et du yang. Est-il possible que cela détermine les éclipses de soleil et de lune ?

Après la disparition de l’empereur Ling, le monde se trouva plongé dans un indescriptible chaos. Les princes cruels massacrèrent les gens sans raison, les ministres fomentèrent des troubles au cours desquels ils se massacrèrent, les armées s’entre-déchièrent, les parents se traitèrent en ennemis ; tout cela engendra d’extrêmes malheurs pour le peuple. C’est pourquoi ces êtres humains maléfiques apparurent peu avant. Il est regrettable qu’on n’ait pas été attentif aux thèses de Xin You et de Tu Shu pour en apprécier la nature.

( SSJ, p. 85 ; ARE, p. 101. )

L’interprétation par analogie dans ces deux histoires peut être représentée par le schéma suivant :

yin femme femme changée en homme femme et homme se mangent

≈ ≈ ≈

yang homme le ying triomphe du yang le yin et le yang s’empiètent

Durant l’ère Taikang, deux carpes apparurent sur le toit des arsenaux. L’arsenal est le lieu où sont entreposées les fournitures militaires. Les poissons ont des écailles, ils appartiennent donc

eux aussi à la chatégorie des choses guerrières. Les poissons sont, par ailleurs, de nature extrêmement yin, tandis que le faîte d’un toit est éminemment yang. Que des poissons apparaissent sur le faîte d’un bâtiment ne peut que signifier l’attaque du prince par quelque chose de yin. De fait, au début du règne de l’empereur Hui, le père de l’impératrice, Yang Jun, fut condamné à la peine capitale, des flèches furent échangées dans l’enceinte même du palais, l’impératrice émise et ravalée au rang de roturière, avant de périr dans un cachot.

A la fin de l’ère Yuankang ( 291 à 299 ), l’impératrice Jia détenait tout le pouvoir, elle précipita la mort du prince héritier par ses colomnies ; mais quelque temps après, elle devait être à son tour répudiée et châtiée.

Durant ces dix années, à deux reprises, des impératrices causèrent des troubles. Telle était la signification du présage. Depuis lors, malheurs et désordres ne cessèrent de ravager l’empire. Le Yiyao de Jing Fang dit : « Lorsque les poissons quittent l’eau pour s’abattre sur les chemins, la guerre se déchaîne. » ( SSJ, p. 95 ; ARE, p. 107 )

L’interprétation par analogie dans l’histoire peut être représentée par le schéma suivant :

yin poisson écailles guerres poissons apparaissant par déssus du faîte

≈ ≈

yang le faîte du toit le souverain souverain troublé par des guerres et des désordres

Il est évident que ces interprétations par analogie faites souvent d’une manière forcée et irrationnelle et encombrées de jeux de correspondances et d’oppositions sont loin d’être scientifiques ou convaincantes pour expliquer les phénomènes du yao aux yeux des