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Depuis l’ouverture de l’Institut J.-J. Rousseau en 1912 à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education [FPSE] qui fête ses 37 ans cette année, le champ consacré à la pédagogie et aux phénomènes éducatifs n’a cessé d’évoluer et de se perfectionner durant ces 100 dernières années. Les plans d’études sont constamment en mouvement, ils se sont adaptés aux avancées de la recherche et à ses besoins, aux demandes professionnelles, aux attentes des étudiants, ainsi qu’aux changements dans les différentes structures déjà existantes.

C’est le 10 janvier 1975 que le Grand Conseil Genevois a ratifié la septième faculté universitaire du canton, la FPSE telle que nous l’appelons encore aujourd’hui. La création d’une section des sciences de l’éducation a permis un détachement net d'avec la psychologie considérée jusqu’à cette période comme la discipline majeure. Chaque section a gagné ensuite en autonomie. Cette division entre la psychologie et les sciences de l’éducation se fonde notamment sur une reconnaissance de plus en plus prégnante de la recherche en éducation.

L’émergence d’une section des sciences de l’éducation a favorisé l’essor de la multidisciplinarité dans ce domaine avec par exemple l’extension à de nouveaux pôles de recherche comme la formation des adultes ou l’éducation spéciale1. Dès 1975, le centre (ou secteur) éducation spéciale s’est battu pour sa légitimation et son expansion jusqu’à avoir les moyens de proposer depuis la réforme de Bologne en 2006-2007, une Maîtrise en éducation spéciale.

Aujourd’hui, la section des sciences de l’éducation vit une nouvelle réorganisation interne avec l’arrivée pour l’année académique 2011-2012 d’une Maîtrise universitaire orientée en enseignement spécialisé, le nouveau Baccalauréat en sciences de l’éducation orientation enseignement primaire2 et le projet d’ouverture d’une nouvelle Maîtrise en éducation précoce spécialisée.

1 Source des informations qui précèdent : (Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education, 2005).

2 Anciennement Licence Mention Enseignement

Dans ce contexte et avec les changements continus dans les formations voisines comme par exemple l’essor des Hautes Ecoles spécialisées [HES] (avec le remaniement des trois anciennes filières de formation vers une filière unique en éducation sociale), le développement d’Ecoles Supérieures [ES] en éducation sociale, ainsi que l’introduction d’un Certificat Fédéral de Capacité [CFC] d’assistant socio-éducatif, il devient nécessaire pour la Maîtrise en éducation spéciale et surtout pour les étudiants qui suivent cette formation de se situer clairement sur le marché du travail et de différencier les multiples formations offertes en Suisse romande.

En tant que formation non professionnalisante, la Maîtrise en éducation spéciale à l’Université de Genève n'aboutit pas à un métier prédéfini. Contrairement au Baccalauréat en science de l’éducation orientation enseignement primaire qui forme les futurs enseignants des écoles primaires genevoises, les étudiants qui sortent de la Maîtrise en éducation spéciale ont une voie moins tracée. D’un côté, ils ont accès à une plus large palette d’emplois mais souvent sous condition de compléments de formation. D’un autre côté, ils doivent par eux-mêmes faire valoir en quoi leur formation peut être intéressante pour telle ou telle fonction dans le monde du travail, en mettant en avant leurs qualités et les connaissances acquises durant leurs études.

Comme la formation est ouverte à toutes les personnes porteuses d’un baccalauréat universitaire (pour les étudiants qui ne viennent pas de la FPSE deux certificats complémentaires de 30 crédits chacun sont requis, l'un en orientation généraliste et l'autre en éducation spéciale), le public est hétérogène. Certains étudiants sont en formation initiale alors que d’autres ont des expériences préalables et certains ont même déjà un travail dans le domaine de l’éducation spéciale. Les attentes sont ainsi forcément différentes pour chaque étudiant et chacun peut tirer des bénéfices personnels de cette formation.

Le plan d’études est conçu pour que les étudiants acquièrent de la pratique au travers de stages et pour qu’ils puissent approfondir les différentes thématiques essentielles en éducation spéciale (ex : éducation cognitive, évaluation, intégration, déviance et marginalité), tout en gardant la liberté de choisir certains cours selon leurs préférences et leurs aspirations.

L’élargissement à d’autres disciplines comme par exemple la psychologie trouve également sa place dans le cursus académique.

La formation repose sur la transmission de connaissances, de méthodes et d’outils approuvés et reconnus par la communauté scientifique. Malgré ces atouts, il nous a paru nécessaire (compte tenu des transformations que connaît le paysage de la formation depuis quelques années), d’établir un état des lieux de la situation actuelle à partir du point de vue des anciens étudiants, en questionnant principalement la satisfaction et les apports qu’ils retirent de la formation, ainsi que les débouchés qui se sont véritablement ouverts à eux. Il ne s’agit donc pas d’aller directement interroger le monde professionnel pour analyser la place qu’il accorde aux étudiants en éducation spéciale et leur vision de la formation. Ce point pourrait à lui seul faire l’objet d’un autre mémoire.

Cette étude exploratoire a pour objectif de mieux cerner le profil des étudiants, les points positifs et négatifs de la formation qu’ils distinguent avec le recul et aussi de mettre en lumière les problématiques auxquelles ils sont confrontés une fois le diplôme obtenu. Il s’agit d'étudier leur réalité et d'analyser le passage des connaissances universitaires sur le terrain. A partir de ce moment, nous pourrons élaborer des hypothèses et des pistes de réflexion qui seront utiles à l’amélioration constante de la formation en éducation spéciale proposée par la FPSE.